Episode 6

4876 Mots
HAJIRATOU SALA •Miroir mon beau miroir ! Dis-moi, c'est qui la plus belle ? Je chantonne en me faisant une frange avec mes cheveux, du côté gauche de mon visage pour cacher mes brûlures. En fait sur mon visage seul mon oreille gauche est un peu brûlée, et j'arrive à le cacher avec mes cheveux ou un voile. Le reste de mon corps aussi est un peu brûlé, ma main gauche et un peu mon dos. Et tant que je suis habillée ce n'est pas visible. Je sais ! Je pourrais me débarrasser de tout ça et très vite avec l'évolution de la médecine mais pour le moment je ne suis pas prête. Avoir ces cicatrices me rappelle qui j'étais et par quoi je suis passée, sans oublier pour quoi je me battais. C'est un rappel, un souvenir et une marque que je n'ai pas envie de m'en séparer pour le moment. Un jour peut-être. • C'est toi la plus belle, bien évidemment ! Retentie une voix rauque, qui m'a fait sursauter de surprise. • Désolé princesse, je ne voulais pas te faire peur mais ça fait plaisir de te revoir si heureuse et pétillante. M'avoue-t-il avec son magnifique sourire en coin. Il est vraiment très beau avec ce teint noir ébène, ces dents blanches, ce corps de rêve avec une taille parfaite. Un vrai Apollon super sexy. Et merde ! Je suis en train de fantasmer sur mon garde du corps. Quelqu'un pour me gifler afin que je me réveille ? • Merci Malik, c'est gentil. • Je t'en prie princesse. Me dit-il avec un clin d'œil. Okay! Il est temps que ça s'arrête. Malik me drague ouvertement et depuis longtemps, et il sait qu'il ne me laisse pas indifférent, ou du moins il ne me laissait pas... c'était avant...bref, vous savez de quoi je parle et je n'ai pas envie de me souvenir des trucs qui fâchent. Aujourd'hui je suis prête à être heureuse, juste être heureuse. • C'était pour quoi ? Repris-je avec plus de sérieux. • Ah oui ! J'allais oublier. Tu parles !! • Quelqu'un demande à vous voir, il dit être votre ami et il dit s'appeler... Et maintenant il me vouvoie... manquait plus que ça. • Aboubakr. Terminais-je pour lui. •Oui c'est ça. • Faîtes-le entrer. Je suis sûre qu'il doit être en train de trépigner d'impatience et de me traiter de tous les noms d'oiseaux possible. Il déteste ces protocoles mais pas plus que moi. • D'où tu sors ces gorilles incompétents ? Ils leurs faut 5h pour annoncer quelqu'un ? En plus je ne suis pas n'importe qui moi ! J'ai moi-même des gardes du corps et j'ai juste été poli parce que c'est un hôpital sinon... Je disais quoi ? • p****n mec ferme là un peu, tu veux ? Tu ne peux pas faire une pause pour reprendre ton souffle ? Tu risques d'avaler ta langue moi je te dis et tu mourras célibataire et sans enfants. Il a éclaté de rire. Eh ben ! • Ça c'est la Haji que nous connaissons. Insolente et belliqueuse. Ravi de te revoir frère. Me dit-il en me faisant un câlin de garçon. J'ai roulé des yeux. • Vous m'avez réclamé, je suis là. Mais gare à celui qui viendra se plaindre de mon sale caractère. • Ça ne risque pas d'arriver. On te préfère comme ça. Franchement parlant je suis très content de te voir ainsi, il était temps. • Merci mec. Voir Rayna m'a énormément aidé et maintenant je suis prête à faire des efforts même si je sais que le chemin de la guérison sera long et scabreux. • Tout va bien se passer et on sera là pour toi, promis. • Merci. • Alors on y va ? • Sommes-nous obligés de sortir ? On peut rester ici, dans ma magnifique chambre d'hôpital qui ressemble à une suite et se faire un film... • Haji !? Je croyais qu'on était d'accord. Ce n'est vraiment pas le moment de te défiler. Cela fait plus d'un mois que tu n'as pas mis les pieds dehors. Tu n'as pas envie de changer de décor ? Profiter du vent frais et voir d'autres gens ? Tente-t-il de me convaincre en prenant mon visage dans ses grosses mains. • Si ! C'est juste que... je ne sais pas si je suis encore prête à retrouver le monde réel, pas après tout ce qui s'est passé. • Je te jure que je te comprends mais fais-moi confiance d'accord ? Tout va bien se passer. Je reste à tes côtés et si jamais tout ne se passe pas comme tu veux je te ramène à la minute qui suis. ~~~~ J'ai décidé de faire confiance à mon ami malgré la peur qui me consumait. Ma vie n'est plus la même depuis les événements désastreux à Univers. J'ai assisté à un suicide et j'ai failli périr dans un incendie après avoir reçu un coup sur la tête ; c'est normal que j'aie peur du monde et des humains non ? En plus, depuis cela je n'ai pas une fois quitté l'hôpital. Je n'ai même jamais quitté l'ail VIP parce qu'à chaque fois que je sors c'est pour aller dans la chambre d'en face pour voir Annie. C'est donc avec beaucoup de peine que Aboubakr est parvenu à me faire quitter l'hôpital. Chaque lumière, chaque petit bruit, chaque contact et chaque regard me mets dans un état second. C'est triste de le dire mais je suis vraiment brisée et il me faudra un long travail de patience et de persévérance pour réapprendre comment vivre. C'est super non ? • Concentre toi sur ma voix et juste sur ma voix. Oublie tout le reste. Me conseil mon ami avec bienveillance. • C'est bon nous sommes arrivés. Je tenais sa main comme si ma vie en dépendait. Mais dès que nous avons mis les pieds hors de l'hôpital, je me suis sentie revivre. Un air frais et pur s'est mis à me caresser le visage avec délicatesse et je me suis laissée aller. Qu'est-ce que cela faisait du bien ! Sans m'en rendre compte, je m'étais mise à tournoyer au même rythme que le vent en chantonnant comme une petite fille. Et Aboubakr ne s'est pas gêné de me prendre en photo en riant aux larmes. • Ok maintenant on y va. Me dit-il en tirant ma main pour me faire monter dans la voiture. Et je n'ai pas manqué de le gronder. • Savent-ils que nous allons juste prendre une glace ? Me dit-il en faisant référence aux deux voitures contenant mes gardes rapprochés qui nous suivaient de près. • Même à la douche ils nous suivraient. Dis-je totalement morte de rire. • Ah non ! Là je serai obligé de casser leurs couilles. • Aboubakr ! Quand-même ! Tu t'adresses à une dame là ! Criais-je en tenant mes oreilles. Et il a littéralement explosé de rire le con. • Haji ? La meuf qui insulte même en dormant ? Très drôle. • J'ai changé. Je me défends en laissant ma tête tomber contre mon siège super confortable. Et dis-moi, où sont tes gardes à toi ? • Haha ! Parce que tu penses que j'ai des gardes moi ? Je suis déjà assez gentil d'accepter d'avoir un chauffeur personnel donc faut pas abuser non plus. • Nos parents sont chiants ! Je grogne. • Je ne te le fais pas dire. Tu te rappelles que même au lycée on était gardé comme des prisonniers ? • Et on échappait toujours à nos gardes pour aller faire des bêtises. Je me remémore avec nostalgie. • Comme le jour où Rayna nous avait fait fumé du thé vert en disant que c'était de la beuh. Et on avait tellement éternué qu'on a fini à l'hôpital. Et là on a explosé de rire. J'ai tellement ris que j'avais mal aux côtes. • p****n ! Comment j'ai fait pour oublier cet épisode moi ? Non après moi Rayna était la plus terrible. • Et c'est toujours le cas. Très franchement on faisait une très belle équipe. Je ne sais pas à quel moment on s'est tous éloignés. • Mon père est devenu président, ton ami m'a brisé le cœur sous prétexte que nous ne sommes pas de la même ethnie, après ça je suis devenue une grosse connasse sans cœur ; sans oublier mes parents qui m'ont interdit de vous fréquenter parce qu'ils trouvaient que votre père était une menace pour eux. Et moi n'ayant pas le choix, j'ai fait ce qu'il voulait, comme toujours. • Rayna aussi vivait de plus en plus mal la disparition de son jumeau. Et après le départ de son père et la dérive de sa mère elle est devenue une autre personne. Et lentement elle s'est éloignée de Aïcha qui a très mal vécu vos séparations. Elle n'avait plus que moi et je crois que c'est après cela que nous sommes devenus encore plus proche. • Je suis vraiment désolée. Dis-je le cœur lourd et les larmes menaçant de couler. • Ne le sois pas. On était tous très jeunes et nous avons été affecté par les choix de nos parents. • Mes parents à moi et à Rayna. Vos parents à Aïcha et toi ont toujours été irréprochables et ils nous ont tous accepté telle que nous sommes. Je n'ai même jamais compris pourquoi mon père n'aime pas tes parents. Peut-être parce qu'ils sont plus aimés et respectés que lui-même qui se déclare être le père de notre nation. Ridicule ! • Tout ça c'est du passé. Oublions et concentrons-nous sur l'avenir. Maintenant nous sommes grands et nous pouvons prendre nos propres décisions. En plus le destin a décidé de tous nous réunir. Qui aurait cru ? Tu t'es retrouvé dans la même école que ma copine, Annie, et vous êtes devenus fusionnelles. Et il a fallu que vous soyez hospitalisées dans l'hôpital de mon beau-frère et dans lequel Rayna travail. • Le destin. On venait d'arriver à destination et là encore je redoutais un peu de quitter la voiture. Mais encore une fois il a réussi à me convaincre. Et en plus le beau soleil de L.A en ces temps d'été, malgré la chaleur un peu au-dessus de la normale était tout simplement irrésistible. Et j'avais bien fait de mettre des lunettes de soleil. Nous avions notre petit coin à nous dans le quartier de Beverly Hills, où nous avions tous nos maisons et où on se retrouvait pour prendre un morceau et papoter. Le restaurant se trouvait au sommet d'une colline qui donnaient une vue magnifique sur toute la ville, et le jackpot est que la plage n'était pas trop loin. Beverly Hills est connu pour être un quartier de riche et l'un des plus beaux de tout Los Angeles. Mais c'est aussi mon quartier, là où j'ai grandi et là où j'ai mes plus beaux souvenirs avec mon équipe. C'est donc avec euphorie que j'ai suivi mon ami, la main dans la main en riant aux larmes nous souvenant de nos bons comme mauvais moments. Aboubakr n'arrêtait pas de se plaindre de mes gardes et eux aussi ne voulaient pas nous laisser d'une semelle. Néanmoins, on s'est bien amusé. • C'est moi où ton garde du corps, le gars tout noir là te fait de l'œil ? Me demande-t-il en le désignant du doigt. Bonjour la discrétion. • Tu es sûr que tu ne veux pas un micro ? Parce que là tout le monde ne t'a pas vu ni entendu. Il a éclaté de rire le con. • Donc j'ai raison et toi tu es au courant, et tu laisses faire. Déduit-il. • Bah quoi ? Il n'y a pas mort d'homme à ce que je sache. • Mais il y a Elhadj Alpha (Alain) et nous tous savons que tu es loin de l'avoir oublié. En fait tu cherches juste un moyen de l'oublier quitte à faire n'importe quoi et même à blesser ce pauvre garçon qui va finir par croire que tu partages ses sentiments. • p****n ! Tu veux vraiment gâcher notre moment, là ? Tu étais vraiment obligé de parler de ce connard ? Et déjà qu'est-ce que cela peut bien te foutre ce que je fais de ma vie et avec qui je le fais ? Je m'énerve en haussant le ton. • Tu commences par baisser d'un ton quand tu t'adresses à moi Haji et je t'ordonne de te rassoir. •Va te faire foutre Aboubakr et profondément. J'ai jeté mes couverts sans ménagement et je suis sortie du lieu en courant et en pleurant. Il m'a suivi et m'a très vite rattrapé, ce qui a accentué ma colère. • p****n lâche moi. Hurlais-je en le tapant. • Non ! Je ne te lâcherais pas. Insulte-moi, tape-moi si cela te fait du bien mais je ne risque pas de te lâcher. • S'il te plaît lâche moi. Je pleure me laissant tomber dans ses bras. Il m'a serré contre lui sans dire un mot et m'a laissé me défouler sans m'interrompre. Ce n'est que lorsque je me suis calmée qu'il s'est mis à me parler. • Tu crois que je ne sais pas ce que tu ressens ? J'ai aimé Annie comme je n'ai jamais aimé une personne. Moi qui ne faisais que jouer avec les filles, je suis tombé raide dingue de cette fille et ce, dès le premier jour où nos regards se sont croisés à la fac. Et comme ça du jour au lendemain, elle a commencé à s'éloigner de moi sans donner d'explication. J'ai tout fait pour qu'elle se confie à moi mais elle a préféré changer de pays et même de continent, elle a mis fin à notre relation sans me donner d'explication et pendant tout le temps qu'elle est restée loin de moi j'étais persuadé que tout était de ma faute, et je le suis toujours. J'ai essayé de lui en vouloir et même de l'oublier mais je n'y suis jamais parvenu. Et là tout d'un coup on me la ramène entre la vie et la mort, et j'apprends qu'elle a essayé de suicider. Mon Dieu Haji ! Tu imagines ma douleur ? Il y a tellement de choses que je voudrais lui dire et lui demander mais elle ne veut toujours pas se réveiller, je ne sais même pas si elle le fera un jour. Et là je regrette. Terriblement même parce que je me dis que je ne me suis pas assez battu pour elle, pour nous deux. J'aurais dû la retenir, essayer de la comprendre et de l'aider même si elle ne voulait pas. Le vrai amour n'arrive qu'une seule fois et quand nous le perdons, nous perdons une partie de nous-même et notre vie n'aura jamais le même sens. C'est pour cela que nous devons nous battre pour lui, peu importe les obstacles parce que tout simplement il en vaut la peine. Je l'écoutais se confier à moi et à travers sa voix je ressentais toute sa peine. Je savais aussi que tout ce qu'il disait était vrai c'est juste que nos deux situations n'étaient pas vraiment pareilles, et pour le moment ma haine et ma colère primaient sur le reste. • Je suis désolée Aboubakr, sincèrement désolée et je prie pour que Annie se réveille afin que vous puissiez avoir votre seconde chance. Elle est tellement chanceuse de t'avoir. • De nous avoir. N'oublie pas que tu lui as sauvé la vie. • Quelle vie ? Demandais-je la gorge nouée. • Non mais arrête Haji ! Arrête de voir le mal par tout, d'être tout le temps pessimiste et négative. Je suis désolé pour tout ce qui t'est arrivé mais rien n'est encore trop tard. Tu aimes Alain et il t'aime bien plus. À chaque fois que je discute avec lui il me le fait savoir et il regrette vraiment ce qui s'est passé. Il va plus mal que tout le monde par qu'il se prend pour responsable de tout ce qui t'est arrivé à toi et à Annie. • Il est responsable. Dis-je avec amertume. • J'ai dit stop ! Tu aimes ce gars ce flagrant et tu souffres énormément. Pourquoi tu t'inflige cela ? • Parce que tu penses que même si un jour j'arrive à lui pardonner sa trahison ; ce qui ne risque pas d'arriver de sitôt, lui et moi pourrions un jour vivre paisiblement notre amour ? Nous avons été faits pour nous détester. Alain m'a détesté sans même me connaître. • Mais ça c'était avant de te connaître toi-même tu l'as dit. N'oublie pas qu'il n'était qu'un gamin quand il a vu toute sa famille se faire massacrer et il a tout perdu. Il a grandi en nourrissant cette haine et ton père ne lui a pas facilité les choses non plus. Et au-delà de ça, je suis sûr que vous avez passé de bons moments ensemble. Que vous vous êtes aimé en faisant fi du passé de vos parents ou de vos différences n'est-ce pas ? J'opine de la tête en repensant à nos bons comme mauvais moments ensemble. Nos bagarres, nos disputes, nos fous rires, notre complicité et surtout notre amour. Je pense au jour où tout a basculé. Ce jour où il m'avait amené dans son coin préféré de la forêt. Et là je me suis mise à sourire sans faire exprès. Mon Dieu il me manque. • Elhadj t'aime vraiment Haji mais tout comme toi il est prêt à sacrifier votre amour. De un parce qu'il est persuadé que jamais tu ne pourras le pardonner et il se sent affreusement coupable, et de deux parce que comme toi il s'est mis dans la tête que votre amour est impossible à cause des personnes malveillantes qui ont décidé de diviser notre belle nation pour mieux régner. L'amour n'a ni couleur ni frontière Haji. Vous ne devriez pas sacrifier votre amour à cause des vieux séniles qui ont déjà fait leur vie. Au contraire, vous devriez utiliser cet amour pour reconstruire notre nation. Montrer à cette jeunesse consciente que les habitants de Hopeland sont un unique peuple et que l'amour surpasse tout. Tu sais, nous la jeunesse on se plaint toujours de la politique et la gestion de nos pays mais en même temps nous ne faisons rien pour le changer. Nous disons toujours que nous ne voulons pas de la politique alors que sans cela rien ne pourra changer. Tant que nous laissons la gestion de notre pays et nos biens dans les mains des mêmes personnes nous ne devrions pas être étonnés de toujours avoir les mêmes résultats. Moi qui te parle j'ai horreur de la politique, dans ma famille c'est même un sujet tabou mais franchement tant que nous continuons à réfléchir ainsi rien ne va changer. La jeunesse d'aujourd'hui est réveillée et consciente, nous voulons et pouvons changer les choses c'est juste que nous ne savons pas comment le faire. S'indigner, se tuer, se bagarrer et se détester ne vont pas changer les choses. Nous devons prendre les choses en main parce que c'est de notre avenir qu'on parle. Une personne de 60, 70, 80 ans a déjà fait sa vie et nous ne devrions pas lui laisser le volant de notre avenir. Gouvernement comme opposants, ils sont tous pareils dans ce pays, seul leur intérêt compte. Exemple typique, nous sommes ici, dans le plus beau et riche quartier de toute la Californie à vivre notre meilleure vie pendant que le peuple moyen se fait tuer comme des mouches. C'est horrible et injuste ! C'est vrai que nous ne pouvons pas aider tout le monde mais on devrait au moins essayer. • Tu as tellement raison que je ne sais même pas quoi ajouter. Wow ! C'est comme si je venais de me réveiller d'un long sommeil. Franchement Aboubakr tu viens de sortir la solution. • La solution serait de constituer un parti politique. Un parti seulement constitué de nous les jeunes et présenter notre candidat aux élections. Il n'y a qu'un jeune pour représenter dignement la jeunesse et pour comprendre nos besoins. Et imagines si ce parti est constitué de par les enfants des plus grands ennemis de la nation. Toi et Elhadj qui s'allient par amour et malgré les différends de vos familles ou la différence de vos ethnies. Imagine seulement !! Cela sera la claque qui va réveiller la population et qui va renverser ce gouvernement et ses opposants. • C'est bien beau tout ça mais qui pourra-t-on bien présenter comme candidat. Nous sommes tous très jeunes et peu expérimentés et je ne vois pas un autre digne de nous représenter. • Réfléchi bien et dis-moi la première personne qui te vient à l'esprit. Pense à tous ces jeunes qui font la fierté de notre pays à l'intérieur comme à l'international et qui sont aimés et respectés de tous, sans distinction d'âge, de sexe, de religion ou d'ethnie. Une personne qui quand on dit son nom, la première chose que tu te dis c'est : je l'adore ou j'aimerais tellement être comme elle. Une personne qui s'est construite toute seule et qui n'a aucun intérêt pour la politique. Cette personne sera THE PERSONNE. • Tes parents ? Demandais-je pensive. •Haha ! Surtout pas. Ma mère a promis d'enfermer mon père dans une cave si un jour il parlait, juste parler de politique. Et crois-moi elle en est capable. J'ai éclaté de rire. Ah Majid et Rachida. • Et pourtant il répond à tous les critères que tu as énumérés. • Je sais mais disons une personne qui n'est pas de notre famille. Rohh! Je me suis remise à réfléchir un bref moment avant d'avoir comme une révélation. J'avais vraiment trouvé la personne qu'il faut et c'est avec enthousiasme que j'ai crié : • Hadja Kiramy Diallo. C'est la personne qu'il nous faut. La présidente qu'il faut à Hopeland. • L'amie de ma sœur Samira ? • Elle-même ! Avoue que c'est la personne qu'il faut. • Oui je l'avoue mais faudrait d'abord que son problème actuel se règle. • Considère que c'est fait. J'étais tellement excitée à cette idée que je n'ai même pas entendu mon téléphone sonner durant tout ce temps. Finalement la personne a appelé Aboubakr et je me suis mise à redouter le pire. Mais en voyant son sourire, je me suis calmée. Annie venait de se réveiller et on était tellement content qu'on s'est mis à hurler comme des fous. Le trajet pour l'hôpital m'a paru durer une éternité et j'ai failli descendre pour marcher. J'avais tellement hâte de la voir, la serrer contre moi, lui parler... Et je crois que Aboubakr était plus excité que moi...en fait il l'était vraiment. Quand la voiture s'est garée devant l'hôpital on est sorti en courant, bousculant même des gens aux passages et sans même prendre le temps de nous excuser. Dans l'ascenseur aussi je trépignais d'impatience. Elle était réveillée depuis deux heures déjà et nous on était là à nous chamailler au lieu de regarder nos téléphones. Nous sommes encore sortis de l'ascenseur en courant mais arrivé devant sa chambre et en voyant l'image qui se dessinait devant moi je me suis subitement arrêté. Quelque chose se passait ici, quelque chose qui ne risquait pas de me faire plaisir. Il y avait Alain, Alain ? la mère de Annie et des docteurs devant la chambre de ma copine. Et ce qui m'a interpellé, c'est l'état et les pleurs de sa maman. • Qu'est-ce qui se passe ? Où est-elle ? Avait demandé Aboubakr aussi inquiet que moi. Et là j'ai entendu la phrase qui brisa le reste de cœur qu'il me restait. Annie venait de rendre l'âme à l'instant même, après tous les efforts que j'ai fourni et sans m'avoir dit au revoir. C'était au-delà de mes forces. • Non, non elle ne peut pas mourir. On vient de me dire qu'elle était réveillée. Poussez-vous et laissez-moi la voir. Dis-je incrédule en essayant d'entrer dans la chambre mais les docteurs m'ont retenu. • Lâchez moi je vous dis. Il faut que je parle à Annie. Elle ne peut pas être morte, Annie ne peut pas partir et me laisser ici. Pas après tout ce qui s'est passé. Alain ? Dis-je en me dirigeant vers lui, oubliant tout ce qui s'est passé ou même sans demander ce qu'il faisait ici. Il avait les mains dans poche et faisait tout pour éviter mon regard. Il avait l'air totalement brisé. • Hey Alain dis-moi que c'est faux. Dis-moi qu'ils veulent juste jouer avec moi. Annie ne peut pas mourir n'est-ce pas ? Notre Annie ne peut pas partir et me laisser ici. Alain répond moi. Dis-je en prenant son visage dans mes mains pour le forcer à me regarder. Il se retenait réellement pour craquer. • Hey ! Viens ici. Me dit-il en essayant de me prendre dans ses bras mais j'ai refusé. •Non ! Réponds-moi d'abord. • Je suis vraiment désolé Haji, j'aurais voulu... Je n'ai pas écouté la suite. Je me suis tournée vers Aboubakr qui s'était laissé tomber par terre, la tête entre les mains. Lui aussi ne voulait pas me parler. Il fallait donc que je le vois de mes propres yeux pour le croire. Je me suis dirigée en courant dans la chambre de Annie et effectivement son corps était recouvert d'un drap blanc que j'ai tiré pour laisser apparaître une Annie sans vie. Et là j'ai craquée et je me suis jetée sur elle et je l'ai serré de toutes mes forces. J'ai aussi essayé de la secouer pour la réveiller mais elle ne bougeait pas et c'est à ce moment qu'ils sont venus me sortir de la chambre. • Non s'il vous plaît laissez-moi partir avec elle. Annie ne me laisse pas ici s'il te plaît. Je vous en supplie laissez-moi partir avec mon amie. Qu'est-ce que je ferai ici sans elle ? Aboubakr ! Aboubakr aide moi s'il te plaît. Ce dernier pleurait vraiment et à chaque fois qu'il essayait de se rapprocher de moi pour me calmer il craquait encore. Ils m'avaient ramené dans ma chambre et ils m'empêchaient de sortir. Alain s'est encore rapproché de moi totalement brisé et a essayé de me prendre dans ses bras. • Vous m'avez brisé le cœur Alain, vous m'avez détruit. Vous deux étiez ce que j'avais de plus cher au monde et vous m'avez laissé tomber. Dis-moi maintenant, comment je vais m'en sortir moi ? Comment je suis censée faire moi maintenant. Dis-moi Alain ! Je sens mon cœur se briser par morceau et je regrette tellement d'être partie à Univers, de vous avoir connu...je regrette tout parce qu'aujourd'hui je souffre et je ne sais pas quand est-ce que cette souffrance va se dissiper. Je suis détruite, vous m'avez détruit. Je pleure en le tapant sans qu'il ne se défende. • Je suis désolé pour ce qui s'est passé Haji mais moi je suis là et je ne compte aller nulle part. Arrête de dire des bêtises. • Tu n'as jamais été là et tu ne seras jamais là pour moi. J'aurais même préféré que tu ne reviennes jamais. Je suis tellement fatiguée si tu savais. S'il te plaît rend moi service et pars d'ici. Reste loin de moi. Sors de ma vie. Je hurle comme une hystérique. Il s'est levé, complètement désemparé et là il m'a regardé avec un regard qui m'a anéanti. • Je t'aime Haji, plus que tout au monde et je suis désolé de t'avoir fait souffrir. Et même si je dois passer le reste de ma vie à me faire pardonner je le ferai mais ne me rejette pas. • Je n'en ai rien à foutre de tes sentiments. Tu m'as brisé et tu m'as détruit. S'il te reste un tout petit peu de dignité, si tu m'aimes vraiment alors je t'en supplie reste loin de moi. Soulage-moi je t'en supplie. Soulage mon cœur. • S'il te plaît Haji ne fait pas. Tu souffres donc je comprends mais... • Pour l'amour de ton défunt père, je t'en prie Alain reste loin de moi. Oublie-moi. Hurlais-je de plus belle. Il m'a regardé un long moment en respirant rapidement et bruyamment, comme s'il allait faire une crise avant de se mettre à arpenter la chambre avec frénésie. Quand il est revenu devant moi il avait les yeux qui brillaient de larmes mais il faisait tout pour se contenir. • Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu me détestes. Dis-moi que tu ne veux plus de moi et je ferai ce que tu me demandes. Tu ne me verras jamais plus de ta vie. Je l'ai regardé droit dans les yeux et sa détermination était palpable malgré sa douleur. Mais il le fallait même si au fond je savais que je serai anéantie. En plus je l'étais déjà donc...Je n'avais plus rien à perdre. • Je... Et là il s'est passé un truc carrément hors norme. p****n bordel de merde ! ________________________________ -Qui veut que Kira devienne présidente ? Ça va être énorme non ? -Haji et Annie Laissez moi vos impressions et si vous voulez la suite votre⭐ À très bientôt. Queen 06/02/2020 18:20
Lecture gratuite pour les nouveaux utilisateurs
Scanner pour télécharger l’application
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Écrivain
  • chap_listCatalogue
  • likeAJOUTER