Prologue
Prologue
— Oh non, non, non, que m'arrive-t-il ? se demanda Olivia. Que s'est-il passé ? Où suis-je ?
La jeune femme se réveilla avec un mal de tête atroce et une peur panique qui l’avait envahie soudainement. Si elle ne se connaissait pas, elle aurait cru qu’elle était ivre, comme si elle avait bu toute la nuit et qu'elle se réveillait avec une affreuse gueule de bois. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Elle aurait sans aucun doute préféré.
Des bribes de souvenirs lui revinrent en mémoire, même si elle était encore sonnée par le coup qu'elle avait reçu quelques heures plus tôt. Qui avait pu lui faire ça alors qu’elle se baladait dans la petite ruelle la menant tout droit vers l'entrée de son petit appartement ? Après sa journée de travail, assez harassante, Olivia n'avait qu'une hâte : rentrer chez elle afin de se plonger dans un bon bain chaud, moussant avec comme seule lumière, les quelques bougies qu’elle aurait allumées tout autour de sa baignoire. C'est à ce moment-là que quelqu'un l'avait assommée d’un v*****t coup sur le haut du crâne. Ses souvenirs s’arrêtaient là. Pour le moment.
Une seule question lui brûlait les lèvres. Qui lui voulait du mal au point de lui fracasser le crâne et de la kidnapper ? Jamais de sa vie, elle n’aurait imaginé que cela puisse arriver. Jamais, elle ne s’était sentie aussi vulnérable, aussi faible, aussi peu sûre d’elle.
La toute première chose qu’Olivia tenta de faire fut de scruter l'environnement afin de déterminer l'endroit où elle se trouvait. Malheureusement, mis à part le froid et le peu d’éclairage, elle ne détecta pas grand-chose qui puisse la mettre sur une quelconque piste. Il faisait tellement noir que la jeune femme imagina immédiatement qu’elle se trouvait dans une cave ou quelque chose qui y ressemblait plus ou moins.
Olivia sentit couler du sang le long de sa nuque. Cette sensation n'était pas très agréable, bien au contraire. Elle se sentait poisseuse. C’était vraiment le comble pour une personne aussi coquette, élégante et jolie.
Dans un réflexe, Olivia huma l'air ambiant. Dans les diverses séries télévisées qu’elle regardait, elle avait souvent vu les héros faire cela pour détecter l’endroit où ils se trouvaient. En cet instant précis, ce qu’elle ressentait n’augurait rien de bon. En effet, l'odeur de la mort était omniprésente tout autour d'elle. En tant qu’infirmière, cette odeur lui était connue. Surtout, elle la reconnaîtrait entre mille, du fait qu’elle soit assez caractéristique. Bien trop de fois, elle avait rendu visite à des personnes âgées en fin de vie. Elle avait appris avec le temps à quel moment aurait lieu le décès de la personne. Ce fait l’avait toujours surprise.
Actuellement, Olivia ne savait plus quoi penser, se demandant si c’était l'odeur de sa propre mort qu'elle respirait ou bien l'odeur d'une autre personne. Dans ce cas, cela signifierait-il qu'il y avait un cadavre auprès d'elle, ce qui ne la rassurait guère. C'était assez paradoxal vis-à-vis de son travail, mais la jeune femme avait toujours détesté découvrir des personnes décédées à leur domicile. Elle avait toujours appréhendé ces moments-là.
— Faites que ce ne soit pas un cadavre ! Oh, mon Dieu, aidez-moi ! pria-t-elle.
Olivia voulut bouger et se déplacer, mais elle en était incapable, du fait qu’elle était menottée dans le dos. Le tuyau derrière elle lui collait à la peau, ce qui rendait le froid encore plus présent. Visiblement, son kidnappeur n'avait vraiment pas envie qu'elle s'enfuie et souhaitait la garder enfermée.
Ses membres étaient endoloris, ce qui lui provoqua une forte douleur. C’était sans compter sur la brûlure dans le dos qui la faisait souffrir énormément. Subitement, tout sembla tourner autour d’elle. Une peur panique qui la submergea. Même si jusque là Olivia avait semblé solide, ses barrières tombèrent, la faisant pleurer à chaudes larmes. Elle avait de plus en plus froid et ses membres s'engourdissaient de plus en plus, sans qu’elle ne puisse rien faire pour se soulager.
La jeune victime pensa aux personnes qui lui étaient chères et qu’elle aimait par-dessus tout. Elle savait qu’elle ne les reverrait certainement plus. Olivia avait pris l’habitude de refouler ses sentiments. Avec sa profession, elle avait décidé de ne pas s'attacher aux personnes avec lesquelles elle travaillait. De ce fait, elle ne voulait pas exprimer ce qu'elle ressentait. C'était un des rares points d'honneur sur lequel ses parents ne passaient pas : une femme ne devait pas être faible. Il fallait qu'elle se montre forte et qu'elle essaye de s'en sortir par tous les moyens possibles si elle voulait se faire respecter. En cet instant précis, elle savait très bien que c'était peine perdue et qu'elle ne s'en sortirait pas. Pourquoi quelqu'un la garderait-elle enfermée si ce n'était pas pour lui faire du mal ? Ou même pour la tuer ?
Quelques instants plus tard, alors que le temps paraissait interminable, et même incommensurable, Olivia perçut quelques bruits lointains qui se rapprochaient de plus en plus. Elle était sûre que c’étaient des bruits de pas. Malgré l'obscurité, elle vit et entendit la poignée pivoter et la porte s'ouvrir. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait envie de rencontrer son bourreau. Qu'allait-il lui faire ? Que lui voulait-il ? Olivia fut surprise du bruit de respiration qu’elle percevait. Même si cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas vu, c’était ancré en elle.
— TOI ?!
—…
— Mais pourquoi ? demanda-t-elle avec méchanceté, réaction totalement légitime au vu de la situation. Pourquoi tu me fais subir cela ?
Le bourreau et kidnappeur qui venait, tout juste, de passer le seuil de la porte lui agrippa le bras violemment. Il ne pensait pas qu’Olivia l'aurait reconnu aussi vite. Ce n’était pas dans son plan. Alors que la jeune femme continuait de le supplier de lui expliquer et de la libérer, elle sentit une lame de couteau se planter dans ses côtes. Dans une ultime requête, elle hurla :
— Pourquoi tu me fais ça ?!!
Dans un dernier espoir, Olivia se débattit, tirant sur les menottes qui lui lacérèrent les poignets. En moins de quelques minutes, c’en était fini. Olivia poussa son dernier soupir.