Les yeux de Dominique se plissèrent devant le sarcasme évident de Joël, car on ne l'avait jamais qualifiée de jolie de sa vie, du moins depuis la mort de ses parents. Les Taylor n’avaient jamais été du genre à mettre en valeur l’extérieur
apparence. Aucun maquillage n'était autorisé, aucune robe à la mode n'était abordable, et il était simplement entendu que de telles frivolités étaient des avantages dont seuls les riches pouvaient profiter. Elle a trouvé ses cheveux sans vie et lisses, et à plusieurs reprises, ses frères adoptifs se sont moqués de la légère trace d'une fossette sur son menton.
"Pourquoi voudrais-tu de moi alors?" demanda-t-elle avec méfiance. Les hommes ont tous ri à haute voix, tous les trois se mettant à saluer sa beauté en même temps. Elle était sur le point de s'enfuir à nouveau quand Joël sortit une liasse de billets et les lui lança par-dessus la table. Dominique avait l'eau à la bouche à la vue de tout cet argent. Elle pouvait très bien se permettre de louer un logement à moitié décent et d'acheter de nouveaux vêtements, en plus d'avoir beaucoup d'argent restant avec une somme aussi faramineuse. « Qu'est-ce que ton ami attend exactement de moi ? Et lequel d’entre vous est-ce ? elle a demandé.
"En fait, c'est moi", a plaisanté Phillip, recevant un coup bien ciblé à l'épaule de David.
« Notre ami, Derek, est déjà à l'étage. Et il n'attendrait rien de plus que d'habitude, chérie. Même si nous lui avons en quelque sorte dit que nous essaierions de le trouver vierge. Si vous pouviez simplement agir comme tel au début, je suis sûr que ce serait assez proche », a conseillé Joel.
"Tu veux dire que tu penses que je suis une... une... prostituée ?" balbutia-t-elle, sa voix tremblante d'horreur.
"Ecoute, je pensais que tu avais besoin d'argent", dit Joel, sa patience commençant à s'épuiser. Sortant une de ses cartes de visite de sa poche, Joël griffonna précipitamment quelque chose dessus. Tournant la carte entre ses doigts, il poursuivit : « Ceci est mon adresse. Je vous garantis un travail là-bas au nom de mon père si vous vous dépêchez de monter avant que nous changions d'avis. Que demander de plus ? Je te donne une chance de gagner honnêtement ta vie après celle d'hier soir si tu le souhaites. Est-ce que tu comprends?"
Leurs paroles lui transpercèrent le cœur et Dominique fit de son mieux pour retenir les sanglots dans sa poitrine. Les trois hommes d'une beauté pécheresse, avec leurs beaux vêtements et leur esprit vif, pensaient qu'elle n'était qu'une p**e, purement et simplement. Elle aurait dû simplement dire à Joel où il pouvait mettre son argent et partir, mais cette vue était trop tentante. Elle savait ce qu’ils attendaient d’elle et cette pensée la rendait malade.
Pourtant, à quoi servait sa virginité si elle était assassinée pendant la nuit dans une ruelle abandonnée parce qu'elle n'avait pas les moyens de se loger ? De toute façon, elle ne s'attendait pas à trouver un homme qui veuille réellement l'épouser, alors à quoi bon sauver sa vertu ? Joël lui offrait une vie. Et elle n'aurait probablement même pas à accepter son offre d'emploi si elle était capable d'utiliser l'argent correctement et de continuer à chercher ailleurs un poste décent, peut-être comme couturière quelque part.
Le cœur de Dominique battait à tout rompre tandis que sa conscience se battait pour le peu de pureté qui restait de sa misérable vie. Elle vit une pointe d'exaspération sur leurs visages alors qu'ils attendaient sa réponse avec impatience. Le grondement du tonnerre rappelait à Dominique ce qui l'attendait une fois sortie de l'auberge, et c'était la certitude qu'elle partirait de là avant la fermeture pour la nuit. Et puis, où irait-elle ? Elle était effrayée au-delà de toute croyance de ce à quoi elle serait confrontée une fois qu'elle aurait quitté la Tête de Sanglier seule cette nuit-là.
Le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, les yeux de Dominique tombèrent à nouveau sur l'énorme liasse de billets. Elle se demandait comment sa vie avait pu en arriver à ce moment répugnant et se détestait d'avoir envisagé de vendre sa moralité. Comment peut-on mettre un prix à une chose pareille ? Et pourtant, elle n'avait pas le choix. Exhalant un soupir frémissant, elle dit doucement : « Je vais le faire. »
Des rires chaleureux et des remerciements retentirent suite à son acquiescement. L'esprit de Dominique tournait à la réalisation de la transaction qu'elle venait d'accepter. La taverne était bruyante et chaleureuse, les autres clients flous tandis que Dominique se résignait à savoir ce qu'elle s'apprêtait à faire. Son cœur battait si fort qu'elle se demanda si personne d'autre dans la pièce ne pouvait l'entendre. Personne ne payait rien
attention à eux du tout. Personne ne se souciait du fait qu'elle venait d'accepter de devenir une p**e, et elle ferma les yeux pour forcer ses larmes à retenir ses larmes à la pensée fugace de la grave déception qu'elle allait devenir pour ses parents s'ils méprisaient toujours son.
Elle n'a pas ressenti de nouveaux sentiments de culpabilité immédiats alors que les jeunes hommes se sont mis à la précipiter. Derek n'était pas connu pour sa grande patience, et ce serait pour eux une chance qu'il soit prêt à partir au moment où ils enverraient sa déesse vierge, aussi déficiente soit-elle. Après avoir découvert dans quelle pièce Derek attendait, Joël donna discrètement à Dominique l'emplacement de la pièce et lui remit l'argent et la carte de téléphone portant son adresse.
Les trois coquins regardèrent Dominique monter lentement les marches avant de revenir finir leur verre. Après avoir discuté de son potentiel si elle était séchée et habillée, les amis se sont lancés dans une partie de poker amicale, se contentant de passer les deux heures suivantes dans la taverne bondée.
Dominique monta lentement les escaliers comme si elle était sur le point de mourir. Et comment savait-elle qu'elle ne l'était pas ? Imbécile qu'elle était, elle n'avait même pas pensé à poser une seule question sur l'homme à qui elle était sur le point d'abandonner sa virginité. Et s’il était un homme laid et cruel qui aimait les perversions perverses ? Mais là encore, peut-être avait-il le look de ses amis en bas des escaliers, jeunes, sains et beaux. Ses doigts tremblaient alors qu'elle atteignait lentement la poignée de porte de la dernière pièce à droite. Joël lui avait dit de ne pas se donner la peine de frapper, de simplement entrer, que leur ami l'attendrait.
Pourtant, cela ne semblait pas tout à fait normal d'entrer sans y être invité, alors Dominique frappa doucement à la porte. Elle attendit un instant éternel mais personne ne répondit. Les gonds grinçaient alors qu'elle avait finalement le courage d'ouvrir un peu la porte. Elle vit qu'il faisait presque nuit à l'intérieur de la pièce et Dominique entendit son cœur battre furieusement alors que la peur de l'inconnu l'assaillait tout entière.
La flamme mourante d'une bougie solitaire sur la table s'éteignit juste au moment où Dominique fit un pas hésitant à l'intérieur. Un petit feu brûlait dans la cheminée et donnait une douce lueur à la pièce, même s'il était encore difficile de distinguer quoi que ce soit dans l'obscurité.
Claquant doucement la porte derrière elle, Dominique regarda prudemment la pièce, le dos contre la porte. Un bruit étrange venait de la direction du lit et son rythme méthodique fit apparaître un sourire nerveux sur le visage de Dominique lorsqu'elle réalisa que c'était quelqu'un qui ronflait doucement.
Elle s'avança doucement vers le bruit, oubliant de respirer en atteignant le lit. Son réticule tomba sans bruit sur le tapis tandis que ses doigts tremblaient à sa vue. Il était glorieux. Le plus bel homme qu'elle ait jamais vu.
La pensée de ce qu'elle était censée faire avec un spécimen aussi séduisant lui fit reprendre sa respiration, fébrilement. Il était entièrement habillé, sauf qu'il avait enlevé ses bottes avant de se coucher. Sa chemise immaculée était partiellement défaite, révélant ce qui était sans aucun doute une magnifique poitrine, et Dominique souhaita soudain qu'il y ait plus de lumière dans la pièce. Elle se demandait de quelle couleur étaient ses yeux. Sans aucun doute, ses cheveux étaient blonds, cela se voyait même dans la pénombre. Choquée de constater que sa curiosité l'avait conduite à son chevet, Dominique continuait de fixer l'inconnu au fil des instants. Avant de perdre son sang-froid, elle osa tendre la main vers ses cheveux. Juste pour voir si c'était aussi doux qu'il y paraissait. L'homme était sûrement doux et gentil, si sa personnalité correspondait à son apparence sainte.
Le souvenir brusque de ce que Joël avait dit lui revint à l'esprit et une lourdeur s'installa dans son cœur. Cet homme était mourant et il ne lui restait plus que quelques mois à vivre. Quelle parodie que quelqu’un d’aussi jeune et magnifique se voit infliger une telle peine. Peut-être même maintenant, il prenait un bref répit de sa maladie dans un sommeil bien mérité.
Alors que Dominique décidait de retirer sa main et de laisser l'homme dormir, elle cria alors qu'il se réveillait de manière inattendue. Avant que Dominique ne puisse prononcer un mot, ses bras puissants la tirèrent sur le lit et la plaquèrent sous lui, ses yeux flamboyants la condamnant alors qu'il mordait : « Qui diable es-tu ?