II L’ENTRETIEN. Il faudrait l’inimitable pinceau du divin Raphaël pour rendre la pudique confusion mêlée de ravissement qui rayonnait du visage d’Antonia, lorsqu’elle se dégagea doucement des bras de M. d’Ambron. Le contact des lèvres du jeune homme avec son front y avait mis comme une resplendissante auréole de bonheur ! Antonia offrait en ce moment l’alliance visible et, hélas ! si rare, de la beauté plastique absolue et de la beauté de l’âme !… On aurait pu la comparer, sans exagération, à une apparition céleste ! Quant à M. d’Ambron, sa joie, tempérée par l’expérience des choses de la vie, avait une gravité à la fois virile et mélancolique ; il trouvait son rêve trop enivrant pour ne point penser avec effroi à l’heure du réveil, et il réunissait ses forces, afin de ne pas faiblir l


