BETWEEN THEM

Chapitre cinquième (Jay Howard)

- Arrête Macy! C’est une soirée professionnelle, tu n’as rien à faire ici!

- Je me fous complètement de ta soirée et tu le sais très bien!

Je jurai entre mes dents et empoignai le bras de la jeune femme pour l’emmener avec moi mais elle se dégagea automatiquement de ma prise, l’air furieux.

- p****n Macy, ça suffit là! Nous sommes dans un lieu publique et il y a un bon nombre de journalistes qui filment nos faits et gestes. Tu veux créer un scandale c’est ça?

- Et pourquoi pas? rétorqua t-elle en me défiant du regard. Tu as peur?

J’haussai un sourcil.

- Peur de quoi? lui demandai-je.

Elle s’approcha de moi jusqu’à me coller. Je dus baisser encore mieux la tête pour pouvoir affronter son regard.

- Peur que les gros titres des prochains journaux portent sur ton infidélité peut-être, cracha t-elle.

Je fronçai les sourcils, perdu.

- Mais de quoi tu parles Macy? lui demandai-je sérieusement. Quelle infidélité?

- Je te connais assez pour savoir que tu fréquentes une autre femme, raison pour laquelle tu as mis un terme à notre relation.

Rrohh c’est pas vrai! m’écriai-Je intérieurement.

Je lâchai un rire ironique avant de lui répliquer:

- Et moi je te connais suffisamment pour comprendre que ton égo ne supporte pas le fait que je me sois lassé de toi alors tu cherches une excuse pour ne pas te sentir nulle.

Elle ouvrit de grands yeux choqués et recula de plusieurs pas. La colère s’effaca de son visage pour laisser place à la tristesse. Bien que la culpabilité pointait le bout de son nez dans mon esprit, je refusais de lui montrer. Néanmoins, je détournai le regard pour ne pas voir ses yeux s’humidifier de larmes.

- Pourquoi Jay? me demanda t-elle d’une voix chevrotante. Pourquoi fais-tu cela? Nous étions pourtant heureux ensemble. Qu’ai-je fait de mal hein? Dis-moi ce que j’ai fait et je te jure que je ferai de mon mieux pour me faire pardonner.

Elle pleurait à present et ne prenait même pas la peine d’essuyer ses larmes. Je soufflai d’exaspération puis jetai des coups d’œil discrets autour de nous pour m’assurer que personne ne nous regardait avant de lui prendre à nouveau le bras pour l’entraîner à ma suite. Cette fois-ci, elle se montra docile et je pus nous conduire rapidement hors de la salle de fête dans un endroit assez calme. Là, je la pris par les épaules et la contraignis à me regarder dans les yeux.

- Macy, écoutes-moi. Je t’avais déjà prévenu qu’il n’y aurait pas d’amour ou d’attachement sentimental dans notre relation tout simplement parce que je ne veux pas aimer. Je ne suis pas encore prêt pour ce genre de choses. Je me suis mis avec toi juste pour le plaisir et tu le sais!

Un flot de larmes dévala ses joues et je pus lire une profonde douleur en elle.

- Mais…, commença t-elle. Je…

Sa bouche resta ouverte quelques secondes avant qu’elle ne la referme et qu’elle s’enfuit sans demander son reste. Je n’essayai même pas de la rappeler. Il était préférable de la laisser seule; peut-être qu’elle pourrait plus rapidement accepter notre rupture. Je restai donc là un moment à fixer le vide avant de soupirer puis de retourner à l’intérieur de la salle de fête.

Il s’agissait de la soirée de la mode new-yorkaise. Tout les stylistes, designers, accessoiristes, mannequins et autres concernés de la mode étaient invités. Rien de bien spécial si ce n’est qu’un défilé de mode, un banquet et des échanges ennuyeux.

Mon regard parcourut l’ensemble des invités présents dans la salle à la recherche d’un visage familier que je ne vis pas. Je jurai en jetant un coup d’œil à ma montre.

Sans blague!

Je marchai vers la grande table du banquet et me mis à la recherche de mon prénom. Je finis par le trouver gravé sur un petit bout de carton soyeux un peu au bout au milieu de deux noms qui ne me disaient rien qui vaille.

C’est quoi ce bordel?

Je levai la tête pour parcourir les autres cartons du regard quand une voix m’interrompit.

- Juste en face de vous.

Je tournai lentement la tête vers la voix et mon cœur s’arrêta de battre un instant. Mes yeux détaillèrent avec intérêt la robe noire moulante parsemée de petites pierres brillantes tout en remontant doucement sur le visage de sa propriétaire. Elle avait arboré un maquillage discret qui ombrageait son regard mais faisait ressortir la sensualité de ses lèvres. Ses cheveux châtains avaient été lissés et attachés en une queue de cheval haute. Pour la première fois, je la voyais sous un jour autre que le professionnalisme. Le bustier de sa robe était parfait ; mettant en valeur son ventre plat et le galbe de ses seins que je lorgnais discrètement.

Je lui fis entièrement face et me raclai la gorge pour ne pas me perdre.

- Il est marqué 9h pile du soir sur l’invitation, Isabella. Mais tu te pointes à 9h 26 min et je ne sais pourquoi, lui reprochai-je.

Elle s’approcha de moi et me toisa hautainement.

- Je ne voulais pas m’incruster dans ta discussion avec ta petite amie alors je suis restée à l’écart, le temps que vo…

- Ce n’est pas ma petite amie… enfin, plus maintenant, la coupai-je en même temps, me sentant subitement obligé de lui dire ça.

Elle haussa un sourcil surpris et croisa les bras sur sa poitrine. Finalement, elle secoua la tête de gauche à droite.

- Peut importe qui elle est pour toi, je…

- Elle n’est plus personne pour moi, la coupai-je encore.

Ses sourcils se froncèrent d’exaspération cette fois-ci et elle leva les yeux au ciel.

- Bordel Jay, on t’as pas appris que c’est malpoli de couper la parole aux autres? s’exclamât-elle.

Je souris.

- Si si, répondis-je. Mais si tu me connaissais plus, tu saurais que je suis rarement la règle générale; je préfère établir celles qui m’arrangent et les suivre.

- Tu sais comment on appelle ça au moins? me demanda t-elle dans un sourire narquois.

- Je m’en fous, je veux pas savoir.

- L’égoïsme, dit-elle néanmoins.

- C’est un comportement nécessaire dans la vie de quelqu’un qui refuse de vivre pour les autres, argumentai-je.

Elle roula des yeux n’ayant visiblement pas envie de continuer la discussion sur ce sujet. Je pensais en mon for intérieur qu’elle savait bien plus que moi ce que l’égoïsme humain pouvait impliquer de bien ou de mauvais.

- J’aime ta robe, lui dis-je en évitant de croiser son regard.

- Merci, répondit-elle. C’est moi-même qui l’ai confectionnée.

Je ne pus cacher mon admiration pour son talent stylistique. Elle avait vraiment tout ce que j’aimais chez une femme. Je la trouvais absolument parfaite; bien trop parfaite.

Comment ça se peut?

Même ses gémissements furent les plus délicieux que mes oreilles eurent perçus. Dieu même savait à quel point il me tardait de les réentendre.

Je m’emparai de deux verres de vin blanc sur la table et lui en remit un. Elle le prit puis m’adressa un petit sourire. Je portai mon verre à mes lèvres quand mon regard tomba sur un visage dans la foule devant moi.

- Tiens, fis-je à l’intention d’Isabella en lui montrant du menton un jeune homme châtain qui discutait avec quelqu’un d’autre.

Elle se retourna pour voir de qui il s’agissait et un bruit de verre brisé me parvint aux oreilles. Je baissai le regard sur la main droite de la jeune femme pour voir qu’elle ne tenait plus son verre de vin. Un coup d’œil au sol confirma mes craintes: elle venait de lâcher son verre au sol et celui-ci s’était brisé. Je jetai un coup d’œil autour de nous pour remarquer que personne n’avait semblé porter attention à ce qui venait de se passer; la musique dans la salle étant assez forte pour couvrir les bruits. J’essayai de m’approcher d’Isabella quand brusquement elle se tourna vers moi. J’écarquillai les yeux à la vue de son visage. Il était livide et elle avait le regard hagard.

- Isabella, qu’est-ce que t’as?

Elle ne répondit pas et se mit à cligner rapidement des yeux.

- Parle-moi Isa…

- Je… me coupa t-elle. Je suis désolée. Je crois que…

Elle se mit à marcher à reculons sans cesser de cligner des yeux. Elle porta ensuite une main à son front.

- Je crois que je vais…

Sa phrase resta en suspens alors qu’elle fermait les yeux. J’eus à peine le temps de me précipiter vers elle pour la retenir avant qu’elle ne s’écrase au sol.

- Isabella! m’ écriai-je. Fais chier!…