X
Les jours qui suivirent donnèrent l’impression à Alene, que la colère d’Omwana ne s’était pas bornée à ne frapper qu’Engoung. Elle eut le sentiment que toutes les personnes qui l’avaient frustrée d’une manière ou d’une autre, avaient été éclaboussées par la malédiction qu’il avait jeté sur l’homme. Environ deux semaines après cet évènement, Alene rencontra la femme qui employait la jeune Itsiembou. Celle-ci lui annonça que cela faisait quelques jours que la jeune fille n’était pas venue travailler :
- Je me suis dit qu’elle était malade, alors je suis passée chez elle, fit la femme
- Et ? S’enquit Alene
- C’est son père que j’ai trouvé là, il m’a raconté qu’elle s’était faite tabasser par l’épouse d’un homme avec lequel elle entretenait une liaison, et que depuis tout ce temps, elle est à l’hôpital et que sa mère était à son chevet, expliqua la femme la mine perplexe
- Décidément, s’exclama Alene
- Par curiosité, en rentrant j’ai annoncé ça à mon mari pour voir sa réaction, fit encore la femme, et devines quoi ma chère !
- Dis-moi,
- Lui aussi a eu une courte aventure avec la belle, du moins c’est ce qu’il a m’a dit, annonça la femme sans ménagement
- Ohhh mes aïeux, et dire que c’est moi qui te l’ai recommandée, commenta Alene gênée
- Tu ne pouvais pas savoir, et puis Monsieur Yenon m’a appris qu’elle avait fait des avances à ton homme aussi,
- Oui, cette petite n’a pas froid aux yeux, à son âge c’est fou, conclu Alene
La femme secoua la tête. On ne pouvait donc plus se fier à personne, pensa-t-elle. On lui aurait donné le paradis sans confession à cette gamine, si gentille, si serviable. Alene comprenait mieux ce qu’Omwana avait perçu chez cette fille, lorsqu’elle lui avait proposé de l’engager à la boutique. Heureusement qu’elle n’avait pas insisté, qui sait ce qu’Omwana lui aurait infligé. Depuis cette histoire avec son « rival », Omwana s’occupait seul de la boutique. Il ouvrait et fermait, faisait les comptes avec les différents fournisseurs, rangeait les commandes et faisait même le ménage dans l’échoppe. Alene trouvait qu’il en faisait trop mais l’homme ne voulait plus qu’elle ait de contact avec les clients pour le moment.
Son rôle à elle se bornait donc à aller passer les commandes auprès de ses fournisseurs, et désormais c’était elle qui cuisinait en journée, Omwana continuant à préparer le repas du soir, lorsqu’il ne l’emmenait pas manger dehors. Il était assis à sa table habituelle sur la terrasse de la boutique lorsqu’il vit Alene arriver, elle lui parut préoccupée. La jeune femme s’approcha de lui et le salua en riant :
- Tu te moques de moi Alene ? Demanda-t-il en souriant
- Non mon chéri, je viens d’apprendre que la jeune Itsiembou est à l’hôpital,
- Et ça t’amuse ? S’enquit l’homme étonné
- Oh non, c’est plutôt la raison pour laquelle elle s’est retrouvée-là qui me fait rire, expliqua Alene
- Partage,
- L’épouse d’un homme, avec lequel elle avait une aventure, la rossée, précisa Alene en riant de nouveau
Omwana sourit, en voyant sa compagne rire de cette façon, du malheur de la gamine. Cela lui fit repenser à la scène qu’elle avait faite, le jour où elle lui avait touché le ventre. Décidément, Alene avait une façon bien à elle, de voir les choses. Il fallait au moins lui reconnaitre cela. Il l’invita à prendre place près de lui, elle s’exécuta. L’homme lui fit poser la tête sur son épaule :
- Tu as l’air d’aller mieux ? Questionna-t-il en apposant un b****r sur son front
- Oui, beaucoup mieux, dit-elle,
- Demain c’est dimanche, tu montes préparer nos affaires ? Lui proposa l’homme
- Oui chef, fit Alene enjouée
Omwana la regarda s’en aller, en se disant qu’il avait eu raison de lui opposer un refus catégorique, lorsqu’elle lui avait proposé de se trouver une occupation. Il se dit qu’il avait déjà bien du mal, à tenir les ennuis loin d’elle. Depuis sa « discussion » avec Engoung, il n’avait pas revu l’homme. Il savait par des clients qu’il avait perdu son emploi, et qu’il passait enfin son temps chez lui. Certains avaient pariés qu’il finirait le gros de ce qu’on lui avait versé en guise de dédommagement dans les bars du coin, mais heureusement pour lui, ce ne fut pas le cas. La leçon d’Omwana avait porté ses fruits et l’homme semblait avoir repris pied un peu tard pour récupérer sa famille mais, qui sait !
Au moins pensait l’homme, il n’était plus une source de stress pour sa compagne. Certains des clients avaient tenté d’obtenir, par Omwana, des détails sur ce qui s’était passé entre l’homme et lui cette fameuse nuit où on l’avait entendu hurler de douleur sous la pluie complètement ivre. Mais Omwana restait de marbre. Tout ce qu’il faisait c’était les servir, le reste ne l’intéressait pas. Ils durent donc tous se contenter de ce que pouvait raconter le rival malheureux. L’homme prétendait avoir été agressé par Omwana, cependant n’ayant aucune trace de coup à montrer, ni aucune blessure, il ne convainquit personne. Malgré cela, tout le monde s’accordait à penser que ce que le jeune homme lui avait infligé cette nuit-là, l’avait pour sûr traumatisé. Et tous espéraient que cela lui servirait de leçon et qu’il laisserait le reste du monde tranquille dorénavant.
Depuis quelques temps, Omwana avait recours aux services d’un taxi pour se faire conduire chez lui avec Alene. Le véhicule venait les chercher devant la maison de la jeune fille et les déposait devant chez lui. Il se dit que c’était pratique pour éviter de croiser des personnes auxquelles on ne voulait pas se confronter, et cela leur faisait gagner du temps. Il s’entourait de plus en plus de précautions afin d’éviter à sa compagne d’être déranger. Ce qui ne servait plus à rien, car désormais, tout le monde dans le voisinage le craignait. Certaines personnes qui avaient essayées de se rapprocher de lui, en espérant ainsi être à l’abri de ses foudres, avaient dû se résigner. Cet homme-là n’était pas si facile à apprivoiser.
A dix-neuf heures, comme tous les samedis, le taxi arriva, il gara devant le portail et klaxonna. Omwana sortit de la maison suivit d’Alene, il mit dans le coffre de la voiture leurs sacs et s’installa à l’arrière à côté de la jeune femme. Alene plaisantait sur le fait qu’il était si à cheval sur la ponctualité, à cause de cela il s’était déjà séparé de plusieurs taxis. Néanmoins, heureusement pour lui, l’homme qui conduisait le taxi dans lequel ils venaient tous les deux d’embarquer était très sérieux et ne donnait pas sa parole au hasard. Et depuis maintenant plusieurs semaines c’était lui qui venait les chercher. En passant devant le bar où, pour la première fois, Omwana avait eu une altercation avec Engoung, ils constatèrent que l’endroit était désert, et que des traces noirâtres étaient visibles sur les murs, ils s’en étonnèrent :
- Vous n’étiez pas au courant ? S’enquit le chauffeur, cela s’est produit avant-hier dans la soirée, un court-circuit, d’après ce qu’ont dit les pompiers
Alene regarda Omwana, qui ne semblait pas plus ému que ça. Cela commençait à ne plus du tout ressembler à une coïncidence. Alene commença à s’inquiéter pour la jeune sœur de l’homme, ainsi que, pour l’un de ses oncles avec lequel, il avait eu une violente altercation quelques mois plus tôt, au sujet des biens que lui avaient laissés ses parents. Cela faisait un moment, qu’il n’avait pas eu de nouvelles de ces deux-là. Mais elle se dit qu’il valait mieux attendre qu’ils soient arrivés avant de mettre le sujet sur le tapis :
- Tu es d’accord pour qu’on aille manger au restaurant soir ? Demanda Omwana à Alene
- Oui, si on y va juste pour acheter à manger,
- Tu n’as pas très envie de sortir ? Fit Omwana en la regardant troublé par sa réponse
- Non, j’aimerais qu’on passe la soirée tous les deux au calme
L’homme pria donc le chauffeur de s’arrêter devant un restaurant, afin de prendre quelques plats à emporter, l’homme accepta. Une fois arrivée à leur destination, ils prirent congé du taxi et rentrèrent. Omwana, n’avait pas l’air convaincu par les explications de la jeune femme, pour justifier son manque d’intérêt pour cette sortie. Il attendit qu’elle se soit douchée, et soit revenu s’installer près de lui, dans le salon :
- Tu as dressé la table, c’est gentil, fit Alene
- Oui je suis affamé, dit-il en souriant
- Tu nous mets ta collection de films comiques ce soir ? Fit la jeune femme
- C’est ce que tu veux ? Vraiment ? Questionna Omwana en la fixant incrédule
- Bien sûr, pourquoi tu me regarde comme ça ?
- Je ne sais pas, j’ai l’intuition étrange que tu me cache quelque chose, lui dit Omwana en se tournant vers elle
Alene soupira. Décidément ce gaillard ne laissait rien passer :
- Depuis quelques temps je me sens bizarre, rien d’alarmant
- Expliques-toi,
- Je ne sais pas quoi dire de plus, je suis fatiguée et je n’ai envie de rien, répliqua la jeune femme
- Approche,
L’homme lui effleura le front avec le dos de sa main, mais elle n’avait pas de fièvre. Pourtant, il lui sembla à lui aussi, qu’il y avait quelque chose de différent avec la jeune femme. Il était incapable de dire quoi exactement, même s’il percevait comme une présence, autour de la jeune femme. L’aura d’une autre personne :
- Je vais te poser la question une seule fois Alene et je veux que tu me répondes sans me mentir d’accord ? Ordonna l’homme le regard sévère
- Oui d’accord, mais pourquoi tu fais cette tête, je ne t’ai jamais menti, dit-elle
- Alors réponds-moi, est-ce que tu as un autre homme dans ta vie en dehors de moi ? Interrogea l’homme
Alene sursauta, surprise par la question. Elle fronça les sourcils et voulue se lever, mais l’homme la retint par le bras :
- Alene je t’ai posé une question et j’attends que tu me répondes, dit-il en venant se placer devant elle
- Omwana tu me fais mal au bras, et c’est quoi cette question pourrie, tu… tu doutes de moi maintenant ? Juste parce que je t’ai dit que je ne me sentais pas bien, fit-elle
- Tu empestes l’odeur d’une autre personne, comme si nous n’étions pas que tous les deux ici, alors tu me réponds ou je vais chercher la réponse dans ta tête ? Tonna l’homme
- Je n’ai personne d’autre Omwana, je te le jure, alors lâche mon bras s’il te plait tu me fais mal, implora la jeune femme
L’homme la fixa un moment dans les yeux, il savait qu’elle ne mentait pas mais cette présence... Il lui lâcha le bras, et monta dans sa chambre, laissant Alene seule dans le salon. Elle n’y comprenait rien. Comment pouvait-elle sentir l’odeur d’une autre personne, en plus de sa propre odeur ? Que signifiait ce charabia que lui servait Omwana ? Si cela était possible, elle comprenait pourquoi il était dans cet était, lui si exclusif et jaloux. Toutefois, l’odeur de qui pouvait être collé à elle de façon si persistante ? La pauvre se torturait l’esprit sans pouvoir trouver de réponse. Le seul homme dont elle était proche, en tout cas assez pour que son odeur soit sur elle, c’était lui, Omwana. Mais, il ne pouvait certes pas prendre sa propre odeur, pour celle de quelqu’un d’autre ?
En montant retrouver l’homme dans leur chambre, elle le trouva allongé de tout son long sur le lit. Son corps était froid. Il était surement allé chercher des réponses auprès de sa mère. Elle s’en voulait de ne pas être initiée. De ne pas pouvoir appréhender le monde à sa manière, avec le même regard. Elle s’assit près du lit, à même le sol et des larmes lui échappèrent. Combien de temps elle resta ainsi, elle ne le sut pas. Lorsqu’elle leva les yeux en entendant du bruit, Omwana était assis en face d’elle et lui avait pris les mains :
- Je ne sais pas comment m’excuser de t’avoir accusé à tort, tu… tu es tout ce que j’ai Alene… mon cœur ne le supportera pas si je devais te perdre, alors quand j’ai eu cette sensation étrange j’ai vu rouge…
- Alors tu me crois ? Demanda la jeune femme sans bouger
- Oui bien sûr, fit Omwana en la prenant dans ses bras avant de lui déposer un b****r sur les cheveux, bien sûr que je te crois, désolé de t’avoir fait mal
Alene ferma les yeux et se blottie dans ses bras. Ils restèrent tous les deux ainsi un petit moment, ce fut la sonnerie du téléphone d’Omwana qui les sortit de leur tristesse. L’homme se leva et l’encouragea à faire de même :
- Viens, je vais te mettre les films que tu voulais qu’on regarde, fit-il en prenant l’appareil dans ses mains sans décrocher
- Tu ne réponds pas ?
- Si, mais pas maintenant, fit l’homme, je vais d’abord m’occuper de toi, viens,
Alene suivit l’homme dans le salon. C’est seulement quand il eut démarré le premier film qu’il répondit à l’appel. C’était son oncle. Il semblait en colère au téléphone, et disait des choses qui faisaient sourire Omwana d’une étrange façon. Et encore une fois, son regard noircit :
- Si tes parents avaient peur de te mettre en colère, parce que monsieur est, dit-on, un génie, moi je n’ai pas peur de toi Omwana, tu m’entends ? Hurlait l’homme au téléphone
Malgré que la télé soit allumée, Alene l’entendait. Il menaçait Omwana de lui récupérer les biens que lui avait laissés son père, en disant qu’en tant que jeune frère du défunt, il avait droit à une partie de tout ce qui était à son frère :
- Tu revendiques des biens qui, selon toi, étaient à ton frère, mais dis-moi, qu’est-ce qui est à toi mon oncle ? Questionna Omwana
- Ça, ce n’est pas ton problème, hurla l’homme
- Oh bien sûr que si, c’est là que tu te trompes. Alors, je vais te le dire pour la dernière fois. Et j’espère pour toi, que tu ne vas pas m’obliger à te faire mettre en prison pour harcèlement, ajouta le jeune homme. A chaque fois que mon père a acheté un bien, il a mis ce bien à mon nom, afin que ce soit clair pour tous que ce bien m’appartient. Aussi, le jour de sa mort, mon père ne possédait que l’argent qu’il avait sur son compte à la banque, et que nous avons partagé avec vous selon les directives du notaire, et conformément à la loi concernant la répartition d’un héritage pour lequel il n’y a pas de testament, tu me suis ? Je ne t’entends plus tout d’un coup…
L’homme avait raccroché, et Omwana semblait légèrement énervé. Alene s’approcha de lui, et lui toucha le bras. L’homme se tourna vers elle, en voyant son regard inquiet il lui sourit :
- Ce n’est rien chérie, mon oncle à récemment perdu son emploi. Et sa femme, lasse de le voir nous discuter les biens que nos parents nous ont laissés, est partie, heureusement qu’ils n’avaient pas d’enfants ensemble, imagine l’exemple qu’il leur aurait donné
- C’est sûr que vu de cette façon… mais dis-moi, il vit dans sa propre maison ?
- Non et il y a de grandes chances pour qu’il se retrouve bientôt à la rue s’il continu à m’indisposer comme il le fait, dit l’homme en fronçant de nouveau les sourcils
- Tu devrais te calmer un peu, tu sais que je n’aime pas te voir dans cet état, souligna la jeune femme
- D’accord, dit-il en souriant
Ils prirent place tous les deux dans le canapé, et Alene servit dans des assiettes, la nourriture qu’ils avaient acheté au restaurant. L’homme quant à lui, n’avait pas l’air pressé de manger, il riait en regardant la télé. Alene s’en réjouit. Elle savait bien elle, qu’il n’était pas méchant. Et qu’il savait s’excuser, lorsqu’il se savait fautif. En plus, il ne lui traverserait jamais l’esprit, de prendre ou disputer à une personne, ce qui ne lui appartenait pas. Elle aurait tellement aimé, que toutes ces personnes lui foutent un peu la paix, lui qui ne voulait de mal à personne.
Le reste de la soirée se passa sans autre interruption. Omwana expliquait à Alene certaines scènes comiques, qu’elle avait du mal à appréhender, et pour une fois, se disait-il, c’était elle qui ne comprenait rien à son sens de l’humour, Alene s’en amusa, même si elle dut reconnaitre que c’était vrai. Le lendemain matin fut assez pénible pour l’homme, Alene avait passé la nuit à se plaindre de douleurs dans le bas du dos. Au lieu de lui chercher un remède au pifomètre, il l’emmena aux urgences. Il y avait foule, il dut faire preuve de patience lui qui était habitué à être craint par les hommes de ce monde.
Par chance, les femmes venant rencontrer le gynécologue étaient peu nombreuse, une fois l’accueil passé, ils n’attendirent pas longtemps avant d’être reçu par le praticien. C’était un grand homme, bien fait de sa personne et d’une nature plutôt patiente et chaleureuse. Il les fit entrer tous les deux car en voyant l’air inquiet d’Omwana, il n’eut pas le cœur de le laisser attendre dehors, seul. Après avoir posé quelques questions ciblées à Alene, il la pria de s’allonger sur la table d’examen et entreprit de lui faire faire une échographie.
Et pour la seconde fois, Omwana ressentit cette présence persistante autour d’Alene. Il fixa le médecin qui souriait en le voyant si peu à son aise :
- Un problème jeune homme, demanda l’homme
- Non docteur, juste une étrange impression…
- Hé bien j’ai tout de même une bonne nouvelle pour vous, dit-il en coupant la parole à Omwana
- Dites-nous docteur, fit le jeune homme
- Votre compagne attend un enfant, elle en est à son quatrième mois, c’est un petit garçon et il est en pleine forme même s’il semble qu’elle ne se repose pas suffisamment… d’où les douleurs dans le bas de son dos, précisa-t-il
- Excusez-moi, vous dites qu’Alene est enceinte ? Questionna Omwana
- Oui monsieur, toutes mes félicitations, dit encore l’homme en souriant
Omwana fixa la jeune femme qui souriait elle aussi, allongée sur la table d’examen. Un enfant ! Omwana n’en revenait pas, ce mot résonnait dans sa tête comme la naissance d’une utopie. Le fils était devenu le père. Et cette aventure qu’il s’était toujours privé de vivre jusqu’au bout lui livrait désormais tous ses mystères. Il ressentit une drôle de sensation dans le ventre, puis son cœur se mit à battre anormalement, c’était peut-être ce qu’avait ressenti son père lorsqu’on lui avait annoncé que sa mère était enceinte de lui.