Nous nous installâmes, Gérard et moi, dans une des petites villes qui sont sur la côte de l’île de Wight, verte oasis où tous les voyageurs ont dû rêver d’immortelle félicité. Notre maison, qui s’appelait Poplar cottage, à cause des sveltes peupliers de son jardin, était située à cinq cents mètres de la mer, à l’extrémité d’un de ces ravins que les habitants du pays nomment des chines, et dans lesquels la verdure pousse comme en pleine terre, malgré le voisinage de l’Océan. Je ne peux pas vous raconter l’histoire des deux premières années de cet exil volontaire. Dans toute intimité de cet ordre, ce qu’il y a de particulier ne se dessine qu’au moment où les deux créatures qui se sont liées l’une à l’autre, pour le meilleur comme pour le pire, ainsi que disent les Anglais, commencent à regar


