Quatre mois plus tôt :
— Tu ne devrais pas autoriser les femelles de ton monde à prendre de tels risques, marmonna Merrick en contemplant tout l’équipement qui brillait dans le van. Mak aurait dû attacher Tansy et la ramener dans notre monde.
Cosmos lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, un sourcil arqué.
— Tu as vu Tansy. Tu crois vraiment qu’elle serait restée sans rien faire pendant que Mak essayait de l’attacher ? C’est lui qui aurait eu besoin d’aide. Tansy, Helene et Natasha ne sont pas le genre de femmes qu’on attache à moins qu’elles choisissent de se laisser faire, répondit-il avec un sourire en coin. m***e, n’importe laquelle d’entre elles pourrait me mettre une bonne raclée avant même que je n’aie le temps de m’en rendre compte, et je ne suis pas mauvais en combat rapproché.
Merrick fronça les sourcils.
— Pourquoi les femmes de ton monde prennent autant de risques ? Pourquoi les mâles le permettent-ils ? exigea-t-il de savoir, croisant les bras sur son torse tout en s’adossant à la paroi intérieure du van.
— T’as écouté ce que je viens de te dire, mec ? demanda Cosmos, exaspéré. Ce n’est pas comme ça dans tous les pays, même si on y travaille, mais les femmes ont le droit de faire leurs propres choix et de décider comment vivre leur vie. Tansy, Natasha et Helene ont choisi de protéger ceux qui ne peuvent pas se défendre. Elles se battent aux côtés d’hommes et de femmes qui essaient de rendre le monde meilleur. Je suis juste content qu’on ait Tansy avec nous. On aurait sacrément besoin de plus de gens comme elle.
Les sourcils froncés, Merrick écouta Cosmos expliquer que le travail de Tansy avait permis de faire tomber certains des plus grands réseaux de la d****e et d’esclavage dans le monde. Helene et sa sœur, Natasha, effectuaient le même travail en Russie. Sans elles, il aurait été impossible d’infiltrer bon nombre de gangs du crime organisé.
— Si je trouve mon âme liée, je la protégerai, marmonna Merrick dans sa barbe.
Il regarda l’un des hommes de Cosmos ajuster la caméra qui montrait Tansy en train de parler à un mâle.
— Je ne l’autoriserai jamais à faire quelque chose d’aussi dangereux.
Cosmos jeta un nouveau coup d’œil par-dessus son épaule et secoua la tête.
— Pourquoi tu n’irais pas te dégourdir les jambes quelques minutes ? Tu pourras en profiter pour examiner les environs pour nous, t’assurer qu’il n’y a personne. Rien qu’à te voir plié en deux ici, j’ai des fourmis dans les jambes.
— Bonne idée, grommela Merrick.
Il fit un signe de tête soulagé et tendit la main vers la poignée de la portière avant de marquer une pause pour se tourner vers Cosmos.
— Je ne sais pas pourquoi vous ne vous contentez pas de tuer les hommes que vous pourchassez. Vous savez qu’ils essaient de s’en prendre à votre dirigeant. Ça n’aurait pas plus de sens que de mettre les femmes en danger ?
— Si, ça aurait plus de sens. Malheureusement, nos lois sont un peu différentes des vôtres, répondit Cosmos avant de se tourner pour regarder Tansy offrir un sourire séducteur à sa cible. Non pas que Tansy en ait quelque chose à faire. Si elle a l’occasion d’éliminer les méchants, elle ne se gênera pas.
— Tu vis dans un monde étrange, Humain.
Merrick secoua la tête, ouvrit la portière arrière du van et en descendit. À peine eut-il refermé derrière lui que deux véhicules noirs déboulèrent soudain au bout de l’étroite ruelle. Des hommes en sortirent et commencèrent à s’approcher du van. Il sut immédiatement que quelque chose avait mal tourné.
— Cosmos ! grogna Merrick à voix basse, rouvrant la portière à la volée. Des hommes arrivent dans la ruelle.
— m***e ! On a été compromis ! À toutes les unités : repliez-vous, on a été compromis, avertit Cosmos dans le micro qu’il portait.
Puis il enleva son casque et fit un signe de tête aux trois autres hommes dans le véhicule avec eux.
— Ne perdez pas Tansy, Helene et Natasha de vue, ordonna-t-il à l’un d’eux. Combien ?
Merrick jeta un coup d’œil sur le côté du van.
— Dix. Je m’occupe de ceux sur la droite. Je peux les tuer ?
— Épargnes-en un, si tu peux, répondit Cosmos en contrôlant son pistolet tout en descendant du véhicule. Il faut qu’on sache comment ils ont appris qu’on était là.
— Je vais essayer, dit Merrick avant de faire un bref signe de tête d’avertissement. Maintenant.
Il s’élança ensuite vers les cinq hommes sur le côté droit de la ruelle.