PROLOGUERoscoff. Quai d’Auxerre – Lundi 26 juin 2017
Été comme hiver, en toute saison, depuis ma toute première enfance, et sans jamais varier, je me suis levé de très bonne heure. Je n’ai jamais eu besoin de réveille-matin ni de sonnerie ou d’appel d’aucune sorte. Mes origines paysannes probablement. Dès que les tout premiers rais de lumière des matins d’été s’infiltrent à travers mes persiennes, se projettent sur le mur face à mon lit ou dansent dans les rainures du lambris de mon plafond, je guette le chant du premier merle quelque part dans la haie de lauriers palme de mon jardin. Ce chant d’une pureté extraordinaire brise le silence qui accompagne le lever du jour. Le musicien égrène une infinie variété de notes chaudes douces et flûtées que tous les merles du voisinage reprennent à leur tour avec d’interminables variations. Il doit être 5 heures. Nul besoin de vérifier. C’est pour moi le signal. Je saute au bas de mon lit.
Ainsi, ce lundi matin-là, comme tous les matins, je parcourais Roscoff en compagnie de mon petit chien. J’ai toujours rêvé d’être peintre pour fixer sur une toile de pareils moments. J’aurais aimé savoir dessiner, mais je n’ai jamais su tenir un crayon. Encore moins un pinceau. Il ne me restait que les mots et leurs images. Et comment en effet rendre pareil spectacle autrement qu’avec les mots de la peinture. Le ciel au-delà de l’îlot de Ty Saozon était une aquarelle aux dégradés de jaune safran, de bleus différents, marine, indigo et turquoise, et toute une palette de gris délavés et mêlés, sans oublier les dégradés de rose. Une boule rouge surgissait sous l’horizon comme si un feu qui couvait s’était progressivement réveillé, ranimé par la brise du matin. J’avais si souvent observé et tenté vainement, au gré des saisons, de mettre des mots sur ce miracle quotidien. Il était 7 heures. Je revenais d’une longue promenade qui m’avait conduit vers l’Aber et le camping de Santec, par la grève au ras de l’eau, sautant par-dessus les ruisseaux, barbotant dans les flaques laissées par la marée et imprimant nos empreintes dans le sable mouillé. Horace, yorkshire terrier, mon petit compagnon, courait en tous sens, relevait, déposait, et semblait méditer ses petits messages.
Je me préparais ensuite à rejoindre mon bureau au commissariat de Morlaix. Mes dernières années de commandant de police judiciaire. Encore probablement quatre ou cinq années d’enquêtes et de paperasses et je pourrai enfin me consacrer librement à ma passion de plus en plus dévorante, l’écriture. Je dirigeais depuis une dizaine d’années une équipe bien rodée avec laquelle j’avais connu des succès éclatants, reconnus et salués, mais aussi, je suis bien obligé de l’admettre, quelques échecs cuisants. Il y avait eu bien des changements dans cette équipe, des départs et des arrivées et j’avais quantité de choses à réorganiser. La période était plutôt morne, des affaires banales et répétitives et des tonnes de paperasses. La rédaction de rapports enterrés d’avance et noyés dans la masse des précédents. Nous n’avions pas grand-chose de passionnant à nous mettre sous la dent ou la souris de l’ordinateur. Une sorte de routine quotidienne. Sans compter que l’atmosphère au commissariat était devenue tout à fait exécrable. Nous étions bousculés et perturbés par les travaux de rénovation des locaux du commissariat que nous réclamions depuis des années. Nous étions cernés par des échafaudages et continuellement assourdis par des coups de marteau. Quant à notre patronne, la commissaire Évelyne Lemétayer, de plus en plus revêche et punaise, aigrie et mécontente de sa vie personnelle, elle nous empoisonnait systématiquement l’existence par son humeur détestable et ses récriminations continuelles. Tous les personnels, sans la moindre exception dans le commissariat, souhaitaient qu’elle disparaisse. Qu’elle aille au diable, le plus vite et le plus loin possible ! Mais elle ne semblait pas disposée à partir. Et il nous fallait la supporter, encore et toujours. Alors, comme elle, et bien obligés, nous attendions et nous espérions je ne sais quel message d’en haut.
Le port de Roscoff était au plein de la grande marée. Les bateaux dominaient le quai de leurs structures colorées. La barge “François André” était à quai. Les tracteurs déchargeaient des remorques de légumes. Des palettes de parpaings et de madriers à destination des entreprises de bâtiment travaillant sur l’île de Batz, attendaient sur le parking, ainsi que des marchandises diverses pour le ravitaillement des commerçants de l’île. Un camion blanc et vert attendait son tour pour embarquer auprès d’une demi-douzaine de fourgons. Il était rempli d’une quantité de croix de cimetière, serrées les unes contre les autres. Ce cimetière itinérant, rangé sur le plateau d’un camion avait quelque chose de saugrenu et de surréaliste. Robert, les cheveux dressés et en bataille, le visage souriant et jovial, fumait sa cigarette, appuyé à la portière, suivant distraitement les manœuvres et le ballet des tracteurs. Il attendait son tour, qu’on lui fasse signe de faire monter son camion sur la barge. Je le connaissais depuis longtemps, il avait même effectué quelques travaux de consolidation sur la tombe de mes parents quelques années auparavant. Je le saluai et engageai la conversation. J’avais tout mon temps. Il m’expliqua qu’il allait installer un cimetière sur la dune au nord de l’île de Batz. Un cimetière de cinéma. Un cimetière pour de faux, comme disent les enfants. C’était en réalité un élément essentiel du décor d’un film qu’on allait tourner les jours suivants à l’île de Batz et dont le titre devait être Le cimetière dans la dune.
— Je crois que c’est une histoire de crime. C’est en tout cas ce que j’ai cru comprendre. Une histoire de petite fille qu’on va déterrer dans un vieux cimetière abandonné au bord de la mer, une enquête sur une affaire de meurtre déjà ancienne, qui ressurgit après une recherche d’ADN, comme on en fait aujourd’hui. On peut trouver des criminels et résoudre des affaires des années après. Dans le film, on reprend donc une enquête. Le cimetière en question, regarde, il est là dans mon camion. Je leur livre toutes les croix. Les décorateurs vont le compléter et l’aménager sur la dune. Il y a aussi une femme que l’on va retrouver assassinée. Et une policière qui découvre que d’une certaine manière, et malgré elle, elle est personnellement mêlée à l’histoire de ce crime. Quelque chose comme ça… En vrac. C’est assez embrouillé… Il y a une quantité de rebondissements. Je ne sais plus comment et dans quel ordre. Je n’en sais pas plus… Je m’en fiche d’ailleurs. Donc, pour résumer, des morts, des enterrés, des déterrés, et une enquête de police. Ils me raconteront l’histoire et me donneront des détails quand je serai sur place.
— Elle n’est pas vraiment gaie ton histoire. Il y a mieux et plus joyeux pour entamer une belle journée de soleil comme celle-ci. Encore un film policier. Comme si nous n’avions pas assez de crimes dans la réalité, il faut encore que les cinéastes et les romanciers passent leur temps à en imaginer de nouveaux et sans doute pires encore que les vrais… C’est étonnant cette mode et même assez incompréhensible. Surtout que nos concitoyens, qui ne sont pas à une contradiction près, passent le reste de leur temps à dire tout le mal possible de la police, de leur police, puis, dès le lendemain, manifestent et défilent en braillant qu’il n’y a pas assez de policiers et que les malheureux citoyens ne sont pas suffisamment protégés contre les malfaisants. Allez comprendre. C’est une certaine France.
— Le film doit passer à la télévision l’année prochaine. Au printemps, mais je ne sais plus sur quelle chaîne. La deux, je crois, mais je ne suis pas sûr. Les acteurs sont bien connus. C’est, du moins ce qu’on m’a dit. Il y a même une actrice autrefois célèbre, mais qui n’est plus de première jeunesse. Et, paraît-il, moche et ridée. Un vieux pruneau. Exigeante et capricieuse qui plus est ! Une vraie chèvre. J’ai déjà avalé son nom, mais ça me reviendra. C’est l’âge, j’oublie tout… Une cinquantaine de personnes en tout travaillent sur ce film.
— Ah, quand même…
— Ils vont tourner à la maison du corsaire sur la côte ouest, au moulin Rehaussa et dans l’ancien abri du canot de sauvetage. On peut dire qu’ils ont choisi les plus beaux endroits de l’île. C’est toute une sacrée organisation. Ils auront un traiteur à leur disposition pendant toute la semaine. Un camion rempli à bloc de nourriture et de boissons va faire la navette depuis Nantes avec toute une brigade de serveurs, de serveuses et de cuisiniers, et un vaste et imposant barnum, les frigos, le mobilier, tables et chaises, la vaisselle et toute la batterie de cuisine. Ils m’ont d’avance invité à manger. Je vais y aller, j’aurais bien tort de refuser. Ce n’est pas tous les jours fête dans mon métier. On m’invite bien plus souvent à partager des goûters d’enterrement dès que j’ai descendu les cercueils et refermé les caveaux.
Robert paraissait heureux et tout émoustillé par sa journée de vacances inespérées. Je hochai la tête et fis une moue d’approbation.
— Certainement, ça te change d’un enterrement presque tous les jours. Tu as bien raison d’aller profiter de l’air du large.
— Ils vont rester une semaine, peut-être bien plus, si la météo s’en mêle. Or, on prévoit de la pluie pour les jours qui viennent. Ils ont même annoncé un bon coup de vent. Leur programme a toutes les chances d’être perturbé. Et donc le mien également. Je ne sais pas s’ils pourront tourner car ils arrêtent tout dès qu’il se met à pleuvoir. Je ferai ce qu’ils me diront, après tout, c’est eux qui payent et ils payent plutôt bien. Moi, je ne verrai pas beaucoup les acteurs. J’ai surtout affaire aux décorateurs. Mais pas très longtemps car ils passent d’un chantier de décoration à un autre, ne prennent ni la peine ni le temps de démonter et de débarrasser leur décor Ils laissent tout en plan. Ils payent sans discuter pour qu’on débarrasse tout, ils n’ont pas de temps à perdre. Dès le lendemain, ils sont déjà passés à autre chose, ils sont ailleurs, ils construisent d’autres décors, parfois d’autres mondes.
— C’est passionnant.
— J’ai déjà, il y a trois ans, installé mon cimetière tout au sommet Mont Saint-Michel de Brasparts dans les Monts d’Arrée, tout autour de la petite chapelle. Un joli cimetière typique de campagne. C’était aussi pour un film, encore une histoire de crime, de sorcières, de fantômes et de revenants dans les landes et les tourbières sur les bords du lac de Brennilis. Les gens qui s’en approchaient et le visitaient croyaient que ce cimetière était là depuis toujours. Ils prenaient quantité de photos et se faisaient photographier assis ou même allongés sur les tombes. Certains même allaient jusqu’à gratter les monuments de leurs ongles pour vérifier s’ils étaient vrais ou faux.
— Finalement, tu emmènes ton cimetière prendre le bon air marin sur l’île de Batz.
— C’est un peu ça, Guillaume ! Les décorateurs du film construisent des tombes avec du bois, du contreplaqué et du polystyrène expansé, tout juste des coffres qu’ils renversent et fixent sur le sable et l’herbe de la dune. Ou de simples bastaings peints de couleur sombre, coupés à la bonne taille et à la même épaisseur, qui imitent à la perfection l’ardoise des lames des tombes d’autrefois. Ils les peignent, leur donnent une allure ancienne, celle du vieux granit de différents grains et de différentes couleurs, ou celles du marbre poli ou de l’ardoise. Des tombes de toutes les époques et de tous styles. Avec des lichens jaunes ou gris, des mousses et de petits végétaux, ils créent un cimetière plus vrai que nature. Il faut vraiment être tout près et toucher pour se rendre compte qu’il s’agit d’un simple décor. On croit que c’est vrai, et que c’est là depuis toujours. Ce sont de véritables magiciens, ils sont capables de créer n’importe quelle illusion. Aussitôt le tournage terminé, je vais devoir tout débarrasser et rendre à l’endroit son aspect d’origine. Le jour même et sans attendre, car il y a le semi-marathon de l’île le dimanche suivant. C’est une course pédestre annuelle qui a toujours lieu le premier dimanche du mois de juillet. Le parcours fait tout le tour de l’île et le cimetière ne doit pas gêner le passage des coureurs et des spectateurs car il coupe le chemin de randonnée sur la dune. Tout doit donc être enlevé, aplani, nettoyé, rendu à l’aspect naturel, au sable, à l’herbe et aux petites fleurs des dunes. Sous peine de pénalités de retard. C’est écrit noir sur blanc dans le contrat. Je récupérerai quelques planches, pour des copains qui en ont besoin pour bricoler et je balancerai tout le reste dans la déchetterie de Taulé en rentrant chez moi. Puis je rangerai mon petit cimetière bien au sec et au chaud, sous mon hangar, jusqu’à la prochaine fois. Peut-être pour un autre film. Je l’espère en tout cas. Quelque part, ailleurs, je ne sais où et je ne sais quand… J’attendrai les propositions. Je ne me fais pas trop de souci.
— Cela doit te changer de tes chantiers habituels. C’est en quelque sorte des vacances pour toi. Tu en as de la chance.
— C’est vrai, ça me fait des vacances. J’adore venir à l’île de Batz. À un quart d’heure du continent, j’ai l’impression d’être complètement dépaysé. Comme si j’étais parti au bout du monde dans quelque île paradisiaque. Je respire l’air marin, je prends le bateau, je me promène au bord de la mer, j’aime tout. J’attends tranquillement que les choses se passent. Cela me change des cimetières de ville où je travaille à longueur d’année. Je vais regarder travailler les gens du cinéma pendant quelques jours. Ils m’inviteront sûrement à leur table. Avec ces gens-là, habituellement on mange bien, on boit sec, on rit et c’est plutôt agréable. Chez eux, c’est toujours un peu la fête. Ils ne sont là que pour quelques jours. Ensuite, ils sont ailleurs et on ne les revoit jamais. Il faudra quand même que je fasse attention à ne pas tomber sur les flics en rentrant à la maison. Oh pardon ! Je…
— Pas d’inquiétude, Robert. Moi aussi il m’arrive parfois de faire attention aux flics, comme tu dis, en rentrant chez moi à Roscoff après une soirée chez des amis…
— Je creuse, j’enterre et je déterre, depuis mes quatorze ans. Je fabrique, j’installe, j’ouvre et je referme des caveaux. Les nouveaux et les anciens. Mes clients, je leur change de boîte, je leur rétrécis leur logement. Je les range et les installe au calme et au chaud pour l’éternité. En somme je passe mon temps à jouer aux osselets.
Je comprenais son humour macabre, une réaction de défense assez naturelle face à un métier ingrat et difficile. Il parlait familièrement de la mort. Comme une évidence. La mort apprivoisée, paisible et naturelle. Banale aussi, une simple formalité de l’existence, un passage obligé familier et ordinaire. Comme une collègue de boulot en quelque sorte. Un travail comme un autre. Il conclut ainsi, levant le bras d’un geste d’insouciance. On lui faisait signe que son tour était venu de faire monter son camion sur la barge et on le pressait de faire au plus vite.
— C’est comme toi avec tes criminels et tes délinquants de toutes sortes, moi, c’est la mort qui est mon métier. Bon, on m’appelle. Je dois y aller. Salut Guillaume. À bientôt.
Cette formule, quoique banale en elle-même, m’avait fortement impressionné ce matin-là. Un choc venu de loin, comme une résonance profonde et lointaine.
C’était, en effet, à une lettre près, le titre d’un livre que j’avais lu tellement d’années auparavant. La mort est mon métier. J’étais encore lycéen, en classe de seconde, je crois. Ou de première. Je ne sais plus exactement. Peu importe. Je n’ai pas oublié le nom de l’auteur. Robert Merle. Justement comme l’oiseau que j’écoute tous les matins siffler dans la haie de mon jardin.
Mais rien à voir. C’était une histoire sinistre de camp de concentration, le fonctionnement du c******************n d’Auschwitz, je crois. Je me souviens de passages particulièrement insupportables, comme cette description d’un bûcher où l’on brûlait des cadavres, et la façon dont on rangeait les corps entre des couches de fagots, en millefeuille, et toute la méthode mise en œuvre pour recueillir la graisse qui dégouttait des corps calcinés afin d’en faire du savon pour la toilette de la femme et des filles chéries du directeur du camp.
Je conservais encore, et tant d’années après, une quarantaine d’années au moins, le souvenir d’une lecture pour moi insoutenable. J’étais jeune alors, sensible et impressionnable. J’avais dû le rester d’une certaine manière pour retrouver, vive et intacte, une pareille émotion.
Je n’avais évidemment pas trop envie de penser à la mort par une aussi belle matinée de printemps tiède et face à ce premier soleil qui allumait des éclats dorés sur les vieux murs de la petite cité minérale. Mais elle était passée par là, la dame à la faux et à la face camarde, elle s’était invitée et insinuée dans cette belle matinée pourtant riche de toutes les promesses. La magie du soleil levant avait disparu, comme si les couleurs du ciel s’étaient brusquement ternies. La mort, comme une ombre rampante, s’était insinuée dans cette matinée. Brusquement je me suis senti étrangement mal à l’aise. Ce n’était plus l’entame normale d’une belle journée d’été.
J’allais devoir me ressouvenir longtemps de ce matin-là, de cette conversation avec Robert sur le vieux port de Roscoff. Et davantage encore, de ce cimetière itinérant et un peu étrange, montant sur un bateau, traversant la mer…
Je saluai Robert d’un geste de la main. J’avais confusément l’impression qu’il ne s’agissait pas d’un lundi matin tout à fait comme les autres. Je ne savais pas encore que cette conversation familière sur le port de Roscoff allait être en relation directe avec l’enquête sans doute la plus difficile et la plus terrible de ma carrière qui s’acheminait, bon gré mal gré, vers son achèvement. C’est pourtant ainsi que, ce matin-là, tout avait commencé. Il me semblait maintenant que le ciel avait des nuances de différents gris. La magie des couleurs me semblait avoir disparu.
Ma baguette de pain s’amollissait, pliait sous mon bras, et Horace s’impatientait au bout de sa laisse rouge. Il me fallait bouger. Je rentrai chez moi en longeant le vieux port, puis le quai d’Auxerre, regardant la mer et les bateaux et sans trop me presser. Aucun enthousiasme de ma part ce lundi-là, contrairement à mes habitudes. J’étais en proie à je ne sais quel étrange pressentiment. Je n’avais aucune envie de prendre ce lundi matin-là, la route pour Morlaix, je ne sais encore trop pourquoi. L’installation de ce cimetière dans les dunes de l’île de Batz, étrangement, ne me disait rien qui vaille et me semblait une ombre menaçante, comme un ver dans un fruit. Aujourd’hui, écrivant ces lignes, à peine quelques mois plus tard, je m’explique beaucoup mieux mon angoissante prémonition.