Chapitre 6

820 Mots
Lorsqu'Alice a finit d'enfiler ses chaussures elle se tourne vers moi. -Tu veux aller où? Je suis complètement prise de cours pas sa question. -Hein... euh... je sais pas... Elle sourit -Détends-toi... bon alors ça te dirais d'aller au café de la paix? -Celui à côté de l'opéra? Elle hoche la tête -Mais c'est hors de prix... -Je t'invite. Et puis c'est juste à côté pas besoin de prendre le métro. J'hésite vraiment, parce que je ne vois pas en quel honneur elle me paierai un truc aussi cher dans un endroit aussi luxueux. -T'es sur? Elle me fait un clin d'œil: -Le mannequina ça rapporte. Je ne réagis pas alors elle m'attrape par le bras en riant et me tire. -Allez hop! Tu réfléchis trop Charlie! ***** Elle me fait trottiner jusqu'au café de la paix qui n'est qu'à quelques rues comme elle l'avait dit. On nous installe dans la pièce central au plafond magistral. Un serveur nous tend les cartes mais Alice l'arrête. -Je vais prendre un café. Elle me regarde. -Euh... un diabolo pêche... s'il vous plaît. -Très bien. Je reviens tout de suite. Je retire mon pull et le pause derrière moi. Alice me fixe comme si elle analysait mes pensées. Je remets une mèche de cheveux derrière mon oreille en rougissant. -Pourquoi tu me regardes comme ça? On dirait que tu veux m'hypnotiser... Elle se met à rire. -Tu as découvert mon secret! J'hypnotise des jeunes filles pour faire des expériences étranges sur leur corps. Le serveur arrive et nous sert le café et le diabolo. Je crois n'avoir jamais été servie aussi vite... il faut dire qu'au prix que ça coûte... Je bois une gorgée de ma boisson tendis qu'elle remue son café avant de porter la petite cuillère à sa bouche puis de le reposer sur la table. -Alors Charlie. A part fixer des inconnus dans les salles de cinéma et boire des trucs glacés par ce froid, qu'est-ce que tu aimes? -Ce que j'aime? -Oui! Tu m'as déjà vue à moitié nue, tu connais mes tatouages par coeur, tu as rencontré mes collègues et tu connais mon métier alors que moi je ne sais absolument rien à propos de toi... -Oh... et bien... J'aime lire. Elle s'amuse de ma réponse. -Lire? Je rougis de plus belle. Je ne veux pas passer pour une idiote à ses yeux. Il faut dire que la passion de lire n'est peut être pas la plus stylée au monde... -J'aime la littérature. Hugo, Zola, Stendhal, Camus,... Lire me fait éprouver des sensations que je ne trouve nulle part ailleurs... Je sais. C'est ridicule. -Pas du tout! Au contraire... Tu sais moi je n'ai pas été élevée dans les livres... mais j'aimerais être aussi cultivée que toi. -Je pourrais te conseiller des livres si tu veux. Je te prêterais les miens. Un large sourire apparaît de son visage. Ce sourire qu'elle m'a lancée au cinéma, qui me donne l'impression d'être la seule personne qui existe au monde. Ou en tout cas la seule qui compte. -Très bien. Alors j'ai une idée. Je t'emmènerai chez mon tatoueur et en échange tu me feras découvrir tes livres. -D'accord... J'avoue que cette idée me plait plutôt bien. Elle boit une gorgée de café. -Et à part lire? -J'aime aussi écrire. Bien sur je n'ai pas le talent de tout ces génies... mais j'aime mettre mes pensées par écrit. Même si c'est parfois n'importe quoi. Elle appuie sa tête sur sa main sans me lâcher des yeux. -Je pense que j'aimerais encore plus lire tes histoires que celles de gens que je ne connais pas. -Je n'ai pas l'habitude de faire lire ce que j'écris... tu sais c'est surtout des brouillons. -Et bien je serais la première. J'avoue que cette idée d'être la seule à rentrer dans l'esprit de Charlie m'excite. Je bois une nouvelle gorgée, ce qui me permet de détourner le regard. -Tu rougis encore. -Oui... il fait... chaud ici. Elle sourit tendrement. -Oui... tu as sûrement raison... Je reste plongée dans son regard brun si enivrant. Plus je la regarde et plus je me rends compte à quel point elle est belle. Les traits de son visage, l'arrête de son nez, la rondeur de ses pommettes, la finesse de ses lèvres... La sonnerie de mon portable me sort soudain de cette semi-transe. Je regarde l'écran: Liam. Je veux raccrocher mais Alice m'en empêche. -Vas y tu peux répondre. J'hésite mais finit par appuyer sur le bouton vert. -Allo? -Salut bébé. T'es toujours chez toi? -Euh... oui... -Tu veux que je viennes te chercher pour qu'on aille chez moi? -Non je crois que je vais rester chez moi ce soir. -Ah... Pourquoi? -Je te l'ai dit. J'ai des examens. -Ouais... bon bah salut je vais pas te déranger plus longtemps. Et il raccroche sans me laisser le temps de lui répondre. -C'était ton petit-ami? Je hoche la tête. -Tu sais... je crois que c'était une mauvaise idée qu'on se voit... -Quoi?... Pourquoi?! -Je pensais qu'on aurait pût... Elle se coupe dans sa phrase. -Laisse tomber. Elle se lève, pause un billet sur la table pour l'addition et prend sa veste. -Alice... Elle me regarde d'un air triste. -Tu devrais retourner voir ton copain... Et elle s'en va, me laissant seule face à mon diabolo pêche.
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