IVJe m’habillai machinalement en pensant à l’épreuve qui m’atteignait. Un peu de calme commençait à se faire en moi, un plan s’ébauchait. Dans huit ou dix jours, dès que mon tuteur m’aurait rendu ses comptes, je quitterais cette maison, j’irais à la Meulière. Si peu confortable que pût être cette vieille demeure, elle me serait plus douce que celle-ci, où j’étais détestée, où l’on épierait les moindres signes de défaillance, de tristesse, sur ma physionomie. Puis j’y serais chez moi, je trouverais, tout près, l’aide affectueuse de la métayère, Catherine Bardeaume, qui avait été ma nourrice et m’écrivait chaque année, au 1er janvier, de bonnes lettres, demandant invariablement quand j’irais passer quelques jours à la Meulière, où tous seraient heureux de me recevoir. Une fois cette décisio


