Brade : et tes parents dans tout ça maman ? Où étaient-ils ?
Elise : mon père m’avait renié et ma mère s’était alignée derrière lui. Je n’avais plus de temps pour pleurer car personne ne devait venir à mon secours.
Brade : je te supplie de laisser cette vie, je vais me plier en quatre comme toujours pour nous
Elise : et si tu n’y parviens pas, on va faire comment ? Je te signale que cette femme est devenue bien plus que dangereuse. Si je veux laisser le travail je dois lui rembourser tout ce que j’ai gagné jusqu’ici.
Je n’arrivais pas à croire que c’était avec ma mère que je parlais. Comment lui en vouloir ? Je me devais juste de la faire sortir de cette vie qui n’avait pas l’air de la déranger du tout.
Elise : je sais de quoi elle est capable et laisse-moi te dire qu’on ne peut pas la poursuivre en justice.
Brade : peu importe maman, n’y va plus. Je vais trouver à faire dès demain et on pourra épargner assez d’argent pour survivre comme on le faisait avant qu’elle n’arrive.
Elise : avant qu’elle n’arrive tu avais une pirogue et moi mon petit commerce. Maintenant on n’a plus rien.
Brade : aucune situation ne nous a dépassé jusqu’ici donc on n’a pas à chercher le chemin facile.
Elise : je ne vais plus y aller mais sache qu’elle va me chercher
Brade : si elle te cherche elle va me trouver
Elise : ça m’a soulagé de parler avec toi mon fils, ne me juge juste pas car je me suis abonné à cette vie dans la naïveté et la crainte de te perdre. Je ne sais plus si j’ai encore la même valeur à tes yeux.
Brade: pourquoi n'avoir jamais partagé cette partie de ta vie avec moi maman?
Elise : je ne savais même pas qu'un jour on aurait à parler de ça. Dis-toi bien qu'il est très difficile pour une mère de dire à son fils qu'elle se prostitue. La seule chose que je te demande c'est de ne pas me juger.
Brade : qui suis-je pour te juger maman? Je remercierai toujours Dieu de m'avoir donné une maman comme toi.
Ce moment rempli d'émotion entre ma mère et moi me redonna la belle image que j'avais d'elle. Je devais tout faire pour qu'elle n'ait plus jamais à retomber dans cette vie. En tant que le principale responsable de son choix de vie, c'était pour moi une obligation.
Brade : Je ne veux juste pas que tu t’y relance.
Elise : ne t’en fait pas je vais essayer
J’avais l‘impression de conseiller une jeune adolescente. Si maman m’écoutait alors je devais me tuer à la tâche pour qu’elle ne recommence pas. Sa façon de parler montrait très bien qu’elle était accro à cette vie malgré qu’elle s’y était désabonnée depuis son mariage.
Après qu’elle m’ait appliqué la pommade sur les parties douloureuse, on rejoignit nos chambres respectives. Mon sommeil ne tarda pas à venir car j’étais mort de fatigue. Dès 5h du matin, j’allai réveiller Ivana pour lui parler de son travail de cette journée.
Brade : si je réussi à aller en mer même deux fois aujourd’hui je vais faire signe à maman. Là tu viendras braiser le poisson que je vais pécher.
Ivana : tu oublis qu’on paye tout là-bas ? Je vais me positionner où ?
Brade : va voir Fred, il va t’aider. Dès que je vais un peu vendre je vais acheter les battons de manioc, tu vas faire le pigment. Il y a tout le nécessaire ici.
Ivana : avec quelle pirogue ?
Brade : je vais louer à crédit
Ivana : tu sais que c’est une grâce d’avoir un grand frère comme toi ?
Brade : j’aime alors entendre les paroles comme ça
Après avoir donné toutes les instructions, je me retrouvai à la plage à chercher comment louer une pirogue pour le travail. C’était facile d’en trouver une mais le prix de locations ne tenait pas compte du revenu journalier surtout que je la louais à crédit. Je ne pouvais qu’accepter le prix car ce monsieur était le seul à faire louer sa pirogue.
Je devais remettre la pirogue dans l'après-midi alors je me devais de faire une pêche plus rentable que d'habitude. Après une première tournée, je sortis de l'eau avec une variété de crustacé que je vendis dans l'intégralité. Pendant que je retournais en mer, Ivana s'installa non loin d'une boutique après approbation du propriétaire. Cette deuxième pêche fut très mauvaise car les poissons se faisaient rares à cette heure de la journée. Avec un sourire radieux car espérant un avenir meilleur pour notre petite famille, Ivana passait les poissons à la braise et je servais à quelques rares clients que nous avons pu avoir.
À la tombée de la nuit je vis un groupe de fille prendre des photos près du rivage où on apercevait un merveilleux couché du soleil. J'avais espoir que Valérie y sois mais elle avait apparemment grevé pour cette journée. Depuis le matin elle n'avait fait aucun signe de vie ce qui me donnait envie de passer par leur domicile familiale. Pendant que je fouillais sur le visage de chaque fille dans l'espoir de trouver celui de ma Valérie, Ivana se mit à se moquer de moi.
Ivana: elle doit être au travail
Brade: quel travail ? Elle passe ses journées ici et même si c'était le cas, à cette heure elle devrait être de retour.
Ivana: tu connais son programme ?
Brade: elle est toujours à la plage à cette heure.
Ivana: l'amour hein... Rentrons, tu vas la voir demain.
Je ne pouvais pas faire une journée toute entière sans voir cette fille alors après avoir laissé Ivana à la maison, j'allai scionner autour de leur maison en espérant qu'elle fasse un tour dehors. Elle était la fille d'un des plus grands hommes de la ville et cette maison qui était la leur pouvait être assimilable à une villa. Au bout d'une trentaine de minute, je décidai de frapper au portail sans vraiment savoir ce que j'allais dire au portier.
-vous cherchez qui?
Brade: eurrr je veux voir Valérie.
Il me fit attendre un instant et revint avec ma chérie.
Elle était dans une culotte noire qui me donnait des pensées impures. Comment est-ce qu'une fille pouvait être aussi belle ?
Valérie : tu veux me mettre dans tous les problèmes du monde? Tu viens faire quoi ici la nuit ?
Brade: tu as passé toute cette journée sans mettre pieds à la plage.
Valérie : attends-moi dehors s'il te plait, je me change et on y va.
Comme j'étais aux anges ce jour! Ma joie me débordait presque. Elle revint en laissant ses formes se dessiner dans un pantalon djinn et recouvrit le haut avec un t-shirt bleu. On avança rapidement en direction de la plage pour éviter d'être vu par ses parents ou tout autre membre de sa famille.
Brade : on te surveille chez vous?
Valérie : non quand-même ! C'est quand j'avais 17ans qu'on surveillait tous mes faits et gestes.
Brade : tu veux me dire que tu as plus de 17ans?
Valérie : Akieu ! Je suis ci petite que ça ?
Brade : c'est juste que quand je te vois te promener sur la plage presque nue avec tous les hommes j'ai l'impression que t'es encore une gamine.
Je venais de la contrarier et je m'en suis mordu les doigts.
Valérie : voilà alors comment sont les gens ! Tu ne me connais même pas mais tu as déjà dessiné une image de moi dans ta tête. Pose-moi des questions et je te répondrai, n'imagine rien sur moi.
Brade : ne le prends pas comme ça c'est juste que... En fait ça me dérange de te voir toujours avec des hommes.
Valérie : si je traine avec eux c'est juste pour perdre du temps après le boulot, je fais un stage dans le cabinet d'un huissier de justice.
Brade : Donc se promener avec tous les hommes de la plage à moitié nue est autorisé en utilisant une excuse comme celle-là ?
Valérie : c'est pour me donner des leçons de morale que tu es venu me chercher ? Même si je marche nu, ton problème là-dedans c'est quoi?
Brade: je dis juste que tu te mets plus en valeur en recouvrant ton corps.
Valérie : humm je suis comme ça et il est difficile pour moi de changer. J'aime mon style et je trouve que tu n'as pas à me dire comment je dois m'habiller, je ne suis pas ta sœur ni ta copine. Même si c'était le cas...
Brade : on n'arrive jamais à se parler sans disputer.
Valérie : c'est normal puisque tu es toujours en train de me sermonner.
Brade : je suis juste déranger de voir que la seule fille pour qui mon cœur bat plus fort que la normale soit la femme de tous les hommes de la plage.
Valérie : la fille que tu aimes... Humm les hommes, on parle ensemble depuis hier seulement mais toi tu m'aime déjà ?
Brade: sois sûre que j'ai gardé ces sentiments pendant bien longtemps. Quand tu es venu me voir hier j'ai vu derrière la star de la plage une autre fille avec un cœur bien plus grand.
Valérie : je me demande à combien d'autres fille tu as dit la même chose.
Brade: ah les femmes ! Vous êtes toujours en train de vous créer vos parts d’idées dans la tête. Tu es même bien placé pour savoir ce que je pense des filles.
Valérie : en tout cas c'est toujours le même refrain et ensuite vous nous laissez tombée.
Cette jeune femme avait une mauvaise conception des hommes. Pour ne pas qu'on finisse la soirée par des disputes, elle préféra changer de sujet.
Valérie : on part manger le poisson?
Je n'avais pas un sous en poche car j'avais tout laissé à la maison pour éviter de dépenser. Pour la seule fois où je voulais offrir quelque chose à une fille il fallait que je sois à sec.
Brade: je n'ai pas d'agent sur moi.
Valérie : ne t'inquiète pas, je t'invite.
Brade: humm je pensais que ton travail était de soutirer le poisson aux hommes.
Valérie : c'est juste ma façon à moi de me faire remarquer. Vu que tout le monde a peur de m'aborder au quartier à cause de l'influence de mes parents je préfère passer du temps ici pour me faire des amis.
Brade: et c'est seulement par les hommes que tu aimes te faire remarquer?
Elle ne me répondit pas et se dirigea vers les braises. On y mangea convenablement en asseyant pour la première fois de se comprendre. Au moment de rentrer, j’eus l’idée de l’amener en mer malgré qu’il fût interdit de naviguer dans la nuit.
Brade : si je t’amenais faire un tour en pirogue ?
Valérie : tu n’as plus de pirogue et c’est interdit d’aller en mer à cette heure. Tu veux qu’on dorme en cellule ?
Brade : il y’a plusieurs pirogues alignées là et j’ai la torche sur moi donc on peut y aller.
Nous étions conscients des risques qu’on courait en volant cette pirogue mais c’est beaucoup plus un emprunt pour moi. Elle n’avait pas l’air d’avoir peur ce qui m’encouragea.
En milieu de mer,
Brade : dis-moi Valérie, comment tu imagines ton homme du mariage ?
Valérie : s’il fallait choisir, je voudrai un homme qui saura m’aimer comme je suis. Pour moi le plus important n’est pas qu’il soit riche ou influent comme le souhaite mon père. Je veux juste celui avec qui je me sentirai bien et heureuse.
Brade : toutes les femmes ne pensent pas comme toi
Valérie : aujourd’hui les femmes choisissent les hommes en fonction du degré de richesse mais pour moi ce n’est pas ça l’amour.
Brade : tu as une pensé bien contraire à toutes mes imaginations
Valérie : je le sais très bien… Je pense qu’on devrait retourner sur la plage, j’ai déjà trop froid et on s’éloigne déjà trop.
Pendant qu’elle parlait, j’arrêtai de naviguer et je vins m’asseoir près d’elle.
Valérie : on ne rentre pas ?
Brade : ne t’inquiet pas on va bientôt rentrer. Ce n’est pas chaque jour que je t’aurai ci-près de moi alors autant en profiter.
Valérie : je… J’ai peur que tes intentions ne soient pas nobles en mon égard
Brade : tu sais comment j’imagine ma femme de mariage ?
Valérie : eurr… Une femme qui porte de longues robes avec…
Brade : non hahaha… Je veux qu’elle soit comme toi.
On était resté quelques secondes à se regarder en se rapprochant de plus en plus. Je sentais son souffle me chatouiller les lèvres. S’il fallait arrêter le temps en ce moment je l’aurai fait sans hésiter. Par cette voix persante que lui avait fait don le ciel, elle brisa le silence.
Valérie : si on s’y lance et que tu me laisse en cours de route, qu’est-ce que je deviens ?
Brade : si je te dis que j’irai jusqu’au bout avec toi tu ne me croire pas alors autant me taire et te le prouver.
Valérie : et si…
Je ne pouvais plus supporter de l’avoir ci-près de moi sans la toucher, la sentir comme je le désirai depuis longtemps. Elle n’eut le temps de formuler sa phrase que je mélangeai ardemment mes lèvres aux siennes et l’embrassai sans aucune réserve. Sa façon de recevoir me fit comprendre que cette envie était réciproque. Après m’avoir légèrement mordu la lèvre inférieure, elle s’enfouit dans mes bras en m’éblouissant à travers son sourire.
Brade : si on est dans un rêve…
Valérie : alors autant ne jamais se réveiller.
À suivre…