Chapitre 3

2158 Words
Jihên Je me réveille avec une petite boule au ventre, aujourd'hui c'est ma rentrée. Étant donné que j'ai fais un petit séjour aux urgences à cause de Nahil, j'ai raté mes deux premières semaines de cours. Ma mère entre dans ma cabane, elle me balance une bouteille d'eau et un bout de pain, c'est ce qui me fera tenir toute la journée. Je mange un peu, enfile mes chaussures et sors pour rentrer dans la maison. Je passe un coup de balai, fais la vaiselle puis je profite pour me brosser les dents. Je sors de la maison et Halim me conduit jusqu'à mon lycée. C'est toujours lui qui m'y amène. Arrivé devant le portail je présente ma carte pour pouvoir rentrer. Je me sens un peu seule quand je vois toutes ses filles avec leurs amies, leurs petit copain, leurs beaux vêtement. Moi j'ai seulement un sweet trop large, un jean délavé et des baskets trouées. Je demande à une surveillante, ma classe. Elle me donne mon emploie du temps et mes livres. Je monte en cours et m'installe au fond de la classe. Je veux pas me faire remarquer, je préfère être discrète. Moins on en sait sur moi, mieux c'est. Le professeur : Tout le monde est là à part bien sûr monsieur Hakim. Le professeur commence son cours, je recopie ce qu'il écrit et écoute attentivement sans me préoccuper des quelques regards à mon égard. J'ai eu l'habitude avec le temps. À la fin des cours, j'attend Halim devant mon lycée. Mes journées sont toutes les mêmes, je vais au lycée, je rentre, fais mes devoirs et je dois faire le ménage et à manger pour eux. Des fois je me demande qu'est-ce que serais ma vie avec Meyna. Elle me manque chaque jour un peu plus, ma soeur c'était mon pilier, ma moitié. C'est la dernière à qui j'ai prononcé des mots avant qu'elle meurt. C'est pour cela que j'ai fais comme un voeux de silence. Je veux que ce soit elle la dernière à m'avoir entendu parler. C'est un peu comme un hommage. Et le traumatisme que la nouvelle de sa mort m'a fait m'a enlevé toutes envies de parler à qui que ce soit pour le plus grand bonheur de mes parents, au moins je ne serais pas tenté de les dénoncer. Je reconnais au loin la voiture de Halim. Je monte derrière et met ma ceinture avant qu'il ne prend route vers la maison. Je m'apprête à aller dans ma cabane mais Nahil m'interpelle. Nahil : Oh ! Va ranger ma chambre ! Je n'ose bien évidemennt pas dire que j'ai une tonne de devoirs. Je range sa chambre qui était dans un désordre pas possible. Je fais son lit, range son placard, lave ses habits et ouvre la fenêtre. Je profite donc pour ranger leur maison et préparer le dîner puis mon père finit par rentrer dans la cuisine. Mon père c'est celui dont j'ai le plus peur, il est très grand et imposant et puis il a un regard très noir. Mon père : Qu'est-ce que tu nous fais ? Ils ont apprît à me comprendre quand je mime, mais si c'est vraiment compliqué, j'écris. Je ne parle pas la langue des signes non plus, je trouverais ça déplacé de m'approprier ce langage tout en sachant que je ne suis pas réellement muette. Mon père : Je veux des pommes de terres sautés, avec du poulet et je veux un tiramisu aussi. Je hoche la tête pour acquiescer. Il s'installe sur la chaise et me regarde cuisiner. Il a un comportement assez troublant quand même. Je fais le repas à sa demande, je met la table et dépose la nourriture. Je repars dans la cabane et fais mes devoirs. J'ai perdu énormement de temps en rangeant la chambre de Nahil. Je mange le pain et bois l'eau à ma disposition avant de m'endormir avec mon gilet en guise de couverture. [...] Je me réveille à 5h. Je rentre dans la maison pour me laver et me brosser les dents puis j'enfile mes habits. Je prépare le petit-déjeuner, débarasse la vaiselle et nettoie un peu. Halim se réveille et viens à la cuisine. Halim : Je viendrais pas te chercher, j'ai un truc à faire. Je lui demande si je rentre à pieds. Halim : Ouais tu connais le chemin non ? Moi : "Oui" Halim : Tu traine pas, tu rentre direct et tu calcule personne, tu sais ce que t'a a faire pour ne pas te manger de coups. "Oui." Halim : Tu mange pas ? "J'attend que maman me donne mon pain et ma bouteille d'eau." Halim : Beh tranquille mange ça. "Non ils vont s'énerver." Halim : Mmh ouais. Je retourne dans ma cabane. Je fais mon sac et attend que ma mère vienne avec mon bout de pain et ma bouteille d'eau. Peut-être qu'avec un minimum de chance j'aurais quelques fruits ou du riz pour ce soir. Tout dépend de leur humeur. Ça m'a fait plaisir de parler avec Halim, pour vous dire c'est la plus longue discussion qu'on ait eu. Habituellement c'est "tu peux me faire ceci ?, d'accord". Rien de plus. Au moment où j'attache mes cheveux, ma mère rentre dans la cabane l'air énervé Ma mère : Tu a oser manger le petit-déjeuner ?! Je hoche ma tête de gauche à droite en guise de non. Nahil : Alors tu ose dire que je suis un menteur ? J'allais prendre un stylo pour écrire mais ma mère balance ma feuille et mon stylo par terre et m'attrape par les cheveux. Nahil : Elle mérite des claques, vous l'avez trop laissé. Elle me donne une gifle puis me tire les cheveux. Ma mère : Tu te permet de manger maintenant. J'ai une envie de lui crier que Nahil n'est qu'un sale menteur mais le son n'arrive pas à sortir et c'est sûrement parce qu'au fond je ne veux pas briser cette promesse que je me suis faîte. Je ne me rabaisserais pas à lui donner cette satisfaction. Ma mère : Je te laisse faire. Nahil : Avec plaisir. Ma mère : Pas le visage elle doit partir en cours dans 20 minutes. Nahil s'avance vers moi. Il me frappe avec plaisir et cruauté. Je laisse seulement mes larmes couler sans sortir aucun son de ma bouche, ni cris, seulement quelques gémissement de douleur et mes larmes pour m'exprimer. Il finit de se défouler, il l***e son poing, une sale habitude qu'il a prit après m'avoir frappé ce qui me dégoûte. Je sèche mes larmes, essaye de me relever et sors de ma cabane difficilement, mon sac sur l'épaule. Halim m'attend dans sa voiture qui est garé devant la maison. Je monte dedans et il démarre. Durant le trajet, je me contente de regarder le paysage défiler sous mes yeux. Est-ce que j'ai déjà pensé à m'enfuir ? Non, pas vraiment, pour aller où ? Je n'ai ni maison ni endroit où vivre je ne connais personne mise à part mes frères et mes parents, je ne sais même pas si j'ai des oncles ou cousins. Ils ont engendrés en moi une certaine peur du monde extérieur. Il me conduit jusqu'au lycée, je lui fais un signe en guise de "merci". Il hoche la tête et repart après que j'ai claqué la portière. C'est toujours Halim qui est chargé de me ramener et me récupérer au lycée. Je n'ai pas le droit de sortir seul et je trouve assez bizarre que mes parents ont acceptés le fait que je rentre seule aujourd'hui, c'est bien la première fois. Je rentre dans le lycée. Ma journée est comme les autres, l'école au final c'est mon seul lien avec la vie normale, mon seul moyen de m'évader un peu. Journée d'école finie. Je connais le chemin, à force de le faire en voiture je retiens. J'essaye de marcher vite pour arriver tôt à la maison malgré le fait qu'elle soit loin du lycée. Je rentre dans ma cabane. J'ai horriblement faim vu que ma mère ne m'a pas ramené mon pain ce matin. Je fais mes devoirs et range un peu. Je rentre dans la maison et commence mon ménage habituel. Je commence à ranger la chambre de mes parents puis celle des mes frères. Je range ensuite le salon, la cuisine et les autres pièces. Je m'occupe de récurer le sol quand mon père débarque. Mon père : Tu n'a pas mangé ? "Non." Mon père : As-tu réellement mangé ce matin ? "Non" Mon père : Tu ne mentirais pas, tu sais que je saurais la vérité un jour ou l'autre ? "Oui." Mon père : Prend la baguette de pain et l'eau sur le plan de table. "Merci." Mon père : Prépare un bon repas nous avons des invités. "D'accord." Mon père : Si le repas est bon, alors tu aura le droit d'en manger. Il retourne à ses occupations pendant que je fini de laver les vitres. Je retourne à la cuisine, j'imagine quelque chose de bon à faire. J'ai faim et si je fais quelques chose de bon, j'aurais le droit à une assiette. Pour moi c'était un luxe de pouvoir manger ce que je fais. D'ailleurs je me demande pourquoi cet honneur. Je décide de faire une salade de dinde et des verrines au saumon comme entrée, un poulet aux olives farcies et du riz avec de la sauce en plat et un fondant au chocolat en dessert. Je servirais des blinis en apéritif. Je n'ai pas une minute à perdre, je commence le repas. Il faut que j'assaisone bien et que je ne crame absolument rien. Surtout, il faut que je sois dans les temps parce que c'est ma tête qui y passera sinon. Je finis tout au bout de 2 heures. Je dépose alors tout sur le plan de travail. Ma mère n'aura qu'à ramener et dire que c'est elle qui a tout fait, comme toujours. Je retourne dans ma cabane avant que les invités arrivent. Je mange le pain et l'eau à ma disposition et décide de réviser en attendant d'avoir les retours sur mon plat. Halim finit par rentrer dans ma cabane une assiette à la main. Halim : Tiens. "Merci" Halim : Mmh, tu fini à quel heure demain ? "16 heures." Halim : Je serais avec un pote, tu monte direct à l'arrière, tête baissé ! "Oui." Il sort de ma cabane, je m'empresse de manger l'assiette qui est posé devant mes yeux. Ça fait tellement du bien de manger quelque chose de consistant. Je me fais une tresse et me couche sur le sol pour m'endormir dans mon petit confort. [...] Vous conaissez ma routine que je fais chaque matin, je ne vais pas la répéter. Le professeur fait l'appel et commence à parler. Le professeur : On va faire un travail à deux pour demain. Vous devez me faire un exposé sur les conflits mondiaux, que ce soit guerre ou coup d'état. Il faut que votre passage dure au moins 5 minutes à l'oral. Alissya : Et la muette comment elle fait ? Elle c'est Alissya, ennemie depuis le collège lorsque je pouvais encore parler et que je lui tenais tête, elle déteste ça, elle adore être le centre du monde, bref, vous voyez le genre. Je ne me soucie pas de sa remarque et continue d'écouter le professeur. J'ai subis des choses plus graves dans ma vie, ce n'est pas ses pics à deux balles qui vont me blesser. Le professeur : Occupe toi de toi, tu n'es pas la muette à ce que je sache. La classe : Haaan ! Alissya : Vous voulez quoi b***e de suceurs à croire il m'a dit un truc de fou. Issam : T'as grave la haine c'est chaud. Idriss : Tu devrais avoir l'habitude on dirait quand Issam il te saute il est gentil. Issam : -rire- Non je la dresse à coup de reins. Kenza : Un de ses crasseux. Hassan : Elle me fait rire elle, c'est la plus grosse sal*pe du monde elle vient traiter les gens de crasseux. Kenza : Mais je t'ai pas parlé ta bouche sale là ! Hassan : À cette heure-ci ma bouche est plus propre que ta chatte. La classe : Haaann ! Le professeur : Non mais ça va je ne vous dérange pas ? Alissya t'es avec Romain, Issam avec Kenza, Hassan avec Manal, Idriss avec Laura, Yûnus avec Sania et Jîhen avec Amel. Toute la classe bouge pour se mettre avec son duo. Amel se lève et vient à côté de moi. On se met d'accord sur le projet qu'on fera, je lui dis que je ne peux pas venir chez elle car je serais pas là. J'invente une excuse bidon mais je précise que je ferais tout. C'est moins compliqué, elle se chargera de le présenter. À la fin des cours, je rejoins Halim comme prévu qui est dans sa voiture avec son pote. J'arrive à la maison fais mes devoirs, le ménage et le dîner. Je repars dans ma cabane et Halim vient me chercher en me disant que mon père nous réunis au salon. Mon père : On va partir moi et tes frères. Tu restera seule avec ta mère, je veux que tu t'occupe bien d'elle. "Oui." Mon père : Profite surtout pas de notre absence pour faire quelque chose, ta mère nous fera un compte rendu. "Oui." Si seulement je savais que le départ de mes frères et mon père changerait ma vie à jamais.
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