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Ana Warrent

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L'amour a-t-il sa place dans la vie d'une femme au lourd passé ?

Ana Warrent est âgée de vingt-trois ans. Si, sous ses cheveux blonds et ses bons résultats scolaires, Ana vous apparaît comme étant une jeune femme banale, sachez qu’il n’en est rien et que cette poupée vous cache un lourd passé. Un passé... qui ne cesse de la rattraper, où qu’elle aille. Et tandis qu’elle semble enfin tomber sur l’homme parfait, quelqu’un se charge de réduire son bonheur à néant. L’amour saura-t-il vaincre un homme en colère ?

Ana Warrent, au passé trop chargé, peine à trouver son bonheur auprès d'un homme. Laissez-vous surprendre par un roman où l'amour tente de triompher face au destin.

EXTRAIT

Comme à son habitude, elle se réveilla trop tôt. Elle aurait pu se lever à huit heures, mais non, il fallut qu'Ana se réveille à cinq heures. Le stress ? Oui, sûrement. Ses angoisses permanentes lui provoquaient beaucoup d'insomnies depuis l'accident estival, des cauchemars aussi, sans oublier ses crises de somnambulisme qui survenaient de temps en temps, accompagnées de crises de panique, mais ça, ce n'était pas nouveau. Mais, comme à chaque fois, elle avait tellement pris son temps quand elle avait vu l'avance qu'elle avait, qu’ensuite, elle était en retard. Elle se leva, s'habilla et se maquilla en vitesse puis descendit en courant, espérant ne pas rater son bus.

— Bonjour Ana. Ah, on a mis de la couleur aujourd'hui qu'est-ce qu'il t'arrive ?

— Oui, bonne journée à toi aussi, répondit cette rebelle, déjà sur les nerfs.

Elle ne supportait plus d'être dans la même pièce que sa mère et préféra sortir aussi vite qu’elle s’était maquillée.

Ana attrapa une petite bouteille d'eau qu'elle jeta dans son sac et se dit que si elle avait faim en arrivant à la fac, elle irait s'acheter un cookie à la petite boutique en face.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Étudiante amiénoise née en 1998, Manon Wiertlewski a publié deux romans (La fée des âmes et Une âme à sauver) depuis ses dix-sept ans. Elle est une rêveuse et une ambitieuse plutôt solitaire, quoique entourée de bons amis.

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Chapitre 1-1
Chapitre 1 Depuis quelque temps déjà, ses parents pensaient qu'elle était dépressive sous prétexte qu'elle était une jeunette réservée, renfermée sur elle-même, qu'elle se cachait sous « une fausse Ana », ou encore, comme certaines personnes le disaient, « une carapace de protection ». Bon, ne nous mentons pas : il est vrai que lorsqu'Ana n'avait rien à faire, elle avait pour habitude de rester sans rien faire, justement. Mon Dieu, oui ! Elle passait des heures et des heures, assise sur le rebord de sa fenêtre – vous savez, ces rebords de fenêtre typiquement américains – à regarder les gouttes de pluie ruisseler le long de sa vitre en écoutant de la musique. Comment faisait-elle pour n’en être jamais lassée ? Ana disait qu’elle trouvait cela relaxant, un point c’est tout. Oui, ses parents la pensaient dépressive parce que cette jeune femme ne leur parlait jamais et qu'elle restait des heures enfermée dans la salle de bains, à sangloter parfois sans raison et c'est vrai aussi qu'elle avait adopté ce style dark fantasy depuis quelques semaines – ce qui est une belle formule pour dire en fait qu'Ana ne portait que des vêtements noirs et un peu rock. Ses parents s’en étonnaient, pourtant, il leur suffisait de sortir dans la rue et d’observer la jeunesse pour se rendre compte qu’Ana, à première vue, semblait être dans la normale ! Tandis que, comme à son habitude, Ana s’était évadée dans un monde imaginaire tout en contemplant les gouttes qui ruisselaient délicatement le long de la vitre, elle entendit à travers ses écouteurs – c’est dire que ce qui la tira de sa rêverie fut réellement très bruyant – les jurons désespérés de sa mère qui montait les escaliers d'un pas étonnamment rapide. Ana ôta furtivement les écouteurs de ses oreilles, les cacha, allez savoir pour quelle raison ? Était-ce parce qu’elle voulait éviter une autre leçon de morale venant de sa mère quant à sa grande solitude ? Ou bien parce qu’elle tenait juste à ce que cette dernière n’aille pas regarder quel titre elle écoutait pour se rendre finalement compte que le son qui défilait dans ses oreilles était, une fois de plus, un son mélancolique ? Qu’est-ce ça pouvait bien lui faire, qu’Ana aime les mélodies tristounettes ? Ana n’arrivait jamais à focaliser ses pensées sur une chose. Elle avait pour habitude de penser à un millier de choses à la fois jusqu’à en oublier le cœur de sa réflexion. Elle se présenta ensuite devant sa porte close, prête à accueillir sa mère qui s'apprêtait sans aucun doute à faire une fois de plus irruption dans sa chambre pour lui reprocher Dieu sait quoi sur sa personne sombre, pessimiste et mélancolique du soir au matin et du matin au soir. Suzan, ça s’appelle une mauvaise passe ! Voilà. Chaque personne de cette terre passe par des phases de haut et de bas, il n’y a rien d’étonnant à cela. Ça lui passera un jour. Suzan avait-elle oublié qu’elle aussi, elle était passée par ce genre de phase il fut un temps ? Même, ces phases la guetteraient jusqu’à la fin de sa vie, car personne n’y échappe. Sa fille avait grandi. Voilà tout. Ana avait grandi et avait besoin de trouver sa place dans ce nouveau monde d’adulte où son entrée y avait été plus que fracassante. Comment s’adapter ? Ana faisait son possible. En effet, le changement soudain de style vestimentaire, de comportement et autres détails chez sa fille lui semblèrent étrangers, pire, lui déplaisaient. Le fait fut qu’elle essayait tant bien que mal de la ramener à la raison. Tout du moins, ce qui était raisonnable selon elle : qu’elle reprenne ses attitudes qui approchaient celles d’une élégante débutante ! lui disait-elle à tout va. À ses mots, Ana ne pouvait s’empêcher de répondre par un silence assourdissant, qui traduisait tout le chagrin qui hantait son pauvre petit cœur angoissé depuis le drame qui la submergea quelques mois plus tôt et dont elle ne voulait aucunement parler avec sa mère, ni personne d’ailleurs. Ana savait qu'elle ne pouvait pas en vouloir à sa mère de se comporter d'une telle façon à son égard car elle voulait certainement le meilleur pour elle. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de la haïr ne serait-ce qu'un peu pour l'ampleur démesurée que la situation prenait par sa faute. Suzan... Suzan était une femme excessive. Toujours, toujours dans l’excès. Elle se mettait dans tous ses états parce que sa fille était passée en quelques mois de la minijupe au perfecto, des talons aiguilles aux bottines à clous, des bracelets roses aux bracelets de force, des décolletés plongeants aux tops noirs moins provocants et des petites boucles d'oreilles discrètes aux anneaux en argent plus imposants. En clair, Suzan reprochait à sa fille d'être passée de la féminité incarnée à une jeune adulte rebelle, comme si elle ne décidait de faire une crise d’adolescence qu’à ce moment-là. Sa mère se dit qu’elle avait dû mélanger les années de sa vie, qu’elle les avait vécues dans le désordre, et quel désordre aujourd’hui ! Vingt-deux ans était un âge critique : Ana était pile dans cette période où elle quittait l’adolescence pour passer à l’âge adulte, cette phase où vous savez que vous grandissez mais où vous n’êtes pas encore prêt à en assumer les responsabilités. Ce que Suzan omettait donc de prendre en compte dans cette équation était le facteur âge : les gens changent avec le temps. On change en grandissant. Finalement, Ana savait qu’elle décevait tout simplement sa mère. Toutes ses sautes d’humeur évidemment, étaient purement et simplement la démonstration de son immense déception. Ana supportait l’idée de la décevoir, car c’est ça aussi, la vie : personne n’est parfait. Ce qu’elle refusait d’accepter en revanche était que sa mère ne l’accepte pas. Qu’elle ne l’accepte plus. — Laissez-moi dans mon truc, ce n'est pas interdit de porter du noir et de rêvasser il me semble, lança agressivement Ana à sa mère alors qu'elle commençait à la critiquer, encore. — Mais s'enfermer autant quand on a vingt-deux ans, ça devrait l'être ! Ana bouillonna et ne parvint pas à garder son calme : sa mère devait quitter les lieux. Tout de suite. Qu’elle sorte de sa chambre avant qu’elle n’explose de l’intérieur et hurle des injures qu’elle ne penserait évidemment pas, et qu’elle regretterait après coup. Elle lui fit donc poliment signe de sortir en rassemblant les quelques dernières lueurs de self-control qui brillaient en elle comme les derniers rayons de soleil cachés par un nuage avant l’orage, et Suzan n'en fit rien. Dans un élan de colère qu’elle ne sut plus retenir, Ana la fusilla du regard et fit un pas menaçant vers elle. Sa mère sembla avoir compris le message et sortit de la chambre quelque peu troublée d'avoir obéi au seul désir de sa fille de vingt ans. Pour tout vous dire, elle se reprocha même de ne pas avoir eu plus de poigne. C’était elle la mère, non mais dis donc ? Elle n’allait pas se laisser donner des ordres non plus ? Et puis quoi encore ? Pourtant, même si ces contrariétés venaient troubler son humeur, elle ne remonta pas dans la chambre de sa fille qu’elle savait plus perturbée qu’elle encore. Ce qu’elle doit souffrir, pensa-t-elle, il n’y avait pas d’explication plus plausible à ce comportement odieux et qui ne ressemblait tellement pas à sa fille. Une fois que Suzan fut en bas, qu’Ana en fut certaine, elle poussa un petit soupir, d'ennui, de colère, de stress, elle ne savait même pas dire quelle en était la cause mais le fait fut tel qu'elle le poussa quand même. Elle se redirigea vers le rebord de sa fenêtre en attrapant au passage son album photo personnel. Elle allait remettre ses écouteurs quand son iPod se coupa car il n'avait plus de batterie. Elle soupira de nouveau, pensa de façon un peu hyperbolique que le monde entier était contre elle, puis alla le brancher à une prise de courant qui était malheureusement bien trop loin de son rebord de fenêtre. Elle décida finalement de feuilleter son album avec nostalgie – avec nostalgie, oui, car cette fille insouciante qu'elle était avant cet accident et qui se trouvait sur ces photos lui manquait tout de même. Lorsqu’elle était encore cette fille, elle n'avait pas d'ennuis. Du moins elle ne les voyait pas, alors que désormais c'était loin d'être le cas. Elle hésita quelques secondes avant de l'ouvrir. Cela faisait plus d’un an qu’elle n’avait osé y toucher. C’était sans doute trop dur à gérer. Trop d’émotions peut-être ? Trop de souvenirs qu’elle savait trop loin et trop impossibles à revivre à ce moment de sa vie, ou pour toujours peut-être même. Elle se remémora quelques étapes de la vie qu'elle menait auparavant, cette vie que tout le monde considérait comme parfaite dans les moindres détails. En effet, elle menait la vie que toutes les filles de Seattle âgées de quinze à vingt-deux ans rêvaient d'avoir : avant, elle était pompom girl. Enfin, soyons clairs : on les appelait les Claquantes, car en général elles étaient refaites de partout, et portaient ces ridicules talons aiguilles clichés et trop hauts pour réussir à marcher toute la journée avec, ce qui avait pour conséquence de claquer en résonnant dans les couloirs. – Oui, c’était de ça que rêvaient toutes les adolescentes dans cette ville pluvieuse et ennuyeuse d’après les on-dit : elle est triste, la société contemporaine n'est-ce pas ? – Puis, en l'ouvrant à une page au hasard, elle tomba sur une photo de sa b***e de copines Claquantes prise l'année précédente, au milieu de sa chambre. Enfin chambre, pouvions-nous appeler cela une chambre ? C’était une suite, un palace, que dis-je, un palais ! Sa chambre ressemblait plutôt à l’image qu’elle se faisait des coulisses d’une diva : rose dans les moindres recoins, les murs ornés de cadres en or comportant dedans des photos de ses amis et elle, au fond de la chambre à gauche s'y trouvait une étagère comportant toutes ses gloires — trophées et médailles de toc en tous genres qui lui avaient été décernés au sein des Claquantes et sans aucune valeur, principalement —, au fond, à droite, une coiffeuse superbe, blanche et lumineuse dont les contours de son miroir étaient sertis de ces petites ampoules blanches et rondes que l'on voit dans les films. Sans oublier son arrière-chambre, qui était en fait un immense dressing où elle passait des heures à trouver la tenue idéale – car une Claquante se devait de toujours porter une toilette parfaite, comme pour donner l’exemple –, et à peigner ses longs cheveux d'or devant son gigantesque miroir. Quand ses amies venaient, elles faisaient exactement la même chose et un jour, elles décidèrent de prendre ce photo-souvenir alors qu'elles étaient au beau milieu d’un cruel essayage de tenues plus légères les unes que les autres. Mais dorénavant, Ana réalisa qu’elles étaient pathétiques. Pas spécialement les tenues, car chacun ses goûts, et elle était passée par-là, mais les Claquantes en général. Disons que du temps s'était écoulé, qu'Ana avait mûri et n'avait plus les mêmes centres d'intérêts, elle n'était plus aussi superficielle, ne cherchait plus à plaire aux autres, elle ne cherchait même plus à plaire du tout, car, finalement, elle s'était rendu compte que c'était une perte de temps de vivre pour les autres. Son expérience estivale lui avait fait comprendre que la vie était plus importante que n'importe quelle paire de chaussures sur Terre, et si jamais elle se sentait rebasculer du côté obscur – c’est-à-dire cette espèce de g***e qu'elle savait avoir été pendant des années et qu’elle regrettait amèrement dès lors, sans pouvoir faire de retour en arrière —, elle n'avait qu'à se regarder dans un miroir et sa cicatrice au cou lui rappellerait alors sa bêtise d'autrefois, qui la dégoûtait aujourd'hui au plus haut point. En conclusion, Ana n'était plus la même : elle se faisait plus discrète, elle ne se faisait plus passer pour une autre, elle se montrait enfin sous son vrai jour. Fini Hollywood dans les couloirs d’une université, à seize, dix-sept ans, dix-huit, dix-neuf et même vingt ans, on n’est pas une diva ! Alors cessons de nous comporter comme tel ! La vraie et mûre Ana était consciente qu’elle n’avait pas besoin de dévoiler les formes de son corps au reste du monde. Elle s'était même aperçu que les décolletés plongeants attiraient peut-être les garçons comme une abeille était attirée par une fleur, mais qu'ils attiraient dans le lot des mauvais garçons, et les ennuis qui étaient vendus avec. Elle réalisa aussi qu'il était finalement inutile de provoquer pour plaire. En vérité, plaire, ce n’est pas compliqué : il faut être soi-même, non ? Tout simplement. Sans extravagance nécessaire. Juste, être soi-même. De toute manière, comme elle ne cherchait plus à plaire, alors nous ne nous étendrons pas sur le sujet. Pas tout de suite en tout cas. Comme vous l'aurez compris, il n'y avait pas seulement les habits et la façon de penser d'Ana qui avaient changés depuis l'été précédent. Sa vie avait littéralement changé. Elle s'était exilée du groupe des Claquantes dès le jour de la rentrée de septembre, bien qu'elle en fût la présidente et que ce fut autrefois ce qui lui tenait le plus à cœur sur Terre après sa collection de Jimmy Choo. Mais comme elle avait changé, elle se disait qu'il valait mieux laisser sa place pour une poupée Barbie de première année qui serait fin heureuse d’occuper un tel poste : comme si monter en haut de pyramides humaines était la chose qu'elle préférait faire sur Terre !

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