Chapitre 3

1225 Mots
Sylvia sentit un terrible battement de cœur dans son cœur. Elle regarda Odell, l’homme qu’elle adorait depuis plus d’une décennie, qui la regardait maintenant avec une indifférence et un dédain complet. Non seulement il ne croyait pas à l’explication de Sylvia, mais il voulait même la gifler soixante fois pour le bien de Tara. Soixante gifles ruineraient entièrement son visage. Sylvia s’écria : « Odell, pourquoi ne me casses-tu pas les jambes ou quelque chose comme ça ? N’importe quoi, sauf mon visage ! » Elle a plaidé, au bord des larmes. Odell se contenta de pincer les lèvres. Cette fois, ce fut Tara qui le tira par le bras. « Oublie ça, Odell. Elle ne m’a frappé que six fois. Tu vas lui ruiner la figure si tu lui donnes soixante gifles. En plus, j’ai mal au visage et nous ferions mieux d’aller à l’hôpital. » Peut-être aurait-il mieux valu qu’elle ne dise rien du tout. Odell ordonna aussitôt aux gardes du corps : « Faites-le maintenant ! » Les deux gardes du corps n’osèrent pas désobéir à Odell et immobilisèrent immédiatement Sylvia. Sylvia n’eut pas la force de résister et fut forcée de se mettre à genoux. Ce qui suivit rapidement fut un claquement fort et distinct d’une paume sur ses joues. Claque ! La sensation de brûlure s’est propagée sur ce côté de ses joues. Ce n’était que le début. Avant que Sylvia ne puisse se préparer, une autre gifle atterrit sur l’autre joue. Pfft, pfft… Une série de claques retentit et résonna dans le salon. On ne pouvait pas savoir combien de temps s’était écoulé. Ce n’est qu’après avoir goûté le sang métallique qui coulait sur ses lèvres et senti sa tête palpiter sans fin, et son visage était devenu si gonflé qu’elle a failli s’évanouir lorsque les deux gardes du corps se sont arrêtés. « Maître Carter, ça fait soixante gifles. » Les deux gardes du corps ont libéré Sylvia et ont fait leur rapport à Odell. Le corps apparemment sans vie de Sylvia s’est effondré sur le sol. Odell se leva et s’approcha de Sylvia à grands pas. Il se tenait au-dessus d’elle comme si elle n’était qu’un objet sans importance sous lui. Sylvia pouvait à peine distinguer les traits de son visage à cause de la mare de larmes dans ses yeux, mais elle pouvait distinctement sentir son regard perçant fixé sur elle. Son premier réflexe fut de se recroqueviller en boule pour tenter de protéger son visage de son regard scrutateur. Malgré ses tentatives, Odell s’accroupit devant elle et la saisit par le menton. Il lui dit d’un ton venimeux : « Sylvia, c’est le prix à payer pour avoir embêté Tara ! » Sylvia se mordit la lèvre avec force, mais cela n’empêcha pas les larmes de couler de ses yeux. Elle s’effondra et pleura. Odell, comment as-tu pu être aussi cruel ?! Odell sembla déconcerté par cela et baissa immédiatement le menton comme s’il s’agissait d’un morceau de charbon ardent. Il déclara avec impatience : « Je prends l’enfant. Tu as un jour pour faire tes bagages et partir d’ici. » La tête de Sylvia frappa à nouveau le sol. Alors qu’elle observait la grande silhouette d’Odell qui se levait et revenait aux côtés de Tara, elle ne put s’empêcher de demander : « Odell Carter, ne m’as-tu jamais aimé du tout pendant toutes ces années ? » Sa réponse fut indifférente et cruelle : « Je n’ai jamais ressenti que de la haine pour toi. » Sylvia frissonna de partout. Les larmes coulaient toujours sur son visage, sur ses joues gonflées qui piquaient de douleur. Rien de cette douleur ne pouvait se comparer au battement incessant dans sa poitrine. C’était comme si quelque chose allait la déchirer de l’intérieur de son cœur ! Ah… Elle avait le béguin pour lui depuis qu’elle était enfant, et pendant de nombreuses années, son rêve avait été de l’épouser. Bien que les circonstances qui ont conduit à leur mariage aient été fabriquées par elle dans une certaine mesure, personne ne peut dire qu’elle n’a pas tout fait pour devenir une bonne épouse pour lui. Elle prenait grand soin de lui faire plaisir tous les jours, même s’il ne lui répondait jamais par un sourire. En ce qui la concernait, elle était heureuse de l’avoir à la maison avec elle. Pendant tout ce temps, elle pensait pouvoir faire fondre son cœur de glace en lui donnant des enfants. Et découvrir qu’il n’avait ressenti que de la haine pour elle pendant tout ce temps ! Tous les espoirs qu’elle avait portés en elle pendant toutes ces années se sont révélés n’être que des vœux pieux ! « Ha… Haha… » Sylvia se mit à rire tout en pleurant. Odell regarda son visage gonflé et l’observa pleurer et rire en même temps. Il sentit une oppression inexplicable dans sa poitrine, ne serait-ce que pendant un bref instant. Immédiatement après cela, il ordonna à ses gardes du corps : « Amenez-moi l’enfant. » Le garde du corps monta rapidement les escaliers. Cela fut bientôt suivi par les hurlements d’un enfant. Sylvia puisa soudain dans une source de force inconnue et se souleva du sol pour se précipiter sur le garde du corps qui portait son enfant. « Rends-moi mon bébé ! » Le garde du corps la poussa sans effort hors du chemin. Elle fut projetée en arrière et tomba au sol. Le cri de l’enfant devint de plus en plus fort en un instant. « Waah, waah ! » Sylvia sentit quelque chose lui déchirer le cœur à chaque fois qu’elle entendait les gémissements. Les larmes qui venaient de s’arrêter jaillirent soudainement comme si un barrage avait cédé. « Ne prends pas mon bébé ! Rends-moi mon bébé ! » cria-t-elle et sortit du salon en rampant. Les gardes du corps emmenèrent rapidement l’enfant dans la voiture d’Odell. Il ne fallut pas longtemps avant qu’ils ne s’éloignent, et les derniers cris de son enfant se firent entendre. Sylvia s’appuya contre la porte et continua à étouffer ses larmes. C’est à ce moment-là que tante Tonya descendit en courant. La vue des joues gonflées et défigurées de Sylvia la rendit furieuse au point de pleurer. « Comment a-t-il pu te traiter comme ça ?! » Elle essaya d’aider Sylvia à se relever, se sentant immensément désolée pour elle. Sylvia se jeta dans les bras de tante Tonya et pleura à chaudes larmes. Elle ne cessa de pleurer que lorsque ses larmes se furent taries. Elle demanda d’une voix rauque : « Tante Tonya, ont-ils remarqué l’autre bébé ? » Tante Tonya répondit rapidement : « Non, non, la petite fille s’est très bien comportée. Je l’ai cachée dans le placard et elle n’a pas pleuré ni causé de problèmes, donc ils n’ont rien su. » Sylvia poussa un soupir de soulagement. « C’est bien. » Sur ce, elle se leva toute seule sans avoir besoin de l’aide de Tante Tonya. Il lui a fallu une force insurmontable pour se relever, mais lorsqu’elle y est finalement parvenue, elle se tenait debout comme une statue dressée. Elle regarda dans la direction dans laquelle la voiture allait, ses yeux rouges et gonflés portant un regard lointain. Soudain, elle annonça à voix basse : « Odell Carter, je ne t’aimerai plus jamais à partir d’aujourd’hui. »
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