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Les Autres - étape 1

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Tout écart à l'autorité vous conduira dans la Fosse.

Parqués entre des murs et des clôtures, les Hommes survivent comme ils le peuvent.

Arrivés en bas de la chaîne alimentaire, ils sont épargnés grâce à l’Accord : tous les trimestres, des fourgons d’êtres humains sont offerts aux Autres afin de les nourrir. Mais comment choisir qui doit vivre et qui doit mourir ?

La règle est pourtant simple : seuls les délinquants sont envoyés de l’autre côté du mur, dans la Fosse.

Ce roman, lauréat du Prix Les Imaginaires, est le premier tome d'une saga passionnante qui mêle fantasy et science-fiction. À lire sans tarder !

EXTRAIT

— Alors ? soufflai-je d’une voix mal assurée.

Je me forçai à relever la tête. Si je devais mourir, je voulais faire face à la sentence. Mon vis-à-vis me fixa quelques secondes. Blond aux yeux bleus, les traits de son visage étaient gracieux, malgré les cernes qui creusaient sa peau. Il avait quarante ans, mais la plupart des gens lui en donnaient dix de moins. Lucas avait été le meilleur ami de mes parents et, après le décès de ces derniers, il s’était fait une promesse : me protéger autant qu’il le pourrait.

S’il avait su…

— J’ai parlé au juge, commença-t-il calmement. Il n’était pas d’humeur… surtout à trois heures du matin.

— Il ne t’a pas envoyé promener ? lui demandai-je avec autant de détachement que possible.

— Non. Une chance qu’il m’apprécie.

Il croisa les bras sur son torse et soupira.

— Tu sortiras demain dans la matinée.

Je retins mon souffle alors que mon estomac se retournait. Une vague de soulagement m’emporta et mes lèvres s’étirèrent jusqu’à ce que mon protecteur reprenne d’un ton sévère :

— Ce sera ta dernière chance, j’espère que tu en as conscience ?

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

C’est un premier tome captivant, mystérieux et sombre. Un protagoniste attachant, fragile et fort qui nous touche énormément. [...] La suite se fait pressante. - Blog De fil en histoire

J'ai adoré l'univers créé par l'auteure, ses personnages tous différents, mais surtout Soen avec ses faiblesses et ses forces. Je ne doute pas que dans la suite, il risque de nous surprendre ! - Blog Lire, une passion

J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteur. Sandra Moyon rend son univers très réaliste et poignant. - Blog Marie-Laure in a daydream

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sandra Moyon est née à Nantes, le 10 février 1987. Passionnée de lecture, c’est la saga Harry Potter qui lui aura donné le goût du fantastique et de la fantasy. Bien qu’elle ait commencé à écrire des petites histoires dès l’âge de treize ans, ce n’est qu’à dix-huit ans qu’elle décide de vivre sa passion à fond en créant sa première saga, Harmonia. Cinq ans plus tard, elle rédigera les premières lignes de la saga Nouvelles d’un Myrien, un projet fantasy qui lui tiendra particulièrement à cœur.

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Chapitre 1
Chapitre Un Une mauvaise nuit Allongé sur le dos, le bras derrière la nuque, je regardais le plafond avec attention. Je retins à peine un soupir, fatigué de cette journée éreintante. J’aurais dû me douter que cela finirait mal. Ce n’était pas faute d’avoir été prévenu. Mon ventre gargouilla, mais je chassai de mon esprit l’envie de manger un morceau. De toute manière, personne ne m’apporterait de quoi me sustenter à cette heure-ci. Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir et je relevai la tête, surpris. Il ne fallut qu’une minute à mon visiteur pour se présenter devant moi. Instinctivement, mon regard se porta sur ses mains, recherchant un plateau-repas qui n’était bien évidemment pas présent. Je grognai malgré moi et me redressai. — Bonsoir, Soen. — ’soir, chuchotai-je en retour. Il m’adressa un sourire bref, mais sincère, et je me contentai de baisser les yeux. Je n’étais pas particulièrement fier de moi, ce soir. J’abandonnai la banquette rigide qui m’avait fait office de lit les quatre dernières heures et m’approchai jusqu’aux barreaux de ma cellule. — Tu as mauvaise mine, constata-t-il d’un ton neutre. J’acquiesçai simplement. Il n’avait pas idée de la journée que je venais de passer. Je déglutis et enfonçai mes mains dans les poches de mon jean afin de cacher leurs tremblements. — Alors ? soufflai-je d’une voix mal assurée. Je me forçai à relever la tête. Si je devais mourir, je voulais faire face à la sentence. Mon vis-à-vis me fixa quelques secondes. Blond aux yeux bleus, les traits de son visage étaient gracieux, malgré les cernes qui creusaient sa peau. Il avait quarante ans, mais la plupart des gens lui en donnaient dix de moins. Lucas avait été le meilleur ami de mes parents et, après le décès de ces derniers, il s’était fait une promesse : me protéger autant qu’il le pourrait. S’il avait su… — J’ai parlé au juge, commença-t-il calmement. Il n’était pas d’humeur… surtout à trois heures du matin. — Il ne t’a pas envoyé promener ? lui demandai-je avec autant de détachement que possible. — Non. Une chance qu’il m’apprécie. Il croisa les bras sur son torse et soupira. — Tu sortiras demain dans la matinée. Je retins mon souffle alors que mon estomac se retournait. Une vague de soulagement m’emporta et mes lèvres s’étirèrent jusqu’à ce que mon protecteur reprenne d’un ton sévère : — Ce sera ta dernière chance, j’espère que tu en as conscience ? — Oui, je te promets que… — Non. Soen, sérieusement. Il décroisa les bras et s’approcha des barreaux. — C’est la quatrième fois que je te sors de ce guêpier. Il n’y aura pas de cinquièmes fois. Je ne suis qu’un avocat, pas un dieu. Il est grand temps de te calmer. Sans pour autant me détourner de lui, je fis deux pas en arrière et concentrai mon attention sur le sol de ma cellule. Ma gorge se serra tandis que l’envie de pleurer me saisit. Je soufflai doucement afin de ne pas perdre contenance. — Qu’est-ce qui ne tourne pas rond, franchement ? ajouta-t-il dans un murmure. Je restai muet. — Tu peux me parler, tu le sais. Tu le sais, n’est-ce pas ? insista-t-il. J’acquiesçai, mal à l’aise. — Je te connais depuis… toujours. Tu n’es pas un mauvais garçon. Un silence envahit l’espace jusqu’à ce qu’il soupire sèchement. Apparemment, il perdait patience. — Tu n’as que dix-sept ans, merde ! Tu es jeune et, à compter de cette nuit, tu n’as plus le droit de faire le moindre faux pas, et ce pour le restant de ta vie. Au premier problème que tu poseras, la condamnation tombera pour de bon, et si tu es emprisonné… — J’ai bien conscience du danger, lançai-je à demi-mot. Je t’assure, je sais ce que je risque. — Je n’en suis pas certain, rétorqua-t-il durement. Surpris par la sévérité avec laquelle il s’était adressé à moi, je le regardai à nouveau. Toutefois, son visage n’exprimait en rien de la colère ; il paraissait surtout soucieux. — Je suis désolé que tu aies dû venir encore une fois à mon secours, lui murmurai-je d’un air coupable. — Ce n’est pas la question, répondit-il plus doucement. Je m’inquiète pour toi, je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Je hochai la tête : moi non plus je ne voulais pas être envoyé de l’autre côté, dans la Fosse. Je ne voulais vraiment pas, mais Lucas ignorait tout de ce qui m’avait conduit à agir de la sorte. Ma tante le disait sans cesse : depuis les révoltes, les règles du jeu n’avaient plus la même saveur. J’avais été trop jeune pour me souvenir de la manière dont les gens vivaient avant les massacres, la peur, la haine et tout le reste. Je n’avais que trois ans à l’époque, six lorsque le calme et l’ordre furent à nouveau de mise. Mes parents étaient décédés quelques mois avant l’accord de paix et j’avais été recueilli par la sœur de ma mère, Judith. Lucas se racla la gorge et je me sentis immédiatement alarmé. L’éphémère sensation de soulagement qui m’avait envahi un instant plus tôt s’évapora. Je le dévisageai et l’expression navrée de son visage redoubla mon inquiétude. Je déglutis avant de chuchoter : — Dis-moi, je suis prêt. — Tu vas devoir aller à Clémenceau, lâcha-t-il d’une traite. Je frémis. Il devait essayer de me faire peur, je ne voyais que cela. C’était sa manière de m’obliger à retenir la leçon et dans deux minutes, il me dirait qu’il plaisantait. — Je ne plaisante pas, ajouta-t-il comme pour éradiquer mes espoirs. — Mais… pourquoi ? bafouillai-je. — Tu me demandes pourquoi ? C’est la quatrième fois que je t’évite une condamnation en moins de cinq ans, et tu me demandes pourquoi ? Tu devrais t’estimer heureux de n’être qu’envoyer dans un lycée strict. Je ne répondis rien, trop occupé à calmer les battements de mon cœur. « Strict » était sans conteste un doux euphémisme. C’était dans cette école que l’on plaçait les gamins dont personne ne voulait. On y trouvait pratiquement que de la racaille. Des gosses trop habitués à flirter avec les limites et à qui on « offrait » une dernière chance de rentrer dans le droit chemin. Du peu que je savais, c’était un établissement crasseux, dirigé par des professeurs tortionnaires. Comme si j’avais besoin de ça en plus du reste ! — Tu as de la chance, tu n’as qu’une seule année à y tirer. Tu aurais pu y passer trois ans. Je ravalai un sarcasme. — Je dois aller là-bas quand ? lui demandai-je d’une voix mal assurée. — Dès lundi. Le juge transmet ton dossier demain à la première heure, ce sont ses mots. Mes jambes tremblèrent subitement et je me mis à faire quelques pas afin de masquer ma peur. Clémenceau ou la Fosse. Mon cœur balançait tout à coup. J’allais y laisser ma peau dans tous les cas. — Je regrette de ne pouvoir faire plus, Soen. Je perçus l’inquiétude de sa voix et je stoppai ma marche avant de lui accorder un faible sourire. — Oh… ne t’excuse pas. Tu sais, sans toi, je serais mort depuis longtemps. Je le sais. J’en ai réellement conscience et… merci, merci de m’avoir tiré d’affaire. — Mais… — Pour le lycée, ça ira. Ce n’est qu’une école pour mineurs à remettre sur le droit chemin, tentai-je avec une désinvolture peu crédible. Bien que je susse que Lucas n’était absolument pas convaincu, il choisit de jouer le jeu : — Et tu rentreras tous les jours chez toi, ce n’est pas comme si tu étais prisonnier. Un cube de glace me tomba au fond de l’estomac. Ma tante… — Il faut que je te parle de Judith, justement, ajouta-t-il d’une voix calme, mais ferme. Je lui fis signe que je l’écoutais, incapable de desserrer mes lèvres. — Elle est très retournée. Très en colère aussi. Elle a fait tant de choses pour toi, Soen. Sans elle, tu serais dans un orphelinat et, dans le monde où nous vivons, les orphelins ne sont pas les mieux lotis. Cette fois-ci, je me détournai clairement de lui. Tout était plus compliqué lorsqu’il s’agissait de ma tante et cacher mes émotions, surtout à Lucas, devenait de plus en plus difficile. — Regarde-moi, je te prie. Je ne plaisante pas. Au ton qu’il employa, je perçus un mélange d’inquiétude et de paternalisme, je lui obéis à regret. Je repris place face à lui, les larmes aux yeux. Il sembla touché, car, pendant une seconde, il perdit cette lueur de colère et de sévérité que son regard me renvoyait. — Demain matin, c’est moi qui viendrai te chercher. Je te ramènerai chez toi et je compte sur toi pour lui dire combien tu es désolé d’avoir fait ça et à quel point tu t’es repenti de cette nuit en prison. Désormais, tu seras un amour en tout point. D’accord ? Je hochai la tête, la gorge nouée. Il passa son bras à travers les barreaux et me tendit la main. Je plaçai la mienne à l’intérieur et il la serra. Le contact de sa peau chaude me fit du bien, mais mon cœur s’emballa douloureusement malgré tout. Il me relâcha et partit sans ajouter un mot. Je retournai alors sur ma banquette, m’allongeai, avant de fondre en larmes.

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