Chapitre 2

3021 Words
AdenaJe regarde mon mari dévorer des yeux le bel ange noir installé derrière le piano en compagnie de Gabriel qui rayonne de lumière, il est beau à tomber à la renverse, il est complètement absorbé par la noirceur que dégage Serena alors qu’elle joue de l’imposant instrument noir qui trône dans la partie gauche de la salle à manger et qu’il l’accompagne en grattant nonchalamment sur sa guitare comme si c’était l’activité la plus naturelle qui soit. Ethan est aussi admiratif de la jeune femme que tous ici. Depuis que nous sommes rentrés il y a une dizaine de jours l’atmosphère s’est allégée. Comme si leur présence avait apporté un équilibre qui manquait cruellement à nos vies. Et même si je suis jalouse de l’attirance que mon mari a pour Serena, je ne peux pas lui en vouloir ni lui reprocher, déjà parce qu’il a eu l’honnêteté de me le dire et surtout parce qu’elle est réciproque dans tous les sens du terme. Je pense que je suis celle qui se voile le moins la face dans cette histoire. Gabriel et moi sommes attirés l’un par l’autre de manière incontrôlable tout comme Serena et moi nous aimantons progressivement depuis qu’ils ont emménagé ensemble au ranch. Nous gravitons tous les quatre les uns autour des autres dans une valse d’une intense sensualité. Mais Serena, elle est beaucoup plus que ça. Elle était prête à donner sa vie pour ma vengeance, pour mes erreurs aussi, elle a été mise dans un danger dont seul Devon pouvait la tirer à cause de moi et ensuite alors même qu’elle aurait dû m’en vouloir, elle m’a obtenue la contraception quand mon impitoyable démon de mari avait décrété que la maternité me rendrait plus douce et conciliante. Quelle erreur il a fait… Mais depuis notre retour, il n’y a pas eu de dispute, de violence, d’imposition. Il est doux, gentil et me fait l’amour comme un bon mari… La b***e… Non, ça a complètement disparu… Et ça me manque affreusement. Il me traite déjà comme une mère et il s’applique à me faire un enfant, pas à m’accorder la décharge des pulsions dévastatrices qui ont toujours crépitées dans mon âme de dominatrice. Parce que c’est ce que je suis aussi, nous sommes pareils tous les deux et nos duels ont bien failli nous faire courir à nos pertes, alors Devon a décidé de prendre le contrôle complet de ma vie et je n’obtiens ce que je veux que si je suis suffisamment docile et sage comme il le dit. J’ai fait profil bas mais ce soir c’est Noël et j’ai bien l’intention de déballer mon cadeau demain matin et rappeler à mon mari la femme que je suis. Je n’ai pas l’habitude de fêter l’évènement en grande pompe. Les réunions que tenaient mon père avec ses généraux ont totalement pris fins après le meurtre de ma mère, Amara Ottovelli, que j’ai vu se faire égorger sous mes yeux alors que je n’avais que dix ans. Les soirs de Noël depuis s’étaient résumés en tête à tête avec mon père Jorge. Ethan tenait vraiment à cette fête et c’est évident, c’est un enfant. Il est encore enveloppé dans l’insouciance de la jeunesse et quand je le vois déambuler parmi nous, cela me rappelle mes propres souvenirs. - Quand-est-ce que c’est l’heure des cadeaux ? demande Ethan dont l’excitation croît à mesure que la soirée défile. - Est-ce que tu veux voir le mien en premier ? Comme ça tu ouvriras les autres après, proposais-je alors en lui souriant. J’ai hâte qu’il voie ce que je me suis démenée à faire livrer à temps et en toute discrétion avec la complicité de Tim qui me lance un clin d’œil. Je ne voulais pas d’enfant quand j’ai été forcée par Devon d’adopter Ethan, et je ne me vois pas du tout comme sa mère, mais je l’adore, je respectais beaucoup son père John et Ethan me voue une telle adoration que je me dois d’au moins lui apporter le confort et le bonheur en l’absence d’amour maternel, mais Maria se charge de ça pour dix, puisqu’elle couve Ethan comme une mère poule bien qu’elle ait davantage l’âge d’être une grand-mère. Depuis que je prends quelques heures de mon temps chaque jour que je consacre au petit garçon, elle est redevenue affectueuse avec moi aussi. - Oui ! C’est lequel ?! demande le petit au comble de l’excitation en regardant le tas de paquets disposés sous le sapin du salon. - Non, il n’est pas parmi ceux-là, le taquinais-je alors que Devon me regarde avec insistance. - Qu’est-ce que tu lui as fait comme cadeau ? me demande-t-il alors à voix basse. - Tu verras ça dans un instant trésor, c’est l’une de tes répliques préférées non ? Il réalise que je m’amuse beaucoup de la situation et se renfrogne à vue d’œil, j’adore ça. - Alors c’est où ?! demande Ethan en sautillant sur sa chaise comme s’il avait des ressorts sous les fesses. - Allez viens avec moi ! lui répondis-je alors en me levant et prenant la direction de l’extérieur alors qu’il glisse sa petite main dans la mienne. Devon, Serena, Gabriel, Maria, Andréa et les autres nous emboitent le pas alors que je prends la direction de la grande porte à double battant. Devon se place alors à ma hauteur et colle à ma démarche tandis que nous sortons dans la fraîcheur nocturne. - Tu ne lui as pas acheté un poney quand même ? demande-t-il l’air un peu inquiet. - Non, pourquoi ? - Parce que c’est mon cadeau de demain matin, chuchote-t-il. - Il va être pourri gâté alors ! déclarais-je en prenant la direction du garage. Lorsque j’ouvre la grande porte qui découvre deux quads de tailles différentes entourés de ruban rouge il soupire d’exaspération. Je voulais un moyen de locomotion pour aller dans le désert et j’ai utilisé l’excuse du petit pour nous offrir ce cadeau. Ethan explose de joie et saute dans tous les sens ainsi que je l’avais prévu et Devon se décompose à vue d’œil. - Tu es folle… C’est trop dangereux ! Il n’a que six ans ! - Oh ça va ! C’est un modèle de compétition à partir de quatre ans, et il n’a que cinquante chevaux. Tout le monde garde le silence autour de nous, mais je sais que mit devant le fait accompli Devon n’enlèvera jamais un jouet qui plait à Ethan, aussi dangereux soit-il. - Il y a toutes les protections qui vont avec sous le sapin, ajoutais-je alors en constatant que la pilule à bien du mal à passer. - On peut aller faire un tour ?! demande Ethan en montant sur le modèle enfant que j’ai trouvé pour lui. - Demain matin si tu veux, lui répondis-je en souriant. Il est ravi et j’en suis heureuse, nous irons nous amuser demain. - Allez on rentre il fait froid, décrète alors mon mari rabat-joie tandis que tout le monde fait déjà demi-tour. Je sens dans ses intonations que je paierai cette incartade plus tard, mais il n’a aucune idée de ce qui l’attend parce que moi aussi j’ai un plan. J’éteins les lumières et referme le hangar, Serena traine un peu et me regarde avec appréhension. Nous reprenons alors toutes les deux la direction de la maison, légèrement en retrait. - Tu ne penses pas que c’était peut-être un peu trop ? demande-t-elle alors en évaluant ma réaction. - Je voulais prendre des cross au départ, là je pense que ça aurait été trop. - Devon n’est pas très content tu sais. - Merci Serena, j’arrive encore à décrypter certaines émotions de mon mari sans utiliser ton décodeur. - Ne m’en veux pas s’il te plaît… - Mais je ne t’en veux pas du tout ! protestais-je avec véhémence, c’est compliqué pour nous tous ! Elle s’arrête, et je ne la distingue que parce que la maison nous éclaire légèrement dans la nuit. - Tu trouves ça compliqué toi ? Je sens qu’elle attend que je lui dise quelque chose, la tension est étouffante malgré la fraicheur désertique de la nuit. Alors c’est plus fort que moi j’attrape sa main et la presse dans la mienne, je suis prise par le courant qui traverse nos corps mutuels et elle frissonne en réponse. - Oui, ça, c’est compliqué… mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas agréable et tentant n’est-ce pas ? Elle me gratifie de son sourire artificiel, elle non plus n’y comprend rien à tout cela mais elle ne semble pas le vivre avec autant de questionnement que moi. Je n’ai jamais été attirée par les femmes, jamais je n’y ai même sérieusement réfléchi, mais depuis que j’ai rencontré Serena, c’est autre chose. Il y a un lien, une connexion inexplicable et en bonne aventurière que je suis je brûle d’explorer cette part d’inconnu. - On a beaucoup de choses à aplanir avant de se pencher là-dessus Adena. Elle me ramène sur terre, elle est comme ça. Toujours dans le détachement et l’analyse, Serena dont le cerveau tourne toujours en surrégime. Je relâche doucement sa main et nous reprenons alors notre marche jusqu’à la demeure. Gabriel attend sur le perron et nous offre un sourire éblouissant lorsque nous arrivons à sa hauteur. - Qu’est-ce que vous manigancez encore toutes les deux ? demande-t-il suspicieux en fronçant légèrement ses sourcils ce qui lui donne un air sérieux. - On discutait de la réaction de Devon, mentis-je ouvertement tandis que Serena cache ses émotions encore mieux que moi. - D’accord, dépêchez-vous Ethan est en train de faire un c*****e de cadeaux. Nous entrons tous les trois à l’intérieur où effectivement des papiers colorés volent en tous sens tandis que le gamin déballe avec entrain les paquets disposés au pied du sapin. Il crie un peu plus de joie à chaque découverte et l’assemblée n’en est que plus joyeuse et encourageante pour découvrir la suite. Devon me fuit du regard pour le reste de la soirée et cela laisse présager ce qui m’attend lorsque notre porte sera fermée. Et quand enfin les invités et le petit vont se coucher, j’ai des fourmillements dans le corps et des palpitations au cœur en montant les escaliers qui mènent à notre chambre et j’ai subitement perdu la parole, j’ai la bouche sèche et je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il prépare, j’en suis à la fois très excitée et très angoissée. Ces sensations je ne les avais pas ressenties depuis des jours. La dernière fois qu’il m’a terrorisée proprement c’est lorsqu’il m’a arraché mon implant quelques semaines plus tôt et depuis il s’était montré trop doux, trop délicat alors que j’ai besoin de me noyer dans ses tempêtes. J’ai besoin qu’il me voie comme autre chose qu’une terre qu’il peut fertiliser. J’ai l’impression d’être au bord de l’évanouissement quand il referme la porte derrière nous et me plaque contre elle. - Pas sage du tout ce soir… Tu as très bien caché ton projet mon ange, murmure-t-il de sa voix la plus menaçante. - Alors j’ai bien supposé en imaginant que tu allais me punir ? - C’est ce que tu voulais ma panthère ? Que je te punisse ? ça te manque ? - Parce que ça ne te manque pas à toi tu veux dire ? demandais-je alors en le défiant du regard. - Bien… On est revenu au summum de la provocation à ce que je vois… Pas d’o*****e pour toi ce soir. - Qu’est-ce que tu vas me faire alors ? continuais-je en perdant totalement contenance face à son inquisition. Il m’encadre de ses bras incroyablement musclés et puissants et embrasse lascivement mon cou, me faisant totalement disjoncter. Je suis en surtension et quand il fait glisser sa main le long de mon corps dans un geste aussi léger qu’une plume, j’ai le souffle coupé. Il la remonte alors jusqu’à ma gorge, qu’il entoure de sa main puissante et la serre légèrement tout en déposant un b****r possessif sur mes lèvres. - s**e-moi, maintenant. Sans même attendre de réponse, il empoigne mes cheveux et me fait mettre à genoux devant lui alors qu’il déboucle sa ceinture puis ouvre son bouton et sa braguette de son autre main. Je ne réagis pas et le laisse alors présenter sa verge gonflée et imposante devant mes lèvres que j’ouvre pour le laisser me pénétrer. Il prend alors le contrôle et s’enfonce profondément dans ma gorge sans me laisser m’habituer à son intrusion puis entame des salves de mouvements impérieux qui manquent de m’étouffer. Il se montre intraitable, me coupant la respiration par moment, m’asservissant à sa domination et je le laisse faire de bonne grâce, chargée d’impuissance et d’abnégation. Je ne proteste pas et j’attends qu’il calme les ardeurs qu’il défoule sur moi. Quand il juge qu’il a eu ce qu’il voulait de ce côté-là, il me relève alors que je tangue complètement essoufflée et éméchée par l’intensité de sa perversion, des points noirs dansants devant mes yeux me faisant perdre la vue et mes repères. Il m’entraine alors sur le lit où il me pousse sur le ventre, il relève ensuite ma jupe patineuse sans la moindre difficulté, je porte toujours mes cuissardes, je suis complètement habillée. Il déchire littéralement d’impatience le tanga de dentelle noire que je portais et passe le bras sous mes hanches avant de positionner son sexe dans l’alignement de mes replis humides et tout aussi impatients que lui. Il pousse alors et m’écartèle lentement jusqu’à la garde, étirant mes chairs intimes, réveillant le désir qui gronde en moi depuis des jours, le besoin qu’il me possède avec violence, avec vigueur, avec obsession, comme il le faisait si bien auparavant. Mais rien de tout ça ne vient, non. Mon mari a déchargé sa colère dans ma bouche et me prend avec bien trop de douceur provoquant mes gémissements frustrés. J’ignore totalement son interdiction et cherche par tous les moyens à apaiser le feu ardent qui brûle en moi et qui ne demande qu’à être consumé. Je laisse le plaisir monter et j’essaye de tirer parti de cette inlassable danse langoureuse. - Tu n’y arriveras pas mon amour, dit-il alors en mordillant mon épaule, ton corps est à moi c’est comme ça… Je peux te faire jouir en quelques secondes si je le veux mais t’en priver avec la même dextérité. - S’il te plaît Devon… Je suis complètement perdue entre plaisir et frustration grandissante, je transpire, j’halète, je fournis un effort intense pour compléter sa lenteur lascive et tenter d’atteindre une extase nécessaire. - Non, tu n’es pas sage, tu es punie et je sais que tu n’aimes pas du tout ces corrections-là…Ce qui moi m’excite encore plus mon ange. Il tire mes cheveux en arrière après les avoir empoignés en queue de cheval et m’arrache une plainte gémissante alors que l’angle de sa pénétration change et se fait plus profonde et invasive. J’ai les yeux brouillés et révulsés tant les sensations sont puissantes et j’essaye d’expirer tous ces tourments en le suppliant. Je sais que c’est parfaitement inutile, mon mari n’est pas du genre conciliant ou compassionnel. Il est exigeant, intransigeant même et lorsqu’il décide quelque chose, il ne revient pas en arrière. Il le montre à cet instant et sa punition prend pour lui une autre dimension quand il se met à jouir en moi en des giclées chaudes et profondes. C’est la première fois qu’il me refait le coup de « je n’ai pas fait exprès » depuis sa promesse en France qu’il ne recommencerait pas. Il vient alors de me faire comprendre qu’il peut tout à fait revenir sur son serment et sans la moindre hésitation. Je remercie le ciel et surtout Serena pour la contraception qui me protège de ce genre de domination. Il se retire doucement et le vide m’emplit soudainement. J’ai légèrement la nausée mais je ne fais aucun commentaire, c’est tout à fait inutile. Je tremble comme une feuille alors qu’il m’aide à m’assoir. - ça va ? demande-t-il comme pour me défier. - Oui, merci de t’en soucier maintenant, cinglais-je avec une soudaine mauvaise humeur. - Je soulagerai cette tension demain, si tu es sage, tu connais les règles, à toi de voir. - Ce jeu ne me plaît pas du tout, répondis-je faussement vexée. Il n’a aucune idée de mon plan pour demain matin et la vapeur va s’inverser. Je suis totalement en confiance de ce côté, j’ai tout bien préparé. Je vais lentement vers la salle de bain et referme la porte derrière moi avant de me déshabiller et d’attacher mes cheveux puis d’entrer sous la cascade d’eau que je fais couler pour me laver des traces de son plaisir. Je l’entends entrer dans la salle de bain quelques instants après et il me rejoint alors en m’enlaçant avec cette douceur insupportable que je ne reconnais pas. - Tu es vexée ? - Non chéri, plus rien ne me vexe venant de toi, soufflais-je alors contre son torse bombé, mais réagir de cette manière pour un quad alors que tu lui as acheté un poney… C’est légèrement exagéré. - Le poney ne galope pas à cinquante kilomètres heure. - Le poney peut être imprévisible ! Pas le quad… - Très bien, mais tu as intérêt à intégrer le mot prudence à ton vocabulaire lorsque tu sortiras avec lui. - C’était déjà le cas lorsqu’on sortait à cheval, mais je ne maîtrisais pas la monture, là au moins j’aurai la main… - Si tu avais poursuivi les leçons d’équitation au lieu de te lancer à corps perdu dans ta vengeance peut-être que tu serais aussi douée que lui maintenant. - Peu importe.  J’attrape une serviette et sors de la douche puis je m’y enroule. Il ne proteste pas davantage, ce qui m’étonne un peu et je parviens à ravaler ma frustration en me concentrant sur la surprise que je lui, et surtout que je me suis réservée pour demain matin. 
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