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L'envie de vivre - Tome 3

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« Rien n’est plus fort que l’amour. Pas même la mort »

Lorsque le destin nous condamne en nous offrant une porte de sortie, est-on prêt à en payer le prix ?

Mourir.

Vivre pour aimer.

Aimer pour vivre.

L’heure du choix a sonné.

Plongez-vous sans plus attendre dans le troisième tome de cette saga romantique, où l'amour et la mort livrent leur dernier combat.

EXTRAIT

Un bruit strident me ravage le crâne. L’agitation qui semble régner tout autour de moi me donne le vertige. J’entreprends d’ouvrir un œil, mais la lumière blanche et aveuglante qui me foudroie la rétine me dissuade d’ouvrir l’autre. J’essaye de me concentrer pour savoir ce qui se passe mais j’ai énormément de mal. A respirer, tant mes poumons sont en feu, à bouger, à réfléchir. Je perds la notion du temps. Où suis-je ? Que s’est-il passé ? Je n’entends plus rien que le bruit régulier d’un moteur. Quand j’émerge totalement du brouillard, j’observe ces murs devenus trop familiers qui m’entourent. Du blanc et encore du blanc, partout. Encore et toujours. Seul un tableau, face à moi, apporte un peu de gaieté. Il représente une rose d’un bleu intense, survolée par une colombe aux ailes déployées. Je pourrais presque le trouver beau, s’il ne me rappelait pas une personne…

— Lucie ! prononcé-je à voix haute sans m’en rendre compte, me redressant subitement.

Aïe, mauvaise idée !

Le claquement métallique qui résonne attire mon regard sur mon environnement. Je suis dans un lit, enfermé entre deux barrières, comme un p****n d’animal en cage ! Par réflexe, je me tâte le torse pour savoir si je suis toujours en un seul morceau, ou si la faucheuse a déjà fait son job de me conduire jusqu’en enfer. Un morceau de plastique roule sous mes doigts. Je suis le tube des yeux pour arriver jusqu’à une poche de sang qui goutte tranquillement, reliée directement sur ma chambre implantable.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

À propos du tome 1 - Je suis encore chamboulée par le flot d'émotions qui m'a parcourue page après page, par les réactions qu'a provoquées chez moi cette lecture - Voluptueusement Vôtre

À propos du tome 2 - Licora L manie son histoire avec finesse et nous offre une suite à la fois sombre et porteuse d'espoir. Reste à savoir ce qu'elle nous réserve et croiser les doigts pour le dénouement de cette saga. - Blog Voluptueusement Vôtre

À PROPOS DE L'AUTEUR

Licora L. - 30 ans, mariée et maman de deux petites filles, mais aussi infirmière dans un centre hospitalier de Saône et Loire, conseillère municipale et cogérante d'une association d'animation avec mon mari.

Passionnée de lecture depuis mon plus jeune âge, j'ai d’abord été happée par tout ce qui touchait au domaine du surnaturel. Les histoires réelles en particulier. Puis en grandissant, mes centres d’intérêt ont évolué. Romantique dans l’âme, les belles histoires d'amour m'ont toujours fait rêver. C’est un plaisir d’ouvrir un nouveau livre, de découvrir comment un sentiment aussi beau et aussi fort peut l’emporter sur tous les obstacles.

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Romance Editions « Arts En Mots » Illustration graphique : © Val 1 Lucie. Mes pas martèlent le sol de mon appartement, autant que l’étau qui me comprime le cerveau. Pendant ce temps, Gypsie est tranquillement en train de me regarder faire du coin de l’œil. Il doit probablement me prendre pour une cinglée. Oui, voilà ce que je suis. Folle de m’être embarquée dans une histoire pareille, folle de continuer à l'aimer malgré tout. Folle de… lui, tout simplement. Il est six heures du matin. Impossible de fermer l’œil. Et pourtant, j’ai besoin de dormir. Je suis à bout de nerfs. J’ai envie de hurler et de tout casser, mais rien ne sort. Tout est bloqué. Je ressasse sans arrêt la soirée de la veille, me tourne en boucle ces mots infernaux sortis de sa bouche. « Il faut que tu partes, maintenant. » Inepties ! Conneries ! Quel con ! Je m’affale sur le canapé, épuisée. Marre de jouer au yoyo, au je-t’aime-mais-je-te-fuis. Marre qu’il décide à ma place ce que je peux supporter ou non. Je sais au fond de moi qu’il est très mal, qu’il ne pensait pas ce qu’il disait. Enfin, je l’espère. Mais merde ! Je veux être avec lui, à chaque instant. L’aider à se battre. Oui, je suis partie, exécutant avec lâcheté ce qu’il m’avait demandé. Je suis partie alors que j’aurais pu rester et lui tenir tête. Mais la violence de ses paroles inattendues m’a prise de court. Et la colère que je sentais gronder en moi, mélangée à la tristesse de voir son état peu glorieux, m’ont poussée à fuir. Il me fallait me réfugier pour prendre le temps de réfléchir. Davis a toujours soufflé le chaud et le froid sans transition, et j’ai parfois du mal à le suivre. Cependant, il ne se débarrassera pas de moi aussi facilement. Que ça lui plaise ou non ! Je vais chercher mon téléphone dans mon sac et le rallume avec fébrilité. J’appréhende de voir des appels de l’autre taré. Mais rien. Ni appels, ni messages. Pas même un seul petit mot de Davis. Qu’il aille se faire foutre ! Alors, pourquoi des larmes inondent déjà mes joues quand je pense à lui ? Au diable, j’en ai ras-le-bol ! Je me relève et recommence ma ronde furieuse autour de la table basse. Le jour où je l’ai rencontré, j’aurais mieux fait d’écouter mes collègues, et rester boire un café avec eux après notre nuit merdique. Au lieu de ça, j’ai voulu rentrer me coucher. J’ai eu un p****n d’accident, il a fallu que je tombe sur ce p****n de mec qui s’amuse à casser et recoller les morceaux de mon cœur comme bon lui semble. Avec ce p****n de sourire, il m’a envoûtée. Avec ce p****n de regard, il m’a hypnotisée. Avec cette p****n de bouche, il m’a fait sienne. Putain ! Calme-toi Lucie, respire. Il faut que je sorte m’aérer, mon cerveau est en surchauffe, entremêlé entre ce que je veux faire et ce que me dicte mon cœur. J’attrape ma veste, enfile des baskets, prends mes écouteurs avant de me diriger vers la sortie. Je suis très vite arrêtée dans mon élan en ouvrant la porte. Bordel de merde ! Qu’est-ce que c’est ça ? De mes doigts tremblants, j’attrape le petit papier jaune collé contre le bois. Un message manuscrit y est écrit maladroitement à l’encre noire. « Si je ne peux pas t’avoir, personne d’autre ne le pourra. » Ces quelques lignes me font trembler. Elles me rappellent étrangement la phrase prononcée par Vincent l’autre jour. Mais qu’est-ce que ça signifie ? Furtivement, je jette un œil peu rassuré sur mon palier, mais personne. Pas un bruit, pas un mouvement. Je rebrousse chemin et claque la porte. Je froisse le papier à toute allure, comme si celui-ci me brûlait les mains, puis le fourre dans la poubelle. Mon escapade matinale est compromise, mieux vaut rester ici. J’appelle Mélanie, j’ai besoin d’avoir un avis extérieur sur tout ça. Je me sens un peu perdue. Je compose son numéro, elle décroche à la cinquième sonnerie. — Allô ? fait une petite voix ensommeillée. — Mél, c’est moi. Écoute, je suis désolée de te réveiller mais… j’ai besoin de changer d’air. Au moins pour la journée. Je tourne en rond, je vais devenir folle seule dans mon appartement… — Attends un peu. J’entends un bruit de froissement un peu étrange et quelques autres indescriptibles, puis elle reprend : — Tu n’étais pas censée être chez Davis ? Vous n’avez pas passé la nuit ensemble ? — Euh… c'est compliqué, dis-je en ignorant l’émotion qui me submerge. Elle soupire d’exaspération. — Ouais, comme d’habitude quoi. — Écoute, ce n’est pas grave, laisse tomber. Désolée de t’avoir dérangée. — Lucie, attends... Je raccroche et souffle un bon coup avant de m’écrouler sur les coussins usés mais moelleux de mon canapé, faisant fuir mon chat, qui y était confortablement installé. *** — Lucie ! Lucie, on sait que tu es là, ouvre-nous ! Un vacarme me tire de mon sommeil sans rêve. Il me faut quelques secondes pour réaliser que je me suis endormie en plein milieu du salon, et que l’origine de ce boucan du diable se situe derrière la porte de l’entrée. Je me relève péniblement en ronchonnant pour aller ouvrir. Mélanie, suivie de Ryan, déboule sans crier gare. Leurs yeux scrutateurs me sondent de la tête aux pieds. Mais qu’est-ce qu’ils cherchent au juste ? — Euh… salut, leur lancé-je, ne comprenant pas pourquoi ils prennent cet air mélodramatique. — Lucie, est-ce que ça va ? demande Ryan. Mél m’a prévenu de ton coup de fil. Qu’est-ce qui se passe encore avec l’autre… euh, Davis ? — Mais… rien. Rien du tout, pourquoi ? J’ai dû mal à cerner leur affolement. — Alors pourquoi m'avoir appelé si tôt et raccroché au nez ? s'écrie Mélanie. Ça ne te ressemble pas. Et franchement, tu as une tête de déterrée, ma belle. Par contre, si jamais tu m’appelles pour me dire que tu as passé la plus belle et la plus longue nuit de ta vie, je risque d’être furax d'avoir été arrachée aux bras de Mikael. Même si je veux en savoir tous les détails après. Je… oh, ma Lulu. Face à mon amie, mes larmes se mettent à couler toutes seules, trop longtemps retenues. Ryan me prend dans ses bras, je me laisse aller à son câlin réconfortant. Mél file me préparer un chocolat chaud, qu’elle me tend aussitôt. Je suis émue de voir que mes amis me connaissent si bien. En attendant que mes sanglots s’apaisent, Ryan et Mélanie restent silencieux à mes côtés. Je sais que des questions leur brûlent les lèvres, mais ils ont la décence de s’abstenir de demander le moindre renseignement, bien que Ryan s’agite nerveusement. Le téléphone sonne, me tirant de cet état de léthargie dans lequel je me suis plongée quelques instants. C’est Sven. Je glisse mon doigt sur la touche rouge pour rejeter l’appel. Je n’ai aucune envie d’entendre parler de Davis. Pour l’instant. Je sais que je me mens à moi-même, car en réalité, je meurs d’envie de courir vers lui, de lui faire comprendre que jamais rien ne m’éloignera de lui. Que jamais rien ne me repoussera. Que quand on s’aime, on affronte les difficultés ensemble, main dans la main. Tout ça, j’ai la ferme intention de lui dire, et de lui montrer. Mais j’ai besoin d’un peu de recul. De quelques heures, peut-être quelques jours je ne sais pas. Le tourbillon d’émotions qu’il provoque en moi à chacune de ses paroles m’épuise, j’ai besoin de me ressourcer avant d’affronter la tempête. Assise à mes côtés pendant que Ryan fait les cent pas dans la pièce en ruminant, Mél enveloppe ma main entre les siennes, m’encourageant silencieusement à me confier. Alors, je prends mon courage à bras-le-corps pour lui raconter toute la soirée de la veille, dans les moindres détails. Pendant mon récit, j’observe Ryan du coin de l’œil. Il soupire, ricane, ou se tend en fonction de ce que je raconte. J’entends même un « p****n, mais qu’est-ce qu’il est con ce mec ». Ignorant ses remarques, je continue. — Voilà, vous savez tout. — Moi j’ai juste une envie, c’est de lui éclater la gueule contre un mur pour qu’il ouvre les yeux et prenne conscience de la chance qu’il a de t’avoir à ses côtés, tonne Ryan. — Je suis d’accord avec toi, ajoute ma rouquine. Puis elle pose son regard sur moi et me demande : — Et… tu comptes faire quoi maintenant ? — Sortir pour prendre un peu l’air, je ne sais pas. Je suis un peu paumée en fait. — Tiens, j’ai ce qu’il faut, lance Ryan. Il dépose un sachet rempli de viennoiseries devant moi. Mon sourire revient aussitôt devant cet appel au péché de gourmandise. Rien de mieux que de se remplir l’estomac pour se mettre un peu de baume au cœur. Nous nous installons tous les trois autour de la table pour un vrai petit-déjeuner entre amis, comme ça fait une éternité qu’on n'en a pas fait. Une petite touche de bonheur. Ryan m’informe qu’il n’a aucune nouvelle de Vincent, et qu’il n’arrive pas à faire bloquer son numéro. Je sais que ça le tracasse, au vu de sa mine renfrognée quand on aborde le sujet. Quant à Mélanie, le seul élément qu’elle m’apporte, c’est qu’elle a trouvé un dossier médical, qu’elle ne peut hélas pas aller plus loin, du fait du secret médical. Du coup, j’hésite à leur parler du « gentil » mot laissé sur ma porte et dont la phrase laisse peu de place aux doutes quant à son auteur. Posé à côté de moi, mon téléphone se remet à vibrer. Un rapide coup d’œil m’informe qu’il s’agit encore de Sven. Comme la première fois, je détourne l’appel vers mon répondeur. — Pourquoi tu ne réponds pas ? m’interroge ma rousse préférée. C’est peut-être important. — J’en ai pas envie, tout simplement, soupiré-je. Je sais bien que Sven n’y est pour rien. Le pauvre, lui aussi est meurtri de voir son meilleur ami dans cet état, même s’il ne montre rien. De plus, il a été d’une patience d’ange avec moi. Il a respecté mon besoin de silence quand il m’a ramenée hier soir. Il m’a pris dans ses bras quand je suis sortie de la voiture, dans un réconfort silencieux et bienfaiteur, je l’avoue. Seuls ces quelques mots sont sortis de sa bouche : « Ne l’abandonne pas, il a besoin de toi. » Une nouvelle vibration retentit contre le bois de la table. Un message ce coup-ci. Encore ce numéro inconnu. p****n, ça ne s’arrêtera donc jamais ! Je préfère ne pas l’ouvrir. Dans un accès de colère, je prends mon téléphone, l’éteint avant de le balancer d’un geste vif sur le canapé, sous le regard médusé de mes amis. Puis je me lève pour me diriger vers ma petite fenêtre. Dehors, les nuages assombrissent la faible luminosité de ce début de matinée. Comment conserver un moral d’acier, quand même le temps n’y met pas du sien ? — Lucie… commence Mélanie qui m’a rejointe, je te propose une virée entre filles, ça te va ? Shopping, sauna, coiffeur, massages et repas. — Je vous accompagne, lance Ryan en se levant brusquement. — Pardon ? On a dit une journée entre filles. Rose t’aurait-elle déjà croqué les couilles ? le taquine Mél. — Mes couilles se portent très bien, je te remercie de t’en soucier. Sa réplique a au moins le don de me faire sourire. — Mais avec ce guignol dans la nature, il vous faut un garde du corps. Et me voici, dit-il en se désignant avec fierté. Je lève les yeux au ciel en réprimant un rire. Mélanie, elle, renonce à rajouter un commentaire. Je file à la douche pour me sortir la tête d’un brouillard épais et nous voici en route pour quelques heures entre amis. Avant de prendre mon poste ce soir. Comme rien n’est encore ouvert à cette heure-ci, nous décidons de nous promener dans le parc Daumesnil. Avec Mélanie, nous parlons de tout et de rien, comme deux jeunes filles insouciantes. Je retrouve cette légèreté qui m’a tant manquée depuis qu’un brun aux yeux chocolat m’a percutée, faisant plus de dégâts au final sur mon cœur que sur ma voiture. Pendant ce temps Ryan, lui, s’amuse à jouer au garde du corps. Droit comme un i, le regard fureteur, il épie le moindre mouvement suspect aux alentours. Il marche à quelques pas derrière mais nous ne résistons pas à l’envie de nous retourner de temps en temps pour le regarder faire. Ce qui nous fait pouffer de rire. La matinée passe à une vitesse folle. Malgré les températures encore fraîches, marcher m’a permis d’évacuer le trop plein d’émotions. Sans compter les crises de fous rires salvatrices. Nous avons fait exprès de nous attarder dans un magasin de sous-vêtements pour faire rager Ryan. Bien sûr, nous avons longuement fouiné entre les rayons, faisant mine de tester si la lingerie nous irait bien au teint. Il a fini par bougonner et nous attendre sur le trottoir, bras croisés. Mais en sortant, Mél et moi nous sommes approchées de lui pour lui déposer chacune un bisou sur la joue. Il n’en fallait pas plus pour qu’il retrouve sa bonne humeur. Puis nous sommes allés faire un peu de lèche-vitrine avant de s’arrêter dans un centre esthétique. Le massage au chocolat et à la noix de coco était tout simplement divin, il m’a totalement relaxée. Et pour une fois, Ryan a su se tenir tranquille. Il n’a pas dragué l’esthéticienne. Depuis qu’il est en couple avec Rose, il s’est métamorphosé. Fini le dragueur invétéré des samedis soirs. Et j’en suis heureuse pour lui, même si je regrette de ne pas prendre plus de temps pour lui demander comment ça se passe. Et c’est comme ça depuis que Davis est entré dans ma vie. Il a tout chamboulé et continue encore.

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