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Don't say that I love you - Tome 1

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Tout semble les opposer… sauf cette attirance mutuelle qui les consumme...

Dans la famille Parks, tout le monde participe à l’entreprise familiale : les hommes sont stylistes, les femmes couturières. N’ayant qu’une fille, Soni, Clay Parks forme Drew, un jeune styliste, pour prendre sa suite à la tête de l’entreprise. Il le considère comme un fils. Difficile dès lors pour Drew et Soni d’assumer cette folle attirance qu’ils ont l’un pour l’autre… Autre détail : Drew a le double de l’âge de Soni. Toutefois, ils ont décidé qu’il ne se passerait rien entre eux, donc en théorie, aucun problème en vue… En théorie.

Venez découvrir cette idylle interdite, mais si attachante, dans ce monde impitoyable qu'est la mode.

EXTRAIT

Il prend mes mains et parle d’un ton un peu trop solennel à mon goût.

— Il faut qu’on parle Soni… me dit-il sérieux, et je n’aime pas ça… Je suis vraiment attaché à toi. Je suis même, je pense, amoureux de toi, sincèrement Soni, surtout n’en doute pas. Je passe des moments uniques et magiques en ta compagnie. Mon désir le plus fou, c’est de partager encore et encore avec toi.

Il s’arrête un instant, je le vois chercher ses mots pour me dire ce que je redoute d’entendre. Je voudrais juste me boucher les oreilles, comme une gosse qui refuserait la leçon de morale de ses parents, mais je sais que je n’ai pas le choix. Je dois me montrer adulte.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionnée d’écriture et de lecture, Sophie Leseure vit dans le Sud avec ses enfants. Elle aime embellir un sujet triste ou noir à travers ses mots, emplissant toujours ses romans d’espoir et d’une part d’elle-même… mais sa trame reste toujours la romance !

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Chapitre 1
Chapitre 1Soni Assise face à ma coiffeuse, je contemple le reflet de mon visage dans le miroir. De couleur dorée, orné de roses et d’épines, ce dernier m’a été offert par ma grand-mère à ma naissance. Mon bien le plus précieux. Quand je songe à son départ, au désespoir causé par sa perte, une boule m’enserre la poitrine et me fait l’effet d’un étau. Elle était pour moi une seconde mère, toujours avenante, présente, avec son sourire malicieux. Et a toujours su panser mes petits bobos, avec son regard protecteur et ses baisers chaleureux. J’en caresse le contour et soupire, laissant mon esprit divaguer. Je pense à papa trépignant d’impatience dans le salon à l’idée de nous présenter son petit protégé Drew. Je ressens pour cet inconnu une sorte de jalousie inexplicable, vu que je ne le connais pas, et de l’envie, l’envie d’être celui qu’il est, d’être un homme que je ne suis pas, que je ne serai jamais, surtout pour mon père. En effet depuis quelques semaines, il nous serine avec son futur styliste, grand couturier qu’il prend le temps de former, avant de lui passer la main. La maison Parks appartient à notre famille depuis des générations. Fondée par mon aïeul, mon père y a placé tous ses espoirs, ses efforts et ses rêves. Nous ne savons pas grand-chose de lui, ni son passé, ni son parcours, et respectueux du vœu de mon arrière arrière-grand-père, Papa refuse de laisser la responsabilité à une femme. Le souhait de son prédécesseur était clair. Seul un homme peut et doit se retrouver dirigeant de cette maison de haute couture. Depuis la création de cette entreprise familiale, une clause bien spécifique stipule que seul un homme se doit de diriger cet héritage. Non pas que ce soit sexiste, mais cela est plus une tradition que du machisme. Les femmes ont toujours eu le choix de travailler à leurs côtés, mais il est vrai qu’une société tenue et portée par une poigne de fer, telle une main d’homme, devait rassurer le créateur de ce projet. Ces dernières n’ont jamais été mises à l’écart de tout projet, au contraire : en coulisses, elles y participaient activement, à donner leurs avis, leurs goûts, leurs préférences. N’ayant qu’une fille unique, il a dû trouver une personne de confiance, un homme, pour futur responsable, pour lequel je devrais travailler en tant que couturière. Dans ma famille, ça marche comme ça, les hommes sont stylistes, les femmes couturières, seule ma mère a tenu bon et a refusé dès leur mariage de faire partie de la maison, d’exercer un métier qu’elle n’a pas choisi elle-même. Mon père ne lui en a jamais voulu d’être honnête et a toujours respecté sa décision. Quant à moi, j’ai toujours rêvé d’exercer ce métier fait de strass et de paillettes, créer les plus belles pièces sur des mannequins sublimes pour les porter, les présenter et les mettre en valeur. Je fais de la couture depuis mon plus jeune âge, je ne pourrais m’en passer. Je réalise moi-même mes tenues, qui déjà au lycée rencontrent un véritable succès. Je sais qu’il me faut attendre encore quelques mois pour intégrer l’équipe de papa, que je vais devoir dépendre de ce Drew pour pouvoir travailler avec lui sur le long terme, et j’avoue être aussi impatiente qu’une gamine de dix ans qui attend sa sucette à la fin du repas. Travailler dans l’entreprise de mon père a toujours été mon but ultime. Reprenant mes esprits, je regarde ma montre, dix-neuf heures ! Merde ! Je vais être à la bourre, notre invité arrive dans une heure à peine, je m’empresse d’ouvrir mon armoire et scrute ma garde-robe. Je choisis une robe noire satinée à fines bretelles, cintrée à la taille, arrivant au-dessus du genou. Je saisis des escarpins de même couleur, et file dans la salle de bain. Le jet d’eau sur ma peau me requinque peu à peu. J’avoue ne pas être très en forme ce soir, une boule au ventre m’habite depuis le déjeuner, sans en connaître la raison. Je me shampouine les cheveux, une douce odeur de noix de coco embaume la pièce et me donne le sourire. Un séchage rapide du corps et je commence à me maquiller très légèrement. Très rapidement j’enfile mes vêtements, me voici fin prête, j’agrémente ma tenue, en laissant ma chaîne en argent avec un ange en pendentif serti d’un rubis, que mes parents m’ont offerte pour mes seize ans, que depuis je n’ai jamais quittée. Pour finir une touche de « Amor Amor » et me voici plus scandaleuse que jamais ! Je souris à l’idée de frimer ainsi face à moi-même, de me trouver jolie. Je crois que mes futurs vingt-et-un ans commencent à me monter à la tête. Croire qu’à la majorité tout va changer, que je serai enfin une adulte, est une pensée digne d’immaturité totale, je le sais, mais ça me fait rire. En descendant les escaliers, j’entends mon père m’appeler du salon. — Soni ! — Oui, oui, j’arrive ! dis-je en dévalant les escaliers. — Bon tu te souviens bien de tout ce que je t’ai dit, toi aussi Janice ? nous demande papa, en nous regardant à tour de rôle. — Mais oui Papa, ne stresse pas comme ça, voyons. On sait que Drew est important pour toi et la société, que l’on doit te faire honneur et surtout le mettre à l’aise, ne t’en fais pas comme ça ! Je récite bien mon speech, comme je devais l’apprendre, cela me fait de nouveau sourire. — Je suis désolé, ma puce. J’ai tellement peur qu’il me lâche, tu comprends. Tout repose sur lui à présent. — N’exagère pas, Clay ! C’est lui qui te doit beaucoup, c’est toi qui lui offres une place en or, pas l’inverse, lui lance ma mère. — Vous avez raison, je vais me calmer, ça ira mieux quand il sera là, je suppose. Maman et moi nous nous sourions d’un air complice. Malgré toutes ses responsabilités, papa a su garder ce côté enfantin qui fait tout son charme. Je dirais plutôt qu’il est entier et passionné, ce serait plus exact. Je suis née en France, mais je sais que mes parents se sont rencontrés aux États-Unis, le pays natal de mon père. Selon maman, il était déjà à l’époque amoureux de son métier, et lorsque l’occasion d’ouvrir une branche française de la maison Parks s’est présentée, il a sauté sur l’occasion. Maman m’avait raconté comment il l’avait demandée en mariage, alors qu’il venait d’apprendre sa mutation en France. Il lui avait fait, selon ses mots, la plus belle déclaration de toute sa vie, et elle n’avait pas pu refuser. Et de ce que je sais, ma mère n’a jamais regretté sa décision. Je suis contente d’être née sur le sol français, mais je rêve d’un jour pouvoir visiter le pays de mon père, celui qui lui a laissé un accent en héritage, et qui est une partie intégrante de moi. La sonnerie de la porte d’entrée retentit, mon père se lève d’un bond, suivi de ma mère et moi. Nous sommes presque au garde-à-vous, c’est risible à voir ! Voyant que personne ne semble pouvoir bouger un membre de son corps, je décide d’aller ouvrir la porte. Je tiens toujours la poignée lorsque je le vois. Il se tient là face à moi, mon regard plonge dans le sien et s’y ancre malgré moi. Grand brun ténébreux aux cheveux rasés sur les côtés, un peu plus longs sur le dessus, des yeux noisette avec de grands cils, il est hypnotique. Le temps semble s’être arrêté, nous pourrions limite entendre une mouche voler. Je suis pétrifiée, je ne peux plus bouger, ni parler, ni respirer. Je suis comme un serpent pris sous le charme de son dresseur. Son costume gris anthracite avec sa cravate bleu marine, et ses chaussures bateau noires le rendent encore plus impressionnant et encore plus sexy. Je ne pense plus, je le contemple, quand tout à coup je sens ma main glisser du tirant de porte tant elle est moite. Merde, la honte ! Super la première rencontre ! Heureusement, je me rattrape au guéridon de l’entrée. Je me recentre et finis par lui lâcher un bonsoir : — Salut ! Je suppose que tu es Soni ! me lance-t-il, accompagné d’un sublime sourire. — Waouh quel sens de la déduction ! Bluffant ! Mon père avait raison de placer tous ses espoirs en vous ! dis-je d’un ton cynique, lui répondant du tac au tac. Qu’est-ce qui me prend, pourquoi suis-je autant agressive ? OK je ne veux pas qu’il comprenne quel trouble il provoque en moi, mais est-ce une raison pour lui parler comme ça ? — Je vois… un caractère bien trempé ! Puis-je entrer ? me demande-t-il. — Si un peu plus d’amabilité vous est envisageable alors oui, sinon que vous restiez sur le pas de la porte ou non ne me dérangera pas ! — Et c’est toi qui me dis ça ? me demande-t-il en arquant un sourcil à ma pique. — Ah, on se tutoie si vite ? — OK, je vois, super l’ambiance, je pense que pour le bien de tout le monde il est préférable de s’ignorer, me dit-il souriant, visiblement amusé par ma répartie. Il me regarde niaisement, comme pour me faire remarquer que je ne suis qu’une sale gamine, et je ne peux pas le nier, je me comporte comme tel depuis au moins trois minutes et c’est trop ! Quelle honte ! Qu’est-ce qui me prend ? — Entrez Drew, je vous en prie ! dit mon père, tout sourire. Je le vois heureux et fier de faire entrer cet inconnu dans nos vies, dans sa maison, au plus près de sa famille. — Bonsoir Clay, lui répond ce dernier d’un ton chaleureux, m’ignorant totalement. Je m’écarte pour le laisser entrer avec difficulté, et lorsqu’il passe près de moi, nous nous jaugeons de haut en bas comme par défi, à savoir qui baissera les yeux en premier. Mon père enchaîne sur les présentations, sans prêter attention à ce jeu de coqs entre nous, et nous coupe dans ce duel silencieux. — Drew, je vous présente mon épouse Janice et ma fille chérie Soni. — Madame, enchanté, dit-il à ma mère lui serrant la main, accompagné d’un grand sourire, à faire fondre un iceberg. — Enchantée Drew, heureuse de vous rencontrer, lui répond ma mère avec un sourire tendre. — Soni… me lance-t-il, calmement. Il me tend la main, en évitant soigneusement de relancer le combat, et à son contact, je craque littéralement sous son charme. Je sens qu’une chose en moi irréversible, inéluctable vient de se produire, comme si mon monde s’était enfin mis à tourner. Je perçois une réciprocité incroyable, lorsque je sens qu’une pression dans ses doigts se fait sentir. Il ne me lâche pas, et je ressens la chaleur de sa paume dans tout mon corps. Heureusement ma mère vient à mon secours sans le savoir, en l’invitant à s’avancer dans le salon pour l’apéritif. Il lâche alors ma main, et suit ma mère sans afficher un quelconque trouble, alors que je suis moi-même toute chamboulée. Mes jambes me portent à peine, j’ai comme l’impression de léviter, alors que je gagne à mon tour le salon, tandis qu’ils sont tous les trois déjà installés. Je m’assieds aussi vite que je le peux pour cacher ma gêne, croisant les jambes, je me cale au fond du fauteuil pour me faire la plus invisible, la plus petite possible. Sur la table basse, ma mère dépose le plateau couvert de toasts préparés avec soin et goût pour cet hôte tant attendu. Je ressens à nouveau cette pointe de jalousie envers cet homme, lorsque je perçois le regard aimant et respectueux de mon père posé sur lui. Je sens que mon père l’estime énormément. Maintenant que j’y réfléchis, il m’avait demandé le minimum, et je ne l’ai pas fait. Je m’en veux, et surtout je ne comprends pas pourquoi j’ai réagi de cette manière. Sortant de mes pensées pour me concentrer sur la discussion, mes yeux comme aimantés se posent presque directement sur Drew. Il scrute le salon dans ses moindres détails, et finit par me fixer également. Je ne dis pas un mot, j’écoute sagement sans baisser les yeux. J’arrive malgré mon trouble à emmagasiner chaque information, chaque parole, Drew bien sagement le dos collé au fauteuil. J’apprends au fil de leur discussion les secrets divers et variés du métier. Écouter deux professionnels parler ensemble de leur passion ne peut que donner envie. À les voir discuter de la sorte, je ne peux qu’être heureuse d’être moi aussi une passionnée et de pouvoir dans quelques mois rejoindre l’équipe. Pourtant, moi qui me faisais une telle joie de rencontrer enfin celui qui dirigera Parks, soit mon futur patron, je dois dire que l’entrée en la matière entre lui et moi a plutôt été infructueuse, voire désastreuse… Je décroche mon regard du sien, non pas pour le laisser gagner ce duel, mais plus pour éviter à cette irrémédiable alchimie de ressurgir. Je fixe alors la table basse où ma mère a tout disposé, et souris légèrement. Comme à leur habitude, mes parents ont sorti le grand jeu, les petits plats dans les grands. Nous sommes aisés, c’est vrai, notre train de vie est somme toute plus que confortable. Notre maison n’en jette pas plein les yeux, comme la plupart des bourges, non, c’est une demeure assez rustique, mobilier en chêne, poutres apparentes, un peu comme si nous étions en montagne dans un chalet. La seule différence est le prix de tout ça, qui bien sûr n’a pas été acheté dans des brocantes ou aux puces. J’aime bien cette maison aux charmes si particuliers, on s’y sent bien et tout est fait pour que l’ambiance y soit chaleureuse. Je pense que c’est pour ça que mes parents l’ont choisie, elle reflète bien leur vision du cocon familial. Ma mère, grâce à mon père, ou à cause, n’a jamais dû travailler de sa vie, je ne sais pas si cela l’a rendue heureuse ou le contraire, mais en tout cas, elle ne s’en est jamais plainte. Depuis leur mariage, ils ont toujours été heureux ensemble, avec beaucoup d’amour et de respect. Je les admire pour cela. Mon père, Clay, est un homme d’affaires, un homme qui aime le travail, le sien. Passionné depuis toujours, il ne jure que par ses collections, même s’il demeure un père formidable et un mari très aimant. Tout ce qu’il a en sa possession aujourd’hui il ne le doit qu’à lui, il n’a pas volé sa place. Certes, il a hérité de la maison Parks, il ne l’a pas créée, mais a su d’une main de fer faire vivre et évoluer la branche française dont il est responsable. Il mérite de trouver le bon associé à qui il pourra céder sa place en confiance. Et je pense, même en très peu de temps, et malgré nos débuts houleux, que Drew est la bonne personne. Avec maman, on voit bien que ses joues se creusent au fil des jours, que cette vie d’artiste le fatigue, même si, pour lui, c’est comme une drogue. À peine rentré le soir, il s’assied sur son fauteuil, et s’endort aussitôt, très souvent sans même manger quoi que ce soit. Par crainte de déléguer à la mauvaise personne, il ne s’accorde que très peu de congés, mais il n’a plus l’âge et l’énergie de suivre un rythme aussi soutenu. L’arrivée de Drew le soulagera et l’apaisera sans aucun doute. Il suffit de les voir discuter ensemble pour le comprendre. Ce soir, il paraît plus détendu que jamais, il semble même heureux. Voit-il en Drew le fils qu’il n’a jamais eu ? L’enfant qui lui manque tant depuis toujours ? À cette pensée mon cœur se serre, je ne veux pas ressentir de jalousie ou d’envie pour cette raison qui serait de ma part totalement égoïste. Je sais que papa a toujours tout fait pour moi, que je suis sa fille et que cela rien ne pourra l’altérer. Puis après tout, si Drew le rend heureux, alors je le suis aussi. La soirée s’éternise et je n’ai toujours pas dit un mot, ma mère finit par le remarquer, s’approche de moi et m’en fait part. — Soni, ma chérie, ça ne va pas ? — Si, si Maman, ça va, ne t’en fais, je suis simplement fatiguée… — Fatiguée à ton âge ? Drew me balance ça en riant, après avoir entendu la question de ma mère. Mon cœur ne fait qu’un tour, et se tord dans tous les sens. Pourquoi une telle agressivité ? Une telle remarque ? Je ferme les poings sur ma cuisse, serre les dents pour ne pas rétorquer. Je jette un coup d’œil à mes parents, mais aucun d’eux ne semble relever la remarque de Drew, que je juge pourtant déplacée. C’en est trop, cette absence de réaction me sort pour de bon de mes gonds. Mais il se prend pour qui ce con à me parler comme ça ? OK mon père le prend peut-être sous son aile, peut-être qu’il le considère comme son fils, mais il ne faut pas abuser non plus, ce n’est pas mon frère ! Crétin ! Je me lève, et d’un coup de hanche rageur, je fais reculer le fauteuil dans lequel j’étais. Pour calmer mes nerfs et ne pas paraître impolie devant les trois paires d’yeux qui se braquent sur moi, je commence à débarrasser la table, aidant ma mère comme je le fais toujours. Je quitte ensuite la pièce pour aller dans ma chambre sans même dire un « bonne soirée ». Je me jette sur mon lit, et relâchant toute la pression, j’éclate en sanglots. Je n’ai pas l’habitude de faire semblant, de me taire, j’ai toujours été libre de parler avec tout le monde. Mais face à lui, je n’arrive à rien, que m’arrive-t-il ? Pourquoi je perds le contrôle rien qu’en sentant son regard peser sur moi ? J’ai la sensation de n’être qu’une petite fille à ses yeux, celle qui ne sert à rien, celle de trop, et je ne supporte pas ça. Qui plus est, la façon dont mon père le couve, l’ignorance dont il a fait preuve envers moi durant la soirée m’agace et me vexe bien plus que je ne veux bien l’admettre. Je sais que je vais devoir faire avec, alors il va falloir que la vraie Soni se fasse connaître de lui, pour ne pas subir ses moqueries. Il ne me connaît pas encore, mais ça ne va pas tarder ! Je m’endors en pensant à cette soirée pitoyable, à mon père qui doit m’en vouloir, à ce fiasco total, et je m’en veux aussi d’avoir fait preuve d’autant d’immaturité. Mais vais-je arriver à passer au-dessus ? Vais-je réussir à montrer à Drew qui est la vraie Soni ?

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