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Dangereuses Intentions

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revenge
dark
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realistic earth
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Blurb

Au retour de ses vacances à Syracuse, Serena est au bord du gouffre. L'espace d'une soirée là-bas elle s'était prise à croire à la vengeance dont elle a un besoin si primaire.

Mais voilà, Serena n'est personne, les seuls pouvoirs qu'elle aient c'est ceux qu'elles utilisent lors des négociations qu'elle a l'habitude de mener pour son employeur.

Au travail elle est une autre personne, elle sait parfaitement comment porter le masque, comment faire illusion.

Alors comment réagira-t-elle quand un homme s'obstinera à vouloir lui venir en aide alors même que sa vie bascule ?

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Chapitre 1
Une autre journée s’achève. Nous sommes rentrés de Syracuse ce matin. Comme chaque année, j’ai participé au Yachting Festival de Cannes avec Emilie, Romain et leurs amis. Les parents de Romain sont des personnalités locales et possèdent un yacht au port de plaisance. Je ne suis plus vraiment la même depuis cette virée en Sicile, totalement imprévue d’ailleurs. En réalité, la proposition qu’on m’a faite là-bas m’a complètement chamboulée. Mais depuis que nous sommes rentrés, je replonge en enfer, l’espace d’un court instant, j’ai cru que j’obtiendrai peut-être le moyen de changer les choses. Mais ce n’était qu’une brève lueur d’espoir éphémère, et terrifiante à la fois… Donc j’ai à nouveau sombré dans les tréfonds ténébreux de mon esprit disloqué, je me laisse encore aller, et j’accueille cet état que je connais par cœur, comme une visite indésirable contre laquelle je ne peux rien. Je le laisse m’enliser au fil des jours, jusqu’au moment où se lever, manger, dormir, pleurer, ne sera plus possible. C’est la croix que je porte en moi. Je suis dépressive. Cela fait partie de ma vie depuis tant d’années maintenant, que lorsque j’en pressens l’éclosion, je ne fais rien pour me battre contre ça. Je ne la connais que trop bien pour l’ignorer, donc je me prépare à la tempête de silence et de douleur qui va s’abattre sur moi. Je mets mes baskets, j’attrape mon sac puis j’en sors mon téléphone. Aucun appel manqué, pas de message. Cela n’a rien d’étonnant me concernant, car je n’ai que très peu d’amis. Mes parents quant à eux, ne connaissent que trop bien mes humeurs, et n’ignorent pas que si je ne donne aucune nouvelle en ce moment, c’est parce que je vais mal, donc ils me laissent tranquille. Je passe mon sac en bandoulière et quitte mon appartement. Je me rends à pied vers le tabac du centre de Cannes situé à quelques minutes de marche, j’ai besoin de cigarettes, et je décide en chemin de m’arrêter au bar du coin pour y boire un verre en solitaire. Après mon achat, j’entre donc dans l’établissement situé quelques rues plus loin. Il y a tellement de touristes toute l’année que même hors saison, les rues sont bondées. Je pénètre dans le joli bar de style vintage avec un grand comptoir en bois foncé aux hauts tabourets. Des tables habillées de fauteuils Chesterfield chargent un des coins et d’autres avec des chaises en bois remplissent l’autre côté. Je lance un bonjour en allant vers un fauteuil un peu à l’écart. Ma maladresse naturelle me fait buter dans la petite table devant le fauteuil où je m’assieds mollement. Je me perds dans mes pensées lorsqu’un serveur s’approche. - Bonjour, qu’est-ce-que je vous sers ? - Un Chardonnet, s’il vous plaît. - C’est noté. Il repart en sens inverse lorsque je lève les yeux et observe les alentours. L’endroit n’est pas très fréquenté, des badauds boivent dans de grandes chopes de bière et parlent à voix forte à l’autre bout de la salle. Un grand homme derrière le bar semble affairé et me tourne le dos, il a les cheveux blond foncé assez longs, son tee-shirt noir marque la courbe de ses larges épaules et laisse deviner un corps athlétique. Je m’en détourne pour revenir à mon introspection, je me sens tellement vide. Je me prépare à passer les prochains jours dans mon lit, à dormir, regarder des films sans vraiment les voir, à fumer et peut-être pleurer un peu. Je ravale les larmes que je sens monter à mes yeux, cela fait des années maintenant que ma vie est dominée par mon passé. Tous mes rêves sont partis en fumée, anéantis. Je suis épuisée de souffrir, accablée par cette guerre contre ces démons qui, de toute évidence, se montrent bien plus forts que moi. Je ressasse pour la énième fois cette conversation abracadabrante que j’ai eue avec cette Italienne à Syracuse. Une fille tellement riche que ça ferait tourner la tête de n’importe qui, et qui semble également tellement dangereuse que cela effraierait n’importe qui. Ce qu’elle m’a proposé ne me quitte plus. J’ai eu envie de la contacter plusieurs fois, mais je n’ai aucun moyen de la trouver. Tout ce que je sais, c’est l’endroit où elle habite, si elle y réside toujours bien sûr. Le serveur pose le verre devant moi puis tourne les talons sans ajouter un mot. Je l’attrape machinalement et le porte à mes lèvres, trinquant silencieusement à ma capitulation. Il est dix-neuf heures et dehors le jour commence à décliner. Je regarde sans les voir les passants défiler derrière la vitrine. Je contemple la nuit qui tombe lentement à mesure que mon verre se vide. Je laisse le liquide couler dans ma gorge en fermant les yeux pour le savourer. Il m’est déjà arrivé de venir dans ce bar, toujours seule et j’y prends un verre ou deux, afin de faire autre chose que boire seule dans mon lit. Je sens une larme s’écouler sous mes yeux fermés. Elle glisse suivant la courbe de mon visage. Je l’essuie d’un revers de main et m’enfonce davantage dans le fauteuil. Cela commence… Je laisse les suivantes s’échapper à travers mes cils, les autres avec… J’autorise enfin mon âme à exprimer son désespoir. Je n’en peux plus de cette douleur permanente injectée en intraveineuse qui m’enserre la poitrine, ce poids lourd comme le tonnerre qui gronde en moi, me déchirant les entrailles, et me donne littéralement envie de hurler. Pourtant, je suis murée dans le silence. Un silence assourdissant. Je repose mon verre vide sur la table tout en cherchant le serveur des yeux. Je l’identifie rapidement et lui fait signe de m’en apporter un autre. Il s’avance jusqu’à moi et ramasse le verre vide avant de revenir quelques secondes plus tard avec un verre plein. Je l’attrape machinalement pour en boire la moitié d’un trait, la vue déjà brouillée. Je reste là un long moment, nous dansons dans une valse interminable où je vide les verres tandis qu’il m’en remplit d’autres. Mes pensées deviennent confuses après cinq ou six tours de plus, et je garde les yeux fermés la plupart du temps. Je me lève pour me rendre aux toilettes situées au sous-sol et je constate en m’y asseyant que mon état d’ébriété est bien avancé. La terre tourne dangereusement alors que je tangue à son rythme. J’ai la sensation que tout défile devant moi comme sur un tapis roulant et je peine à me tenir assise. Je me réajuste du mieux que je peux, me lave les mains en me toisant dans le miroir, l’œil vitreux. J’essuie les traces de mascara de mon visage avant de remonter pour rejoindre mon fauteuil. Après deux verres de plus, je suis totalement ivre et inerte. J’entends alors une voix toute proche et je lève les yeux en direction du serveur qui s’est planté devant moi. - Je peux appeler quelqu’un pour vous ? - Non, grommelé-je hagarde, je suis seule. - Nous allons bientôt fermer, comment rentrez-vous ? Insiste-t-il. - Je vais marcher, lui réponds-je sûre de moi et désinvolte en lui faisant un signe de la main comme pour chasser une mouche imaginaire. - Vous habitez loin ? Me demande-t-il avec une voix inquiète. - Non, ça va aller. Il me laisse tandis que je tâtonne dans mon sac à main à la recherche de mon téléphone. Après l’avoir extirpé non sans difficulté, je constate qu’il est déjà minuit et demi. L’heure est venue de rentrer dans ma caverne. Je me lève avec assurance, mais l’ensemble de la pièce tourne violemment, et cherchant mon équilibre, je m’écroule contre la table jouxtant mon fauteuil puis j’atterris tête la première sur le carrelage froid. La douleur qui me transperce est rapidement engourdie par la dose d’alcool que j’ai ingurgitée. Je sens alors de grands bras me soulever quelques secondes plus tard, et me reposer sur le fauteuil, avant que des mains ne se posent sur mon visage. J’ai un bref mouvement de panique, mais je ne contrôle plus suffisamment mes mouvements pour qu’ils aient de l’effet. Cependant, ma terreur doit se faire sentir, car les mains se retirent alors que j’entends un brouhaha de voix incompréhensibles. Ma tête tourne et me lance quelque part au-dessus de mon front. - Tu habites où ? Me demande une voix grave et inquisitrice. Je marmonne mon adresse avant de sentir qu’il s’éloigne. - Tu fermes. Je la ramène, ajoute la voix autoritaire. Après plusieurs minutes, j’entends des bruits de clefs et ces mêmes bras puissants me soulèvent à nouveau. Je repose machinalement ma tête contre ce torse et me laisse emporter par un parfum envoûtant. Il m’installe sur un autre fauteuil, celui d’une voiture puis me passe une ceinture autour du corps. Je me laisse faire, bien incapable de protester et la porte claque, avant que je ne repose ma tête contre elle. Celle côté conducteur s’ouvre ensuite, et après que l’inconnu a pris place, un moteur se met à vrombir. Durant le trajet, il me demande comment je m’appelle, mais je ne suis plus capable de lui répondre. Il vérifie plusieurs fois que je suis consciente, en posant une main sur ma joue ce qui a pour effet de me faire sursauter brutalement. Le moteur s’arrête rapidement puis je sens de nouveau qu’on me porte. J’entends une voix qui me parle dans ce brouillard, mais je ne comprends rien. Après quelques grondements supplémentaires provenant de la poitrine de mon porteur, une autre clef tourne dans une serrure. J’identifie les effluves familiers de mon appartement lorsqu’il me fait passer la porte et j’inspire profondément, me sentant instantanément en sécurité. Bientôt, je suis allongée sur mon lit, appréciant la douceur de mon couvre-lit sur mon visage. J’entends vaguement une porte se fermer, des bruits de clefs, des pas, de l’eau couler… J’ai l’ouïe pour seul repère, tous mes autres sens annihilés par l’alcool. Les pas reviennent vers ma chambre, et je sens un poids affaisser mon matelas. L’inconnu vient de s’y asseoir alors que je sens mes baskets quitter mes pieds. Il m’enlève aussi mon manteau au terme d’un gros effort de ma part, qui met le monde sans dessus dessous et je sens la nausée monter dans ma gorge. - Eh merde, dit la voix tandis que les bras me portent précipitamment. Je me retrouve tout à coup à genoux sur le carrelage froid, une main attrape mes cheveux et les remontent en queue de cheval lorsque je me mets à vomir. J’agrippe machinalement ce qui est devant moi, les toilettes. Je suis dans les toilettes. Je vomis ainsi pendant de longues minutes, l’alcool irritant ma gorge, soutenue par l’inconnu qui m’assiste. Cela me fait du bien. L’évacuation du trop-plein de vin me permet de reprendre un peu mes esprits et d’ouvrir les yeux. Je tourne la tête pour détailler pour la première fois l’homme qui m’a aidé. - Ça va ? M’interroge-t-il avec un regard inquiet. Il a des yeux verts perçants, un visage parfaitement dessiné avec des lèvres charnues et une mâchoire carrée encadrée de ces mêmes cheveux blonds que j’ai aperçus tout à l’heure au bar. C’est le barman… - Désolée, marmonné-je du mieux que je peux. - Tu vas aller prendre une douche, m’ordonne-t-il, ça te fera du bien… Tu pourras reprendre tes esprits. Je ne réagis pas à son ton. Je suis complètement ivre et je ne contrôle plus mes actes ni mes gestes et j’ai perdu la maîtrise de mes pensées. Il me remet sur mes jambes puis me conduit jusqu’à la salle de bain où l’eau de la douche coule à grands jets tandis que la vapeur d’eau envahit la pièce d’un brouillard opaque. Il me déshabille avec délicatesse sans rencontrer de résistance, et m’aide à m'asseoir dans la baignoire. Après quoi, je sens un jet vif sur mon dos, la température de l’eau parfaitement adaptée me procure une sensation d’apaisement. Je sens un poids de tissus se former sur ma poitrine et réalise qu’il ne m’a pas enlevé mes sous-vêtements. Il reste un long moment à passer l’eau sur mon corps tandis que je tangue d’avant en arrière, les genoux dans les bras. Il fait passer le jet sur ma nuque après avoir attaché mes cheveux. Je me laisse faire comme une enfant que l’on dorlote, bien incapable de réagir à quoi que ce soit. L’eau finit par s'éteindre, puis une serviette chaude s’enroule autour de mes épaules. Je suis sortie de la douche, la serviette enserre tout mon corps quand je sens ses mains dégrafer mon soutien-gorge, ma poitrine reste nue sous la serviette et je suis prise de tremblements incontrôlés lorsque le bout de ses doigts agrippe ma culotte et la fait glisser le long de mes jambes. Je manque de m’écrouler, mais ses bras me retiennent fermement avant que mes pieds ne quittent le sol. Je retrouve rapidement le confort de mon lit et je l’entends fouiller dans le placard adjacent en marmonnant. Il m’habille ensuite de manière délicate tandis que je sombre dans le néant. Je reprends conscience par intermittence, sentant quelque chose de froid contre ma tête d’abord, entendant des bruits dans la cuisine, des pas près de moi, parfois de l’eau s’écoule dans ma gorge, apaisant un peu sa sécheresse, mais ravivant aussitôt la nausée, ce qui me fait vomir copieusement dans un seau qui a été posé à côté de mon lit. Je n’ai plus conscience du temps ni de l’espace, je crois un moment que cela ne s’arrêtera plus. Dormir, boire, vomir, dormir… Je m’éveille une fois de plus et après m’avoir donné à boire puis rallongée confortablement il me demande d’une voix que je sens impérieuse. - Pourquoi tu t’es mise dans cet état-là ? Il est assis sur mon lit, le dos appuyé contre le cadre, les jambes étendues et me regarde de haut. Il semble en colère, mais peut-être est-ce son air habituel, mon esprit est encore trop embrouillé pour me permettre de décrypter les expressions de son visage. - Je n’en sais rien, réponds-je simplement encore trop incommodée pour donner plus d’explications. - On ne se bourre pas la gueule juste comme ça, et pas à ce point-là. - J’avais un truc à fêter. - Quoi ? - Des retrouvailles. - Quel genre de retrouvailles ? Tu as passé la soirée seule. - Ce genre de retrouvailles là. Ma réponse n’a pas l’air de lui convenir, mais je ne m’y attarde pas. Je ne vais pas confier à un inconnu de but en blanc que je fête le retour de la dépression que je combats depuis tant d’années. Je suis reconnaissante qu’il m’ait raccompagnée, et aidée à ne pas m’étouffer dans mon vomi, mais j’ai aussi et surtout envie d’être seule et de passer quelques jours dans l’oubli. Je me connais par cœur, je sais que cela ne durera qu’un temps, que je serai capable comme à chaque fois de remonter la pente à un moment donné… Quand il faudra faire illusion et retourner travailler. Mais pas aujourd’hui, pas maintenant, pas demain, pas tout de suite. Tout de suite, je veux me laisser entraîner dans les profondeurs obscures, néfastes et tempétueuses de mon âme. - Est-ce que tu as un peu repris tes esprits ? M’interroge-t-il avec ce même ton autoritaire. - Oui, ça va un peu mieux merci. - Ok, dit-il en me tendant un cachet que je prends sans ménagement et mets dans ma bouche avant d’avaler une gorgée d’eau, je pense que tu devrais rester couchée aujourd’hui… Tu as passé un sale moment hier. - Hier ? Répété-je en cherchant mon téléphone du regard. - Oui, enfin hier soir, cette nuit, ce matin. - Il est quelle heure ? Maugréé-je en m’enfonçant à nouveau sur mon oreiller. - Plus de midi. Il se lève tandis que je m’assieds maladroitement souhaitant faire bonne figure, bien que ma tête tambourine dans un concert de percussions. - Euh merci de m’avoir si bien aidée, minaudé-je soudainement gênée, je suppose que tu avais mieux à faire cette nuit que t’occuper d’une pauvre fille bourrée. Je prends ma tête entre mes mains pour tenter d’interrompre cette symphonie insupportable. - Ce n’est pas le problème, répond-il avec une pointe d’agacement dans la voix. - Pardon ? M’étonné-je sans comprendre en relevant la tête. - Le problème, c'est que tu t’es mise en danger en buvant de manière incontrôlée, en voulant traîner dehors à une heure du mat’ alors que tu ne maîtrisais plus la moindre de tes capacités. Et je trouve ça dommage. Dommage et destructeur. - Tu n’étais pas obligé de continuer à me servir, lui lancé-je dans un élan de railleur que je regrette aussitôt. Il me toise d’un regard noir. - Belle, triste, dangereuse, inconsciente… C’est un cocktail explosif, murmure-t-il l’air sombre. Il attrape mon téléphone et me le tend sans que je ne réagisse. - Peux-tu le déverrouiller s’il te plaît ? Je lui indique que le téléphone n’a pas de code et il fait donc glisser l’écran sous mon regard interrogateur, tape rapidement sur le clavier puis j’entends un autre téléphone vibrer. Il attrape le sien qui était glissé dans la poche arrière de son jean avant de me jeter le mien sur le lit. - Tu t’es cogné la tête, tu risques d’avoir un peu mal, je t’appellerai pour savoir comment tu vas. Sans même attendre ma réponse, il tourne les talons et se dirige vers la porte d’entrée puis quitte l’appartement. Je me retrouve subitement dans le silence, abasourdie par cette situation peu commune. Je ne connais même pas son prénom.

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