RAMATOULAYE SY
Le taximan se gare devant l'adresse indiquée et je souffle un énième coup histoire de me donner du courage.
Je n'arrête pas de me demander ce que je fais ici. Et en même temps, est-ce que j'avais le choix ? Quand on dit que notre passé fini toujours par nous rattraper sachez que c'est vrai.
On ne récolte que ce que l'on a semé.
En coup de vent, je dépasse l'accueil pour ne pas que le personnel me voit, j'ai eu à travailler ici et j'ai aussi passé du bon temps.
Devant la chambre, j'hésite longtemps avant de finalement taper un petit coup tout en priant intérieurement qu'il ait changé d'avis.
Mais hélas...
La porte s'est ouverte laissant apparaître ce connard au sourire narquois et perfide. Tout est faux chez lui.
•Tu es enfin là. Je commençais sincèrement à m'impatienter.
Je ne réponds rien. J'entre dans la suite et me dirige vers l'un des canapés du petit salon pour prendre place.
En apparence j'ai l'air calme et totalement sûre de moi, mais au fond je suis terrorisée à tel point que je n'arrive pas à tenir debout.
•Eh ben! Mais toi à l'aise surtout. Me nargue-t-il.
Je l'ignore encore une fois.
•De toute façon tu connais bien les lieux, n'est-ce pas Rama? J'ai quelques souvenirs de nous deux ici. Ah le bon vieux temps.
•Et si tu me disais plutôt ce que je fous ici, je n'ai pas que ça à faire donc abrège.
•Oula! C'est la grossesse qui te mets dans cet état ? Rigole-t-il de son rire agaçant.
•Je dois t'avouer Rama que je suis bluffé. Et tu es sûre que cet enfant n'est pas de moi? Parce qu'après tout...
•Putain! Tu ne peux pas la fermer un peu et me dire pour qu'elle raison je suis là ? Je te préviens, dans 15 mins je me barre.
•Nan mais attend ! Tu es devenue folle ou amnésique? C'est à moi que tu parles comme ça pét*sse? C'est moi deh. Et tu ne me connais que trop bien Rama. Pour toi Ibrahima Khalil Sam n'est pas à présenter. Devant ton idiote de copine tu peux jouer la sainte mais avec moi ça ne marche pas ! Pas si tu tiens à ta vie en tout cas. Tu es une connasse de première catégorie et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi tu t'es mariée à ce salop tout en sachant que c'est le père de ta soi-disant amie, sans oublier tous les gars avec qui tu fricotais. Franchement, tu n'as pas trouvé mieux ? Tu m'as vraiment déçu sur ce coup. La Rama que je connais a toujours été intelligente et manipulatrice alors je me demande comment tu es tombée aussi bas. Pathétique !
•Anyway. Je ne t'ai pas appelé pour ça et je m'en fous pas mal de ta vie merdique.
•On y croit. Murmurais-je pour moi-même.
•Tu as dit quoi?
•De faire vite...
•Tu es vraiment suicidaire comme meuf, je le jure. Bref, je vais aller droit au but. Je veux que tu m'aides à me débarrasser de ta copine, Oumou.
•Pardon?! M'étranglais-je presque avec ma salive.
•Tu m'as bien entendu. Toi mieux que quiconque sais que je ne lui rend pas service par gaieté de cœur et là je suis fatigué de jouer à la comédie, contrairement à toi. Elle te fait confiance malgré tous tes coups de p**e et vous vivez ensemble, donc arrange toi pour qu'elle meurt d'une mort quasi naturelle, c'est dans notre intérêt à tous.
•Mais je ne peux pas faire ça ! Jamais! Tu te rends compte de la gravité de ce que tu me demandes Khalil ? Tu me demandes de tuer et pas n'importe qui mais Oumou. Et pour qu'elle raison ? Elle vient de tout perdre et tu as pensé aux enfants ? À ton frère et sa fille ? Qu'est-ce qu'elle t'a fait pour mériter de mourir ? Je pensais que tu étais son ami...
•Oh Rama épargne moi ton long discours s'il te plaît. Tu n'as pas besoin de connaître la raison et tout le reste là j'en ai rien à cirer. Je l'aime bien je dois avouer mais elle pose problème, elle doit donc disparaître et le plus rapidement possible. Les médicaments que je lui donne la rend plus malade qu'autre chose sinon actuellement elle devrait être remise sur pied, mais c'est lent et nous n'avons pas de temps à perdre. Tu vas donc prendre ces pillules et les lui donner cette nuit de ma part, tu lui diras que c'est pour la douleur. C'est tout ce que tu as à faire, après elle va mourir naturellement dans son sommeil et personne ne va te suspecter.
•Ay Khalil ne me fait pas faire une telle chose à ma sœur en plus. Je pleure en me mettant à genoux pour le supplier.
•Ta sœur ? Mais ferme là Rama et arrête de m'énerver. Tu as 24h pour le faire sinon c'est toi qui va mourir à sa place, toi et toute ta famille parce que oui je connais où vit ta famille et je leur ai même rendu visite ce weekend avec les mains chargées de cadeaux. J'ai beaucoup aimé ta mère même si je la trouve un peu trop matérialiste mais comme le dit le dicton ; telle mère telle fille . Et aussi elle ignore que sa fille est une p*te et qu'elle est même enceinte d'un b****d. En plus n'oublie pas Rama dans quoi tu es mêlé et avec qui. Il me suffirait de prévenir ton "mari" et il se chargera de t'éliminer sans parler de tes autres activités peu légales et recommandables. Alors si tu ne veux pas finir en prison ou mort accidentellement et à fleur de l'âge, tu vas faire ce que je t'ai dit. Et gard à toi d'essayer de me la mettre à l'envers, tu ne pourras pas assumer les conséquences. Ai-je été assez clair?
•Oui. Dis-je en séchant mes larmes. De toute façon elles ne serviront à rien et je n'ai pas vraiment le choix. Je dois faire ce qu'il me dit si je ne veux pas qu'il en finisse avec moi et toute ma famille.
Je ne connais Khalil que trop bien pour savoir qu'il ne joue pas. Je savais que depuis le début il n'était pas là juste pour rendre service mais Oumou est trop naïve.
Je ne sais plus quoi faire.
•Alors du vent. Je vais te recontacter ce soir et tu as intérêt à être joignable. Mes hommes te suivent de près, ne l'oublie pas.
IBRAHIMA KHALIL SAM
Dès que la connasse est sortie je me suis dirigé dans la douche pour me rafraîchir un peu avant la prochaine rencontre. Déjà que celle-ci m'a mis dans cet état, je n'ose pas imaginer dans quel état me mettra la suivante.
Vie de merde!
Je venais de me servir un verre de vin quand la reine du Sud a fait son entrée remarquable. J'ai même voulu applaudir mais est-ce j'ose le faire tout simplement ?
C'est la bouche qui se fout du piment, les fesses elles savent que c'est lui le président. (c'est comme ça on dit en poular non? J'ai toujours trouvé cette phrase hilarante)
•Bonne arrivée maman. Dis-je faussement enjoué.
•Cache moi ce sourire perfide et sers moi à boire. Je ne comprendrai jamais le climat merdique du Sénégal. J'en ai jusqu'au cou. Scande-t-elle en prenant place sur le bar de la cuisine avec une classe phénoménale.
Bah rentre chez toi alors et arrête de te plaindre. Avais-je envie de dire encore une fois mais... n'oublions pas le proverbe du piment.
•Merci. Alors ?
•Alors quoi? Dis-je juste pour l'énerver.
•Imbécile. Tu crois que j'ai ton temps moi? Écoute Khalil ne te fou pas de ma gueule ok ?
•Mais maman !!
•Quoi? Tu veux téter? (la phrase préférée de ma Mum)
J'ai préféré ne pas répondre parce que Cruella à l'air plus énervée que d'habitude et je ne veux pas recevoir sa foudre.
•Tu as vu la fille ?
•Oui. Elle est partie il y a à peine 30 minutes.
•Et? Je ne vais quand-même t'apprendre comment parler ou bien si?
•Non! C'est réglé. D'ici demain Oumou sera juste un mauvais souvenir, comme sa maman.
•Super! Mais tu es sûr que ta p*****e le fera?
•Certain! Je ne lui laisse même pas le choix sinon je me chargerai moi-même de toutes les deux. Arrête de me sous estimer maman, surtout pas après toutes ces années. J'ai fait mes preuves.
•Mouais! Mais je persiste et je signe, faire un trafic de drogue via ta clinique est la chose la moins intelligente que tu as eu à faire jusqu'à présent. Tu imagines un peu l'ampleur ? Si...
•C'est plutôt la chose la plus intelligente que j'ai eu à faire. Avec tous les médicaments qu'on exporte on ne risque même pas de le soupçonner, tout est sous contrôle maman.
•Si tu le dis. Mais j'espère pour toi que tu as arrêté de prescrire la chimiothérapie à des patients qui n'ont même pas le cancer juste pour avoir de l'argent ? Ou ton trafic d'organes ? Franchement Khalil, moi-même qui suis ta mère et ton mentor je suis bluffée et dépassée. L'élève a bien dépassé le maître.
•Bah quoi? J'ai appris de la meilleure et très tôt. Et toi qui passe pour mère Theresa à cause de ton orphelinat alors que le but réel c'est le trafic d'enfants ? Sans parler de papa que tu as réussi à maîtriser alors qu'il n'avait aucune maladie.
•Ton père par contre l'a bien cherché. Le fils de p*te, il a été un monstre toute sa vie, allant jusqu'à avoir une fille avec sa propre fille et du jour au lendemain il veut se racheter en mettant à l'eau tout ce pourquoi j'ai tout sacrifié ? La bonne blague.
Tu sais, depuis le premier jour où cette fille a mis les pieds dans notre maison soi-disant pour chercher du travail, et surtout après la crise qu'a tapé ton père quand il l'a vu j'ai su que c'était elle ; c'est le reflet de sa maman.
•Il n'y a que Jules pour ramener ce genre de personne dans nos vies wallah.
•Lui kay il ne peut pas être mon fils.
J'ai éclaté de rire en voyant sa mimique, sacrée Véronica.
•Justement, tu me racontes quand son histoire ? Et tu sais qu'il ne va pas lâcher l'affaire tant qu'il ne saura pas la vérité ? Et moi sincèrement je suis fatigué de mentir.
•Oh laisse moi ce con, il ne risque pas de la trouver un jour crois-moi. C'est ta conne de sœur qui m'inquiète un peu parce que je crois qu'elle est au courant, et vu que c'est Jules qui était parti en Australie je ne sais pas ce qu'il a appris là-bas.
•S'il avait appris quelque chose kay on l'aurait su, trop sensible le gars.
•Haha! Tu l'as dit. J'espère pour lui et sa sœur qu'ils ne sont au courant de rien sinon je serai obligée de m'en débarrasser, alors que je les aime plus que tout au monde, ce sont mes enfants. Mais je ne vais prendre aucun risque, trop de personnes y sont mêlées. C'est horrible mais j'aurais préféré que Anniyah ne survive pas.
•OMG! Maman ? Tu t'entends parler là ? C'est ta fille quand-même !
•Je sais et c'est pour cela que je le dis. Parce que si moi je ne le fait pas les personnes qui le feront eux seront moins clémentes, crois-moi. Trop de personnes sont impliquées dans cette histoire, des personnes prêtes à tout pour sauver les apparences donc...
•Esperons ne pas en arriver là-bas. S'il le faut je retournerai en Amérique et faire en sorte qu'elle ne retrouve plus la mémoire, mais il faut qu'elle vive.
•Très bonne idée. Bon, je vais partir moi, tiens moi au courant quand l'affaire de l'autre fille sera réglée. J'espère de tout cœur que sa p*te de mère ne lui avait pas dit la vérité sur sa vraie famille parce que si un jour elle doit hériter de tout l'argent de ton con de père, il faudra d'abord que moi Véronica Sam je sois morte et enterrée.
•Je m'en occupe.
• Et garde un œil sur ton frère, je ne veux pas avoir de surprise.
•Moh! Nous n'avons rien à craindre de Jules, c'est le plus idiot des idiots et il me fait aveuglément confiance. Même Annie est plus menaçante que lui.
•Je sais mais il est épris de cette fille, sa mort ne le laissera donc pas indemne. Et qui te dit qu'elle ne lui a pas raconté des choses sur son passé ?
•Elle n'a rien dit, je connais Oumou. Elle-même n'est au courant de rien et avec tout ce qui lui est arrivée récemment elle n'a pas vraiment eu le temps de parler avec Jules. Et grâce à moi leur "relation" ne fait que se détériorer sans même avoir commencé. Je ricane, entraînant ma mère avec moi.
•Sacré Khalil Sam! Toi mom pas besoin de test ADN, tu es le digne fils de tes parents. En tout cas je compte sur toi et ne me déçois pas cette fois.
•Cela ne risque pas d'arriver. Et maman ?
•Oui! Répondit-elle en se retournant. Elle était déjà devant la porte.
•La femme de Jules a prévu de revenir, selon mes sources.
•Quoi? Diariatou ici et maintenant ? No way.
•Elle dit vouloir rencontrer sa fille et sûrement essayer de reconquérir ton idiot de fils. Franchement maman, tu ne pouvais pas voler un autre que ce Jules ? Il ne nous amène que des problèmes en plus d'être con.
• L'heure n'est pas à la niaiserie Khalil. Diariatou ne peut pas rentrer et surtout maintenant. On a assez de problème comme ça donc arrange toi pour qu'elle reste où elle est, c'est mieux pour elle.
•Je vais lui dire que si elle revient je dirais à Jules tout ce qui s'est passé à son absence et que je suis même le vrai père de Marianne.
•Parfait. Qu'elle ne revienne surtout pas ici. Vie de merde! Peste-t-elle avant de disparaitre avec sa démarche féline.
Oui maman ! Sacrée vie de merde!!!
RAMATOULAYE SY
Quand j'ai quitté la suite de Khalil j'étais tellement butée que je n'ai pas pu directement rentrer. J'avais des sueurs froides, des nausées et des vertiges. Je me suis donc dirigée vers les toilettes où je suis restée une bonne demi-heure essayant d'assimiler tout ce qui venait de se passer.
C'est vrai que je n'ai pas un passé de sainte depuis que ce psychopathe m'a volé mon innocence. J'ai eu à faire des choses ignobles et fréquenter des personnes peu recommandable, tel que Khalil et aujourd'hui je suis dans la merde jusqu'au cou.
Je dois choisir entre Oumou et ma famille, sans oublier ma propre personne et cet enfant que je porte.
Je suis sur une pente bien trop raide mais je suis quand-même obligée de choisir. Je ne connais Khalil que trop bien pour savoir qu'il n'hésitera pas une seconde à mettre ses menaces à exécution. Je n'ai donc pas le choix et ceci me tue.
Je dois tuer quelqu'un et pas n'importe qui, mais Oumou. Ma Oumou.
Mon Dieu ! Comment pourrais-je vivre après ça ? Et les enfants ?
Et si j ne le fais pas ce sont mes parents qui vont être tués. S'il m'avait menacé moi seulement j'allais m'en foutre parce que j'en ai marre de cette vie et mourir serait la meilleure chose qui va m'arriver. Mais il a impliqué mes parents ! Il est même allé les voir le monstre.
Mes parents ont tout fait pour moi et moi en retour je n'ai fait que les decevoir. Je ne suis donc pas prête à avoir leurs morts sur la conscience, surtout pas.
Je suis désolée Oumou mais je n'ai pas vraiment le choix.
En quittant enfin l'hôtel je suis passée devant la chambre de Khalil et j'ai perçu une voix féminine qui ne m'était pas familière. Curieuse que je suis, je me suis mise à écouter aux portes et les choses que j'ai entendu ont failli me donner un AVC.
Putain bordel de merde ! Mais quelle famille ! Personne n'est à l'abri avec ces deux, même pas leurs propres enfants.
C'est là que j'ai compris que je n'avais vraiment mais vraiment pas le choix. Ces deux là étaient prêts à tout.
C'est donc la mort dans l'âme que je suis rentrée à la maison et je me suis directement dirigée dans la chambre que j'occupe pour ne pas avoir à croiser quelqu'un.
Mais les enfants ayant entendu le bruit de la porte sont venus me retrouver super euphorique pour me montrer leurs tresses. Elles sont tellement adorables ! En plus elles se sont trop attachées à moi ce qui me rendais la tâche plus difficile qu'elle ne l'était.
J'ai pris sur moi et je suis sortie faire à manger comme d'habitude et bizarrement aujourd'hui Oumou m'a retrouvé dans la cuisine et m'a beaucoup aidé, elle me parlait même, me faisant rire parfois. Elle regrettait la façon dont elle m'avait parlé plutôt dans la journée dans la voiture de Khalil. Elle a beau essayé d'être désagréable, elle restera toujours la même.
Après avoir donné un bain aux filles je suis partie les coucher avant de retrouver Oumou qui était en train de prier au salon.
Je ne sais pas si ça se voyait extérieurement mais intérieurement j'étais terrorisée et meurtrie.
•Viens Rama, prends place s'il te plaît j'ai à te parler. Me dit-elle bienveillante après avoir fini.
J'étais restée devant la porte à l'observer. Pensant et repensant...
J'ai fais ce qu'elle m'a demandé de faire.
•Je tenais à m'excuser pour ce que je t'ai dit ce matin, c'était très bas de ma part et tu ne mérites pas ma méchanceté, surtout pas après toutes ces sacrifices que tu es en train de faire pour nous. Tu sais j'ai l'impression que les enfants t'aiment plus que moi maintenant. M'avoue-t-elle avec un sourire triste.
•Mais ne raconte pas des bêtises ! Les filles t'adorent et tu le sais, c'est juste qu'avec ton état elles ne veulent pas trop te fatiguer.
• Sûrement oui et même si ce n'était pas le cas cela ne me dérange pas, au contraire. Cela me fait plaisir de savoir que si je meurs aujourd'hui elles auront quelqu'un pour s'occuper d'elles. Toi et Jules êtes ma seule famille et même si je ne vous facilite pas la vie actuellement, sachez que je vous aimes et je suis reconnaissante...
Je n'ai pas pu écouter le reste de son monologue tellement que c'était Bagdad dans ma tête et mon cœur. Serait-elle au courant ? J'ai l'impression qu'elle me fait des adieux.
Je regarde la boîte de pilules que m'a donné Khalil et que je m'apprête à lui donner et mes larmes coulent directement.
Oumou qui était un peu perdue a essayé du mieux qu'elle pouvait pour me calmer. Elle croyait même que c'est à cause d'elle que j'étais dans cet état, la pauvre. Et c'est quand elle m'a pris dans ses bras que je me suis enfin réveillée... parce que oui! Je dormais pendant tout ce temps pour penser à tuer Oumou. Cela ne pouvait être qu'un rêve, un cauchemar...
Je me suis excusée auprès d'elle et je suis sortie de la maison pour me dirige vers la terrasse... c'était la seule solution qu'il me restait.
Après plusieurs minutes de réflexion et d'hésitation, je me suis finalement lancée. Après tout, je n'avais plus rien à perdre.
J'ai donc composé le numéro de Jules qui a décroché dès la première sonnerie, comme s'il n'attendait que mon appel. Et comme toujours Oumou a été la première personne après qui il a demandé.
Et sans passer par quatre chemins je lui ai tout raconté. Commençant par ce qui me lie avec Khalil, l'histoire de Oumou, mon lien avec son beau-père, ce que m'a confié sa mère avant sa mort et aussi la conversation de sa mère et de son frère de tout l'heure.
Il n'a pas parlé durant tout mon monologue ce qui m'a un peu inquiété. Et si lui aussi était de mèche avec sa famille ? Impossible ! J'ai bien entendu ce qu'ils ont dit sur lui.
•Merci de m'avoir prévenu Rama, tu ne sais pas à quel point tu as bien fait. Maintenant retourne auprès de Rama et des filles, et d'ici demain j'aurai trouvé une solution. Je vais prendre un vol pour Dakar de suite. Mettez vous à l'abri en attendant.
Voilà ce qu'il m'avait dit comme réponse.
C'était peu mais rassurant. Je suis donc retournée dans la maison à moitié apaisé. Khalil restait toujours une menace mais au moins je n'allais tuer personne, surtout pas ma propre sœur.
Cette nuit j'ai préféré dormir avec Oumou et toutes ses sœurs. Elles ne dormaient qu'à ses côtés.
Je n'avais pas pu fermer l'oeil pour différentes raisons et c'est sans surprise que j'ai vu des hommes cagoulés débarquer dans notre chambre au milieu de la nuit et nous embarquer avec eux.
J'avais trop sous estimé Khalil en fait et je risquais de payer le prix, moi et toutes les personnes qui comptent pour moi.
_____________________________________
Queen
20/02/2020
18:24