Chapitre 3

1454 Words
- Les gars, je suis le roi du bahut, déclare Alex tout sourire en tapant sur la poitrine de Baptiste qui se renfrogne, avant de s'élancer vers moi. Bienvenue petite déesse ! Lance-t-il en me serrant dans ses bras. - Hé ! Je ne suis pas si petite que ça ! Répliqué-je en riant. Baptiste et Mason s'approchent à leur tour. - Si tu es toute petite, me dit Baptiste en se penchant pour me coller un bisou sur la joue. - Ouais, bah le jour où je rentrerai dans tes bonnes grâces, à toi, il neigera au mois de juillet, ronchonné-je. Mason me regarde avec un air espiègle et un sourire en coin, mais ne dit rien. Il me fait juste un bisou. Puis, leur père les embauches pour finir de vider la voiture. - Je dois y aller, mon chaton, fais bien attention à toi, me dit papa en me prenant dans ses bras. John viendra dès que possible. - Tu vas me manquer papa, dis-je la gorge nouée. - Toi aussi mon chaton, à bientôt. Il m'embrasse sur le front, et tout en reniflant, il s'échappe rapidement vers la voiture, remerciant encore une fois Rachel et Nicola. Puis, la voiture s'éloigne dans l'allée. Je fonds en larmes et je suis aussitôt enfermée dans une paire de gros bras réconfortants. - Ne commence pas à te l'approprier et viens nous aider, ronchonne Baptiste. - Il serait temps que tu te trouves un cœur, toi, rétorque Alex en relâchant sa prise autour de moi. Aller, viens, je vais te montrer ta chambre, dit-il en séchant mes larmes. Je me saisis de quelques affaires dans l'entrée et je suis Alex dans le colossal escalier, jusqu'au deuxième étage. Nous traversons un long couloir, et en passant devant les portes, je repère les chambres des garçons dont chacune d'elles est indiquée par leur prénom écrit en lettre d'or. La mienne ne fait pas exception, sauf qu'au lieu d'avoir une porte noire, la mienne est blanche. - Voici la demeure de la déesse ! S'exclame Alex joyeux en entrant dans la pièce. J'espère qu'elle te plaît, parce que l'on y a tous mis notre touche, ajoute-t-il fièrement. - Elle est magnifique, merci beaucoup, murmuré-je gênée tandis que les garçons m'observent. La couleur principale est le blanc, que l'on retrouve en différentes matières. C'est très chaleureux, avec des touches de dorée et de rose pâle. Une grande baie vitrée donne sur un balcon, un lit king size trône au milieu de la chambre avec une multitude de coussins, dont un à paillettes dorées, en forme de cœur, et deux peluches, une licorne et un ourson qui tient une rose entre ses pattes. - Tu as une salle de bain et un dressing aussi, précise Alex en indiquant deux portes d'un geste de la main. Si tu veux, on t'aidera à vider tes cartons demain. - Parle pour toi ! Grogne Baptiste. Un rictus se dessine sur le visage de Mason. - Ah ! Ne fais pas le bébé ! Rouspète Alex. Ça ne va pas te tuer ! - T'as vu ma piaule ? Ce n'est pas pour ranger celle des autres... - Et si je te dis que je n'ai pas la moindre idée d'où se trouvent mes petites culottes, tu vas nous aider à les trouver ? Demandé-je soudain sans savoir où j'ai puisé un courage aussi dévergondé. Les garçons ouvrent de grands yeux surpris, Baptiste rougit et Mason éclate de rire suivi de près par Alex. Baptiste se reprend vite et la malice remplace la gêne. - Si on les trouve, on a le droit de tout voir ? Demande-t-il coquin. - Je n'ai pas honte de ce que je porte. Mais, tu aides à ranger ce que tu trouves, répliqué-je en prenant la licorne dans mes bras en m'asseyant sur le lit. Encore une fois, je le laisse sans voix. Mason lui tape sur le bras du dos de la main. - Tu me dois dix dollars, déclare-t-il. Là, c'est moi qui fais la carpe. - Quoi ? Me demande Alex. - Je commençais à croire que Mason était devenu muet en mon absence. Alex se marre. - Pourquoi Baptiste te doit dix dollars ? Demandé-je à l'intéressé. - On a parié sur la peluche que tu prendrais en premier, dit-il avec un sourire narquois. - Je te le dis, je me demande comment ces deux idiots peuvent être mes frères, me dit Alex. - Tu devrais quand même te méfier, je te rappelle que l'un deux est génétiquement identique à toi, dis-je rieuse. Il me regarde choqué et me donne un coup de coussin avant de se laisser tomber à côté de moi. - Dois-je comprendre que tu as choisi la licorne, Mason ? Il me sourit de toutes ses dents. - Et toi, tu as choisi l'ourson ? M'adressé-je à Baptiste qui fronce. Il acquiesce. - Ne sois pas jaloux, je les adore toutes les deux. Il retrouve le sourire. - Aller les garçons, laissez-la se reposer maintenant, dit oncle Nic en entrant avec tante Rachel. - Je viens te réveiller demain matin, me dit Alex. Il pose un bisou sur ma joue et me souhaite une bonne nuit avant de sortir. Ses frères font pareil ainsi qu'oncle Nic. Tante Rachel me donne un tas de papier du lycée, déjà remplis. - Alex a assuré aujourd'hui, quand il a su que tu arrivais, il a demandé en double tout ce qu'il a reçu. Tu n'as plus qu'à les rendre demain. Vous êtes dans la même classe, ce sera plus facile pour toi de t'intégrer. Il a posé ton carnet de liaison avec ton emploi du temps et ta carte d'étudiant sur ton bureau. S'il te manque des affaires pour les cours, demande aux garçons. Tes uniformes sont dans le dressing. Est-ce que tu as des chaussures noires ? - Oui, merci, tante Rachel, dis-je en la prenant dans mes bras. - De rien ma déesse, ça fait bien longtemps que je rêve d'avoir une présence féminine dans cette maison ! Nous rions. - Si seulement ta mère avait accepté de t'envoyer plus tôt, soupire-t-elle en caressant mes cheveux. - Qu'est-ce que tu veux dire ? - On en discutera plus tard, à demain ma chérie. Elle m'embrasse sur les deux joues et s'éclipse en fermant la porte derrière elle. Je me laisse tomber dans les coussins en soupirant. Je regarde l'heure sur mon portable et vois qu'il est déjà 22h. Moi : Tu dors ? Vinz : Non, j'attendais ton message... Je décide de l'appeler. - Je n'y croyais plus, dit-il en décrochant. - Excuse-moi, je suis arrivée tard. Et je suis seule depuis seulement quelques minutes à peine. - Ne t'inquiète pas, j'étais juste impatient de pouvoir t'entendre... Je reste sans voix et je suis un peu gênée. - Comment tu te sens ? Reprend-il. Je lui suis reconnaissante d'avoir brisé la glace. - Très mitigée, avoué-je. Je suis très contente de pouvoir enfin passer du temps avec ma marraine et sa famille, mais la mienne va terriblement me manquer et mes amis aussi... - Je dois t'avouer que je suis déçu de t'avoir rencontrée seulement le jour de ton départ, je trouvais qu'on avait bien accroché aujourd'hui... - C'est vrai, avoué-je. Mais je ne doute pas que mes copines aillent se faire un plaisir fou de te réconforter, ris-je nerveusement. - Tant que l'on reste en contact, je n'en aurai pas besoin, me répond-il. - Il n'y a pas de raison pour que ça ne soit pas le cas. - Tant mieux, dit-il apparemment soulagé. On discutera plus longuement demain, je vais te laisser te reposer. - Pas de problème, passe une bonne nuit. - Bonne nuit Artémis, bisou. - Bisou. Après avoir raccroché, je m'extirpe du lit avec difficultés. Je sens la fatigue s'imposer dans mes muscles, mais je dois absolument préparer mon sac pour demain et prendre une douche. Heureusement, ma mère a eu la présence d'esprit de noter le carton contenant mes affaires scolaires, se doutant sûrement que ce serait le plus important. J'attrape mon sac de cours, vide mes affaires du jour et les mets de côté au cas où je retournerais chez moi en cours d'année. Je les remplace par les nouvelles, et après avoir consulté mon nouvel emploi du temps, je glisse les livres dont j'aurai besoin dans mon sac. Alex est vraiment une perle. Il a dû rentrer chargé comme une mule avec nos deux piles de livres scolaires ! Il faudra que je pense à faire quelque chose pour le remercier. Mon sac de cours prêt, je trouve dans l'unique valise, mes affaires de premières nécessités et je fonce à la douche.
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