Le coup de foudre

1980 Words
Isabelle Jeudy Pour les gens optimiste, il existe quelques part sur terre un être parfaitement complémentaire à chacun. Un être fait pour soi et avec qui la vie serait à même de prendre tout son sens. C'est exactement ainsi que je vois les choses. Pour moi, tout est question du moment, de l'alchimie et des liens cosmiques entre deux personnes. N'est ce pas là, la naïveté de l'âge qui me pousse à réfléchir ainsi ? Après tout, je n'ai que 19 ans. Penser que quelques part dans cette vie il pourrait exister quelqu'un qui était là à m'attendre n'était en rien rationnel. J'aurais dû le savoir. Les relations se font et se défont. Tout n'est pas toujours aussi rose qu'il paraît. Celui qui est fait pour soi, n'est pas toujours celui que les yeux remarquent le premier. L'amour est si capricieux des fois. Il aurait été préférable que je me focalise sur mes études. Au moins pour ça, j'aurais pu établir un projet et en prevenir les dénouements. - Tu es toute excitée ce matin ma chérie. - C'est mon premier jour à l'université maman. Toi même tu sais combien j'ai prié pour ça. - Pluie de bénédictions sur toi ma chérie. Tu vas réussir au nom de Dieu, elle me bénit. - Merci m'man. Je l'embrasse. - M renmenw twòp manmi cheri (je t'aime beaucoup trop mère). C'est ma première semaine d'école. Je ne connais personne au campus mise à part lui. Ernso. Il est vrai que l'idée de fouler le sol de l'université pour le premier jour de l'année académique me ravit, mais ce n'est pas là l'unique raison. A peine dans les 1 mètre 70, les yeux noirs sans trop grandes particularités, les cheveux crépus, la peau ébène, Ernso est le genre de mec qui plaît tout naturellement à la gente féminine. Même si moi je les préfère un peu plus élancé. Pourtant, sa taille ne me dérange pas tant que ça. Il doit avoir 22 ans tout au plus. Je ne lui ai jamais demandé. Ce n’est pas comme si on était des amis de longue date non plus. Suivant ce qu'il m'a dit, c'est sa deuxième année de fac ici à Limonade. Tout comme moi, il est dans l'axe sciences humaines et sociales. Sauf que moi j'ai choisi psychologie. Alors que lui il est en sociologie. Il en parle comme si c'était le métier à faire. Être fière de ses choix d'études, oui. Mais comme l’est Ernso, c'est impossible. Je quitte ma maison de bonne heure pour ne pas être en retard. Je ne sais pas encore comment fonctionne cette université. Alors, je prend mes précautions. - Limonad, otwou, clame le chauffeur. J'arrête donc le tap tap afin de me rendre au campus. Normalement, du Cap Haïtien, lieu où vit ma mère, au campus, c'est à environ une heure de route lorsqu'il n'ya pas trop de trafique. Avec le soleil qu'il y a, même avec une petite distance je n'allais pas prendre le risque de me brûler la peau. A peine ai je descendu de la camionnette que quelqu'un m'a tirée par derrière. - Surprise ! Me crie Ernso. - Oh ! C'est comment avec toi ? Tu m'as fait peur, dis je en me retournant. Tu imagines si je t'avais frappé ? Avec moi ça peut arriver très vite, tu sais. - N'importe quoi, réplique t'il. Avec tes petites mains toutes frêles, là ? Que tu penses que tu m'aurais fait quoi ? Il éclata de rire et me tire vers la barrière d'entrée. J'étais donc obligée de le suivre. - Je ne t'ai pas vu à la fête d'intégration que l'on a organisée au campus pour la nouvelle cohorte d'étudiants. Pourquoi ? Il me demande avec beaucoup d'intérêt. - J'ai cru comprendre que ce n'était pas obligatoire. Ça l’était ? - Pas exactement. Mais j'espérais te voir. Tu m’as manqué, tu sais. - Je suis là maintenant, répondis je en masquant ma joie de constater qu'il me cherche déjà quand je ne suis pas là. Aviez vous déjà rencontré un homme qui vous rend chèvre rien que par un regard, un sourire ? Que vous ressentez que votre corps ne répond à aucune commande volontaire de votre part ? Avoir la main moite, le cœur qui bat la chamade et les lèvres qui ne se referment pas ? Et bien voilà. C'est exactement ce qu'il m'arrive avec Ernso. J'ai tout le temps envie de lui parler, d'être près de lui, de sentir son regard sur moi... Un simple compliment peut me faire fondre. Pourtant, je ne le connais que depuis une semaine. On s'est croisé à la fac le jour où je suis venue pour ma validation après la publication des résultats du concours d'admission. - Ce n'est pas pareil. Je t'attendais à cette fête précisément, il me répondit. Cela aurait été très amusant de passer du temps avec toi... en tête à tête. Je ne répondis rien. Qu’aurais je pu répondre ? J'étais trop occupée à savourer le fait qu'il m’ait indirectement avoué qu'il aime ma compagnie. Et cela ne le gênerait pas le moins du monde que l’on sorte dans des lieux publics tous les deux. Je crois que j'ai eu un coup de foudre. Le coup de foudre ! J'entends souvent les gens parler de ce concept. Qu'est ce que c'est en vrai ? Le coup de foudre est un phénomène qu'un individu peut expérimenter lors d'une rencontre subite avec une personne inconnue durant laquelle l'attirance est amplifiée par la sensation de surprise liée à la rencontre. Voilà donc ce que dit google. Juste ça. Vous est-il déjà arrivé d'aimer quelqu'un dès le premier regard ? D'avoir l'impression de l'avoir connu toute votre vie et que tout naturellement vous avez envie de vous ouvrir à cette personne ? Si oui, c'est que vous faites peut-être partie des quelques chanceuses qui ont déjà connu le coup de foudre. Chacun devrait au moins une fois dans sa vie expérimenter cette sensation si exquise. Jamais l'expression "nager dans le bonheur" n'aura pris autant de sens à vos yeux que quand vous aurez rencontrer cette personne. Ce profond sentiment d'insouciance et de béatitude ressenti et qui vous procure un véritable bien-être lorsque vous vous trouvez en présence de votre bien-aimé, cet impression que votre esprit se détache parfois de votre corps vous donneant cet air bête, des petits moments de flottement et de déconcentration qui vous feront passer pour une maboule... Vous ne prêtez presque plus attention à ce que vous faites. La maladresse et l'étourderie qui deviennent soudain vos meilleures. voilà ce que c'est le coup de foudre. - Alors, m'interroge Ernso. Tu ne dis plus rien ? Je reviens à moi. - Dire quoi ? - Je ne sais pas. N'importe ce qui te passe par la tête, il me fixe de manière déstabilisante. Une main posée devant ma bouche, je ne me rendais pas compte du moment où j'ai commencé à me ronger les ongles. - Bah, on peut passer du temps ensemble, si ça te tente. Parce que moi, j'en ai très envie. Il sourit. Dans ma tête, cela paraissait moins désespéré. - Là je vais en cours. J'ai pause à midi. Fais moi signe si tu as pause à la même heure, il part en marchant à reculons. On ira où tu voudras. - Il doit être un romantique, pensais-je. Entendu, répondis je en sortant de ma rêverie. Je.. je ne parlais pas de maintenant, hein. Moi aussi j'ai cours, balbutiais, morte de honte. Il s'en va. Ce n'est qu'après son départ que je me suis souvenue que je ne savais pas encore par où aller. J’aurais sans nulle doute pu lui demandé de m'indiquer le chemin si je n'avais pas passer le temps à le mater. Dans la brochure que j'ai, il n'est pas mentionné le bâtiment ou je devrais suivre le cours. Le pire, c'est qu'il est presque 8 heures. Et, on m'a dit qu’ordinairement, les cours débutent à 8 heures précise tous les jours. - Ça m'apprendra à venir aux réunions, lâchais je en tournant sur moi même. - Un petit oiseau est venu me dire que quelqu'un avait besoin de mon aide pour se retrouver, entendis je Ernso me dire alors qu'il arrivait par derrière. Je souris de voir qu'il s'inquiète pour moi jusqu'à revenir sur ses pas. Alors j’en profite pour le questionner à propos des bâtiments pour les nouveaux. - C'est par où pour les étudiants en psycho ? - Normalement le batiment A est réservé aux lettres, sciences humaines et sociales. Mais dans ton cas, tu devras aller au batiment C. C'est celui pour les nouveaux étudiants. Il y a souvent un tronc commun en première année. L’année prochaine si tout se passe bien pour toi, tu seras là bas... Je veux dire, au batiment A. - Merci beaucoup très cher. A plus, lui dis je le sourire aux lèvres. Je suis Isabelle Jeudy, haïtienne de nationalité. Capoise pour être plus précise. Je suis âgée de 19 ans. Comme vous pouvez peut être déjà vous en doutez, je débute à peine mes études universitaire en psychologie. Mes parents ont toujours souhaité que je fasse médecine mais moi j'ai voulu autres choses. Pour leur faire plaisir, en plus de la psychologie je me suis inscrite parallèlement en médecine car on m'a donné cet accès au campus. Manque de préparation de ma part où coup de pouce du destin, je n'ai été reçue qu'en psychologie. Mes parents ont du l'accepter car dès le départ on avait fait un pacte qu'ils me laisseraient choisir la faculté de mon choix si je devrais rater mes examens d'entrée à l'école de médecine sans que je n’aie à essayer de me saboter. Et aujourd'hui, nous y voilà. Après des minutes de marche pour trouver le bâtiment en question, j'ai finalement trouvé ma salle de cours. Non sans avoir fait les étages à plusieurs reprises. Le souci est que les classes ne sont identifiées que par des chiffres. Impossible de savoir le lieu exact du premier coup. Et Ernso ne m’avait rien dit à propos de la salle exacte. J'ai passé la tête d'abord pour une courte inspection des lieux avant de rentrer entièrement mon corps. Le professeur est arrivé tout juste quelques minutes après moi. Il a commencé par donner les règlements pour son cours. Si je devais résumer ce qu'il venait de nous transmettre, je dirais que si je n'avais pas vite fait de trouver ma salle de classe, j'aurais raté la séance car monsieur n'aime pas les retardataires. Encore moins le bavardage. - Les profs de français et leurs besoins de se faire voir. Pfff ! N'importe quoi. Je suis restée les 2 heures que devraient durer le cours à l'écouter d'une oreille distraite. Il n'a pas vraiment commencé avec le cours. Juste des pré requis histoire que l'on se retrouve avant d'être plongé dans le grand bain. Les 2 heures qui ont suivies on a eu un cours d'introduction à la psychologie. Lui au moins il sait ce qu'il fait. Ce n'est pas comme l'autre là qui cherchait plus à nous menacer au lieu de travailler. Et j’adore. Je me suis sentie à ma place. C’est grâce à ces genres de cours que je sais que j’ai fait le bon choix. C'est la psychologie ou rien. Dans la salle, on est à peu près une trentaine. J'ai appris par des étudiants que pour certains cours, on sera amené à faire du tronc commun. Ce qui veut dire que l’on devra se mélanger avec plusieurs filières, toujours en sciences humaines et sociales bien évidemment, pour le cours. Moi qui ai passé mes études de primaires avec des classes de 15 à 20 élèves, je me demande si je vais pouvoir suivre convenablement si l'on devrait être une centaine. Dans tous les cas, j'attends de voir ça.
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