Enseigner à Ma Belle-Sœur Intello

Point de vue de Kapri ************************** Ahhh, enfin, c'est les vacances. Le dernier jour de ma troisième année. J'ai hâte que cet été soit terminé ! En terminale, je vais vraiment devoir m'y mettre sérieusement. Je dois travailler sur mon essai pour l'université tout l'été. Ensuite, je pourrai l'envoyer aux écoles auxquelles j'ai postulé. Madame Gimmel, la conseillère d'orientation, m'a dit que j'ai de très grandes chances d'obtenir une bourse d'études complète pour l'école de mon choix. Mon essai doit juste être bien écrit, et évidemment, une école doit m'accepter. J'ai le cœur tourné vers Harvard. Je sais, c'est classique, mais ça pourrait vraiment m'ouvrir des portes. Sans parler du fait que je viens de rien. Je pourrais offrir à maman et moi la vie que nous avons toujours méritée. Il me suffit de réussir cet essai. Madame Gimmel m'a dit que les universités veulent quelque chose qui se démarque. Elle m'a demandé ce qui me rend unique. Je ne fais pas de sport, mais je suis la présidente de notre club de lecture. J'aide aussi au comité de l'annuaire. Apparemment, ce n'était pas suffisant. Madame Gimmel dit que cela doit être quelque chose de personnel. Qu'est-ce qui est personnel chez moi, qui se démarque des autres ? Je suis juste une jeune femme blanche pauvre. C'est aussi basique que ça peut l'être. Je peux jouer sur le fait d'être pauvre. Peut-être parler du fait que mon père est parti quand je n'avais que quatre ans. Que je n'ai jamais eu de figure paternelle, mais... Est-ce que cela se démarque vraiment ? Peut-être que je peux tout jouer. La jeune femme pauvre de la riche ville de Cherry Hills Village, Colorado. Son père a quitté leur famille quand elle n'avait que quatre ans. Une mère célibataire élevant son enfant seule. Oui, je suppose que je pourrais jouer ça. Bien que cela ne semble pas suffisant. J'ai besoin de quelque chose de plus. Mes notes ne suffisent pas pour me faire entrer à Harvard. Mais il n'y a rien d'intéressant chez moi. Je suis juste... banale. "Que fais-tu à la bibliothèque le dernier jour de l'école ?" J'ai levé les yeux de mon carnet pour trouver ma meilleure amie Molly. Elle avait les bras croisés et me lançait un regard sévère. Son pied tapait impatiemment. Molly est ma meilleure amie depuis la maternelle. Nos mères ont été meilleures amies toute notre vie. Molly a le même âge que moi. Elle a de courts cheveux châtain clair qui tombent juste au-delà de ses épaules, ses mèches de devant sont teintes en bleu vif. Ses yeux sont d'un bleu profond et pleins de vie. Molly a juste une façon d'illuminer une pièce quand elle entre. "Il fallait que je commence mon essai." ai-je dit en me retournant vers mon carnet. Molly a soupiré en s'affalant sur la chaise à côté de moi. "Je pensais qu'on allait à cette fête après l'école chez Brooke ?" s'est-elle plainte. "Tu as dit que tu y allais, pas moi." ai-je dit. "Mais nous avons toutes les deux été invitées," a-t-elle argumenté. J'ai levé un sourcil vers elle. "Brooke est ton amie," ai-je déclaré. Molly a levé les yeux au ciel. "Elle est notre amie." Elle m'a corrigée. "Je te l'ai dit. Je sais qu'elle a commencé par être mon amie, mais Brooke t'aime vraiment bien." a-t-elle dit. Vraiment ? Brooke ne m'a jamais invitée à quoi que ce soit auparavant. Ni à ses fêtes d'anniversaire, ni après l'école, ni même pour étudier ensemble. La seule raison pour laquelle Brooke et son amie Megan me prêtent attention, c'est parce que je suis la meilleure amie de Molly. Je suppose que je devrais être contente. Au moins, Molly ne m'a pas abandonnée pour les 'populaires'. Et au moins, elles sont gentilles avec moi. Je ne me sens juste pas comme si nous étions vraiment amies. Peut-être que c'est ce que je peux écrire dans mon essai. La jeune femme pauvre, son père est parti quand elle n'était qu'un bébé, sa mère l'a élevée seule, et la looseuse du coin ! Oui, c'est garanti de me rendre pitoyable. J'ai soupiré intérieurement. "Écoute, je sais que tu n'aimes pas vraiment les fêtes, mais je suis sérieuse. Brooke nous a demandé de venir toutes les deux. Elle et Megan t'aiment bien. Tu ne leur donnes juste pas la chance. Tu as toujours le nez dans un bouquin. Ou dans les devoirs." a dit Molly. "C'est une mauvaise chose ?" ai-je demandé. Molly a ricané. Elle déteste quand je donne la priorité à l'école par rapport à... eh bien, à tout le reste. Après tout, je suis une adolescente, comment oserais-je. "Oui, c'est une mauvaise chose ! Si tu lèves les yeux de tes livres de temps en temps, tu verras qu'il y a tellement plus dans la vie." Elle m'a dit. Je lui ai lancé un regard ennuyé. "Comme les fêtes," ai-je déclaré. "Et les garçons," a dit Molly en souriant. J'ai éclaté de rire devant ma meilleure amie. "Pourquoi ne vas-tu pas sans moi ? Amuse-toi. Ça ne me dérange pas." ai-je dit en retournant à mon travail. Molly a soufflé. Ma meilleure amie est un peu capricieuse. A cause de son père qui gâte énormément sa fille unique. "Je n'irai pas si tu n'y vas pas. En plus, Brooke se sentira mal si tu ne viens pas. Elle pense déjà que tu ne l'apprécies pas," a-t-elle dit. J'ai levé les yeux vers Molly. "Elle pense ça ?" ai-je demandé, me sentant coupable. Molly a hoché la tête. "Je ne voulais pas donner cette impression... Je les aime vraiment bien toutes les deux. Je pensais juste qu'elles t'aimaient toi, pas moi." ai-je dit. Molly a posé sa main sur la mienne. "Ce n'est pas parce que je les ai rencontrées en premier qu'elles ne peuvent pas nous aimer toutes les deux." m'a-t-elle dit. Je suppose que Molly a raison. Peut-être que je suis juste une solitaire. Je n'ai toujours pas envie d'y aller pourtant. J'ai soupiré, me sentant vaincue. "D'accord, j'irai, mais je partirai quand je voudrai." ******************************************** "Maman !" ai-je crié en entrant dans mon appartement. "Sa voiture n'était pas dans le parking." a dit Molly. J'ai soupiré. "Elle a eu cet accident, tu te souviens ? Nous n'avons plus de voiture depuis lors," ai-je dit. "Mais c'était il y a genre... six mois," a dit Molly. "Ouais." ai-je déclaré en me précipitant vers ma chambre. Maman et moi vivons dans un petit appartement. Un qui est bien trop petit pour nous deux, et bien trop cher. Peut-être que je pourrais mentionner ça dans mon essai. Si petit soit-il, je l'aime bien. Ça a toujours été juste Maman et moi. Depuis que mon père est parti. Je ne me souviens pas de lui du tout. Et je ne veux pas. Je ne comprendrai jamais comment quelqu'un peut abandonner sa famille comme ça. Peu importe ce qui s'est passé entre mes parents, ça n'a pas empêché maman de vivre sa meilleure vie. J'ai vu tellement de gars défiler dans cet appartement, ce n'est même pas drôle. J'ai même arrêté d'apprendre leurs noms. Ou quoi que ce soit d'autre à leur sujet d'ailleurs. Certains d'entre eux essaient de me parler, d'essayer de faire le truc de 'beau-père'. Je dis généralement quelque chose de sarcastique qui leur passe au-dessus de la tête, ou je m'éloigne en l'ignorant complètement. Dans tous les cas, je me fais engueuler. Heureusement pour moi, Maman ne croit pas vraiment aux punitions. Elle dit que je suis trop mature pour être punie. Je pense aussi que Maman se sent mal pour ce qui s'est passé entre elle et mon père. J'aimerais qu'elle ne le fasse pas. Peu importe ce qui s'est passé, ça ne devrait pas être suffisant pour qu'il m'abandonne complètement. Sa fille. Qu'importe. Un jour, cela n'aura plus d'importance. Un jour, après que j'aurai obtenu mon diplôme et que je serai une auteure publiée, Maman n'aura plus à s'inquiéter de quoi que ce soit. Je prendrai soin de nous. Je lui offrirai une vie remplie de tant de bonheur qu'elle cessera de le chercher chez des hommes minables. Ce qui me ramène directement à mon essai. Techniquement, j'ai jusqu'à la fin de ma dernière année pour le terminer. Je ne veux pas attendre aussi longtemps. L'anxiété me tuera. Je dois trouver un moyen de présenter ma vie pour la rendre plus tragique qu'elle ne l'est. Sinon, je n'entrerai jamais à Harvard. "D'accord, porte celle-ci." Molly m'a lancée un vêtement. Je l'ai attrapé et l'ai levé. C'est une petite robe noire moulante. Quelque chose que je ne porterais jamais de mon propre gré. "C'est à Maman," lui ai-je dit. "Ouais, j'étais dans son placard," a dit Molly. "J'ai aussi pris un de ses bikinis. J'aimerais que ma mère ait du style comme la tienne." J'ai roulé des yeux. "Au moins ta mère agit comme une mère." ai-je grommelé. "April agit comme une mère. Elle est juste..." Molly s'est arrêtée. "Agit trop jeune ?" ai-je proposé. "J'allais dire, est elle-même," a répondu Molly. "Eh bien, peu importe. Ça n'a pas d'importance. Je ne porterai ni ça, ni le bikini. Je vais juste porter ce que j'ai sur moi." ai-je dit. "Qu'est-ce que tu as sur toi ?" s'est exclamée Molly comme si je venais de donner un coup de pied à un chiot devant elle. J'ai baissé les yeux sur mon simple T-shirt bleu bébé, et mes shorts en jean simples. "Qu'est-ce qui ne va pas avec ce que je porte ?" ai-je demandé en fronçant les sourcils. Molly a levé les yeux au ciel. "Eh bien, pour commencer, c'est une fête à la piscine," a-t-elle murmuré. "J'ai mon propre maillot," ai-je dit. "Oh, allez !" a dit Molly en tapant du pied. "Le tien est mignon et tout, mais celui d'April est sexy. Soyons sexy. Nous sommes en terminale maintenant," a-t-elle dit. Je me suis contentée de cligner des yeux en direction de ma meilleure amie. "D'accord, et si on faisait un compromis ?" a-t-elle proposé. J'ai levé un sourcil vers elle. "Tu portes ton propre maillot de bain, mais avec cette robe," a dit Molly avec enthousiasme. J'ai regardé la robe dans mes mains, puis ma meilleure amie. Ce n'est pas comme si j'avais un corps mal fichu. Je ne pense pas en tout cas. Molly parle toujours de mes cuisses épaisses que tous les garçons adoreraient. Ma poitrine n'est pas petite, mais elle n'est pas énorme non plus. Je ne pense pas que mon corps soit aussi beau que celui de Molly, ou de Brooke, ou de Megan. Je vais probablement avoir l'air bête dans la robe de ma mère. Je ne serai pas à l'aise du tout. De toute façon, je ne le serais pas. Molly m'a fait son meilleur regard de chiot, et même un gémissement. Je lui ai adressé un doux sourire. J'ai posé ma main sur son épaule, et elle s’est redressée. J'ai pris une profonde inspiration théâtrale. "Non."