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Très honnêtement, l’objet l’intrigue ! Il le sait, et il a carrément envie de la toucher alors que l’idée lui semble interdite…
Une chose l’attire sans qu’il ne puisse l’expliquer, lui laissant la sensation de deviner la présence de son intérêt même s’il lui tourne à présent le dos. Il ne cherche pas vraiment à comprendre le pourquoi, il faudrait encore que son esprit soit capable de penser pour ça de toute façon. Parce que juste là, c’est qu’un p****n de robot ! Il efface la misérable poupée de son esprit alors qu’il marche, un pied devant l’autre, sans s’emmêler. Elle quitte un instant son crâne, car il faut faire attention, juste devant la porte qui mène à la sortie, il y a bien des morceaux de tables éclatés à éviter s’il ne veut pas se casser la gueule. Son équilibre est abruti par une intense couche de moisi qui ralentit ses mouvements, et il reste obnubilé par son objectif premier. Il doit rejoindre l’autre bout et s’asseoir sur les escaliers, voilà simplement ce qu’il doit faire ! Il est vaseux, il le sait bordel ! Ce soir, ils se sont trouvé de l’Amnésia, et il comprend vaguement les choses sans pouvoir les expliquer.
Quand il est enfin arrivé là où il le souhaitait, il avait déjà totalement oublié ! Il apprécie surtout le fond de l’air qui lui rafraichit ses bras dénudés. Même s’il pleut à averse, les températures restent brulantes et on a sans cesse l’impression de suinter. Il est agréable ici de souffler cette sensation frissonnante, accueillant chaque courant d’air comme une récompense. Alors il reste debout, se collant contre les genoux de son pote assis sur les escaliers pour rester sous le préau, évitant la flotte qui gronde juste derrière. Il est planté comme un piquet, presque trop grand pour son corps maladroit alors qu’il accepte à nouveau la cigarette parfumée. Et tandis qu’il tire encore, relevant paresseusement les yeux qui se perdent à l’intérieur du bâtiment, le drôle de colis lui revient en tête. Il est si idiot qu’il se demande à peine pourquoi on a attaché la poupée comme ça, mais son intérêt reste aussi vif que tout à l’heure ! Il la regarde sans bouger, plissant des yeux pour tenter de voir plus que ce que la semi-obscurité le laisse deviner. Il ne va pas aller vers la poupée, parce que son corps ne comprend absolument pas qu’il l’aurait souhaité, sans doute. Mais surtout…
Ca Shlingue tellement fort !
Une odeur si forte et dégueulasse, que même dans la mélasse de son crâne complètement déchiré, ça lui retourne l’estomac. Ça a infecté la pièce entière, quand bien même les fenêtres sont toutes éclatées. L’odeur lui pique encore le nez et même de là ou il est, il grimace farouchement, lançant un regard plein de dédain vers le mannequin immobile.
Il a pitié après tout, en plus de l’urine,il s’est même vomi dessus...
Alors ouais, trop con pour comprendre ce qu’il en est vraiment, il a juste observé un rat s’approcher du mannequin, lui tournant vaguement autour, lui aussi intéressé.
L’ado cligne plusieurs fois des yeux, distrait, et fait passer le joint sans répondre quand on l’interpelle. Il surveille encore et les copains sont tout aussi pétés pour s’en préoccuper.
Et quand le deuxième pétard est allumé, lui arrivant entre les doigts, le gamin finit par bâiller. Il regarde ses potes assis sur les marches, les écoutant vaguement parler des gens du Centre. Peu importe le nombre de fois où il lâche des yeux le colis abandonné, tentant à nouveau de l’oublier, lorsqu’il y revient, il est toujours là, tout comme le rat ! L’animal ne cesse de fureter, grimpant finalement sur les jambes, ignorant les restes de repas à moitié digérés qui lui ont horriblement sali les genoux. C’est dégoutant bordel ! Il le savait déjà, mais cette dernière image ne fait que constater à quel point il a raison...
Pauvre jouet torturé...
Il fait un geste brusque, essayant d’effrayer l’horrible bestiole, mais elle ne le remarque pas et continue de grimper. Ses amis ont plus ou moins réagi quand il s’est mis à gesticuler, le plus jeune s’est même bien foutu de sa gueule. Il n’a pas compris ce qu’il a dit, il s’en fout, un peu, et de toute façon qu’importe si ça les fait chier, il recommence, espérant que cette fois, le rat se barre de là. Et il y arrive enfin, souriant avec son air fier d’avoir effrayé la petite bête. Il rit intérieurement de lui-même tant il se sent con. p****n, voilà qu’il a pitié d’un camé...
Et finalement, il comprend !
Ça lui prend d’un coup, juste comme ça ! Même si tous les indices étaient clairs, et sans doute qu’il l’avait compris depuis le début. Mais qu’importe le monde de fou dans lequel il essaie de survivre, les objets ne se ”vidaient" pas. D’aucune manière, et ce, malgré tous ces jouets bizarres en forme de poupon dont raffolent les gamines des riches. Un mannequin ne se pisse pas dessus ni ne vomit ! Et les rongeurs s’en préoccupent encore moins...
- Oh bordel ! C’est un gars !
Il n’a pas fait exprès de crier, réagissant juste sur le coup de la surprise. Sa voix rauque craque sur les murs produisant un léger écho qui répète cette vérité qui devient viscérale. Et sans réfléchir, de toute façon, il n’en est plus tellement capable, il rentre à nouveau dans le local, angoissé à présent d’y sentir toutes ces horribles mélanges d’effluves ! Chacune d’elles lui racontant maintenant une histoire terrifiante, celle que l’on murmure à gamin le soir avant de se coucher en espérant l’effrayer. Il s’approche enfin de la silhouette qu’il espère simplement endormie, ignorant la mimique de dégoutée de son nez mis à mal. Mais bien que toujours gazer, le presque homme n’est pas naïf,la vie lui a déjà pas mal appris.
Le ”gars" respire. C’est un fait ! De cette espèce de bave blanchâtre qui coule et sèche sur son menton, il aperçoit des bulles d’air, bien peu cependant pour être suffisante, juste assez pour bien lui faire comprendre que le mec attaché juste devant ses yeux est en train de crever d’une overdose.
- Appelez les secours ! il va y rester !peina-t-il à articuler, encore trop flou finalement
L’adolescent n’a pas encore conscience de sa solitude face à la situation. Il a bien vu que ses quatre amis sont restés dehors et n’ont pas réellement bougé. Un seul d’entre eux s’est légèrement retourné pour lui jeter un vague coup d’oeil, le regardant sans rien faire bien qu’il soupire longuement avant de répondre.
- Laisse ça abruti ! J’ai autre chose à foutre que d’aider tous les clochards du coin.
Cependant le môme n’a pas du tout l’intention de rester les bras ballants comme un connard. Il sait ce qu’il va se passer s’ il ne fait rien. Après tout sa mère est bien plus torchée que ce gars la moitié du temps et il la retrouve régulièrement dans un piteux état alors qu’elle a reçu un client assez généreux pour partager sa beuh avec elle… Mais p****n ! Là, tout de suite, il n’arrive pas à réfléchir correctement ni se souvenir de ce qu’il faut faire. Il a bien demandé d’appeler les urgences, malgré tout, il n’arrive pas à faire le tri ! Quand sa mère s’est retrouvée par deux fois tout aussi mal en point, il a appelé la voisine et c’est elle qui l’a aidé...
Toutefois maintenant, sa bienfaitrice n’est pas là, et il peut fixer les quatre enfoirés qui l’accompagnent, ils ne feront rien. Autant certains semblent tétanisés, autant les autres sont juste en train de planer sans se demander comment aider le mec.
Cette fois, il n’aura pas d’aide, c’est à lui de bouger...
Il regarde à nouveau celui qu’il doit aider, hébété par ces yeux ouverts qui le fixent eux, et qui pourtant sont complètement absents. Les pupilles en mydriase lui rappellent tellement de mauvais souvenirs avec un arrière-goût de cocaïnes, et c’est sans doute ce qui l’a foutu, tout comme sa mère, dans cet état. Il le supplie du regard de lui dire quoi faire, ayant pourtant compris que l’homme ligoté n’est clairement pas présent. Ses yeux sont si perdus, tellement noirs, qu’on a réellement l’impression de tomber à travers eux. Il aperçoit une légère couronne émeraude qui borde son regard, lui rappelant qu’il est encore en vie.
Mais il n’aime pas deviner le message mortel qu’il entrevoit dans ces yeux hagards, aussi il s’en détache, soufflant largement alors qu’il se frotte le nez. Et alors il la voit, un truc dégueu et vieilli sur lequel le macchabée a bavé. Une carte magnétique de MustUpdate donnant une identité propre à la poupée.
- Satyr...
Ouais voilà,il va crever Satyr...Ils n’ont toujours pas appelé à l’aide !
Mais c’est tout ce qu’il fallait pour qu’une panique assourdissante l’assaille et la réelle dimension de la situation s’abatte sur lui d’un seul coup. Si le toxico lié à un nom, c’est qu’il existe vraiment, tout comme sa mère ! Il s’en souvient en plus, le gars est connu, même lui qui ne s’intéresse pas au héro du Centre, il en a entendu parlé...
Et même s’il sait que les services ne se seraient pas pressés pour sa daronne, ils le feront pour un gars de l’Armée…
Il en a les mains moites d’un coup alors qu’il cherche frénétiquement son téléphone à transmission au fond de sa poche, n’arrivant même pas à le déverrouiller. C’est con, mais son code, là de suite, il ne s’en souvient pas du tout ! Donc il tente de poser frénétiquement son pouce sur l’écran. Mais rien à faire : il a les doigts définitivement trop suintants pour que le capteur digital le reconnaisse. Heureusement son appareil lui vient en aide et lui propose de lancer une commande d’appel de secours, se retournant vers les quatre autres enfoirés qui n’auraient rien fait.
- Barrez-vous, c’est bon je m’en occupe ! argue-t-il froidement tandis que se lance l’appel
Et heureusement, car, oui, ils sont lâchent ses potes, et ils ont couru sans se retourner. Se barrant comme des enfoirés l’abandonnant derrière sans même le regretter. Ils n’auraient juste rien fait pour le blond ligoté, adjugeant bien trop facilement de l’inutilité d’intervenir pour aider un quelconque mec qu’ils ne connaissent pas. Mais grâce à lui, cette nuit-là, et bien que dans un très mauvais état, le RedoutableSatyrqui inondait de lave les champs de bataille, lui valant aussi le surnom de “laFlamme Noire" annoncé mort au combat par un Maréchal en larmes d’avoir perdu son protégé, est finalement sauvé in extremis d’une sacrée overdose par un ptit des bas-quartiers...
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Prochain chapitre :
Sentence Un : La cité des Porcs
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