Elle s’avança prudemment, à petits pas, vers Miran qui tendait déjà les bras vers elle en gazouillant et en riant. Son visage se figea, et je vis ses yeux se remplir de larmes. Ce n’était pas du théâtre. Du moins, cela n’en avait pas l’air. Elle le souleva lentement, comme si elle avait peur qu’il se brise entre ses mains. Des larmes dévalèrent silencieusement ses joues alors qu’elle le serrait contre elle, tout contre sa poitrine, les yeux fermés.
Je dus détourner le regard. Tout ce qui nous arrive, c’est sa faute. Je refusais de me laisser émouvoir.
Un long silence s’installa. J’en avais besoin. Pour reprendre mes esprits. Pour reprendre le contrôle.
— Son biberon est prêt. Tu peux lui donner, ou tu préfères que je le fasse ?, demandai-je d’une voix neutre, sans même me retourner.
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