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Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme

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Extrait : "Je l'ai toujours dit : il aurait été à souhaiter que mon père ou ma mère, et pourquoi pas même tous deux, eussent apporté quelque attention à ce qu'ils faisaient, quand il plut de me donner l'existence. Ils y étaient obligés. Eh ! pouvaient-ils réfléchir trop mûrement sur les conséquences qui devaient résulter de l'important ouvrage dont ils s'occupaient en ce moment !"

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Vie de Laurence Sterne par sir Walter Scott-1
Vie de Laurence Sterne par sir Walter Scott Laurence Sterne est du petit nombre des auteurs qui ont anticipé sur les travaux des biographes, et laissé au monde ce qu’ils désiraient qu’on connût de leur famille et de leur vie. Ce n’est toutefois qu’une esquisse légère, adressée à sa fille, et qui s’arrête court, juste au moment où l’intérêt du lecteur devient le plus vif ; car elle est fort succincte dans tout ce qui regarde l’histoire personnelle de l’auteur. Roger Sterne (dit le récit), petit-fils de l’archevêque Sterne, et lieutenant au régiment de Handaside, épousa Agnès Hebert, veuve d’un capitaine de bonne maison. Son nom de famille était (je crois) Nuttle ; – pourtant, réflexion faite, c’était le nom de son beau-père, qui était un fameux vivandier en Flandre durant les guerres de la reine Anne, où mon père épousa la fille de sa femme (N.B. il était son débiteur), ce qui eut lieu le 25 septembre 1711, vieux style. – Ce Nuttle eut de ma grand-mère un fils, – un bel homme, mais un mauvais garnement ! – Ce qu’il devint, je l’ignore. – La famille (s’il en reste) demeure maintenant à Clonmel, dans le midi de l’Irlande : c’est dans cette ville que je naquis le 24 novembre 1713, peu de jours après que ma mère fut arrivée de Dunkerque. Ma naissance fut de mauvais augure pour mon père, qui, le jour de notre arrivée, fut licencié avec beaucoup d’autres braves officiers, et lancé au hasard dans le monde avec une femme et deux enfants, – dont l’aîné était Mary. Elle était née à Lille ; dans la Flandre française, le 10 juillet 1712, nouveau style. – Cette enfant fut la plus malheureuse : – elle épousa, à Dublin, un nommé Weemans, qui la traita abominablement, – dépensa tout ce qu’il avait, fit banqueroute, et laissa ma pauvre sœur se tirer d’embarras : ce qu’elle n’eut à faire que pendant peu de mois, car elle alla demeurer chez une personne de ses amies à la campagne, et y mourut de chagrin. C’était une fort belle femme, d’une charmante tournure, et qui méritait un meilleur sort. – Son régiment étant licencié, mon père quitta l’Irlande avec sa famille aussitôt que je fus transportable, et alla à Elvington près d’York, à la maison patrimoniale, où vivait sa mère. Elle était fille de sir Roger Jaques, et héritière. Nous y séjournâmes environ dix mois, au bout desquels le régiment fut reformé, et notre ménage décampa avec armes et bagages pour Dublin. Un mois après notre arrivée, mon père nous laissa, ayant reçu l’ordre d’aller à Exeter, où, par un rude hiver, ma mère et ses deux enfants le suivirent, voyageant par terre de Liverpool à Plymouth. (Triste description de ce voyage, qu’il n’est pas nécessaire de transcrire ici.) – Au bout de douze mois nous fûmes tous renvoyés à Dublin. – Ma mère, avec trois de nous (car elle était accouchée, à Plymouth, d’un garçon, Joram), s’embarqua à Bristol pour l’Irlande, et fut bien près de périr, par suite d’une voie d’eau qui se déclara dans le bâtiment. – Enfin, après bien des périls et des efforts, nous arrivâmes à Dublin. – Là, mon père prit une grande maison, la meubla, et en un an et demi dépensa beaucoup d’argent. Dans Tannée 1719, tout se détraqua de nouveau. Le régiment, avec maint autre, reçut l’ordre d’aller à l’île de Wight, afin de s’embarquer pour l’Espagne, pour l’expédition de Vigo. Nous accompagnâmes le régiment, et fûmes poussés à Milford-Haven mais nous débarquâmes à Bristol ; de là, nous retournâmes par terre à Plymouth, puis à l’île de Wight, – où, je m’en souviens, nous demeurâmes campés quelque temps avant l’embarquement des troupes. – Dans cette expédition, de Bristol au Hampshire, nous perdîmes, de la petite vérole, le pauvre Joram, – un joli enfant de quatre ans. – Ma mère, ma sœur et moi, nous restâmes à l’île de Wight pendant l’expédition de Vigo, et jusqu’à ce que le régiment fût de retour à Vicklow, en Irlande, où mon père nous fit venir. – Durant notre séjour à l’île de Wight, la perte du pauvre Joram fut compensée par la naissance d’une fille, Anne, née le 23 septembre 1719. – Cette jolie fleur fut moissonnée à l’âge de trois ans, dans la caserne de Dublin. Elle était, je me le rappelle bien, d’une constitution frêle et délicate, et faite pour ne pas durer longtemps, – comme la plupart des enfants de mon père. Nous nous embarquâmes pour Dublin, et nous aurions tous péri dans une violente tempête, si, sur les instances de ma mère, le capitaine n’avait consenti à retourner au pays de Galles, où nous demeurâmes un mois ; et enfin nous arrivâmes à Dublin, et nous nous rendîmes par terre à Wicklow, où était mon père, qui, depuis plusieurs semaines, nous croyait perdus. Nous vécûmes dans la caserne de Wicklow une année (1720), pendant laquelle naquit Devijeher (ainsi nommé d’après le colonel de ce nom) ; de là, nous décampâmes pour passer une demi-année à environ sept milles de Wicklow, avec M. Featherston, un ecclésiastique, qui, étant parent de ma mère, nous invita à son presbytère, à Animo. Ce fut durant notre séjour dans cette paroisse que j’eus ce merveilleux bonheur, en tombant dans la chute d’eau d’un moulin pendant qu’il allait, d’en être retiré sain et sauf ; l’histoire est incroyable, mais connue pour vraie dans toute cette partie de l’Irlande, où des centaines de gens du commun affluèrent pour me voir. De là, nous suivîmes le régiment à Dublin, où nous restâmes une année à la caserne. Cette année-là (1721) j’appris à écrire, etc. L’année 22, le régiment fut envoyé à Carrickfergus, au nord de l’Irlande. Nous décampâmes tous ; mais nous n’allâmes pas plus loin que Drogheda ; de là, nous fûmes envoyés à Mullendar, à quarante milles à l’ouest, où, par une faveur de la Providence, nous tombâmes sur un bon parent, un descendant collatéral de l’archevêque Sterne, qui nous prit tous dans son château, et nous hébergea avec bonté pendant un an ; puis, nous envoya au régiment à Carrickfergus, comblés de marques d’amitié, etc. Nous eûmes tous un fort triste et fort ennuyeux voyage (en mars), et nous arrivâmes en six ou sept jours à Carrickfergus. – Le petit Devijeher y mourut ; il avait trois ans ; il avait été laissé en nourrice dans une ferme près de Wicklow, mais il nous avait été ramené par mon père l’été suivant. – Un autre enfant vint remplir la place, Suzanne. Elle aussi prit les devants dans ce pénible voyage. L’automne de cette année-là, ou le printemps d’après (j’oublie lequel), mon père obtint de son colonel la permission de me mettre à l’école, – ce qu’il fit près de Halifax, sous un maître habile, chez qui je restai quelque temps, jusqu’à ce que, Dieu prenant soin de moi, mon cousin Sterne d’Elvington devint pour moi un père et m’envoyât à l’université, etc., etc. Pour suivre le fil de notre histoire, le régiment de mon père reçut l’ordre, l’année d’après, d’aller à Londonderry, où il me vint au monde une autre sœur, Catherine, encore vivante, mais bien malheureusement devenue étrangère à moi par la méchanceté de mon oncle, et par sa propre folie. De cette garnison, le régiment fut envoyé à la défense de Gibraltar, qui était assiégé, et où mon père eut le corps percé de part en part dans un duel avec le capitaine Philips (la querelle avait commencé au sujet d’une oie !) ; à grand-peine il survécut, mais avec une constitution ruinée qui n’était plus en état de résister aux fatigues qu’elle eut à subir ; car il fut envoyé à la Jamaïque, où bientôt il fut attaqué de la fièvre du pays, qui commença par lui ôter ses facultés, et le faire tomber en enfance ; alors il passa un ou deux mois à se promener continuellement sans se plaindre, jusqu’au moment où il s’assit dans un fauteuil et rendît le dernier soupir, ce qui eut lieu à Port-Antonio, au nord de l’île. Mon père était un petit homme vif, adroit au dernier degré à tous les exercices, supportant très patiemment la fatigue et les désappointements, dont il plut à Dieu de lui donner pleine mesure. Il était un peu prompt et pétulant de caractère, mais aimable et bienveillant, dénué de tout calcul, et si innocent dans ses intentions, qu’il ne suspectait celles de personne ; en sorte que vous auriez pu le duper dix fois par jour, si neuf n’avaient pas suffi pour y réussir. Mon pauvre père mourut en mars 1731. Je restai à Halifax jusque vers les derniers jours de cette année, et je ne puis passer sous silence l’anecdote suivante sur mon maître et sur moi : – Il avait fait blanchir à neuf le plafond de la classe ; on y avait laissé l’échelle. Un jour de malheur, j’y montai et j’écrivis avec un pinceau, en grandes lettres capitales : LAU. STERNE ; méfait pour lequel le sous-maître me fouetta cruellement. Mon maître en fut très mécontent, et dit devant moi que ce nom ne serait jamais effacé, attendu que j’étais un enfant de génie, et qu’il était sûr que je ferais mon chemin. Cette expression me fit oublier les étrivières que j’avais reçues. Dans l’année 32, mon cousin m’envoya à l’université, où je restai quelque temps. C’est là que je contractai avec M. H. une amitié qui a été durable de part et d’autre. Puis je vins à York, et mon oncle me procura le bénéfice de Sutton ; et à York je fis connaissance avec votre mère, et lui fis la cour pendant deux ans : – elle avouait m’aimer, mais elle ne se trouvait pas assez riche, ou me trouvait trop pauvre pour nous unir. Elle alla chez sa sœur, à S –, et je lui écrivis souvent. Je crois qu’elle était alors à moitié décidée à m’épouser, mais qu’elle ne voulait pas le dire. À son retour, elle fut attaquée d’une phtisie ; – et un soir que j’étais assis auprès d’elle, le cœur presque brisé de la voir si malade, elle dit : « Mon cher Laurey, je ne pourrai jamais être à vous, car je crois vraiment que je n’ai pas longtemps à vivre ; mais je vous ai laissé jusqu’au dernier shilling de ma fortune. » Là-dessus, elle me montra son testament. Cette générosité m’anéantit. Il plut à Dieu qu’elle se rétablît, et je l’épousai dans Tannée 1741 Mon oncle et moi étions alors dans de fort bons termes, car il me fit nommer prébendier d’York ; – mais il se querella depuis avec moi, parce que je ne voulais pas écrire d’articles dans les journaux. – S’il était un homme de parti, je ne l’étais pas, et je détestais cette sale besogne, que je regardais comme au-dessous de moi. À dater de cette époque, il devint mon plus cruel ennemi. Par ma femme, j’obtins le bénéfice de Stillington. Un de ses amis dans le Sud lui avait promis que, si elle épousait un ecclésiastique dans le Yorkshire, quand le bénéfice viendrait à vaquer, il lui en ferait la galanterie. Je demeurai près de vingt ans à Sutton, desservant les deux endroits. J’avais alors une très bonne santé. Les livres, la peinture, le violon et la chasse étaient mes amusements. Quant au squire de la paroisse, je ne puis pas dire que nous étions sur un pied très amical ; mais à Stillington la famille des C – nous témoignait toutes sortes de hontes. C’était réellement bien agréable d’être à un mille et demi d’une aimable famille qui a toujours été pour nous pleine de cordialité. En 1760, je pris une maison à York pour votre mère et vous, et j’allai à Londres publier mes deux premiers volumes de Shandy. Cette année-là, lord Falconbridge me fit présent de la cure de Coxwould, retraite charmante en comparaison de Sutton. En 62, j’allai en France avant que la paix fût conclue, et vous me suivîtes l’une et l’autre. Je vous laissai en France, et deux ans après j’allai en Italie pour rétablir ma santé ; et quand je vins vous retrouver, je tâchai d’engager votre mère à revenir en Angleterre avec moi. Elle et vous, vous êtes enfin venues, et j’ai eu la joie inexprimable de voir ma fille telle, à tous égards, que je la désirais. J’ai écrit ces particularités relatives à ma famille et à moi, pour ma Lydia, encas qu’elle ait par la suite la curiosité ou un plus tendre motif de les connaître. À ces renseignements, un autre écrivain a ajouté ce court récit de sa mort : – Comme M. Sterne, dans ce qui précède, a rendu compte des évènements de sa vie jusqu’à peu de mois avant sa mort, il reste seulement à dire qu’il quitta York à la fin de l’année 1767, et vint à Londres pour publier le Voyage sentimental qu’il avait écrit l’été précédent à sa résidence favorite de Coxwould. Sa santé déclinait depuis quelque temps, mais il confinait de visiter ses amis, et conservait sa verve habituelle. En février 1768, il commença à sentir les approches de la mort ; et, avec l’intérêt d’un homme de bien et la sollicitude d’un parent affectionné, il consacra toute son attention au bonheur futur de sa fille. Ses lettres, à cette époque, font tant d’honneur à son caractère, qu’il est à déplorer que l’on ait fait voir le jour à quelques autres de la collection. Après une courte lutte contre sa maladie, sa constitution, affaiblie et usée, succomba, le 18 mars 1768, dans Bond-Street, où il logeait. Il fut enterré dans le nouveau cimetière appartenant à la paroisse de Saint-George, Hanover-Square, le 22 du même mois, sans aucun éclat ; et il a dû depuis à des étrangers un monument fort indigne de sa mémoire, sur lequel sont inscrites les lignes suivantes : –

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