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2595 Words
Je me réveille en sursaut, mais quand je me redresse, la douleur au niveau de mon ventre me fait un mal de chien et me ramène à la dure réalité des événements qui avait eu lieu hier, je n'ai plus aucun doute sur le fait que ma vie va devenir un enfer. Je suis dans le collimateur de César maintenant, et si je refuse de faire ce qu'il m'a intimement demandé, je serai morte pas plus tard que ce soir. Lorsque je jette un coup d'œil à ma montre, je bloque 11 h 30, il est si tard. Si je rate l'heure du rendez-vous, il partira sans moi et je serai morte parce que j'aurai choisi de faire une grasse matinée, le jour où il ne faut pas. Je me précipite alors dans la salle de bain et me préparer rapidement, j'enfile un jean et un débardeur noir, j'aurais bien mis un sweat noir, mais il fait trop chaud. 11 h 40, il faut que je me dépêche, lorsque je descends, j'appréhende de voir Thérèsa, mais elle est déjà partie au travail et c'est un soulagement, je n'avais pas envie de l'affronter ce matin, seul Lucas est là en train de regarder la télé. - Bonjour Lucas, Dis-je stressé, - Olá Peyton dit-il sans quitter la télé des yeux, - Euh... je vais faire un tour hors de la favela, donc quand ta mère rentre, dit lui de pas s'inquiéter, ok ? - Ok, il répond sans me regarder. Bien. Je sors de la maison et descends la ruelle, je me souviens qu'avec Paulo ça nous avait pris une quinzaine de minutes de l'entrée de la Favela à la maison, donc je décide d'accélérer le pas puisqu'il était déjà 11 h 50. Lorsque j'arrive devant les Favelas, il est 12 h 08, je regarde à droite, à gauche, je scrute la moindre personne qui passe devant moi, mais rien n'y fait, je ne vois pas l'homme d'hier, je souffle longuement. Il est sûrement déjà parti et je n'ai aucune idée d'où il peut bien être parti. Je sursaute légèrement quand une voix dans mon dos dit. - Tu es venu finalement ? J'ai failli partir, mais je me suis dit elle va peut-être changer d'avis au dernier moment, alors j'attends encore un peu. Lorsque je me retourne pour le regarder, il me sourit, - j'ai l'impression que j'ai bien fait, son visage est encore marqué par les coups qu'il a reçus hier. Cette fois, je prends le temps de le détailler il a les yeux marrons, les cheveux bruns avec une barbe de quelques jours, il est musclé, mais si on le compare à César il ne l'ai pas autant, et il est beaucoup moins effrayant aussi. Toujours silencieuse, je ne cesse de le dévisager, et il me demande - Est-ce que ça va ? J'acquiesce de la tête, - Tu ne sais pas parler ? Dit-il en haussant les sourcils face à mon mutisme. - Si. Répondis-je simplement, mais à quoi est-ce qu'il s'attendait à ce que je lui tape la discute, il fait partie du gang et je dois m'en éloigner le plus vite possible et ce n'est pas en faisant amis-amis que je vais y arriver, alors on s'en tiendra aux formalités. - Mmh dit-il - et quel est ton nom ? - Peyton, - Peyton, Moi c'est Julien, enchanté, dit-il en me souriant. - Où est-ce qu'on va ? Demandai-je pour mettre fin à cette hélant d'amitié qui pourrait naître, il perd son sourire et m'invite à le suivre, on traverse une rue puis il s'arrête devant une voiture grise et invite à entrer, lorsqu'on est à l'intérieur il dit enfin, - On va à Salguerio une Favela rivale, on ira chez Rodriguez pour reprendre ce qui est à César et puis on bute ce fils de p**e, et on rapporte la c*****e en espérant que ça lui suffise, ça te va ? Il me regarde en attendant ma réponse comme si tout était normal, sauf que... Sauf que non tout n'est pas normal, il me demande d'aller commettre un meurtre, un meurtre avec préméditation et ce n'est pas Normal, c'est Horrible. - Je vais prendre ton silence pour un oui puisque de toute manière tu n'as pas le choix, dit-il en démarrant sa voiture et en deux secondes, on se trouve sur la route qui me mènera tout droit en enfer, impossible pour moi de reculer maintenant, ma vie ne sera plus jamais comme avant. À présent j'en ai la certitude. Dans la voiture le silence règne, heureusement qu'il y a un fond de radio qui cache ce silence pesant, je jette un regard à Julien qui n'a pas l'air d'être anxieux ou nerveux, il fixe juste la route, il tourne rapidement sa tête vers moi et je détourne le regard, quand je le regarde à nouveau il sourit. - Pourquoi est-ce que tu me fixes ? Demande-t-il, - tu crois que je ne te vois pas ? m***e, c'est zéro pointé pour la discrétion Peyton. - J...je ne te regarde pas, je regarde par ta fenêtre, dis-je en jouant l'innocente. - Vraiment j'étais sur du contraire pourtant. - Et bien tu as tout faux, dis-je en croisant les bras sur ma poitrine - Alors tu viens d'arriver au Brésil ? Pourquoi ? Demande-t-il intéresser. Je le regarde avec hésitation, ne fait pas amis-amis Peyton... Juste les formalités. - Mes... Mes parents sont morts, alors je suis venue vivre chez ma tante ici... Et puis m***e, je n'ai rien à perdre à lui parler après tout, on va surement mourir là-bas après tout. - Mes parents ont été assassinés et je me suis rendu compte qu'ils me cachaient pleins de choses, - Comme quoi ? Demande-t-il en fixant la route. - Comme le fait que mon père avait une jumelle qui vie dans les Favelas, que j'ai... non, qu'on a vécu un temps dans les Favelas, que mon père faisait des trucs louches, qu'il ne comptait rien me laisser le jour... le jour de leurs morts, dis-je plus doucement. - Ils n'ont pas été honnête avec toi et maintenant tu as pleins de questions sans réponse. Dit-il toujours le regard loin devant, il a tout compris, je souris timidement et dis - C'est ça, - Je te comprends, enfin je veux dire ce n'est pas facile d'avoir des questions auxquelles personnes n'a la réponse. Je sais ce que sait, j'ai un tas de questions auxquelles personne n'a de réponse à me donner. Il est en train de s'ouvrir à moi, je ne peux pas le remballer. - Quelles questions ? Osai-je demander, il ne répond pas tout de suite, mais fini par dire. - Les plus grandes sont... Pourquoi je ne suis pas encore mort ? Ou comment c'est en enfers ? Est-ce que c'est pire que ma vie actuelle ? Je l'observe en silence. Je ne sais vraiment pas quoi répondre, qu'est-ce qu'il y a après la mort, je n'en sais pas plus que lui. - Je ne sais pas quoi te dire. - Il n'y a rien à dire, dit-il simplement et à nouveau le silence prend place dans la voiture. Il finit par se garer dans une rue, on est arrivé ?! Le stress m'envahit d'un seul coup. - On va rester là jusqu'à la tombée de la nuit, ensuite on attaquera, Attends quoi ? Il m'a fait venir ici pour attendre. C'est le meilleur moyen de faire monter mon stress - C'est une blague, dis-je à voix haute - tu me fais venir à midi pour me faire poireauter 5 h ? Dis-je hors de moi, ce qui le fait rire - Et en plus tu te marres, c'est la meilleure, il reprend son sérieux. - Et tu penses qu'entrer dans une Favela rivale sans se faire repérer et un meurtre se prépare en 20 minutes peut-être ? demande-t-il en haussant les sourcils, - je vais aller faire du repérage et pendant ce temps toi et bah tu n'as qu'à faire une sieste, Ouvido ? Je fais une grimace pour exprimer mon incompréhension à son dernier mot, il secoue la tête puis dit - Entendu ? J'abaisse le dossier de mon siège pour être mieux installé, croise mes bras sur ma poitrine et ferme les yeux, - Ne sort pas de la voiture, dit-il avant de claquer la portière. * - Réveille-toi ! Peyton ! Dit une voix me sortant de mon sommeil. -Peyton p****n réveille-toi ! J'ouvre les yeux et Julien a son visage à quelques centimètres du mien. - Qu'est-ce que... ? Dis-je avant de le pousser en arrière. - Enfin ! Dit-il en se redressant sur son siège, lorsque je regarde dehors, il fait déjà nuit, - il est l'heure, on a une seule chance, alors ne fait pas de conneries et suis-moi, Ouvido ? Une boule au ventre, j'acquiesce de la tête, il sort de la voiture et je le suis, juste avant d'entrer dans les Favelas, Julien se tourne vers moi et me tend une... Une arme, j'hésite à la prendre, mais il insiste et je la prends malgré moi, elle est plus lourde qu'elle en a l'air. On entre dans les Favelas et je ne le perds pas de vue une seule seconde, - On va grimper sur les toits, ça sera plus simple pour éviter d'être repéré, Il grimpe en premier puis m'aide à grimper à mon tour, on marche sur les toits des maisons les unes après les autres et puis Julien s'arrête et me regarde. - Écoute jusqu'ici, c'était le plus simple, le plus dur sera de se barrer d'ici avant que les autres se ramène, au premier coup de feu toute la Favela sera en alerte alors on ne perd pas de temps, tu n'as rien à faire c'est moi qui me charge de tout, Ok Peyton ? Dit-il en posant une main sur mon épaule pour m'inciter à le regarder dans les yeux, - Je, j'ai compris, dis-je tout de même, paralysé par la peur. - Tu n'as pas à t'en faire, tout sera fini demain pour toi, dit-il pour me rassurer, - Ok, on y va. J'espère que tu as raison Julien, j'espère vraiment. On descend des toits et Julien s'arrête devant la porte d'une maison, il sort son arme et entre en donnant un coup de pied dans la porte, il disparaît devant moi. Et une seconde plus tard un coup de feu, puis un deuxième, je sors l'arme que j'avais rangé dans mon dos. Tremblante, j'entre dans la maison et ce que je vois me terrifie, un homme entièrement nu allongé au sol dans une mare de sang et ce qui me coupe la respiration, c'est cette femme sans vie, nu qui était allongé sur le canapé. Il... il l'a tuée, elle aussi, elle n'avait rien fait. Julien réapparaît dans le salon et m'observe un instant avant de dire - Il ne faut pas traîner, on bouge, et en un instant il était dehors. J'essuie la larme qui a coulé et le rejoins dehors, lorsqu'il me voit il m'attrape par le bras et se met à courir. - Il l'a tuée. Me dis-je à moi-même, mais Julien demande - quoi ? - Tu l'as tuée, dis-je plus fort, - pourquoi tu l'as tuée ? Demandai-je toujours en train de courir. - C'est comme ça ici Peyton, c'est tué ou être tué ! S'ils apprennent quelles Favelas a fait ça, il... Un coup de feu me fait sursauter, puis un deuxième, Julien s'arrête net et tire sur l'homme qui était devant nous, il le touche en pleine tête et s'écroule au sol en un instant. Julien m'entraîne rapidement dans une rue et s'assoit à terre. -Ah ahh, gémis Julien, il a mal. Il est blessé. - qu'est-ce qu'il se passe ? Demandai-je inquiète. - je...j...je Ahh. Je m'agenouille devant lui et observe son corps, il porte un t-shirt noir et quand il le soulève, - Non... Dis-je paniqué, une balle l'a blessé à l'abdomen, -Tu... Tu vas t'en sortir, tu... Il me coupe en posant une main sur ma joue où des larmes coulait déjà. - C'est fini pour moi, ça ne sert plus à rien, mais toi... Dit-il en toussant, - toi tu peux encore y arriver alors... tu vas écouter ce que je vais te dire, on n'a pas beaucoup de temps. - Non mais... Tentai-je de dire, mais il continue - Tu as déjà conduit ? Demande-t-il. - Oui, une fois, mais... Il me coupe à nouveau. - Très bien suit la direction Rio de Janeiro et ensuite Direction Rocinha, il tousse à nouveau, - quand ils arriveront je ferai diversion, toi tu t'enfuiras par-là, dit-il en me montrant une direction. - Tu ne t'arrêtes surtout pas, tu cours jusqu'à la voiture Peyton et tu t'en vas s'en réfléchir. Tu t'en vas ! Dit-il en attrapant mon visage de ses deux mains, je secoue la tête de gauche à droite et dit en pleurs, - Et toi ? Je... je ne vais pas te laisser là, viens avec moi... je t'en prie... J'ai beau le connaître depuis quelques heures, je n'avais aucune envie de le laisser mourir ici, mais il en a décidé autrement. - Tu t'en vas ! Dit-il plus sèchement, il se relève t'en bien que mal avec mon aide et dit. - Prend le sac si tu arrives là-bas sans, tout ça n'aura servi à rien, demande à n'importe quel homme du gang, dit leurs que tu veux voir César, ils t'emmèneront à lui. Il fait une pause et jette un œil dans la ruelle où il avait tué l'homme - Ils sont là ! Dit-il avant de reporter son attention vers moi, il sort ces clés de voiture et prend ma main pour me les donner. Il me fixe un moment puis dit, - Tu es une fille bien Peyton essaye de ne pas tomber dans toute cette m***e, je secoue la tête pour dire oui et le remercie. - Tu sais ce que tu as à faire ? Demande-t-il. J'acquiesce de la tête et avant de murmurer inquiète - J'ai peur. Il s'avance vers moi - Dès que tu entends les coups de feu, tu cours. Dit-il avant de m'embrasser le front. - Podemos nos encontrar . Je n'ai même pas le temps de réagir qu'il est déjà parti, je le vois crier - É os idiotas ! Puis des coups des feux, pleins de coups de feu, c'est le moment Peyton je prends le sac à dos et m'apprête à courir quand un homme se met à l'abri dans la rue où je suis, il se tourne et... - Qu'est-ce que tu fous encore ici p****n ! Dit-il en suffoquant. - Barre-toi p****n ! Peyton barre-toi ! Je me mets à courir et au bout de la ruelle, lorsque que je me retourne pour le regarder une dernière fois, je le vois s'écrouler au sol, je fais un effort surhumain pour ne pas retourner le voir et l'aider. Mes larmes coulent sans s'arrêter, mais je cours le plus vite possible et quand j'arrive à l'entrée des favelas, je m'empresse de retourner à la voiture. Je monte côté conducteur, je démarre et regarde une dernière fois l'entrée de la Favela en espérant voir Julien y sortir, mais rien, personne. Tout ce que je vois, c'est une rue vide et sombre. ~ Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. ~ Traduction : - Podemos nos encontrar. : Puissions-nousnous retrouver.
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