Episode 4

2567 Mots
Oumou khairy La sonnerie de mon réveil me tire violement de mon sommeil. Je m'empresse de l'éteindre pour ne pas réveiller les autres, lis mon invocation du réveil pour remercier Allah de m'avoir réveillé vivante tout en pleurant. Mais quel euphémisme ! ou même énantiosémie ! Je suis croyante m*******e, je ne peux donc pas, malgré toutes les épreuves et souffrances que je vis au quotidien, demander à Dieu de me tuer et encore moins le faire moi-même. Ça serait tellement ingrat de ma part sachant que quelqu'un, quelque part, donnerais tout pour être en vie ou même avoir la vie que j'ai moi. Anas ; qu'Allah soit satisfait de lui, dit : Le messager de Allah, que la paix soit sur lui a dit : « Que l'un de vous ne souhaite pas la mort à cause d'un mal qui l'a frappé. S'il doit absolument le faire qu'il dise : 'Seigneur ! Laisse-moi vivre tant que la vie est pour moi un bien et fais-moi mourir si la mort est meilleure pour moi' » Souhaiter la mort revient à rejeter la patience et le m******n est invité à faire preuve de patience avec ce sur quoi il a été testé. Allah est certes avec les endurants. Donc je patiente et j'endure mais je ne peux quand-même pas m'empêcher de me coucher chaque soir, avec l'espoir de ne plus être là le matin ou du moins, que ce soit moins difficile. Donc lorsque mon réveil sonne, que je me rends compte qu'une autre journée commence, un autre combat, je ne peux pas m'empêcher de verser quelques larmes de désarrois. Je finis par me lever en faisant attention à ne pas réveiller mes deux petites sœurs couchées dans le même matelas que moi. Après avoir pris un bain et fais mes ablutions, j'entame ma routine du matin à savoir : lire deux pages du coran, faire mes invocations du matin, prier fajr et faire des azkars. Une fois cela fini, je pars réveiller mes deux sœurs Raby (10 ans) et Nabou (7 ans) et les préparer pour l'école. • Tiens ça Raby. Va acheter du pain, je vais faire de la bouillie pour maman en attendant. Lui dis-je en lui donnant les 1000 que j'avais. • Je n'ai plus de cahier néné Oumou, puis-je prendre ici pour en acheter ? me demande-t-elle. • Et moi aussi néné Oumou je t'avais demandé 500 la semaine dernière, nous avons un goûter partagé et je suis la seule à ne pas avoir cotisé encore. Ajoute Nabou, la mine triste. Sans faire exprès, je me tiens fermement la tête pour ne pas vaciller, tant la situation me dépassait. Que vais-je faire moi ? • Ecoutez, je vais sortir tout de suite et aller trouver un autre boulot, je vous promets qu'à votre retour, et le cahier et les 500 seront ici d'accord ? • D'accord, merci. Me disent-elles en chœur en me faisant un câlin. Je ne peux pas pleurer devant elles, il ne faut surtout pas faire ça. A la place, je pars dans la chambre des parents pour réveiller ma mère.  • Alors, comment te sens-tu ce matin ? • Beaucoup mieux ma fille. Je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi. Mais Alhamdoulillah je vais beaucoup mieux, je vais recommencer mon commerce de légume pour t'aider un peu. Me dit-elle la main sur mon visage. Je l'aime tellement cette brave femme ! Même si je sais qu'elle a fait énormément d'erreurs dans son passé qui sont la cause de notre état actuel, même si je sais qu'elle me cache énormément de choses, comme le fait que son mari, le père de mes frères et sœurs n'est pas mon père à moi malgré que je l'appelle et je le traite ainsi. Il suffit de voir la différence de nos couleurs de peau, ou la façon dont il me traite pour le savoir. En parlant de lui, cela fait bientôt une semaine qu'il a quitté la maison, lasse de nous et de notre situation, abandonnant une femme malade et des enfants innocents. C'est pour cela que je ne peux pas baisser les bras, je suis l'ainée de cette famille, et malgré que j'aie un frère de 19 ans qui normalement devrait m'aider un peu, je suis la seule à tout faire. Lui se contente de trainer avec n'importe qui et faire n'importe quoi, il n'étudie pas et ne travaille pas. Je comprends un peu pourquoi papa a décidé de partir même si c'est la décision la plus lâche qui soit. Je suis constamment stressé, triste et perdue. Entre les enfants, l'état de santé de ma mère, les factures et le loyer sans oublier la dépense quotidienne, je me perds complètement, je n'ai même pas de vie contrairement à toute jeune fille de mon âge. J'enchaîne les boulots et je prends tout ce qu'on me donne et bizarrement, je n'arrive jamais à garder un boulot plus d'un mois. Soit on me vire sans raison, ce que je comprends vu que j'ai constamment la tête ailleurs à cause de tout ce que je vis, soit je me fais harceler par des patrons ou maris et pères de famille véreux et pervers. Si cela continue, je risque de devenir folle ! et ce qui est bizarre dans tout ça, ce que malgré tous les prétendants que j'ai eus, il suffit que l'un d'eux décide vraiment à faire de moi sa femme pour que tout tombe à l'eau, ils disparaissent tous du jour au lendemain, sans donner de nouvelle. Ma meilleure amie est persuadée que j'ai un djinn amoureux ou qu'on m'a envouté, mais en bonne croyante que je suis, je sais qu'il n'en est rien de tout cela bien que toutes ces choses existent vraiment, mon cas à moi je sais qu'il est lié à ma famille et surtout au passé de ma mère. Mais je ne désespère pas de la miséricorde d'Allah, je continue toujours à espérer te à lui demander un mari digne de ce nom. Je souris, rien qu'à cette idée. • A ce soir maman ! Dis-je depuis le couloir en mettant mes chaussures de tous les jours. Ils sont lus fatigués que moi. • Qu'Allah soit ave toi. Me dit-elle de sa voix fatiguée. Mais rien que le fait d'entendre cette phrase avait égayé toute ma journée, et ce peu importe ce qui se passera aujourd'hui encore. Je sors de l'appartement avec sourire et aussi espoir que cette journée sera le début de quelque chose, qui sait, peut-être que, c'est le jour où je vais enfin rencontrer mon prince charmant. Je vous le dis tout de suite, malgré toute la difficulté que je vis, malgré toutes les déceptions et trahisons que j'ai surmontées, je suis une vraie passionnée et fan du grand amour. Je suis le genre de personne qui ne garde rien, qui pardonne tout, aime tout le monde et prends la vie comme elle est. Je trouve injuste de ranger tout un groupe de personne dans la même catégorie à cause de l'erreur d'une seule personne car chaque personne est différente, chaque personne mérite d'avoir au moins le bénéfice du doute et après tout, que serait la vie sans amour ? Sans pardon ? Sans une seconde chance ? L'erreur est humaine et moi personnellement, j'ai espoir d'un monde meilleur, rempli de pardon et d'amour. Ou chacun est accepté tel qu'il est. Je rêve et je prie surtout pour ce prince charmant qui viendra compléter la moitié de mon dine. Je le veux pieux, avec une magnifique voix pour me réciter les belles paroles de Dieu. Il peut ne pas être riche, ce n'est pas trop important mais s'il l'est aussi ça ne sera qu'un plus, parce qu'on pourra aller ensemble à la Mecque, faire notre pèlerinage, la main dans la main. Imaginez seulement combien de fois ce serait magnifique et si par chance il est beau !! Oh lala je délire carrément, mais j'ai le droit de rêver non ? et je ne suis pas trop exigeante aussi, je veux juste un bon m******n, un vrai. Parce que les vrais hommes musulmans savent comment traiter une femme, j'ai bien dit les vrais et ow ça sera à la Mohamed (Psl) et sa Khadija, la mère des croyantes. J'étais dans mon beau rêve éveillé lorsque je suis entrée en collision avec une voiture qui était apparemment sur le point de démarrer. Je suis tombée sur les fesses, me faisant un mal de fou. Je n'ai même pas eu le temps de me reprendre qu'un homme furieux surgit de nulle part et se mit à me hurler dessus. • Tu ne peux pas regarder où tu vas ? C'est comme ça que vous créer des problèmes au gens gratuitement. Je l'écoutais me vociférer des choses pas plaisantes, pendant que je regardais sa voiture hors prix, son téléphone et sa montre qui pourraient me faire vivre et ses habits n'étaient pas en reste. Il était sans doute friqué mais il ne semblait pas heureux, les gens heureux ne frustrent pas les autres gratuitement. Cet homme en face de moi était d'une colère noire et il voulait juste la déverser sur quelqu'un, peu importe qui et malheureusement c'est tombé sur moi. Je l'ai ignoré et j'ai essayé de me lever sans un mot, jusqu'à ce qu'il pose sa main sur moi, surement pour m'aider. • Ne me touchez pas. Dis-je en retirant brusquement sa main de sur moi. • Et pourquoi ? Je vais juste te virer de là et récupérer le passage, pauvre idiote. • Parce que c'est haram et lol ! Je suis peut-être pauvre mais toi, malgré ta richesse, tu sembles plus frustré que moi et c'est dommage. Tu devrais chercher la vraie origine de ta colère et le sens de ta vie parce qu'apparemment ton argent ne fait pas ton bonheur. Il me considéra un moment avec attention, avant de se lever et se diriger vers sa voiture. Je me suis levée aussi à mon tour et heureusement je n'avais rien de grave, donc rien ne me fera revoir ce prétentieux. J'allais partir lorsqu'il m'interpella. • Qu'est-ce qui est haram ? Me demande-t-il sur le point de monter dans sa voiture. • Toucher une femme qui n'est pas la tienne. Il me regarda amusé avant de pouffer de rire. Mais quel con*** ! Je tournais les talons pour m'éloigner d'ici aussi loin que possible. Certaines personnes vraiment, oh la la ! Je suis finalement passée au fast-food de Mody pour l'aider un peu avec la cuisine et avoir un peu de sous pour tenir la promesse que j'ai faite à mes sœurs. Mody c'est vraiment quelqu'un de bien et dommage qu'il ne possède pas les moyens de m'embaucher, parce que la cuisine c'est ma passion. Après le bac j'avais commencé à faire des cours de cuisine avant d'arrêter quelques mois après par faute de moyens. • Tu sais la dernière fois je t'avais parlé de ce riche monsieur, du quartier bourge comme tu aimes l'appeler qui a fait un AVC ? M'interpelle Mody. • Oui oui, je m'en rappelle ! il s'en est sorti finalement ? • Oui ou à peine ! Il est sur une chaise roulante maintenant et ne parle pas aussi. Il y a sa femme qui cherche une personne pour s'occuper de lui, je me disais que tu devrais tenter ta chance, le temps d'avoir assez d'argent pour faire autre chose tu vois ? • Yeah je vois ! Mais en quoi consiste ce boulot ? • Tu devrais passer voir la dame pour de plus amples explications. Prenant Mody aux mots, je me rends directement chez ladite dame, au milieu du quartier bourgeois. Leur maison s'étendait sur des kilomètres et pouvait abriter tout mon petit quartier. Je me suis annoncée au gardien qui était assez gentil, qui me conduit à l'intérieur de la maison que je n'ai pas hésité à contempler. A chaque fois que je vois une si grande maison, je me demande si les personnes qui y vivent sont heureux, parce que pour moi c'est tout ce qui compte. Une dame qui devait être la gouvernante m'a reçu avant de me conduire auprès de la maitresse des lieux. Une dame d'une quarantaine d'année, plus classe et frais qu'une jeune de vingt ans. Son ensemble tailleur en mini-jupe attira mon attention en premier, puis son regard hautain et méprisant, surement à cause de mon voile. Mais si cela lui pose problème, autant me le dire maintenant pour que j'aille chercher ailleurs. Ce n'est pas la première fois qu'on me fait ce coup-là donc je n'hésiterais pas aussi à me sacrifier pour préserver mon choix et ma dignité. Elle continuait sa conversation au téléphone sans même me demander de m'asseoir. Je songeais vraiment à partir, ayant la nette impression que je n'aurais pas ce boulot pour une raison que j'ignore, lorsque j'entendu une voix familière derrière moi. • Maman tu as demandé à me voir ? Débuta la personne. Je me retournais pour faire face à l'homme méprisant qui m'a cogné tout à l'heure. On était tous les deux surpris de se revoir. • Cela fait une éternité oui ! Répondu la dame, en mettant fin à son appel. • C'est qui elle? Lui demande-t-elle en m'ignorant comme si je n'étais pas présente. Je pense que je devrais m'en aller. • Eh je crois qu'elle est là pour un boulot, celui de s'occuper de ton père mais... • On l'embauche. Je vais payer moi-même. La coupa son fils. • Pardon ? Fit-elle étonnée. Je l'étais aussi. • Je dis qu'on l'embauche. • Mais on n'a pas encore examiné les autres candidatures. • Maman, nous savons tous les deux que tu n'as pas le temps de faire ça ni t'occuper de papa. Puisqu'elle est déjà là et elle a clairement besoin de ce boulot, pourquoi attendre ? Elle le considéra un moment avant d'abdiquer malgré elle. • Je n'ai pas envie de me prendre la tête encore une fois avec toi, donc je l'accepte. Elle s'occupera de ton père. En se tournant vers moi, enfin : • Je suppose que vous savez l'état dans lequel se trouve mon mari. Vous aurez donc pour boulot, veiller sur lui, ses médicaments et sa nourriture, l'accompagner pour ses rdvs médicaux, le promener de temps en temps...pour le reste, Katy la gouvernante s'en chargera. J'opine de la tête. • Pour votre salaire. Poursuit-elle avant d'être interrompu encore une fois par son fils. • Je m'en occupe maman. Nous devons partir là. En s'adressant à moi : • Revenez demain matin pour qu'on puisse discuter de votre salaire et du déroulement de votre boulot. Et en rentrant, évitez de cogner les voitures. J'ai ouvert la bouche pour répliquer mais il était déjà loin. Quel con ! Mais qui vient de m'offrir un boulot quand-même. Je décide de quitter les lieux à mon tour en me disant que mon séjour ici ne risque pas du tout être plaisant, mais comme a dit Mody, c'est juste temporaire, le temps que je me trouve autre chose, encore. _____________________________________ Voilà ! Euh salam à vous d'abord. C'est fait, now vous avez fait la connaissance de nos quatre héroïnes et chacun c'est un peu fait une idée de leurs modes de vie, rêve, quotidien..... So à la prochaine, très bientôt i hope pour la suite. Kiss. Queen 28/03/2019 19 : 07
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