Chapitre 1
Faoye n'était devenu qu'un souvenir qui planait dans les pensées de Fanta. Elle avait quitté son village il y'a de cela trois jours.
Une ONG avait pris la responsabilité de suivre les 5 meilleurs élèves de leur village et de les assister dans leurs études. Elle a eu la chance d'être parmi eux et après ils ont tous eut droit à une formation privée.
Comme cette organisation s'occupait de tous, elle a aussi loué une maison dans un quartier assez calme pour les mettre dans de bonnes condition pour la bonne marche de leurs études.
Certains étaient déjà venu à Dakar soit durant les vacances ou les fêtes mais pour Fanta c'était la première fois. On dit souvent que tout le monde a de la famille à Dakar mais ce n'était pas son cas pour elle.
après s'être installé, ils ont commencé les démarches pour les universités qu'ils avaient choisi. Pour Fanta son choix c'était déjà posé sur L'école supérieure des métiers du management et des langues. Si les autres n'avaient pas le choix elle c'était pas son cas.
Durant une semaine les tuteurs les ont aidé et aussi conseillé sur leur comportement dans cette ville remplies de tentations. Tout ce qu'ils avaient à faire c'était d'étudier rien d'autre.
Vu qu'ils venaient tous du même endroit Ils se connaissaient tous et formaient une famille même s'ils avaient presque tous le même âge.
En attendant le début des cours, ils faisaient des sorties dans la ville pour se familiariser avec leur environnement. Ils ont commencé par le trajet de leur maison jusqu'à leur l'école, les bus qu'ils devaient prendre, les milieux à fréquenter ou à éviter.
À l'espace d'une semaine ils avaient presque tout appris. Les autres avaient commencé à se mélanger avec les Dakarois sauf Fanta qui était trop coincé. Elle préférait regarder la télé que de sortir et la voir elle préférait son lit qu'être dehors. Elle a toujours été comme ça, timide réservée et trop coincé pour son âge où les jeunes filles étaient toujours prêtes à faire des folies. Mais venant d'une famille conservatrice elle a toujours été comme ça.
Elle était très belle avec son teint noir propre aux sereres. Venant d'un village au bord de la mère, elle avait un visage frais et innocente. Elle n'était ni trop petite ni trop grande elle avait juste la taille et le poids normal pour une fille de son âge. C'était même étonnant pour ses amis de savoir qu'elle n'a jamais eu de petit ami malgré cette beauté qu'elle avait, ils ne savaient pas que pour Fanta tout ce qui était important, c'était de réussir dans ses études pour que ses parents dans l'au delà soient fière d'elle.
(...)
Première semaine de cours et c'était déjà difficile pour elle de tenir le rythme. Au milieu de ses gosses de riches elle se sentait mal à l'aise. Pour elle c'était flagrant que ses camarades allaient savoir qu'elle ne faisait pas partie de leur monde, qu'elle venait d'un pauvre village de pêcheurs et qu'elle était ici juste par chance.
Si l'endroit d'où elle venait était important pour ses camarades ça ne l'était pas pour ses profs qui voyaient en elle une fille intelligente et qui avait du potentiel de gestionnaire.
Comme tout les samedis, elle fini les cours à 13h et rentre directement chez elle. Elle ne trouva que mari et ndioufa.
- vous venez de rentrer? Demande-t-elle à ses amies
- depuis midi.. répondit mari
- et les autres?
- pas encore là.
Elle discute un peu avec elles puis se dirige vers sa chambre pour se reposer un peu.
C'est à l'heure du déjeuner qu'elle est ressorti. Elle retrouve dehors les deux autres qui n'étaient pas encore revenu: birane et mbaye. Après le déjeuner ils se sont installés dans le salon pour faire le thé et se raconter leurs programmes du samedi.
- la télé sera à nous, dit birane, on a un match à regarder.
- nous on va sortir un peu prendre l'air.. dit ndioufa.
- moi je crois pas que je pourrai venir j'ai beaucoup trop de leçons... lance Fanta.
- on a tous des leçons mais ça coûte rien de sortir un peu pendant une ou deux heures. Toutes la semaine on est avec nos cahiers alors ça va changer quoi qu'on sort un peu?
- ndioufa a raison, dit birane, même si je sais que tu veux juste sortir pour voir ton petit copain.
- lâche moi avec ça birane qu'est ce que ça peut te faire?
- en tout cas tu n'as pas perdus ton temps. Même pas deux mois et tu as un copain. Et vous? Vous en avez? Demande-t-il au autres.
- si toi tu as une copine RK sache que nous aussi on en a... répondit mari.
- je vais appeler vos pères et leurs dire que au lieu d'étudier vous courez derrière les hommes sauf Fanta bien-sûr.
- et moi je dirai à Laurent que tu utilise l'argent qu'on t'a donné pour inviter les filles au resto... lance ndioufa.
- c'est mon argent non?
- c'est pour les repas et le transport pas pour les filles.
- c'est mon argent dal j'en fais ce que je veux.
- c'est nos vies dal on fait ce qu'on veut.
C'est comme ça qu'ils ont passé l'après midi. Ils n'étaient jamais d'accord sur un sujet. Chacun avait un argument et ne se laissait pas faire. C'étaient des intellectuels soifs de discussions et de débats jamais clos.
Vers 20h les filles commencent à s'habiller sauf Fanta qui n'avait pas envie de sortir. Après le départ des filles, elle rejoint les garçons dans le salon. Le football n'était pas trop son truc elle fini par aller dans sa chambre.
Comme l'avait si bien dit, les filles ont rejoint leurs petits amis dans un resto non loin de leur cité.
(...)
Arrivée très tôt à l'école, Fanta s'est assise devant pour mieux suivre le cours. Les élèves étaient un peu bavards et la plupart du temps elle voyait à peine le prof.
Les élèves ont commencé à venir petit à petit puis brusquement une fille surgit devant Fanta.
- ici c'est ma place donc lève toi... dit-elle se voulant sérieuse
- Que je me lève pourquoi?
- parce-que je dois m'asseoir.
- et tu veux que moi je me lève et que toi tu t'asseoie?
- tu viens de quelle planète toi tu me connais pas?
- tu es la fille de Obama?.
- je suis mieux. Lève toi on dirait que tu lave pas avec ta noirceur on ne voit que tes yeux.
- moi au moins je ne suis pas Europe Afrique.
Tout le monde se met à rire, les uns défendaient Fanta les autres nafi. C'était tellement bruyant qu'elles ne sont pas rendu compte que le prof était déjà venu depuis un moment et suivait la dispute.
- mademoiselle Seck allez-vous assoir derrière... dît le prof.
- monsieur....
- allez-vous assoir dehors ne perturbez pas mon cours.
Elle laisse échapper un juron et traîne les pieds jusque-là seule place de libre qui restait.
Depuis ses débuts ici Fanta avait bien remarqué que les filles la regardaient très mal alors que les garçons l'appréciaient bien. Si ce n'était pas le prof, elle n'était pas sûre de pouvoir tenir tête à sa camarade très longtemps. Les disputes n'ont jamais été son fort.
Après les cours Fanta est allé acheter à manger puis est revenu dans la classe où elle retrouve le prof qui était toujours là.
- désolé monsieur j'ai un exercice à faire ça ne vous dérange pas?
- mais non prenez place.
- merci.
Elle s'installe derrière pour ne pas déranger le prof.
- ne vous laissez pas intimider par nafi elle est comme ça...dit subitement le prof.
- ne vous en faites pas.
- vous venez d'où?
- de faoye.
- vous êtes sérère?
- oui.
- connaissez-vous la signification de ce mot?
- cela veut dire lueur en sérère. Vous êtes sérère?
- ma mère est sérère oui et je comprend un peu la langue. Je connais faoye un beau village.
- merci.
- bon je vous laisse continuer j'ai cours à la prochaine.
- merci.
Le prof sortit et quelques instants après nafi entre avec ses acolytes.
- alors on se retrouve fais encore ta grande gueule.
- et fallait que tu ramène ton armée? Tu peux pas venir m'affronter seule ou je te fais peur?
- ce qui me fait peur c'est ton degré de mocheté.
- tu es peut-être plus riche que moi mais je suis mille fois plus belle que toi' déjà que tu n'ose pas sortir sans maquillage et tes pieds et ton visage n'ont pas le même teint. Regarde moi tout est homogène alors parle tout sauf de beauté ma chérie.
Tout en parlant elle ne s'est pas rendu compte que les filles l'avaient encerclés.
Celle qui était derrière elle l'a bousculé elle est tombé par devant. Le bruit qu'on entendait après la chute montrait qu'on lui avait fait mal. Voyant qu'elle ne se relevait pas les autres sont partis en courant.
Difficilement elle se lève et se pose sur une chaise. La chute était vraiment douloureuse et sa chemise blanche était devenue salle.
Elle reste un moment seul à réfléchir sur ça. Elle ne voulait pas se lever car elles peuvent bien recommencer une autre fois. Dans ce genre de situation si tu le dis à l'administration tu risque d'être détesté par toute la classe. Ce qu'il avait à faire c'était de ne pas se montrer faible et elle comptait les montrer de quoi elle était capable sans utiliser la violence.