Fred m’amena chez lui et je pris une douche chaude en espérant atténuer mes douleurs mais rien. J’avais juste eu quelques égratignures mais les coups étaient assez profonds pour me causer des douleurs intenses. Pendant que je me tordais de douleurs en priant que les paroles de la gérante ne soient pas ce à quoi je pensais, j’entendis frapper à la porte.
Brade : Fred… Fred (plus fort)
Puisque que celui-ci ne réagissait pas, je dus m’efforcer d’aller ouvrir. Dès que j’ouvris la porte, elle se jeta dans mes bras sans savoir que mon corps ne supportait aucune pression.
Brade : aaahh… aie…
Valérie : oh… Je suis vraiment désolé, je… Excuse-moi…
Brade : non ça va aller t’inquiet
Valérie : pourquoi ils t’ont fait ça ? Quel problème as-tu avec cette femme au point qu’elle te fasse battre de cette façon ? (au bord des larmes)
Brade : pour être franc je ne sais pas plus que toi ce qui se passe réellement, pour le moment j’ai juste mal partout.
Valérie : je suis venu avec une pommade de ma grand-mère, je te la laisse Okay ?
À un moment je voulais lui répondre ‘’s’il te plait fais-le toi-même, je meurs d’envie que tu me fasses un massage’’ mais ma bouche se mit à raconter autre chose.
Brade : merci bien, je ne te savais pas soucieuse
Valérie : j’ai eu l’impression de recevoir les coups que ces gens te donnaient
Cette phrase m’avait presque guéri de tous mes coups, elle me regardait avec ces yeux brillants me disant ‘’ça va aller’’. J’avais dès cet instant envie de connaitre le fond de cette jeune fille qui s’exhibait toujours sur la plage. Elle était près de moi et faisait des mouvements avec ses lèvres voluptueuses que je fixais sans cesse, elle me secouait sans que je ne comprenne vraiment la raison. C’est lorsqu’elle haussa le ton que je me rendis compte qu’elle me parlait depuis tout ce temps.
Valérie : je parle seule ou quoi ?
Brade : non-non c’est juste que… C’est juste que ta beauté me fait divaguer
Valérie : eurr… Merci, je dois y aller
Brade : je ne t’ai pas offensé j’espère
Valérie : non pas du tout t’inquiète
Après le départ de Valérie, j’avais fait quelques minutes de plus à attendre Fred qui était sorti sans laisser de nouvelle depuis près d’une heure de temps. Pendant ces quelques minutes, je repensais sans cesse à cette fille aux atouts physiques irrésistibles.
‘’Mon Dieu quel corps ! Pourquoi est-ce que je me laisse tenter par une femme ?’’
À côté de cette pensé, je me laissais penser qu’il valait mieux me lancer et mieux la découvrir au lieu de la juger malgré les apparences. Fred arriva avec un visage froissé, il avait même de la peine à me regarder dans les yeux.
Brade : c’est quoi le problème Fred ? Pourquoi tu es parti sans rien dire ?
Fred : ce que j’ai découvert ne va pas t’enchanter
Brade : ce que tu as découvert sur qui ?
Fred : sur ta mère
J’avais déjà baissé la tête car je savais très bien ce que mon ami allait me dire. Tout portait à croire que ma mère menait ou avait mené une double vie.
Fred : en fait… Tu sais que je connais ta famille depuis bien longtemps. Quand j’ai rencontré ton père il y a de cela…
Brade : ne cherche pas à contourner ce que je sais déjà
Fred : la gérante du bar est une proxénète et ta mère travail pour elle
Dès qu’il termina sa phrase, ma mère entra en pleure, se souciant de mon état après avoir entendu ce qui s’était passé.
Elise : qui t’a envoyé chercher les problèmes avec la femme-là ? Tu veux me laisser seule comme ton père l’a fait ? Wouai mon bébé ils t’ont fait quoi ?
Je regardais ma mère ce jour et je ne voyais en elle qu’une femme indigne. Comment pouvait-elle nous nourrir avec l’argent de son corps ? Je voulais avoir des explications mais devant Fred je serai en train d’humilier ma mère. Sans poser un regard sur elle, je sortis de la maison de Fred, prit la direction de la maison en ressentant toute le honte du monde sur moi. Ma mère se prostituait pour notre survie, quelle survie ? Il y avait une multitude de moyen de nous en sortir, des moyens plus honnêtes mais qui étais-je pour juger ma mère ? La gérante m’avait dit mot pour mot que ma mère était sa marchandise depuis plusieurs années. Cette phrase signifiait qu’il y avait une longue histoire derrière tout ça.
Une fois à la maison, je me retournai mais je ne trouvai pas mère qui m’avait suivi pendant quelques minutes. Je ne m’en souciais pas vraiment car je ne voulais plus poser l’œil sur elle avant d’avoir bien digéré ce que je venais d’entendre. J’imaginais ma mère dans de positions érotiques avec des hommes inconnus dans un lit inconnu pour des fins financière, j’avais mal rien que d’y penser. Ivana avait remarqué mon état et ne manqua pas de me questionner.
Ivana : je n’aime pas te voir dans cet état grand frère. Tu n’as toujours pas retrouvé ta pirogue ?
Brade : c’est compliqué sœurette, j’ai besoin de dormir
Ivana : non je veux que tu me dises ce qui ne va pas, tu rentres et tu entres sans même te rendre compte que je suis à la cour. Tu te jettes directement sur le canapé et tes yeux rougissent comme quand tu es bien en colère. Tu ressembles même à quelqu’un qui a encore bagarré.
Brade : décidément tu me maitrise déjà !
Ivana : raconte-moi alors
Je lui racontai ce qui s’était passé depuis le matin jusqu’à mon petit moment passé avec Valérie. C’est en ce moment que je me rendis compte que j’avais le flacon de pommade entre les mains depuis tout ce temps.
Ivana : humm comme tu es déjà très en colère, parlons des bonnes choses. Je suis sûr que Valérie a fait fondre ton cœur de glace vis-à-vis des femmes.
Brade : elle est comme toutes les autres et même pire encore donc…
Ivana : c’est ce que ta bouche dis mais la façon avec laquelle tu regardes ta pommade là… JE ne dis rien ooo
Si je ne parlais pas de mes sentiments avec ma sœur, avec qui pourrais-je être encore franc ?
Brade : pour te dire vrai Ivana, en vérité cette fille me met dans des états que je n’arrive même pas à décrire.
Ivana : voilà ça commence déjà, tu as comme des petits frissons quand tu la vois ou bien ?
Brade : on dirait que c’est ton domaine hein… En plus de ces frissons il y a mon rythme cardiaque qui double lorsqu’elle me parle ou quand elle me regarde dans les yeux.
Ivana : après tant de temps à dénigrer cette fille tu en tombe fous amoureux
Brade : et j’en aie peur. Vous êtes très fortes pour briser un homme.
Ma sœur avait sût me redonner le sourire dont j’avais besoin mais dès qu’elle me laissa un instant seul, j’entendis à nouveau les paroles de Fred me cogner la tête. C’est en ce moment que je me rendis compte que le a nuit tombait déjà mais que ma mère n’était pas de retour. Où pouvait-elle bien être à cette heure ?
À 21h, ma mère rentra avec Fred et je me sentis plutôt rassuré.
Brade : vous sortez d’où à cette heure ?
Elise : si je te raconte mon fils, la trésorière est déjà en Guinée avec l’argent de tout le monde.
Fred : bon je vous laisse, je suis vraiment fatigué.
Maman s’était rendu compte que je ne souriais pas à cette histoire qui l’amusait tant.
Elise : c’est quoi le problème ? Tu as encore mal ?
Brade : pourquoi tu fais ça maman ?
Elise : je ne te comprends pas
Brade : pourquoi est-ce que tu vends ton corps ?
Ma question la glaça plus que la douche froide du matin. Elle baissa la tête pour m’éviter de lire la honte qui se dessinait sur son visage. Elle fondit en larme et s’assit sur le canapé avant de m’inviter à l’y rejoindre.
Brade : depuis quand as-tu commencé cette vie ?
Elise : depuis que tu es venu au monde, je suis entré dans ce monde car je ne voulais pas te perdre.
Brade : je veux tout savoir maman
Elise : comment veux-tu qu’une mère raconte à son enfant sa vie de débauche ?
Brade : je veux me donner des raisons de ne pas te juger maman, je veux pouvoir te donner raison.
Elise : sache juste que tout ce que j’ai fait de bien comme de mal dans ma vie, je l’ai fait pour vous et beaucoup plus pour toi. C’était la seule alternative pour que tu ne meures pas de faims.
Brade : je ne comprends rien maman, papa était là et il travaillait. Comment pouvais-je mourir de faim ?
Elise : oh mon garçon ! Cesse de chercher à comprendre ce qui ne te sera d’aucune utilité. Sache juste que dès que j’aurai réglé mes dettes avec cette gérante de malheur on s’en ira de cet endroit pour ne jamais y revenir.
Brade : tu sais très bien que je vais chercher ce qui est caché jusqu’à trouver alors autant me raconter ce qui s’est passé.
Elise : ma vie passée ne regarde que moi
Brade : les répercussions de cette vie ne laissent personne sur le chemin. Tu sais que ta gérante a envoyé bruler ma pirogue ? Tu sais pourquoi elle m’a frappé de la sorte ?
Elise : elle a fait quoi ? La femme-là me veut même quoi ? Pourquoi elle est encore revenue dans ma vie ?
Brade : je veux savoir ce qui te lie à elle, c’est important que je refasse ton image dans ma tête.
Elise : À l’époque où je suis tombé enceinte de toi, l’homme qui m’a enceinté m’a abandonné comme des cas qu’on voit régulièrement. Mes parents m’avaient mis à la porte car ils ne voulaient pas que je sois la honte de la famille. Je ne savais pas quoi faire alors je suis parti sans savoir où j’allais et c’est sur cette rue bourrée de prostitué que j’ai rencontré Arlette, la gérante du bar.
Brade : hummm maman…
Elise : elle m’avait hébergé jusqu’à ce que je te mette au monde dans les meilleures conditions possible, je pensais avoir trouvé une vraie personne sur cette terre. Deux mois après ta naissance, elle me fit comprendre que je devais déjà penser à payer ma dette envers elle.
Brade : ne me dis pas qu’elle t’a obligé à vendre ton corps
Elise : justement mais j’avais catégoriquement refusé de faire ça. Un soir alors que j’avais un palu très menaçant, elle nous avait mis à la porte en se foutant de ce qui pouvait nous arriver à l’extérieur.
Brade : c’est le diable cette femme !
Elise : je dormais non loin de sa maison et la suppliait chaque matin de nous reprendre car je n’avais pas un sous en poche. Elle avait laissé des médicaments pour toi mais on n’avait rien à manger du coup mon lait tarissais. Pour ta survie je n’avais pas poussé ma réflexion alors j’acceptai la vie de débauche que je menai pendant 5ans.
Brade : seigneur !
Elise : c’est quand j’ai rencontré ton père (adoptif) que j’ai changé cette vie qui était devenue mon quotidien et qui me paissait bien. Malgré les menaces d’Arlette, je me mariai sans même l’inviter. Ton père m’avait accepté malgré la vie que je menais et t’avais accepté sans même chercher à savoir qui était ton géniteur.
Brade : pour cette raison il sera toujours mon seul père
Elise : quand je suis arrivé à la plage et que j’ai remarqué la gérante, je ne pouvais faire autrement que de la suivre pour éviter qu’elle ne publie nos secrets. C’est de cette façon que j’ai revu de vieux clients car notre situation financière n’est pas au point. Comme je suis une ancienne dans ce domaine ce n’était pas difficile pour moi de me relancer.
Brade : ce n’est pas une raison maman, ce n’est pas une vie ça ! On peut se débrouiller autrement pour avoir de quoi manger. Comment peux-tu parler de cette façon ? Tu as un peu pensé à tes deux filles ?
Elise : je connais la famine mon fils et je refuse que vous la connaissiez. Si je fais ça c’est pour que mes filles n’ai jamais à suivre le même chemin à cause du besoin. Je ne t’ai raconté qu’une infirme partie de ce que j’ai vécu et je comprends très bien ta prise de position.
Brade : maman mais… Comment est-ce que les gens vont nous regarder si jamais ils apprennent une telle chose sur toi ?
Elise : si ces gens veulent me juger, qu’il fasse 22ans en arrière, soufrent mon martyre et se relèvent la tête haute bien plus que moi. Ce n’est qu’en ce moment que j’accepterai les jugements. Ce que j’ai vécu il n’y a que moi pour bien connaitre. Seul Dieu sera mon juge et je marche la tête haute car je sais que tu es là et bien vivant.
Brade : …
Elise : les autres diront ‘’tu aurais pu trouver quelque chose de plus descend’’ mais personne n’essayera de comprendre dans quel état était mon garçon de 5 mois dans mes bras affaibli par la famine.
À suivre…