Chapitre 1-2

1349 Mots
Le lendemain matin, Mia se réveilla et s’étira, et un grand sourire éclaira son visage quand elle se souvint de ce qui s’était passé la veille. Elle pensa que Korum avait seulement commencé à lui faire goûter aux différents plaisirs érotiques qu’il lui réservait… et elle brûlait d’impatience de les connaître tous. À tort ou à raison, elle était maintenant complètement dépendante de lui, du plaisir qu’elle pouvait éprouver entre ses bras, et ne pouvait imaginer être un jour avec qui que ce soit d’autre, et surtout pas avec un homme normal. C’était drôle : elle avait toujours entendu dire qu’avec le temps les liaisons perdaient leur intensité initiale, mais elle avait l’impression au contraire que leur passion devenait chaque jour plus forte. C’était en partie grâce au fait que Korum était un amant exceptionnel ; pendant les deux mille ans de sa vie, il avait eu largement le temps de découvrir toutes les zones érogènes d’un corps de femme. Mais il y avait quelque chose de plus, quelque chose d’indéfinissable, la manière unique dont le courant passait entre eux depuis les tout premiers jours. Quelquefois, ça lui faisait peur de penser à quel point elle avait besoin de lui maintenant. Son désir allait au-delà de l’aspect physique, encore qu’elle ne puisse imaginer une seule journée sans le plaisir fou qu’elle éprouvait entre ses bras. C’était comme s’ils étaient à l’unisson l’un de l’autre de manière biologique, comme les deux moitiés d’un tout complet. En continuant à sourire, Mia se leva. Elle prit la montre-bracelet de son ordinateur et y jeta un coup d’œil pour vérifier l’heure. À sa grande surprise, il était déjà huit heures, ce qui voulait dire qu’elle n’avait qu’une heure pour prendre son petit déjeuner et se rendre au laboratoire. C’était samedi, mais c’était un jour ouvrable à Lenkarda puisque les Krinars ne suivaient pas le calendrier des hommes pour les jours de semaine et les week-ends. Leur ‘semaine’ ne durait que quatre jours au lieu de sept, trois jours de travail, suivis d’un jour de repos. Par contre, Mia continuait de penser selon le calendrier humain auquel elle était habituée. Korum était déjà parti, si bien que Mia demanda à la maison de lui préparer un jus de fruit et courut prendre une douche en vitesse. Après les transformations faites par Korum, la salle de bain aussi avait changé. À la place de la douche et du jacuzzi auxquels Mia s’était habituée, la salle de bain avait désormais un immense compartiment circulaire avec la même technologie intelligente que dans le reste de la maison. L’eau venait de partout et de nulle part, lui lavant et lui massant chaque partie du corps, la pression et la température s’adaptant automatiquement à ses besoins. Elle n’avait aucun effort à faire non plus pour se laver ; des savons légèrement parfumés, des shampoings et des huiles exotiques prenaient soin de ses cheveux et de sa peau pendant qu’elle restait simplement là et laissait tout le travail à la technologie Krinar. Après sa douche, Mia sortit du compartiment et des jets d’air chaud la séchèrent. Ses cheveux furent aussi séchés pour obtenir des boucles lisses et brillantes comme si elle sortait d’un grand coiffeur. En même temps, elle avait dans la bouche un goût rafraichissant pour se laver les dents comme si elle venait juste de les brosser. Quand elle fut douchée et habillée, un jus de fraise et d’amandes l’attendait déjà sur la table de la cuisine. Mia l’attrapa en sortant de la maison et se rendit à son travail. Bien qu’elle n’ait été absente qu’une semaine, le laboratoire manquait à Mia. Elle aimait apprendre, et le défi de maîtriser un sujet ardu ne l’avait jamais découragée. Sa réticence initiale à l’égard de sa liaison avec Korum venait en partie de sa peur de perdre son identité, de n’être rien de plus qu’une esclave sexuelle. Mais en fait, elle semblait avoir découvert un moyen d’être utile à la société Krinar, de lui donner une petite contribution. En lui dénichant ce stage, Korum avait fait plus qu’enrichir son CV ; il lui avait aussi prouvé qu’il la considérait comme quelqu’un d’intelligent et de compétent, quelqu’un qu’il désirait, mais aussi qu’il respectait. Arrivée au laboratoire, Mia passa le plus clair de la journée à rattraper ce qu’elle avait manqué pendant sa semaine en Floride. Malgré ses conversations presque quotidiennes avec Adam, son partenaire au travail, elle sentait quand même qu’elle avait pris du retard par rapport à certaines des dernières découvertes. Et elle n’avait pas beaucoup de temps pour rattraper le temps perdu parce qu’Adam projetait de partir pour rendre visite à sa famille humaine d’adoption l’après-midi même. ― Comment as-tu réussi à avoir l’autorisation de Saret ? dit Mia en le taquinant. Partir une semaine entière ? Korum a presque dû utiliser la manière forte pour me laisser aussi longtemps, et tu lui es beaucoup plus utile… Adam haussa les épaules. ― Il n’a pas tellement eu le choix. Je lui ai dit que je partais et puis voilà. Mia lui sourit, elle était impressionnée par le jeune Krinar. Malgré son éducation chez les hommes, ou peut-être à cause d’elle, il était vraiment à la hauteur. Finalement, vers quatre heures de l’après-midi, Adam lui donna un certain nombre de relevés et partit en vacances en la laissant seule au laboratoire. Les autres apprentis travaillaient sur un projet commun au laboratoire du cerveau en Thaïlande, et ils étaient partis pour quelques jours pour terminer une expérience. Mia passa les deux heures suivantes à lire puis alla vérifier les données produites par la simulation du cerveau d’un jeune Krinar. Visiblement, la dernière méthode qu’Adam et elle avaient imaginée allait dans la bonne direction. Le transfert de connaissances en était accéléré et il y avait peu d’effets secondaires désagréables. Elle espérait qu’ils pourraient encore l’améliorer d’ici à la fin de l’été. ― Comment se sont passées vos vacances en Floride ? demanda une voix familière derrière Mia qui sursauta de surprise. Elle se retourna, respira profondément pour essayer de retrouver un pouls normal. ―Vous m’avez fait peur, dit-elle à Saret en lui souriant. Je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un d’autre dans le laboratoire. Son patron passa la main dans ses cheveux noirs. ―Je finis juste deux ou trois choses. Contrairement à son habitude, il semblait tendu, et Mia trouva qu’il avait l’air fatigué, ce qui était rare chez les Krinars. ― Tout va bien ? demanda-t-elle prudemment, ne voulant pas s’aventurer au-delà des limites permises. Bien qu’elle travaillait depuis une quinzaine de jours pour Saret, elle avait encore l’impression de ne pas vraiment le connaître. Il ne passait pas beaucoup de temps au laboratoire parce que le projet sur lequel il travaillait l’amenait à voyager dans le monde entier. Et quand il était au laboratoire il était habituellement dans son bureau, bien qu’elle l’ait surpris plusieurs fois en train de la regarder, apparemment pour surveiller le seul être humain qu’il n’ait jamais autorisé à travailler chez lui. ― Bien sûr, dit Saret dont le visage se détendit. Pourquoi en serait-il autrement ? L’une de mes assistantes préférées est de retour. Mia se sentit légèrement gênée, mais lui sourit à son tour. ― Merci, dit-elle, je suis contente d’être rentrée. J’étais justement en train de consulter les données et il y a vraiment des progrès… ― C’est bien, dit Saret qui lui coupa la parole, j’ai hâte de lire bientôt votre rapport. ― Bien sûr, je le préparerai ce soir… ― Non, non, ce n’est pas nécessaire. Vous pouvez rentrer chez vous plus tôt ce soir. C’est le premier jour que vous reprenez le travail et je sais que votre cheren ne sera pas content si je vous garde trop longtemps ici. Mia fut surprise, mais acquiesça. ― Entendu, si vous en êtes certain… Normalement, Saret n’aimait pas que ses apprentis ne fassent pas toute leur journée de travail. Il s’était même disputé avec Korum àce sujet au début du stage de Mia. Et maintenant, il semblait vouloir qu’elle s’en aille… Mais elle n’avait pas l’intention de discuter ; de toute façon, elle avait eu l’intention de rentrer à la maison une heure plus tard. ― J’en suis certain. Saret lui sourit de nouveau. Il y avait quelque chose dans ce sourire qui la mettait mal à l’aise, mais elle ne savait pas quoi. ― D’accord, et merci. À demain ! dit Mia en passant devant lui. Ce faisant, elle aurait pu jurer qu’il se pencha pour se rapprocher d’elle en respirant, comme s’il humait son parfum. En se disant que son imagination battait la campagne, Mia sortit du laboratoire et entra dans un petit vaisseau qui l’attendait à côté du bâtiment. Korum le lui avait fabriqué exclusivement pour ses trajets à Lenkarda. Comme le bracelet-montre qu’il lui avait donné, il était programmé pour obéir aux ordres qu’elle lui donnait. Fatiguée après toute sa journée de travail, Mia s’assit sur l’un des sièges intelligents et commanda au vaisseau de la ramener à la maison.
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