Parfums d'Automne

3

Gary descendit de son cheval en continuant à observer la jeune fille. Au lieu d’être en colère il était assez amusé. Elle avait du répondant mais ce n’était pas chose rare chez les filles de la région en aient. Et encore moins une rousse. Sauf qu’il ne pensait pas qu’elle était du coin. Il ne la reconnaissait.

            Ce ton, ce sourire, ce visage, ses cheveux et ses discrète tâches de rousseurs qui parsemaient son corps lui rappelèrent vaguement quelqu’un mais il n’arrivait pas à savoir où et quand il aurait pu rencontrer cette jeune fille qui lui paraissait bien jeune. Pourtant, elle n’était pas du genre à être oublier. Il n’avait pas souvenir d’avoir jamais vu des yeux vert aussi brillant et des cheveux qui malgré qu’ils étaient mouillé étaient d’un auburn impressionnant. Mais, surtout elle avait de magnifique jambes et un corps de rêve. Il n’aurait jamais oublié sa rencontre avec une aussi belle personne. Ça, il en était sûr !

            Dommage qu’elle soit bien trop jeune pour lui. Il ne lui donnait pas plus de dix-huit ans. Allons, vingt-ans.

- Je vois et je ne suis pas stupide mais cette zone est une propriété privée, continua-t-il d’un ton acerbe.

- Propriété privée ! dit-elle en souriant. Que je sache la rivière est à tout le monde.

- Peut-être. Sauf que cette partie de la rivière est sur mon domaine.

- Oh ! Votre domaine, dit-elle d’un ton assez sarcastique.

- Exacte ! Je suis le propriétaire de Skyland. Et je n’aime guère que l’on entre ainsi sur mes terres. Et encore moins des gamines.

            Gamine ! S’offusqua Autumn en le fixant.

            Ainsi cet homme était son  fameux voisin, le propriétaire de Skyland le plus grand ranch de la région. Becky lui avait légèrement parlé de lui. Elle le décrivait solitaire, arrogant et acerbe mais elle était loin de la vérité. Pourtant, il était vraiment canon. Quel dommage ! pensa-t-elle.

            Posant ses mains contre ses hanches, elle inclina légèrement la tête sur le côté.

Gary se rendit bien vite compte qu’elle ne semblait par impressionner le moins du monde par lui. Elle le scruta un moment dans cette position puis poussant un soupir, se redressa et alla récupérer ses vêtements qui était en boule près d’un buisson et se mit à les enfiler.

- Vous pourriez vous retourner ou faire semblant de détourner le regard pendant que je me rhabille, M. le cow-boy.

- Pourquoi le ferrai-je ? Je suis sur mes terres et c’est vous l’intruse.

            Secouant la tête, Autumn continua à s’habiller. Que cette tête de mule fasse ce qu’il voulait, pensa-t-elle en colère.

            Gary aurait vraiment mieux faire de se retourner et de ne pas la regarder comme il le faisait en instant. Jamais, il n’aurait imaginé que regarder une femme s’habiller pouvait être aussi sexy et aussi excitant. Sans lui prêter la moindre attention, elle revêtit son jean et son chemisier à carreau. Mais comme sa peau était encore mouillé, le tissu du chemiser se mouilla très viteet laissant apparaître son soutien-gorge. Elle saisit ensuite sa longue chevelure rouge et le pressa pour laisser s’écouler l’eau puis la rejeta sur son dos.

            Quant elle eut finit, elle avança vers lui, en lui tendant une main.

- Je m’appelle Autumn Bell.

- Gary Wright, dit-il sans lui prendre la main.

            Haussant les épaules, elle laissa retomber sa main qu’elle fourra dans la poche arrière de son jean.

- Je ne pensais pas que piquer une tête dans la rivière pourrait autant vous déplaire, M. Wright.

- Je n’aime pas que des étrangers entre sur mes terres. Et vous, je ne vous ai jamais vu dans le coin.

- Waouh ! Quelle méfiance ! S’exclama-t-elle en levant les mains en signe de reddition. Moi qui pensais les gens du coin accueillant et plus cordiales.

- Pas avec des gens qui entrent par effraction sur leur propriété. Dite moi gamine, vos êtes une touriste égarée ou une de ses petites pimbêche du centre équestre de Montgomery ?

- Effraction ! dit-elle en partant d’un rire en laissant retomber ses bras. Et, non je ne suis pas une touriste égarée et je ne suis pas non plus une gamine alors arrêtez de m’appeler ainsi. En faite, je viens juste de m’installer pas très loin d’ici.

            Expirant de colère, elle esquissa une moue. Une moue assez mignonne.

            Il devait avouer qu’elle était vraiment belle, la gamine.

Détournant la tête, elle émit un sifflement. L’hongre qui paissait près de là leva la tête et vint à sa rencontre. La jeune femme lui murmura quelque chose à l’oreille tout en lui caressant l’encolure. Tient, il lui semblait connaître cette jument quelque part. Elle appartenait à l’un de ses voisins, il en pariait son chapeau.

- Je crois que je ne fais pas vous déranger plus que cela, M. Wright.

            D’un bon assez surprenant, elle se hissa sur la bête sous le regard surpris de Gary qui constata que la jeune femme était parfaitement à l’aise sans selle sur la jument. Pour monter ainsi un cheval, il fallait être un cavalier aguerrir et elle était bien une cavalière des plus aguerries.

- Pour info, je ne suis pas une gamine. J’ai plus de vingt-trois ans, dit-elle le menton levée. Et, je suis désolée du dérangement M. Wright. Cela a été un véritable déplaisir de faire votre rencontre. À jamais, j’espère.

Elle lui lança un autre sourire puis émettant un cliquetis avec sa langue et le cheval s’élança en direction de Hill Valley.

 Gary resta un bon moment à l’observer s’éloigner, impressionné par l’adresse dont elle faisait œuvre de monter à cru.

Fronçant les sourcils, il remonta sur son cheval et scrutant l’horizon n’apercevait déjà plus la jeune fille.

- Eh bien quelle rencontre !

***

            Exécrable ! murmura Autumn.

            Non, c’était plutôt le diable. Incroyablement sexy mais tout aussi détestable. Elle n’avait fait que se baigner. Comment aurait-elle pu savoir qu’elle était sur ses terres ? Il n’y avait pas de pancartes indicatives ici. Il s’était tout simplement comporter comme un rustre. Elle espérait bien ne plus avoir à le revoir le reste de son séjour. Qu’elle espérait très court.

Pourquoi avait-il fallu qu’elle rencontre le propriétaire de Skyland justement aujourd’hui ? Elle avait cru mourir de honte lorsqu’elle l’avait aperçut en sortant de l’eau. Et son regard à vous faire frissonner. Il lui avait rappelé un moment l’intimidant proviseur McAllen de son ancien lycée.

Poussant un soupir, elle secoua la tête pour se sortir le vieil homme de la tête.

Elle a toujours eu un faible pour les barbus et elle devait avouer que cet homme dans sa tenue de cow-boy était tout simplement à damner. De larges épaules  et un corps que l’on devinait parfaitement sculpté derrière sa chemise et puis ce jean moulant. Et ses yeux gris. C’était tellement dommage qu’un homme aussi beau et craquant soit si soupe au lait.  On dirait que ses relations avec ses voisins risquaient de ne pas être franchement amicales.

Elle eut un petit rire.

Trente minutes plus tard, elle était de retour à Hill Valley. Après avoir ramené Hollow dans son box, elle se dirigea vers la maison en passant par la cuisine. Demain, elle paierait cher son insouciance de monter ainsi à cheval après tant d’année. Elle allait avoir mal partout.

Alors qu’elle s’apprêtait à pousser la porte, elle surprit une conversation entre son oncle et sa femme.

- Elle n’y connaît rien à la gestion d’un ranch et…

- Et quoi ? Rob, ce ranch est aussi le sien. Plus le sien que le tien. Tu devrais lui dire la vérité elle pourrait sans doute t’aider. N’as-tu pas toi-même dit que son père était riche ?

- Oui j’ai dit cela.

- Rob, il s’agit de l’avenir de Hill Valley. Ravale donc ta fierté de Walker et parle-lui ou attends-tu que Gary te fasse une autre proposition ?

            Elle entendit son oncle soupirer. De quoi pouvait-il bien être en train de parler ?

            Poussant la porte de la cuisine, elle entra arborant un grand sourire.

- Salut la compagnie ! lança-t-elle.

            Les deux occupants se tournèrent précipitamment vers elle. Becky avec son énorme ventre la scrutait, les yeux ronds.

- Tes cheveux ? lança Becky surprise.

            Pourtant une main à ses cheveux encore mouillée, elle haussa les épaules avec une moue.

- J’ai piqué une tête dans la rivière, dit-elle en se dirigeant vers le plan de travail où était posée une carafe de limonade. Elle s’en servit un grand verre et en but une grande gorgée. Et j’ai rencontré notre voisin Gary Wright.

- J’espère que tu ne nous as pas crée des problèmes avec lui.

            Elle hausa les épaules en buvant une autre rasade.

            Becky émit un petit rire.

- Et comment l’as-tu trouvé ?

- Bel homme mais arrogant comme pas permis. Il pensait que j’étais une gamine et une touriste égarée.

            Robert émit un soupir et quitta la pièce en murmurant quelque chose qu’elle n’entendit. À peine sortir, elle explosa de rire imité par Becky. Soudain, celle-ci se tue et se mit à la scruter avec un certain intérêt.

- J’ai quelque chose sur le visage ?

- Non. Non ! Excuse-moi Autumn de toujours te fixer ainsi c’est que je ne me suis pas encore faite à votre ressemblance.

            Autumn se mordilla la lèvre, en pensant à sa petite cousine, la fille de son oncle Rob et de Becky, Jessie. La gamine lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. À part la couleur des yeux et des cheveux qu’elles avaient différents, elles se ressemblaient vraiment beaucoup. Si on les voyait ensemble, on s’imaginerait facilement qu’elle pourrait être mère et fille.

- Lorsque je t’ai vu la première fois, j’ai été époustouflée par votre ressemblance, reprit Becky en la rejoignant. Une copie conforme.

- Sauf les cheveux. Heureusement qu’elle n’a pas hérité de mon horrible chevelure rouge et des tâches de rousseurs typiques des rousses même si dans mon cas j’ai de la chance qu’elles ne soient pas plus accentuées que chez d’autres.

- Moi je les trouve plutôt sublimes tes cheveux et aussi tes tâches de rousseurs, dit-elle sincère.

- Merci ! dit-elle avec un petit sourire. Je vais monter prendre une douche rapide et me changé puis je descends te donner un coup de main.

- Ce ne serait pas de refus, dit-elle en se tenant le bas du dos avec une petite grimace.