Rodier-Barboni gigota sur sa chaise, lorgnant la couche conjugale avec attention. Il repensait à un autre détail troublant : le jardinier avait dit à un des policiers que le père de famille était encore couché lorsque lui et les autres laquais avaient quitté la propriété un peu avant dix heures. Pourquoi diable Auguste Auboineau était-il encore au lit à cette heure tardive ? Était-il malade ? Affaibli ? Pas assez mal en point en tout cas, pour inquiéter les domestiques, ils seraient restés à son chevet sinon. Eugène se caressa le menton et les poils drus de sa barbe naissante crissèrent sous sa paume. Après le départ des laquais, le tueur avait tout le temps de massacrer ces pauvres gens. Il savait qu'il ne serait pas dérangé. Il a sûrement éliminé le père en premier, afin que la mère et


