CHAPITRE 3 J’ignore pour l’instant la faim qui me tord le ventre et me dirige vers la maison du mort. Elle n’est pas très loin du magasin, à quelques rues à peine. Il empruntait un trajet agréable. Je suis presque jalouse. Le quartier est joli mais ennuyeux. Des rangées de maisons identiques, petites et bien entretenues, avec leurs jardins bien tondus. L’image de quelqu’un assis dans l’herbe pour couper chaque brin à la même hauteur me donne un haut-le-cœur. Tellement désuet. La maison de M. Kindler est l’une des cinq accolées dans une rue laide. On aurait dit que quelqu’un avait pris une parcelle et l’avait divisée en cinq sans se soucier de savoir si les logements seraient trop étroits pour y vivre. Je sais que M. Kindler habitait seul. De toute façon, il n’y aurait pas eu assez de pl

