XLVIIIJ’expédiai Achmet à Oun-Capan chez Kadidja. Il avait mission d’instruire cette macaque de confiance de la réception faite à Séniha ; de la prier de dire à Aziyadé que j’implorais mon pardon, et que je désirais le soir même sa chère présence. J’expédiai en même temps dans la campagne trois enfants chargés de me rapporter des branches de verdure, et des gerbes, de pleins paniers de narcisses et de jonquilles. Je voulais que la vieille maison prît ce jour-là pour son retour un aspect inaccoutumé de joie et de fête. Quand Aziyadé entra le soir, du seuil de la porte à l’entrée de notre chambre, elle trouva un tapis de fleurs ; les jonquilles détachées de leurs tiges couvraient le sol d’une épaisse couche odorante ; on était enivré de ce parfum suave, et les marches sur lesquelles elle a


