La Vengeance du Milliardaire

Kellie regarda son téléphone pour ce qui lui semblait être la centième fois et fronça les sourcils en voyant l'heure sur l'écran. C'était étrange que sa mère n'ait pas répondu à ses SMS pendant toute une journée. Plus étrange encore, son mari depuis cinq ans n'avait pas répondu non plus. Ils étaient tous les deux attentifs et aimants envers elle et elle trouvait donc leur silence étrange. De plus, son mari George était en retard. S'il était en retard, il l'appelait ou lui envoyait un message. Cela lui paraissait bizarre, et son estomac se retourna nerveusement, une fois de plus. Elle se leva du canapé où elle essayait de passer ses nerfs en regardant Netflix sur son ordinateur portable lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir. Elle s'approcha du bureau et regarda George qui entrait, l'air sombre. "Hey chéri, tu es en retard et tu n'as pas répondu à mes messages. Tout va bien ?" "Non", il secoua la tête. "Tu peux venir dans mon bureau avec moi ?" Il lui fit signe de le suivre dans ce qu'elle appelait souvent son sanctuaire intérieur. Compte tenu du fait qu'il lui avait fait l'amour pendant des heures la nuit précédente, son attitude froide alors qu'il ouvrait la voie, sans même s'arrêter pour l'embrasser, l'avait complètement déconcertée. Il lui fit signe de s'asseoir sur la chaise en face de son bureau et elle écarquilla les yeux. "George, tu me fais peur. Qu'est-ce qui se passe ?" "Nous allons divorcer", dit-il sans ambages. Elle rit. Il n'était pas sérieux, car en huit ans qu'ils étaient ensemble, dont cinq de mariage, il n'avait jamais haussé le ton et ils ne s'étaient jamais vraiment disputés. Leur plus grande dispute avait été la fois où il avait oublié de rabattre la lunette des toilettes et où elle était tombée dans les toilettes au milieu de la nuit. Même dans ce cas, il s'était excusé si généreusement après qu'elle a cessé de paniquer qu'ils avaient fini par avoir une incroyable relation sexuelle dans la douche où elle était allée se nettoyer. Elle s'arrêta de rire et le regarda fixement. "Je suis désolée, quoi ?" "Divorcé. J'ai juste besoin de ta signature sur ces papiers", dit-il en faisant glisser une pile sur le bureau. "Tu peux bien sûr consulter un avocat. Le contrat de mariage que nous avons signé sera maintenu. Tu auras la maison, tu pourras garder ta voiture et tu recevras une allocation mensuelle pendant cinq ans." "Je ne comprends pas." Il tint un autre document dans sa main, "c'est un test de paternité". "Qu'est-ce que ça a à voir avec moi ?" Elle fronça les sourcils en voyant ses doigts trembler, juste un peu. "Qu'est-ce qui se passe ?" Elle-même commençait à trembler. "J'ai eu une indiscrétion au mariage de ta sœur à Turks et Caicos il y a six semaines." "Tu m'as trompée ?" Elle était sur le point de vomir. "Au mariage de ma sœur ?" "Oui." Elle se leva de son siège et s'entoura le corps de ses bras. "Ce n'est pas possible." "J'ai merdé, j'ai trop bu et je n'ai pas mis de préservatif. Elle est enceinte. J'ai fait un test de paternité. C'est revenu comme étant le mien." "Tu m'as dit que tu ne voulais pas d'enfants avant trois ans !" Elle se tourna vers lui avec colère. "J'ai dit cela, et je maintiens ce que j'ai dit. C'est malheureusement une affaire réglée. J'ai fait une erreur de jugement, mais je ne peux pas laisser un autre homme élever mon enfant. Nous allons divorcer et je vais épouser la mère de mon enfant." "Comment peux-tu rester assis ici si froidement et me dire ça ?" "Tu crois que c'est facile pour moi ?" "C'est sûr que ça n'a pas l'air d'être trop dur vu comme tu es frigide ! Je ne suis pas l'une de tes transactions commerciales à plusieurs millions de dollars, George, où tu élimines simplement l'émotion de l'équation. Je suis ta femme ! Ta femme !" Elle avait toujours pensé que la façon dont il pouvait supprimer les émotions pendant une négociation était sexy et puissante, mais en ce moment, être à la réception de ses manières dures et calculatrices ressemblait à une cruauté atroce. "Pas après que tu as signé ceci." "Si je signe ça, tu dégages tout de suite". Il cligna des yeux à ses mots, "maintenant ?" "Tu n'as pas dit que j'avais la maison ?" "Tu voudras sûrement aller voir Janka ou Elsie pendant que les choses s'arrangent ?" "Elles peuvent venir ici. Ce n'est pas moi qui ai fait des bêtises. Tu peux partir." "Mon bureau est ici et je dois le vider." "Tu peux venir le week-end avec un camion de déménagement et prendre le contenu de ce bureau ainsi que tes vêtements et tes articles de toilette, mais le reste, tous les meubles, la vaisselle, tous les putains de bibelots, couteaux, fourchettes, cuillères, restent dans cette maison avec moi." "Je comprends que tu sois en colère, Kellie. J'essaie d'être respectueux. Je te demande la même chose." "Respectueux ? Tu as baisé quelqu'un d'autre !" hurla-t-elle à pleins poumons, cherchant de l'air tandis que son esprit tourbillonnait. "Au mariage de ma sœur et tu l'as mise enceinte. Huit ans. Huit ans que tu ne m'as jamais touchée sans préservatif, et tu as oublié ?" Elle se serra l'estomac en luttant pour ne pas en répandre le contenu dans son précieux bureau. "Oh mon Dieu," dit-elle en réfléchissant et en le regardant fixement, "nous avons fait l'amour tous les jours où nous étions là, parfois deux fois. Tu m'as baisée après l'avoir baisée ?" "Kellie, je suis désolé", dit-il calmement, sans rompre son visage de pierre, "ça ne devait pas se passer comme ça et la meilleure façon d'arranger les choses est d'être honnête avec toi et de te dire la vérité. Cela ne sert à rien de faire durer les choses. Je ne peux pas laisser mon enfant naître bâtard. Il doit porter mon nom. Le testament de mon grand-père était précis. Tout enfant né hors mariage n'aura rien. Cela signifie que le million de dollars placé en fiducie pour mon enfant ne pourra pas être touché. Je ne peux pas punir un enfant pour les transgressions de son père." "Et cette femme veut aussi t'épouser ? Elle est tout feu tout flamme, n'est-ce pas ?" "Elle n'est pas enchantée par cette perspective, mais une fois que je lui ai expliqué l'argent et les avantages, elle s'est montrée plus ouverte. Elle va le faire savoir à son mari ce soir, probablement maintenant aussi, et nous serons mariés dans les six semaines, sauf complications". "Comment as-tu pu faire ça ?" Elle essaya tant bien que mal de ne pas pleurer et balaya avec colère les larmes qui striaient ses joues. "Je pensais que tu m'aimais et que tout allait bien entre nous. Pourquoi irais-tu vers quelqu'un d'autre ? Mon Dieu", gémit-elle en se frottant le front, "pendant tout ce temps, je n'ai jamais envisagé de coucher avec quelqu'un d'autre. Pas une seule fois. J'ai tout abandonné pour toi. J'ai arrêté de travailler au cabinet d'avocats parce que les heures de travail empiétaient sur le temps que tu voulais passer avec moi. J'ai programmé mon temps à la galerie d'art de Janka en fonction de ton emploi du temps. J'ai été à ta disposition comme une chienne à monter et tu couchais avec quelqu'un d'autre". Il resta silencieux pendant qu'elle exprimait ses frustrations. Elle lui fit un signe de la main, essayant de ne pas le laisser prendre le dessus. S'il pouvait être aussi froid en restant assis là, elle le pouvait aussi. "Prends ce dont tu as besoin pour les cinq prochains jours et va-t'en." "Ce serait plus facile si tu allais voir une des filles." "C'est dommage que je ne sois pas là pour te faciliter les choses, n'est-ce pas ?" Elle se tourna pour lui faire face et quand il resta assis, elle cria si fort que sa voix semblait écorchée, ses cordes vocales tendues, "fous le camp de chez moi !" "Kellie, pour ce que ça vaut, je t'aime. C'était une erreur de jugement, mais malheureusement, une erreur coûteuse." "Garde tes conneries condescendantes pour les avocats. Je n'en ai pas besoin. Sors", dit-elle en s'asseyant sur le canapé en cuir. Elle tremblait de rage, de choc et, pour être honnête, de chagrin d'amour. "J'ai besoin de ta signature." "Je vais appeler Elsie pour qu'elle vienne s'assurer que tu ne te fous pas de moi et ensuite je les signerai." Elle aimait cet homme de tout son cœur et de toute son âme, et il venait de déchirer froidement, sans ménagement, son monde en lambeaux. Il se leva de son bureau et se dirigea lentement vers la porte de son bureau, et il était presque arrivé lorsqu'une idée lui vint. "Je connaissais toutes les personnes présentes au mariage de ma sœur. Qui m'a trahie avec toi ? Laquelle des copines de ma sœur a baisé mon mari ?" Il s'arrêta, sa main se posa sur le cadre de la porte et s'y agrippa, pour la première fois les doigts blancs, alors qu'il admettait tranquillement : "Sandy". La pièce tourna dangereusement, et elle eut le souffle coupé : "Ma sœur ?" Il suffit qu'il hoche la tête pour que le monde qu'elle croyait brisé vole en éclats. Elle s'effondra du canapé sur le sol, à bout de souffle, poussa un cri de douleur et se mit à sangloter de tout son cœur tandis qu'il s'éloignait.