Chapitre 2

2772 Words
Yûnus [08h00] Ma mère : Yûnus, oh réveille toi ! Moi : Mmh laisse moi encore un peu. Ma mère : Non allez lève toi, tu va être en retard le jour de la rentrée en plus ! Moi : en soupirant, C'est bon je me lève. Je balaye la couverture et sors de mon lit. Je me dirige jusqu'à la salle de bain encore en boxer et prend une bonne douche. La rentrée p****n, j'en ai marre des cours. Moi si je continue c'est juste pour ma mère parce que si ça ne tiendrait qu'à moi j'aurais arrêté avant même de commencer. Je suis pas quelqu'un de bête hein, c'est juste que j'ai pas envie de travailler, ça nd m'intéresse pas. Disons qu'entre gagner de l'argent facilement et gagner de l'argent en me tuant à la tâche, 24h/24h, mon choix est vite fait. Je vais pas vous dire que je suis un "thug", j'aime pas cette manie de classer les mecs de cité en tant que thug, voyou ou racaille. Malgré tout, on a nos valeurs -? : en tapant sur la porte, Oh tu sors là je vais être en retard moi ! Lui c'est Jibril, mon petit frère âgé de 15 ans. Lui c'est mon opposé on a vraiment pas la même mentalité. Lui il a tout compris à la vie, c'est un petit qui a compris pourquoi il est sur cette terre malgré les vices de la rue. Il n'a d'amour que pour sa religion. Moi je sais que je devrais me rapprocher de tout ça mais on a tous du mal dans une chose malgré qu'on en est envie, moi c'est celle-ci. Moi : Ouais bah t'attend. Jibril : Tu fais quoi ? Moi : Je me brosse les dents petit bâtard. Jibril : Beh laisse moi faire mes ablutions. Moi : Attend ! Jibril : Mon Dieu.. Moi : Ouais ouais va invoquer Dieu dans ta chambre. Je l'entend plus, c'est sûrement parce qu'il est parti. J'enroule une serviette autour de ma taille et sors de la salle de bain. Une fois habillé, je rejoins la cuisine où il y a avait toute ma petite famille sauf Jibril qui priait. Le reste de ma famille se compose d'Imran, mon grand de frère de 24 ans. Enfin, frère est un bien grand mot pour qualifier notre relation. Lui et moi on ne se calcule pas depuis les années où je suis entré dans ces vices. Il a voulu me balancer sa moral à deux balles de grand frère responsable. Quand il s'est marié ça a été pire. Sa femme Shéhérazade elle fait tout pour nous réconcilier mais c'est mort, qu'il reste avec sa femme le travelo et qu'on me les casse pas. Après y'a Ismael, 21 ans. Lui c'est mon sosie que ce soit physiquement ou mentalement et c'est pour ça qu'on est toujours fourré ensemble. La même gueule et les même principes. Et enfin, Assia 17 ans. Une petite fille toute mignonne. La seule fille et donc la prunelle de mes yeux. On l'a élevé à la dur avec les frères et c'est pour ça qu'aujourd'hui elle se respecte et elle nous respecte. Elle passe devant les gars elle baisse les yeux, quand on lui parle elle ferme sa bouche et elle écoute, c'est une petite perle. Ce qui me servait de daron s'est barré il y a 3 ans, du jour au lendemain pour une autre femme. Il a laissé ma mère et sa b***e de gamins seuls. C'est à ce moment là que Ismael et moi on a commencé a devenir comme on est aujourd'hui. Combien de fois j'ai entendu ma mère pleurer ? Moi je volerais la lune pour elle. Tout ce que je veux c'est lui offrir une vie meilleure que dans cette cité pourrie, une reine mérite mieux. Je fais un bisou à ma mère et ébouriffe les cheveux d'Assia. Je me pose avec eux dans la salle à manger et prend le petit-déjeuner que ma mère m'a préparé. Ma mère : Bon vous m'écoutez. Ismael : Oh non, qui a fait quoi cette fois ? Ma mère : Tu ferme ta bouche toi. Moi : en riant, Pleure Ismael. Ismale : en rigolant, Ferme ta gueule. Ma mère : JIBRIL ! Jibril : OUAIS ! Ma mère : VIENS ! Il vient quelques secondes après et s'assoit autour de la table. Ma mère : Y'a un mariage qui se fait au Maroc et je suppose que vous voulez pas y aller ? Nous : Non. Assia : Si moi je veux bien. Ismael : Non non qui va nous faire à graille ? Ma mère : Beh tu va te faire tout seule t'a cru ta sœur c'était une bonne à tout faire. Assia nous regarde une fraction de secondes comme si elle attendait que quelqu'un lui autorise. Moi : Vas-y maman ramène la. Ismael : NON ! Tu joue a quoi toi ? Moi : C'est bon frère c'est une semaine on se débrouillera, laisse la si elle veut partir. Un petit silence s'installe, Ismael a l'air de réfléchir. Assia pose sa cuillère et lève les yeux vers Ismael. Assia : Ça te va ? Ismael : en soupirant, Ouais. Elle se contente de sourire et continue de manger. Ma mère : Bon je pars une semaine avec elle, dans trois jours. Je veux pas de filles, pas de fêtes, pas de police je vous fais confiance alors vous faites pas les gamins compris ? Nous : Ouais. Ma mère : Sinon j'appelle Imran il vient à la maison vous surveiller. Moi : NON ! C'est bon tranquille on va s'en sortir. Ma mère : Bon finissez de manger, Yunus ramène Jibril à l'école. On fini de manger tranquillement, je met mes chaussures et prend mon sac. Moi : JIBRIL ON Y VA ! Jibril : OUAIS J'ARRIVE ! Il vient et on se dirige vers ma voiture. Je reçois un message de Karim. Karim c'est mon meilleur pote, l'un des seuls vrai potes que j'ai. Y'a aussi Redouane et Zaïr. Eux trois c'est mes vrais frères. Krimo : *Rejoins à 17h.* Moi : *J'ai cours petite couille.* Krimo : *Vas-y on s'en bat les couilles, rejoins à 17h frère, j'ai un coup a vous dire.* Moi : *Vas-y.* Je range mon téléphone et démarre. Je conduis Jibril jusqu'à son école et je me gare devant mon lycée. Dès le premier jour je suis en retard et fallait que je tombe sur mon c******n de principal. Principal : Monsieur Yûnus Hakim, encore en retard. Moi : Ouais mon bus était en retard. Principal : Et pourtant vous venez de descendre d'une jolie voiture. Mince alors je pensais qu'elle était à vous. Moi : Ouais bref je monte en cours, en parlant je me retarde encore plus. Principal : Et bien allez-y, rien ne vous retiens. Je monte en cours et m'installe au fond de la classe en attendant simplement que le temps passe. [16h56] Une journée chiante, comme toutes les journées de cours j'ai envie de vous dire. J'ai séché le dernier cours de physique pour rejoindre Karim. Je monte dans la voiture et le rejoins à la cité. Karim : Alors les cours ? C'était comment d'apprendre pour la énième fois que Hitler c'est un méchant garçon ? Moi : Ta mère, tu sais que je fais ça pour ma daronne. Karim : Ouais bref viens y'a Zaïr qui nous attend. On avance vers le parking et on voit Zaïr avec un mec. Il lui sert la main et le mec repart. Zaïr avance vers nous et nous sert la main. Zaïr : Wesh bien ? Moi : Tranquille, c'était qui lui ? Zaïr : C'est le mec qui me chargera les armes pour le coup. Moi : Ouais expliquez moi votre truc là, j'ai pas compris. Karim : Un riche mon pote, on s'infiltre chez lui, on prend l'oseille et on se casse. Moi : Ouais et tu comptes rentrer comment ? Karim : C'est simple gros, on est 5 dans le coup : moi, toi, Zaïr, Redouane et ton frère. J'ai un pote il s'y connait niveau informatique. Le mec a une maison de ouf bien sécurisée et il a un coffre au sous-sol qui contient énormément d'argent. Mon pote, nous ouvrira les portes et désactivera les caméras pendant 15 minutes avant que l'alarme s'activera. Moi : Comment tu sais ça ? Karim : Une source très sûre, un proche à lui qui veut le voir tomber, il nous demande seulement 10 000. Moi : Je sais pas gros, je sors de GAV j'ai dis à ma mère que j'arrêtais pendant quelques temps les plans foireux. Karim : en me prenant les épaules, You' je te parle pas de 20 centimes je te parle de minimum 500 000. Divisé par 5 ça fait...ouais bref ça fait beaucoup. Zaïr : 100 000€ par personne. Ah ouais quand même 100 000€ ça fait refléchir. J'avais promis à ma mère que j'arrêtais les coups foireux mais là on parle de 100 000€. Et puis ça nous permettrait de régler beaucoup de problème. Ma mère ne se prendra plus la tête pendant quelques temps. Ce sera l'occasion pour elle de se reposer. Moi : C'est quand votre truc ? Karim : 2 mois, ça nous laisse le temps. Moi : Bon vas-y mais la vie de ma mère après vous me laissez avec vos plans là ! J'en fais déjà assez pour aller cambrioler quelqu'un. Karim : Ahh t'assure gros ! On se capte demain nous 5, on voit le plan et tout. Après faut plus qu'on est de contact jusqu'au jour du cambriolage. Tenez, en me tendant un petit téléphone, on parle sur ces téléphones si ça concerne les plans. Moi : Ok. Zaïr : J'aurais les armes demain je me débrouillerais pour vous les passer. C'est question de sécurité, il a des gardes. Moi : Vas-y les gars je dois rentrer, Ismael il est au courant ? Karim : Ouais t'inquiète. Moi : Beh vas-y hein. Je sors du parking et avance vers ma tour. Je monte les 6 étages avant d'atterrir devant ma porte. Ma mère m'ouvre je lui fais un bisou sur le front, elle me demande si tout s'est bien passé je lui répond que oui. J'enfile un survêt et sors de chez moi. Je monte dans ma voiture et pars chercher Assia. Elle arrive, elle me salue avec un sourire auquel je lui répond. Assia : Ah je suis trop contente. Moi : Pourquoi ? Assia : Parce que je vais aller au Maroc, ça me manquait trop le bled truc de malade. Mais tu sais, si vous voulez que je reste ça me dérange pas. Moi : On t'a dit d'y aller. Assia : T'es sûr ? Moi : T'inquiète Assia on va gérer amuse toi bien au mariage, mais pas trop non plus. Assia : T'inquiète pas pour ça. Moi : Vas-y viens on va Mcdo non ? Assia : Ouais ! Je roule jusqu'au Mcdo. On se pose, on mange tranquille. Assia et moi on est très proche avec seulement 2 ans d'écart. Assia : Mmh, Imran m'a appelé. Rien qu'à l'entente de son nom, mes poings se crispent et mes sourcils se froncent automatiquement. Imran il a été comme moi auparavant et il se permet de me critiquer parce que monsieur a réussi à se mettre dans le droit de chemin donc il peut juger tout le monde. Ce mec est un traître. Il a été prêt à faire couler les larmes de ma mère pour sa p****n de femme. Et maintenant il s'excuse et tout le monde l'accueille à bras ouvert ? Ouais sauf que pour moi ça se passe pas comme ça. Moi : Pourquoi ? Assia : Il voulait prendre de mes nouvelles, de ceux de la famille, savoir comment t'allais... Moi : Je vis très bien sans lui dans ma vie si il veut savoir. Assia : Yûnus... Moi : Non, je comprend pas comment vous pouvez encore lui parler après tout ce qu'il a fait. Assia : Le passé reste le passé Yûnus, tu peux pas rester embrouillé avec ton frère à vie. Moi : Dis plus jamais que ce c******n est mon frère ! Assia : Qu'est-ce que tu lui reproche ? Moi : Je lui reproche d'avoir abandonné maman comme papa l'a fait ça te va là ? Assia : ... Moi : Va dans la voiture je te rejoins. Elle prend sa glace et sors du Mcdo. Je débarrasse nos plateaux et sors aussi avant de monter dans ma voiture. Elle avait la tête baisée, quand elle me voit elle relève la tête et la pose contre la vitre. Je démarre et fais le trajet dans un silence pesant. Je me braque vite quand on parle d'Imran. Je veux pas lui parler, cherchez pas plus loin. Elle monte à la maison pendant que je reste avec mes potes. Je fais mon petit business et rentre dans les alentours de 22 heures. Ma mère : Yûnus, viens manger. Je retire mes chaussures et m'assois autour de la table du salon. Ma mère m'apporte une assiette de pâtes avec un verre de jus. Je la remercie et mange en regardant la télé. -Message : Ismael- Ismael : *T'es à la maison ?* Moi : *Ouais.* Ismael : *Vas-y j'arrive.* Je fini de manger, ma mère débarrasse pendant que je me réfugie dans la chambre d'Ismael et moi avant que lui aussi finisse par rentrer. À ce que je vois il est plutôt sur les nerfs. Moi : Y'a quoi ? Ismael : Y'a que maman a mit au monde un p****n de chien de mes couilles. Moi : Il s'est passé quoi ? Ismael : C'est pas je sors de la chicha avec des potes, le mec vient m'attraper dans MA voiture à MOI. Il me dit "ouais faut que t’arrête tes conneries nanani la daronne elle souffre" mais est-ce que lui il a pensé à la daronne quand il nous a foutu le zbeul (*bordel) à la maison ? En faite, Imran quand il avait 16 ans c'était un gros fouteur de m***e, il faisait n'importe quoi, il rentrait toujours complètement bourré, parfois il découchait pas pendant 3 jours après il revenait normal. Il a fait 3 ans de prison mais ça lui pas suffit parce qu'il a continué ses merdes et ma mère pleurait souvent pour ça, elle en pouvait plus de lui. Déjà son mari venait de se barrer et elle voyait ses 3 fils devenir des vieux voyous de cité, sa fille était dépressive et son dernier fils solitaire. Après y'a eu Shéhérazade, sa meuf. Il a changé pour elle et tout, il s'est rangé. C'est devenu un homme bon et tout. Sauf que Ismael et moi on était toujours dans les vices donc le gars se permettait de nous juger alors que c'était LUI qui nous avait fait rentrer dans ses délires. Mais en faite dans tout ça, le pire dans tout ça, c'est que Shéhérazade c'est la fille de la femme avec qui mon père s'est barré. Vous vous imaginez le mal que ça a fait à ma mère ? Mais bien sûr elle est trop gentille donc elle a jamais dis quoi que ce soit, pas une seule plainte ni reproche. Pendant des jours on l'entendait pleurer. Imran il en avait rien à foutre tant que lui était heureux avec sa femme. Et en plus de ça, il s'est barré de la maison du jour au lendemain, sans aucune nouvelle, en disant simplement qu'il allait vivre son amour avec Shéhérazade. Ma mère elle a pas tenu, elle avait fait une baisse de tension, elle a été hospitalisé à cause de ce petit branleur. Bref, je vous résume beaucoup. J'ai trop de chose à lui reprocher pour lui reparler. Moi : Mais vas-y le calcule même pas, je crois il veut essayer de revenir parce qu'il a même demandé de nos nouvelles à Assia. Ismael : Écoute à partir d'aujourd'hui personne de la famille lui parle c'est clair ou pas là ? Moi : Tu peux pas empêcher maman de voir son fils. Ismael : Je te parle juste de Assia et Jibril, si j'apprend que l'un des deux lui parle je le démarre direct. Moi : ... Ismael : Faut que je me calme là parce que c'est a***é. Moi : Sinon le plan, Krimo il t'en a parlé ? Ismael : Ouais ouais, c'est un gros coup mon gars. Moi : Ouais mais qui dit gros coup dit gros risques. Ismael : Tranquille on se fait 100 000€ p****n qu'est-ce que je vais faire avec tout ça ? Moi : Déjà je vais donner une partie à la daronne. Ismael : Ouais grave. Moi : C'est chaud frère si on se fait péter. Ismael : On se fera pas péter. Moi : Qui te dit ça ? Qui te dit pas que demain on va crever à cause de ce business ? Ismael : Oh tu nous fais quoi là ? Tu parle comme un mec qui voudrait arrêter. Moi : Je veux pas arrêter et tu le sais très bien je dis juste que ce coup là, je le sens pas. Ismael : Combien de coups on a fait ? On s'est jamais fais arrêter. Moi : Ouais.. Ismael : Tranquille petite couille, on se fera pas arrêter maintenant laisse moi dormir, ces histoires m'ont donné mal au crâne. Il éteint la lumière et s'endort dans son lit. J'ai un mauvais pressentiment, je le sens pas ce coup.
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