Chapitre 6

3880 Mots
Devon - Comment ça une amie ? Je suis sidéré quand Adena débarque dans la chambre et me tire du sommeil pour m’annoncer ça de but en blanc. Une de ces amies va venir ici au ranch pendant deux jours. Pourquoi faire bordel ?! - Je vais l’employer pour gérer mes affaires avec Nowak et Anzieger, je pense que tu détesterais l’idée que je me rende régulièrement en Europe ces prochaines semaines, n’est-ce pas ?! - En effet, maugréé-je en me levant. Elle est plantée au milieu de la pièce, bras croisés, sûre d’elle comme pas permis, et m’observe avec attention pendant que j’enfile un jogging et un tee-shirt. Je sens qu’elle prépare un mauvais coup p****n… Mais ce n’est absolument pas le moment. - On a rendez-vous avec Wilson aujourd’hui, ça fait des jours que je décale, tu t’en souviens ? Questionné-je prudemment. - Comment l’oublier ?! Cingle-t-elle sarcastique. - Alors tu comptes te comporter correctement ? - ça dépend, est-ce que tu feras la même chose en présence de mon amie ? - Ouais, tu as gagné… Je suis contrarié qu’elle me mette devant le fait accompli, mais c’est un bon levier pour obtenir les signatures dont j’ai besoin pour l’adoption d’Ethan. Je ne proteste donc pas trop et l’abandonne dans la chambre en allant directement à la salle de sport où je commence à courir frénétiquement sur le tapis pour me débarrasser de ma frustration croissante. Je me pose plein de questions à la fois, donc peut-être qu’avoir les deux femmes sous mes yeux me permettra d’en apprendre plus. Je reçois un troisième message de James qui demande à me parler. Il a fait la même chose hier, mais je l’ai ignoré… Sauf que maintenant, je trouve son insistance étrange. Habituellement quand il a besoin de se plaindre, il vient directement me trouver dans mon bureau. - Qu’est-ce que tu veux ? L’interrogé-je sans interrompre pour autant ma course alors qu’il répond à mon appel. - Euh… Écoute… Je sais plus trop comment faire avec vous deux… - Comment ça ? - Adena m’a convoqué dans son bureau hier, et elle m’a proposé de partir en France avec son amie, Serena. - Pourquoi faire ?! - Elle a besoin d’un garde du corps quelque temps. - Ah bon ?! C’est tout ce qu’elle t’a dit ?! - À ton avis ? Réplique-t-il sèchement. Putain, j’avais raison, mon sixième sens ne m’avait pas trompé. Adena est en train de préparer quelque chose et si je veux savoir ce que c’est, il va falloir que je la laisse un peu avancer dans son programme. J’étais sûr qu’il y aurait des représailles à la maternité forcée que je lui inflige, or il semblerait que ma dangereuse panthère se soit lancée dans un nouveau projet à corps perdu, peut-être parce que ça lui permet de passer ses nerfs sur quelque chose puisqu’elle ne peut pas le faire avec moi. Du moins, pas comme elle l’entend. - Elle t’a expressément demandé de ne rien me dire n’est-ce pas ? - Tu as compris. Qu’est-ce que je suis censé faire ?! - Ne me dis rien, je suis fébrile, ça pourrait vite mal tourner… Laisse-la mener son plan exactement comme elle l’entend tant que ça roule. Si ça part en vrille, et que tu sens que ça t’échappe n’attends pas, tu m’appelles. - Ok. Il raccroche et je reprends une course effrénée de plus… Bordel de merde qu’est-ce qu’elle prépare ? Je réalise que je suis tellement noyé de choses capitales à gérer que j’ai complètement oublié de demander les retranscriptions écrites des séances de torture entre elle et Davault, mais il devient urgent que je sache exactement ce qui anime ma dangereuse artificière en ce moment, parce qu’elle est capable de violentes explosions, et il risque d’y avoir des dommages collatéraux sur son passage. Je prends ensuite une douche à la salle de bain pendant qu’elle finit de se préparer et arbore une incroyable robe fourreau bordeaux qui tombe au-dessus du genou, elle ressemble à une femme d’affaire extrêmement sérieuse dans cette tenue couvrante jusqu’aux manches longues. Mais elle est aussi absolument magnifique moulée dans ce tissu et ses lèvres sont habillées de la même couleur dans un rappel élégant. Elle porte des escarpins noirs qui cambrent superbement son joli cul, et je ne peux pas m’empêcher de la reluquer, béat d’admiration. Cette femme est tellement belle qu’elle semble presque irréelle. Je sais pourtant qu’elle a le pouvoir de disparaître, et souvent à l’autre bout de la planète… Et à cet instant, je me sens loin d’elle. J’ai l’impression qu’elle m’échappe, alors que c’est le regard froid avec lequel elle me transperce qui m’expulse directement vers les pôles les plus éloignés d’elle possible. - Tu es content ?! Demande-t-elle sèchement. - Tu es très belle mon ange, comme toujours. Un autre regard noir… Non, ce n’est pas un ange… C’est la reine des enfers, et elle quitte la pièce comme un ouragan en me gratifiant de ses fulminations. Je soupire pour toute réponse alors qu’elle disparaît. J’enfile rapidement une chemise blanche, une veste noire, mes boutons de manchettes, ma montre puis mes chaussettes, mon pantalon par-dessus mon boxer que je referme d’une ceinture. Je passe un coup de brosse dans mes cheveux, ils sont de plus en plus longs… Et lorsque je suis prêt, je descends les escaliers pour rejoindre ma femme d’une humeur absolument massacrante tandis que nous nous dirigeons ensemble à l’extérieur. Je monte dans ma mustang Mach one noire que Preston m’a ramenée du garage, et que je n’ai pas conduit depuis une éternité, j’espère arracher un minuscule sourire à Adena avec cette voiture, elle adore les bolides, la vitesse et conduire ces engins de mort… Pourtant, elle ne fait absolument aucun commentaire, elle conserve un air hautain et détaché, comme si tout ceci était tout à fait banal quand elle monte dans la voiture en silence. En bon Texan, j’ai mis un chapeau, et je rajoute mes lunettes de soleil. Je n’ai rien des looks de commandos que ma femme me voit porter d’habitude, elle a rarement eu l’occasion de me voir habillé des accoutrements conventionnels. Je fais vrombir le moteur puis je démarre en trombe, après quelques centaines de mètres, nous arrivons à la grille principale que les gars ouvrent et je m’engage dans le désert avant de rejoindre la 375 menant directement vers El Paso. Je peux m’autoriser à mettre les pleins gaz parce qu’il n’y a personne ici, à part nous. Je fonce et je remarque qu’elle ne peut s’empêcher de sourire. Je sais aussi comment la dérider quand il faut… - Elle te plaît ? Demandé-je alors qu’elle n’arrive plus à cacher son excitation. - Ouais, répond-elle alors. - Si tu es gentille, c’est toi qui conduis au retour. Je constate que je vise juste, elle trépigne d’excitation, et j’ai hâte d’en avoir fini avec ces foutus documents pour la voir s’extasier comme une enfant au volant de cette bagnole. Nous atteignons El Paso trente-cinq minutes plus tard. La circulation s’est densifiée aux abords de la ville, et nous nous extirpons des bouchons de la banlieue avant de nous diriger vers le centre-ville où se trouve le cabinet de mon avocat. Je gare la voiture rutilante dans l’avenue bondée face au cabinet et prends la main de ma femme avec possessivité tandis que nous nous engageons en direction du bureau de Wilson. C’est un homme aux allures de cow-boy, comme beaucoup de gens ici, la tradition étant encore bien ancrée dans les mœurs. Il porte un chapeau qui coûte une fortune, un costume impeccable et des santiags évidemment… Il a la petite cinquantaine et sait être aussi véreux qu’il faut, quand il le faut. Il connaît parfaitement tous les aspects illégaux de ma vie puisque je le paie grassement pour étouffer les affaires quand j’en ai besoin. Il excelle dans son domaine, et plus il y a de fric en jeu, meilleur il est. Il salue un peu trop chaleureusement Adena, mais je ne peux pas lui en vouloir, elle a le don d’ensorceler n’importe qui croise son regard de diablesse, et il a du mal à détacher ses yeux d’elle qui ne nous sert que sa froideur alors qu’il nous invite à entrer dans son bureau. - Alors tout est en ordre ? - Oui, le juge des affaires familiales a signé sans poser de question compte tenu de la demande de la grand-mère, des revenus colossaux que vous avez tous les deux ainsi que le cadre de vie que vous offrez au petit. - Parfait, on signe où ? Il sort des liasses de documents puis nous fait parapher et signer pendant près d’une heure. Adena ne fait aucun commentaire, elle n’adresse pas un mot à mon avocat, et se contente de s’exécuter tout en ignorant délibérément les regards insistants qu’il lance sur elle. Je sens la jalousie qui commence à me faire bouillonner, mais j’essaye de me contrôler en me psalmodiant que c’est son comportement qui intrigue l’homme. Ma femme n’est ni avenante, ni charmante, elle n’a rien d’une femme heureuse d’adopter un enfant, elle n’affiche pas la moindre prédisposition maternelle, elle a plutôt l’air d’être en train de signer un contrat avec le diable, et que c’est son âme qu’elle y laisse. Je crois que si je lui proposais de s’arracher le bras plutôt que de signer, elle le ferait sans hésiter. Pourtant, malgré son silence surchargé d’une colère orageuse, qu’elle manifeste en tournant rageusement chaque page qu’elle paraphe, elle fait ce que je lui demande sans émettre la moindre protestation devant l’avocat. Lorsqu’enfin c’est terminé, il nous annonce que nous en aurons encore pour une semaine avant l’enregistrement du dossier puis, que nous récupérerons le petit le week-end suivant. J’envoie un message à Preston pour l’informer. Il faut donner un coup d’accélérateur à la mise en place de la sécurité du ranch. Des coffres ont été posés dans chaque chambre du hangar du personnel, un autre au salon, les armureries et le stand de tir sont maintenant munis de codes pour entrer qui changeront toutes les semaines. J’ai fait monter un mur autour de l’incinérateur situé plus loin sur la propriété et il faudra ouvrir une grille pour y accéder. Les quarante kilomètres de clôtures qui entourent la propriété ont été vérifiés et réparés si besoin. J’ai fait installer des caméras supplémentaires pour que mon ranch se transforme petit à petit en forteresse. Nous prenons congés de Wilson que je trouve bien trop mielleux alors qu’il s’attarde à saluer ma femme puis je lance les clefs à Adena qui ne dit toujours aucun mot, et qui n’a pas accordé une once de son attention à l’avocat. Elle monte et démarre en trombe, j’ai à peine le temps de refermer la portière qu’elle s’engage brutalement sur l’avenue en faisant crisser les pneus. Je comprends vite que j’ai peut-être commis une erreur en lui cédant le volant aussi tôt dans notre trajet et la façon dont elle slalome dans la circulation me propulse à la limite de l’infarctus… Elle double n’importe comment à une vitesse ahurissante, ce qui me fait très brutalement prendre conscience de l’étendue de la fureur qui l’anime. Je suis légèrement soulagé lorsque nous retrouvons la ligne droite du désert et j’ai presque l’impression que les pneus vont fondre sur l’asphalte tant elle enfonce l’accélérateur. Elle est pleine d’exaltation, sa colère s’est lentement muée en frénésie sauvage, et je constate qu’elle passe par toutes les émotions parce que ces situations la dépassent. Elle part dans quelque chose d’encore trop grand pour elle, or je lui colle de sacrés bâtons dans les roues. Elle perd pied derrière le volant alors qu’on est lancé comme une fusée à plus de deux cents kilomètres heure. Je reste parfaitement calme et silencieux, elle est bien trop habile derrière un volant pour nous faire partir dans le décor, donc je m’empêche de réfléchir au nombre de tonneaux que pourrait faire cette voiture lancée à cette vitesse en ligne droite sans rien pour interrompre sa course. Tout à coup, elle se met à freiner en plein milieu de la route jusqu’à ce que la voiture s’arrête les pneus fumants… Avant que je n’aie le temps de lui demander ce qu’il se passe, elle détache sa ceinture et se jette voracement sur moi, elle enjambe le frein à main, prend toute la place dans l’habitacle alors même que je suis déjà très grand et imposant. Nous nous retrouvons enchevêtrés l’un dans l’autre, elle cherche avidement à ouvrir la ceinture de mon pantalon, ses mains sont invasives, et alors qu’elle abat son emprise sur mes sens, mon sang ne fait qu’un tour. J’ouvre la portière et la tire à l’extérieur pour aller la plaquer contre le capot. Je relève brutalement le fourreau de sa robe, j’écarte légèrement le fin tissu du sous-vêtement qu’elle porte, elle pose les mains sur le pare-chocs chaud, la respiration saccadée d’impatience puis j’ouvre ma braguette, impatient, avant d’enfoncer rapidement mon membre imposant dans sa fente humide. Bordel de merde… Je suis en train de la b****r sur le capot de ma voiture en plein milieu du désert. J’ai l’impression d’être le roi du monde, et d’afficher ma possession bestiale à l’univers tout entier. Je la martèle, la poussant contre le pare-chocs encore brûlant tandis qu’elle gémit parce que je la prends plus profondément. Un véhicule pourrait arriver dans un sens ou dans l’autre, mais j’en n’ai plus rien à foutre… L’exhibition ne m’a jamais posé problème, au contraire, ça m’excite, c’est elle qui est pudique… Mais à cet instant, elle semble totalement consumée par la dévastation qui l’anime pour s’en préoccuper ne serait-ce qu’une seconde. - C’est ça que tu voulais mon ange ? Demandé-je en accélérant mes mouvements. - Oui… S’il te plaît, soupire-t-elle pantelante sur ses escarpins vertigineux. J’accélère encore, je la prends en conquérant, je foule une terre qui m’appartient déjà, et sur laquelle je peux asseoir ma royauté. Parce qu’elle est à moi, qu’elle m’appartient, elle sait comment me trouver, même dans la colère, la déchéance et la détestation. Je la sens rapidement basculer face à l’intensité de mes coups de boutoirs inquisiteurs, m’enserrant violemment de ses muscles intimes, m’imposant totalement la jouissance qui s’échappe de mon corps en profondes giclées salvatrices au fond d’elle. Je me retire alors qu’elle se redresse en titubant, je l’aide à se réajuster après avoir refermé ma braguette. - Ça va mieux ? Questionné-je en caressant sa joue rosie par la satisfaction. - Non Devon ! Ça ne va pas !! Je suis complètement transie d’une rage incommensurable ! j’ai envie de t’égorger ! Vocifère-t-elle. Elle hurle, mais je vois bien qu’elle est légèrement moins contrariée, j’ai un tout petit peu apaisé sa colère… - Tu veux que je conduise ? Suggéré-je en voyant qu’elle a du mal à reprendre contenance après cet interlude totalement improvisée d’une intensité infernale. - Non merci ! J’ai encore des kilomètres de colère à déverser, déclare-t-elle en se rasseyant vivement derrière le volant avant de claquer la portière. Je remonte dans la voiture tandis qu’elle pianote rapidement sur le clavier de son portable, et après quelques secondes, une puissante musique retentit à faire vibrer les baffles de l’habitacle. Elle démarre et reprend sa course effrénée au rythme d’une musique que je ne connais pas du tout ; mais qui semble, elle, l’emporter dans son délire… Et si elle a besoin de ça, je lui laisse… Je réalise qu’elle n’a même pas vingt ans… Elle est vraiment jeune, or je lui impose peut-être des choses qu’elle a du mal à comprendre. Peut-être qu’elle a encore besoin d’insouciance et d’immaturité… C’est aussi pour ça qu’elle m’attendrit un peu, alors je vais la laisser fomenter ses petits plans de son côté tout en essayant d’en apprendre le plus possible discrètement. Heureusement que la grille est ouverte quand elle s’engage en trombe dans le ranch sinon elle aurait pu la démolir, elle se gare devant l’entrée dans un crissement de pneus rageurs. - Qu’est-ce que c’était la première musique que tu as mise ? - Fragile… Lacuna Coil, répond-elle d’un ton badin. - Je vois… Criant de vérité, n’est-ce pas ma panthère ? - Totalement limpide bébé, me nargue-t-elle ombrageuse en descendant de la voiture. Je pense que le plus gros de la tempête est passée… D’ici quelque temps, elle ne m’en voudra plus autant, quand elle apprendra à connaître l’enfant. Elle dit qu’elle ne veut pas s’en occuper, pourtant je pense qu’elle le fera quand même, elle ne pourra pas l’ignorer indéfiniment. Du moins, je compte là-dessus. Maintenant que j’en ai fini avec cette histoire d’adoption, je n’ai plus qu’à me concentrer sur les sombres projets qu’elle mijote en commençant par découvrir l’amie qu’elle a invitée. Je descends de la voiture et elle m’imite, mais lorsque je rentre à la maison, Maria m’interpelle et elle en profite pour filer dans les escaliers sans même un regard en arrière. - Est-ce que tout s’est bien passé ? - Oui, il sera là à la fin de la semaine prochaine, j’espère que tout sera parfaitement en ordre. - Andréa vous attend à l’étage. - Elle a déjà livré ?! M’étonné-je en attrapant le café qu’elle me tend. - Oui, les citernes ont rempli les cuves cet après-midi, elle attendait que vous rentriez pour repartir. - Et pour voir James aussi, non ? Maria me lance son regard noir et me tourne ostensiblement le dos pour ne pas avoir à répondre à ma question. Je sais qu’elle est complètement opposée à cette relation, ça fait partie des raisons pour lesquelles James ne veut rien officialiser avec sa fille. Mais ils ne peuvent pas s’empêcher d’être ensemble quand même, Andréa débarque ici dès qu’elle en a l’occasion pour le voir, et se fiche totalement de l’opinion de sa mère sur le sujet. Je monte les étages et ouvre la porte de mon bureau dans lequel Andréa m’attend un ordinateur sur les genoux, assise sur un fauteuil dos à la porte. Elle bondit sur ses jambes lorsqu’elle me voit entrer. - Tu en as mis du temps ! - ça n’est pas le genre de choses qui se fait en cinq minutes, figure-toi. - Je n’arrive pas à croire que tu fasses ça Dev’... - Moi non plus, mais on s’est tous mis d’accord ici, ce n’est pas seulement ma décision. - Qu’est-ce que vont dire tes parents ? - Rien pour l’instant, si tu fermes ta gueule. - Est-ce que j’ai déjà balancé quoi que ce soit ?! Tu as besoin qu’on reparle de Stanley pour te raviver le degré d’implication que je suis capable d’avoir pour te couvrir ?! Elle est offusquée que je puisse remettre en cause son allégeance, et elle a raison, Andréa me connaît depuis toujours, elle est comme une sœur pour moi, elle m’a aidé à couvrir un meurtre quand j’étais encore adolescent, tout comme sa mère, elle m’avait aidé à dissimuler mon coup de folie meurtrier. - Alors comme ça tu envoies James en France ? - Ma femme l’envoie en France, et pour le moment je ne suis pas censé être au courant. - Qu’est-ce qu’il va faire là-bas ? Pourquoi tu l’y envoies tout seul ?! Et surtout, est-ce que tu cherches à te débarrasser de lui après sa petite incartade sur l’île ?! Elle me toise sévèrement. - Tu as fini ton interrogatoire ? - Non ! p****n tu fous tous mes projets en l’air ! - Je n’ai rien fait du tout Andréa, j’ai conclu un marché avec lui sur l’île en échange de mon pardon, et il l’a obtenu en exécutant mon ordre… Adena en revanche est folle de rage contre lui et à raison puisqu’il a tué son père. - À ta demande, p****n ! - Oui, mais elle est mariée avec moi, c’est comme ça. - Combien de temps ? - J’en n’ai aucune idée. - Mais bordel, tu la contrôles un peu ta femme ?! - À distance. Elle croise les bras et semble folle de rage. Ses cheveux en carré longs noirs se balancent au rythme de sa tête qu’elle secoue de droite à gauche pour marquer son mécontentement. - Tu te rends compte qu’il va se servir de ça pour me larguer ? - Tu n’as pas eu l’occasion de rencontrer un autre mec qui te fasse vibrer dans tous tes déplacements à travers le Texas ? Andréa est une belle femme, mexicaine d’origine par sa mère, elle a les traits fins, les yeux et les cheveux noirs, elle est représentante pour un grand groupe pétrolier de Houston, et sillonne le pays pour s’assurer des livraisons à ses clients ainsi que le bon règlement des factures, nul doute qu’elle doit sans cesse rencontrer des hommes prêts à la séduire, car elle est toujours impeccable dans ses tailleurs stricts, et belle à sa manière. Je ne la regarde pas de cette façon parce qu’elle est pour moi comme une sœur, mais je serais complètement con d’ignorer qu’elle dispose de nombreuses qualités qui plaisent aux mecs… - Tous des connards de vautours arrivistes, cingle-t-elle. - Il ne changera jamais d’avis tu sais ? - Bien sûr que si, il finira par se rendre compte… - Se rendre compte de quoi ? - Qu’il m’aime espèce d’abruti. - Il le sait déjà Andréa, il ne le cache pas très bien, ce n’est pas le problème pour lui. - Alors je te conseille de le faire changer d’avis, parce que si je le perds à cause de toi, ou de ta femme… - Tu vas le perdre parce que c’est un tueur sanguinaire qui t’aime comme un fou, et qui refuse ce genre de vie-là pour toi. Je lui coupe la chique, parce qu’elle m’emmerde à pleurnicher alors que j’ai juste un million de trucs bien plus urgents sur le feu. - Franchement, tu fais chier… Grogne-t-elle. Elle sait qu’elle n’aura jamais gain de cause avec moi, donc elle arrête d’insister. Je comprends ce qu’elle ressent maintenant, Adena m’en a fait voir de toutes les couleurs même si j’avais le pouvoir d’entrelacer sa vie à la mienne pour en prendre les rênes. Andréa et James, eux, sont dans une situation inextricable ou ni l’un ni l’autre n’a le pouvoir de se faire capituler. Chaque fois qu’elle débarque ici, et ouvre les cuisses, James la reçoit et ne peut pas s’empêcher de céder à la tentation, et chaque fois qu’il le fait, elle tente de le convaincre d’officialiser leur relation. - Je ferai ce que je peux, lui assuré-je alors qu’elle ne se débarrasse pas de ses fulminations silencieuses. - Merci, trop aimable. Voilà la facture. Johnson m’a demandé de te suggérer une nouvelle fois de bitumer la route qui rattrape la 375. - Non, pas de panneau de direction pour arriver jusque chez moi. - Je le savais. Bonne soirée. Elle n’attend pas mon autorisation pour claquer son ordinateur qu’elle avait posé sur le bureau, elle le prend entre les mains et sort de la pièce en trombe avant de claquer aussi la porte derrière elle. Je pense que je ne suis pas près de la revoir. Du moins pas tant que James ne sera pas revenu de sa mission…
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