Un Amour Interdit

C'était un 3 août. Il était aux environs de 16heures, ce texto de Hamady, jamais, elle ne l'oubliera, jamais après ce qu'elle a ressenti ce jour là. Cela faisait déjà 2 semaine mais le chagrin était toujours le même, rien n'avait changé, elle l'harcelait d'appel, de message lui suppliant de lui expliquer ce qui n'allait pas. Elle avait besoin de ça pour avancer mais face au silence assourdissant de son ex petit ami elle devenait folle s'imaginant les pires scénarios possibles « Il me trompait avec une autre qui acceptait ce que je n'ai pas pu accepté ? » « Aurais-je dû faire ce qu'il voulait ? » « Pourquoi ne me comprend t'il pas quand je lui dis d'attendre le mariage ? » « Suis-je aussi différente des autres ? » « Cela fait-il de moi une paria ? Une personne bizarre ? Devrais je avoir honte pour cela ? » Toutes ces questions elle se les posait et encore plus mais cette absence de réponse n'arrangeait rien. Elle en pleurait de chaudes larmes et pourtant le lendemain elle faisait de son mieux pour paraître normale, paraître juste comme les autres. Comme tous les matins elle se réveille à 5h du matin, sa prière du matin achevée elle se tourne vers son ordinateur pour vérifier ses mails et en profite pour regarder son w******p, f******k et ** ne cherchant qu'une personne, une seule discussion l'intéressait, celle avec son ex Hamady et pourtant rien, aucune réaction de sa part. Les jours se succédaient et elle commençait à lâcher prise et à sombrer dans son travail de directrice générale de son entreprise mais une nuit, au environs de 22h un numéro qu'elle ne connaissait pas l'appela, elle décrocha allô allô disait-elle mais aucune réponse puis un bruit, des murmures, un soupir. Elle n'en croyait pas ses oreillers, une femme en pleins ébats criait le nom de son petit copain « Hamady oh oui tu le fais si bien » « Tu me fais tellement de bien Hamady ne t'arrête pas » Et Hamady répondait à ces exclamations, des propos aussi pervers aussi bien les uns que les autres. Camille quand elle a entendu les soupirs avait commencé à enregistrer l'appel la main sur la bouche elle croyait que c'était une erreur mais voulait le faire écouter à ces copines, un sujet sur lequel elle allait bien rire pendant des jours mais quand elle entendit le nom Hamady, elle cru rêver, c'était irréaliste, irrespectueux, inhumain. Elle posa le téléphone sans raccrocher la main sur la bouche son cœur s'accélérât, elle avait l'impression de succomber, respirer était devenue difficile, elle était au bord de la crise cardiaque elle se leva du lit sur lequel elle était allongée devant son ordinateur. Ses mains passèrent de la bouche à la tête comme prise d'une nouvelle effroyable elle sanglotait à en perdre haleine, il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits, l'appel continuait, elle remis l'appareil sur son oreille de nouveau pour être certaine mais les preuves étaient là. Elle laissa l'appel continuer sans écouter, elle fixait le téléphone le cœur battant la chamade les larmes perlaient son visage, c'était la goutte de trop, là elle ne pouvait plus espérer retourner avec Hamady, tout ce qu'elle ressentait c'était de la haine, une envie de meurtre, de blesser, de vengeance l'envahissait désormais. Elle finit par mettre fin à l'appel le cœur meurtri, elle essuya ses amis et se résigna à leur apprendre sa rupture et la raison sans trop entrer dans les détails, il serait bien trop honteux pour elle de conter l'expérience qu'elle vient de vivre non il en était hors de question. Camille et ses amies étaient au restaurant, les plats étaient là-devant eux. De délicieux mets et jus de fruits ornaient la table, mais Camille, elle n'en profitait guère. Ses amies essayaient de lui remonter le moral, apaiser ce chagrin d'amour qui lui pesait déjà bien lourd dans le cœur. Son petit copain, cet homme à qui elle s'était naïvement attaché ne lui accordait aucune importance et la largue quand il devient évident qu'il n'obtiendra pas ce qu'il souhaite. Tout ce qu'elles lui disaient elle le savait déjà. En revanche, elle ne voulait rien savoir résultat la revoilà de nouveau le cœur peiné et meurtri à se remémorer les bons moments qui retentissent comme un coup de poignard à chaque fois. Noura : Camille je te l'avais bien dit, je connais ce genre de mecs qui ne pensent qu'à s'amuser. Je les reconnaîtrai entre mille ils ne sont à tes côtés que par intérêt. Faby : Tu ne l'aides pas du tout Noura, tu vois bien qu'elle est malheureuse et tu en rajoutes. Clara : Moi, je dis que tu n'as aucune raison d'être malheureuse ma chérie, c'est une bénédiction qu'il soit sorti de ta vie cet imbécile qui ne pense qu'à sauter des filles moi, il me dégoûte et tu es la seule qui ait toujours refusé de voir son vrai visage. Combien de fois tu l'as pris sur le fait ? Photos, messages, appels enregistrés et même des vidéos, mais non, tu essaies toujours de le défendre ou de le comprendre maintenant voilà qu'il te quitte parce que tu as refusé de te donner à lui. Ce sont tous des sales vautours et toi reste comme tu es, ne laisse personne te forcer à faire quelque chose que tu ne veux pas faire ok ? Noura : Ah, elle n'a pas de chance tous ses petits copains lui réclame la même chose à croire que c'est écrit « fille facile » sur son front, ça fait mal pour toi walah ma belle, mais courage. Clara : Tu peux dire ça toi, tu n'as eu que 2 copains dans ta vie et tu as fait 5 ans avec Hyacinthe, il ne t'a toujours pas marié et tu crois qu'il est réglo parce qu'il ne te demande rien ? Il va chercher ailleurs, c'est moi qui te le dis et puis qui sait peut-être que vous le faites en douce et tu nous le cache. Noura : Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Camille : Je croyais qu'il était différent moi, je croyais qu'il m'aimait vraiment ça ne peut pas être faux tout ce que l'on a vécu ensemble. Je projetais de me marier avec lui et tout, tout ça me parait si irréaliste. Maintenant avec le recul je ne comprends pas comment j'ai pu être aussi naïve. Clara : Au secours, vous avez fait 2 ans ensemble ma vieille, tu t'attaches trop vite, je te l'ai déjà dit, apprends à contrôler tes sentiments. Tu ne me vois pas ? Moi, j'ai photocopié mon cœur en une centaine d'exemplaires, je donne les copies et je garde l'original point. Noura : De toute façon C'est toujours ce que tu crois, tu es trop naïve j'espère que ça t'ouvrira les yeux. Faby : En tout cas, tu as de la chance, tu es toujours vierge sinon ça aurait été pire. imagine s'il t'avait deviergé et plaqué oh l'horreur. Noura : C'est vrai Camille en plus ton père te tuerait si jamais tu perdais ta virginité lui il ne rigole pas avec ça mais chacun sa vie après tout il peut pas tout contrôler et surtout pas ton intimité. Clara : Oh non s'il vous plaît qui a encore sa virginité à 28 ans ? Sérieux ? Ses amies éclatent de rires en se moquant d'elle. Clara : C'est vrai quoi, tu as 28 ans tu possèdes ton propre entreprise, tu es belle et charmante alors croque la vie bon sang on s'en fout de ce que les autres veulent lâche-toi ne serait-ce qu'une fois dans ta vie et fais toi plaisir on s'en fou des règles. Camille : Toi ça se voit que ta famille te met pas la pression pour ça, mais moi, on me tuerait pour ça. Mon père y tient trop pour lui c'est l'ultime trésor, la dignité de toute une vie. Noura : Je comprends et pour moi aussi, c'est pareil, mais toi ton père il exagère Camille. Faby : Comment ça il exagère ? Noura : Vous n'êtes pas au courant ? Il dit qu'il les amène chez le gynécologue avant le mariage pour un certificat histoire de pas être couvert de honte le jour-j genre pour avoir la preuve koi. Clara : Oh mon Dieu, je n'y crois pas, c'est vrai ? Oh quelle honte ma pauvre il est taré ton père je suis désolée mais ça se fait pas sérieux c'est de la violation de vie privée. Camille : Ouais tu l'as dit. Clara : Bah tu n'as rien à craindre au moins toi t'es réglo tu le feras pas, t'as pas assez de couilles pour le faire toute façon alors moi je ne m'en fais pas trop pour toi. Camille : On parie ? En ce moment de ma vie je t'assure que je suis au bord du gouffre, je pourrais faire une bêtise tellement la vie me dégoûte de la vie. À quoi bon de faire tout comme il faut si on doit me le faire à l'envers à chaque fois ? J'en ai marre de cette vie je vous jure j'ai envie de tout envoyer valser. Faby : Ne vas pas sur ce terrain-là ma chérie sors-toi ces idées de la tête tout de suite sinon tu risques de goûter au fruit défendu et je ne veux pas que l'on dise que c'est nous qui t'avons perverti je n'ose même pas imaginer. Camille : La ferme toi aussi, tu l'as déjà fait je suis sûre, vous me faites honte vous deux. Toi, Clara, tu couches, tu bois et tu fume et toi Faby tu bois tu couches mais tu ne fumes pas je sais même pas pourquoi je traîne avec vous. Clara : Parce que ce n'est pas ta vie, c'est la nôtre et que ça n'a rien à voir avec notre amitié, tu vois ça, c'est notre personnalité en plus, je ne couche pas avec n'importe qui, je ne suis pas comme cette vorace de Faby moi je donne tout à mon compagnon mais à personne d'autre. Faby : Bah moi je n'ai pas trop de principes hein et je m'en fous de ce que les gens peuvent penser de moi, c'est ma vie et j'assume. C'est pas comme si c'étaient eux qui allaient prendre ma place en enfer si ? Noura : Astahfiroulah , Faby surveille ton langage, tu ne réfléchis pas à ce que tu dis Faby : Dieu sait ce que j'ai dans mon cœur alors peu importe ce qui sort de ma bouche en plus personne sait ce que j'ai enduré pour en arriver là alors je les emmerde tous. Camille : Si tu n'étais pas mon amie, je t'aurais sûrement détesté, tu ai exactement le genre de meuf qu'on ne présente pas son petit copain. Faby : Ouais on me dit souvent Clara : Elle a raison en plus tu m'as déjà volé un gars sale petasse Faby : Ouais bah sans rancune hein en plus c'était un con tu devrais être ravie que je t'en ai débarrassé Clara : C'est ça ouais bref Je propose qu'on sorte ce soir, Camille c'est hors de question que je te laisse te morfondre à cause de ce b****d de Hamady il ne mérite pas tes larmes crois moi. Camille : Mais je l'aimais vraiment et c'est ça le pire, je n'arrive pas à croire qu'il me quitte pour du sexe, c'est absurde, c'est irréaliste. Noura : Ce sont des imbéciles mais ne t'en fais pas, tu ne le regretteras pas je te le promets, tu trouveras quelqu'un de bien Camille parce que tu es quelqu'un de bien. Faby : Camille si tu me reparles de cet idiot je te péte la tronche c'est clair ? Camille : d'accord je relève le défi Clara : Oura enfin ce que je voulais entendre Camille : Mais je n'irai pas dans ces endroits lugubres que vous fréquentez Faby : Tu nous insulte là Camille : Vous savez ce que je veux dire Clara : On fait un deal, aujourd'hui c'est ta soirée et tu feras exactement ce qu'on te dit de faire d'accord ? Je veux que tu t'éclate comme tu ne l'as jamais fait juste cette nuit et après tu redeviens le PDG de ligne de vêtements que tu dirige et qui te tient tant à cœur. Noura : Je désapprouve Faby : Personne ne t'a demandé ton avis toi attends d'avoir une peine de cœur pour participer à nos soirées pour le moment tu es trop coincée Clara : Exact, je te réserve une méga teuf quand Khassim t'aura quitté Noura : Hey ta bouche et toi Camille je te conseil de ne pas les écouter, ce n'est pas parce que ce sont tes amis que tu es obligée d'être comme eux. Moi j'écoute mon cœur et tu devrais en faire de même. Clara : Parce que ça t'a réussi à toi ? Noura : Bref moi je rentre je ne veux pas que Khassim me demande où je suis et je ne pourrais pas lui dire que je suis avec vous vue qu'il ne vous aime pas. Clara : C'est ton problème continue bien sur ton nuage doré Camille on se retrouve à 23h d'accord ? Camille : 23h ? On ne me laissera pas sortir à cette heure Faby : Une vieille fille comme toi tu as un couvre feu on aura tout vu Camille : Je peux sortir vers 21h 30 c'est mieux Personne ne se doutera de rien Faby : D'accord moi ça me va, on se retrouve au Midnight club Camille : C'est où ça ? Clara : Je t'enverrai l'adresse et tâche d'être sexy s'il te plaît je ne veux pas que tu me fasses honte devant mes potes Camille : Ne me mets pas la pression s'il te plaît. ................................. Dans la même soirée chez Camille, sa demie sœur Kadiatou et sa belle-mère Gnilane discute de stratégies. Kadiatou : Maman en ce moment je sors avec quelqu'un oh je ne peux même pas t'expliquer Maman, tu es sûr que je ne t'en ai jamais parlé ? Gnilane : Lequel encore ? Badou ? Tu es toujours avec lui ? Kadiatou : Non, ne me parle pas de ce raté maman. Je croyais t'avoir parlé de lui pourtant il s'appelle Katim Gnilane : Ah le riche là ? Kadiatou : Exactement tu vois que je t'en avais parlé Gnilane : Tu m'en avais parlé oui c'est un bon parti pour toi mais tu m'avais dit qu'il n'avait pas l'air sérieux non ? Kadiatou : Oui maman mais il est riche et je ne veux pas le quitter même si je ne l'intéresse pas tant que ça ça viendra , mais le hic c'est que Badou m'a parlé de mariage hier et je lui ai dit que j'allais y réfléchir. Gnilane : Ne me dis pas que tu envisage de te marier avec lui !? Il n'a absolument rien, c'est un Secrétaire dans l'entreprise de ton père, tu ne peux pas l'épouser il n'a aucun n'avenir. Kadiatou : Je sais maman tu as raison mais en même temps moi je l'aime Gnilane : C'est l'amour qui te donne à manger ? C'est l'amour qui te donne à manger ? Hein réponds moi Kadiatou : Non maman mais Katim je sais qu'il n'est pas prêt de m'épouser et je suis sûre qu'il a d'autres copines aussi. Gnilane : Alors quoi ? Tu veux hypothéquer ta vie par amour ? D'ailleurs comment peut-on aimer quelqu'un qui n'a rien ? Kadiatou : Tu as raison maman, Badou ne peut pas satisfaire mes besoins regarde moi comme je m'habille regarde où j'habite, je dois avoir les yeux plus gros que le ventre, je dois voir plus loin. Gnilane : Je reconnais enfin ma fille tu dois faire en sorte qu'il t'épouse même s'il ne le veut pas tu dois le convaincre tu es une femme intelligente. Kadiatou : Je sais, je veux bien mais comment ? Gnilane : Tu es intelligente réfléchis tu trouveras une solution Kadiatou : Le problème c'est que nous ne sommes ensemble que depuis 2 mois alors il ne va pas me marier si tôt et si j'insiste il aura des doutes. Gnilane : Alors fais en sorte que les parents soient impliqués et que la décision vienne d'eux,il sera obligé de te marier. Kadiatou : Tu as raison maman, il faut que papa le lui propose, il ne pourra pas refuser. Sinon nous irons aussi voir ses parents pour les convaincre. Gnilane : Et il devra venir habiter ici comme ça nous profiterons bien de son argent et de celui de ton père, je veux tout gérer rien ne doit nous échapper. Kadiatou : Tu penses vraiment à tout maman. Gnilane : Je ne suis pas née de la dernière pluie, en parlant de cela ou en est la mission que tu avais confié à Bougouma ? Kadiatou : Ça a marché comme sur des roulettes, Hamady a appelé Asma devant elle et l'a largué. Il paraît qu'elle le harcèle d'appel et de messages mais il l'ignore, je commence même à avoir pitié d'elle, elle fait semblant mais elle souffre vraiment. Gnilane : Alhamdoulillah, c'est bien fait pour elle si elle savait combien ça me fend le cœur de la voir ici. Et toi je t'interdis d'avoir de la pitié Si je pouvais la tuer comme j'ai tué sa mere je n'hésiterais pas. Kadiatou : Tu ne peux pas retourner chez ton marabout là qu'il nous débarrasse d'elle ? Si elle était morte c'est papa qui hériterai de l'entreprise et papa lui est manipulable. Gnilane : Ce marabout je ne sait plus où il se trouve mais j'en trouverai un autre sois en certaines qu'elle nous donnera tout l'argent ou elle mourra et je t'interdis de dire que l'argent lui appartient, personne ne doit le savoir tout le monde croit que l'argent est à ton père et c'est bien comme ça Kadiatou : C'est la seule chose à faire, nous ne pouvons pas laisser notre fortune entre les mains d'une gamine.