Ne Me Lâche Pas

chapitre 2

somptueux qui était deux fois plus grand que son appartement, elle détaillait minutieusement les lieux comme une gamine devant une vitrine de poupées Barbie.

-allez-vous restez-là à détailler mon bureau demoiselle, tonna Mateo d’un ton irritant. Votre CV ordonna l’homme.

Elle venait en fait de remarquer le Dieu de la beauté qu’incarnait cet homme. Mais pour elle toute beauté n’était que superficielle car tous les hommes étaient pareils ; à savoir pourquoi.

-votre CV lui rappelait à nouveau cet homme.

Elle le lui tendit tout en cachant pas mal sa honte. Elle n’était pas du tout qualifiée pour travailler dans cette entreprise et ne savait pas du tout ce qui lui était passé par la tête pour qu’elle s’y rende. Peut-être la foi ou la croyance en la chance.

Après avoir étudié le cv de la jeune femme en face de lui, il ne comprit point si elle était venue postuler juste par tentation ou bien elle croyait en la chance. Il fit un aller et retour entre la fille et son cv ; « bonne ressemblance et pure coïncidence ». pensa-t-il. Pour avoir sa réponse, il fallait bien qu’elle réponde à ses questions.

-Luba Tayo c’est ça ? Questionnait Mateo.

-je crois que c’est très bien inscrit dans mon cv monsieur.

-âgée de vingt-trois ans n’est-ce pas ?

Elle souffla bruyamment pour montrer son mécontentement, ce qui ne fit que rire l’homme en face d’elle. Elle se vit en train d’admirer la dentition parfaite de cet homme. Elle refoula très vite cette idée de l’apprécier ou bien d’apprécier sa beauté pour ne plus faire d’erreur.

-de nationalité Camerounaise poursuivit l’homme sans faire attention à elle.

-merci de me donner des informations sur mon propre cv monsieur mais c’est moi qui l’aie rédigé et je sais très bien ce qui y est inscrit, alors si cela ne vous dérange pas pouvons-nous passer aux choses sérieuses ? Se plaignit-elle.

Il arqua un sourcil face à la réplique de la jeune fille, il constatait à quel point elle pouvait être nerveuse et se décidait donc de jouer. Cela ne lui déplaisait pas du tout car elle était bien la seule qui ne s’était pas permise de forcer les sourires pour attirer son attention comme les précédentes qui n’étaient que superficielles.

-je peux savoir pourquoi vous avez décidé de postuler vu la légèreté de votre cv, c’est votre toute première fois de postuler dans une entreprise comme la mienne alors qu’est-ce qui prouve que vous serez à la hauteur de mes attentes ?

-je m’adapte très vite et je vous promets que je serai à la hauteur si jamais je suis prise répliqua-t-elle avec certitude et conviction.

-vous pouvez partir Luba, ma secrétaire vous contactera si jamais besoin se pose.

-merci monsieur pour votre temps.

Après s’être serrés les mains de manière professionnelle, elle sortit de ces locaux espérant tout au moins que la chance soit de son côté. Même malgré le fait qu’elle pensait ne jamais avoir une vie normale comme les personnes de son âge, elle voulait au moins se lâcher, essayer de s’occuper au maximum pour se libérer des chaînes de son passé.

Ne cessant de faire des cauchemars comme à son habitude, ce fut en sueur qu’elle sursauta de son sommeil cauchemardesque et pas complètement calmée malgré son réveil. Elle prit son téléphone pour regarder l’heure avant de constater qu’il se faisait déjà jour et qu’elle avait reçu un email, elle l’ouvrit avant de constater qu’il venait de l’entreprise où elle avait postulé. La secrétaire lui demandait d’être à l’entreprise le lundi sept heure du matin tapant.

Bonne nouvelle ! Elle oublia même l’effet que ses vifs cauchemars avaient sur elle et se mit à jubiler face à la nouvelle tel un croissant trempé dans un café fumant. Elle espérait que ce soit pour lui annoncer qu’elle devrait désormais travailler pour cette entreprise qui pouvait l’aider à couvrir ses dépenses.

Debout devant la baie vitrée de son bureau qui donnait une vue merveilleuse sur la ville de Douala comme à son habitude, les mains dans les poches de son jean, il attendait son nouvel personnel avec chrono, car il était très allergique aux retards surtout lorsqu’il s’agissait du travail.

Quelques minutes passées, le fixe sonna et c’était sa secrétaire qui lui annonçait que la nouvelle était déjà-là, il lui ordonna de la faire entrer, ce que cette dernière obtempérait sans perdre une seule seconde.

Il prit place sur son majestueux fauteuil attendant avec sérieux et captivité cette dernière. Il attendit de voir le mouvement du verrou de sa porte mais comme la dernière fois, rien n’y fit.

Sceptique devant cette porte en bois qui avait le don de la faire flipper, elle hésitait entre entrer d’un coup ou prendre le temps de poser ses phalanges sur cette porte pour attendre que l’on lui donne la permission. Là n’était pas le plus difficile mais elle n’avait aucun mot pour pouvoir répondre aux questions presque vide de sens que cet homme avait le don de poser.

-allez-vous entrer ou bien faire demi-tour comme la dernière fois ? Questionnait Mateo derrière la porte qui mourrait d’impatience et brulait de colère suite au comportement enfantin de la jeune fille.

C’était la voix de l’homme qui était derrière la porte, mais elle ne comprenait pas comment il pouvait savoir qu’elle était là, sauf s’il faisait de la magie, mais non c’était pourtant évidant, sa secrétaire lui aurait certainement fait part de son arrivée.

Faire demi-tour et se faire virer de chez elle par son bailleur et avoir un infarctus gratuit dû à de multiples factures ou bien faire un pas et entrer dans ce bureau. Elle opta pour la deuxième option qu’elle trouvait plutôt meilleure même si c’était par contrainte.

-il a fallu du temps. Fut la phrase de bienvenue que cet homme avait trouvée comme la meilleure à son égard.

-bonjour monsieur.

-prenez place mademoiselle et avant que je ne commence, vous avez encore le temps de prendre votre décision et retourner chez vous comme vous pouvez aussi être la bienvenue parmi nous.

Stop ! Il avait dit « être la bienvenue parmi nous » alors là elle était embauchée ou bien son subconscient lui dictait ce qu’elle voulait entendre, non, elle n’en croyait pas.

-cela voudrait dire que je suis embauchée ?

-vous pourrez croire en cette phrase que si vous arrêtez d’hésiter entre rester ou retourner chez vous, j’aime bosser avec des personnes de paroles et décisives mademoiselle.

Une joie immense vint transpercer tout son corps créant ainsi en elle une sensation nouvelle, elle se mit à sautiller comme une jeune adolescente qui venait d’avoir les résultats de son baccalauréat ayant ainsi la possibilité de quitter le lycée.

Mateo laissa échapper un hoquet de surprise suite à l’action de la fille qu’il avait en face de lui, il ne s’attendait pas du tout à cela et ce n’était tout autant pas déplaisant ; elle venait tout juste de plaquer ses lèvres sur sa joue lui offrant ainsi un b****r de remerciement et c’est quand il la tint par le bras qu’elle se rendit compte de cela.

-euh… je… je suis sincèrement désolée monsieur, j’étais dans un état d’ignorance et trop heureuse.

- ce n’est pas grave mademoiselle mais faites attention la prochaine fois, je pourrai finir par avoir des arrières pensées pourtant vous êtes trop jeune pour moi.

Elle reçut cela comme un coup de poignard. Elle qui le trouvait aussi beau et séduisant, il venait de lui prohiber de rêver même pour une courte durée. C’était aussi mieux ainsi car tout ce qui était de la gente masculine était une phobie pour elle.

- votre semaine d’essai commence aujourd’hui et c’est après cela que je verrais si vous signerez le contrat d’embauche ou non. Vous êtes mon assistante et vous devriez être toujours là avant moi pour dépoussiérer mon bureau avant mon arrivée, je veux aussi mon café sur mon bureau à mon arrivée.

Elle silla les yeux hésitante entre lui poser la question qui trottait son esprit ou bien se taire et faire ce qui lui passerait par la tête.

Remarquant le trouble de cette dernière, il se mit devant elle pour marquer sa présence de sa carrure imposante afin qu’elle puisse lever la tête pour enfin rencontrer ses yeux noisettes qui le rendait encore plus virile. « Au diable ces yeux qui ne cessaient de l’admirer » pensa-t-elle.