IVAvec son plume, ses cartouches et ses carnets, Ina est aussi bien parée qu’un dessinateur cherchant des modèles consentants au pied du Sacré-Cœur. En passant devant la vitrine d’un des photographes du haut de la route de Koulikoro, ce lieu nommé Railda – la porte du rail – où l’artère devenue agora se raccorde au cœur de la ville, Ina jette un coup d’œil à tous ces portraits lisses au regard vague et profond qui la dévisagent impassiblement. L’envie d’être parmi eux peut-être, d’avoir une trace d’elle-même qui garantisse sa réelle existence. L’idée de se décrire lui vient soudainement. Mais c’est maintenant ou jamais. Un marchand de rue spécialisé dans le miroir à main et divers accessoires de beauté made in China lui permet d’ultimes vérifications avant de se jeter sur son carnet. Feig


