Chapitre 4

2133 Mots
4 Nora Quand je repense à cette journée, mon comportement me semble incompréhensible. Je ne comprends pas pourquoi je ne lui ai pas résisté davantage, pourquoi n’ai-je pas fait une nouvelle tentative de fuite ? Ce n’était pas une décision rationnelle de ma part ni un choix conscient de coopérer pour éviter de souffrir. Non, je me laisse totalement guider par mon instinct. Et mon instinct est de me soumettre à lui. Il me pose sur le lit et je reste là. Je suis trop épuisée après m’être battue et ce qu’il m’a fait prendre continue de m’engourdir. La situation est tellement irréelle que je ne parviens pas bien à la comprendre. J’ai l’impression d’assister à une pièce de théâtre ou à un film. Il n’est pas possible que je sois dans une telle situation. Que ce soit à moi qu’on ait fait prendre un somnifère, que ce soit moi qu’on ait kidnappée et qui me laisse caresser des pieds à la tête par mon ravisseur. Nous sommes couchés sur le côté, face à face. Je sens ses mains sur ma peau. Elles ne sont pas vraiment douces, mais légèrement calleuses. Mais elles sont chaudes sur mon corps frigorifié. Et elles sont fortes, bien qu’il n’ait pas recours à la force en ce moment. Il pourrait facilement me soumettre comme il l’a fait tout à l’heure, mais ce n’est pas nécessaire. Je ne lui résiste pas. Je flotte dans le vague, je m’abandonne au plaisir. Il m’embrasse de nouveau et me caresse le bras, le dos, le cou, l’extérieur des cuisses. Ses caresses sont douces, mais fermes. C’est presque comme s’il me faisait un massage sauf que ses intentions vont clairement dans une autre direction. Il m’embrasse le cou et mordille légèrement l’endroit où se rejoignent le cou et l’épaule, et j’en frissonne de plaisir. Je ferme les yeux. Je suis désarmée par sa douceur, je ne m’y attendais pas. Je sais que je devrais me sentir violentée, et c’est le cas, mais je me sens aussi étrangement aimée. Les yeux fermés, je fais comme si c’était un rêve. Un sombre fantasme comme ceux que j’ai quelquefois tard dans la nuit. Laisser cet inconnu me faire ça accroît mon plaisir. Maintenant, une de ses mains est sur mes fesses et en pétrit la chair douce. Son autre main remonte sur mon ventre, sur ma cage thoracique. Il atteint mes seins et en prend un dans sa main, il le presse légèrement. Mes tétons sont déjà durcis et ses caresses sont agréables, presque réconfortantes. Rob m’a déjà caressée de la même manière, mais ce n’était pas pareil. Rien n’a jamais été comme ça. Je continue de fermer les yeux quand il me fait rouler sur le dos. Il est en partie couché sur moi, mais l’essentiel de son poids repose sur le lit. Je comprends qu’il ne veut pas m’écraser et je lui en sais gré. Il embrasse ma clavicule, mon épaule, mon ventre. Sa bouche est chaude et laisse une traînée humide sur ma peau. Puis il serre les lèvres autour de mon téton droit et commence à le s***r. Mon corps se cambre et je sens une tension dans mon bas-ventre. Il en fait de même de l’autre côté et la tension que je ressens s’accroît et s’intensifie. Il s’en aperçoit. Je le sais parce que sa main s’aventure entre mes cuisses et sent que je suis mouillée. ― C’est bien, murmure-t-il. Tu es si douce, si réceptive. Quand ses lèvres continuent à descendre le long de mon corps et que ses cheveux me chatouillent la peau, je commence à gémir. J’ai compris ce qu’il a l’intention de faire et je cesse de penser quand il atteint sa destination. Un instant, je tente de résister, mais il n’a aucun mal à m’ouvrir les jambes. Ses doigts me tapotent doucement puis il ouvre mes lèvres d’en bas. Ensuite, il m’embrasse à cet endroit, ce qui inonde mon corps tout entier de chaleur. Sa bouche habile me lèche et me mordille le c******s jusqu’à ce que je gémisse de plus belle puis il se met à le s***r légèrement. Le plaisir est si intense, si inattendu que mes yeux s’ouvrent d’un coup. Je ne comprends pas ce qui m’arrive et ça me fait peur. Je brûle, j’ai des élancements entre les jambes. Mon cœur bat si vite que j’ai du mal à reprendre mon souffle et je me mets à haleter. Je commence à me débattre et il rit doucement. Je sens le souffle de sa respiration sur ma chair si sensible. Il me maintient sans mal et continue ce qu’il faisait. La tension que je ressens commence à devenir insupportable. Je me tortille contre sa langue et chacun de mes mouvements semble me rapprocher d’un point de non-retour qui semble hors d’atteinte. Et puis j’y parviens avec un petit cri. Tout mon corps se tend et je suis submergée d’un plaisir si intense que mes doigts de pieds se crispent. Je sens mes muscles intimes vibrer et je comprends que je viens d’avoir un o*****e. Le premier o*****e de ma vie. Et c’était aux mains -ou plutôt dans la bouche- de mon ravisseur. Je suis tellement bouleversée que je ne désire qu’une seule chose, me rouler en boule et pleurer. Je referme brusquement les yeux. Mais il n’en a pas encore terminé avec moi. Il rampe le long de mon corps et m’embrasse de nouveau sur la bouche. Il a un autre goût maintenant, un goût salé avec une nuance légèrement musquée. Je réalise que c’est mon goût. Je retrouve mon propre goût sur ses lèvres. Je suis gênée et une vague de chaleur me parcourt le corps alors que mon désir s’intensifie. Son b****r est plus charnel qu’avant, plus brutal. Sa langue me pénètre la bouche en imitant clairement l’acte sexuel et ses hanches s’alourdissent entre mes jambes. L’une de ses mains tient ma nuque et l’autre est entre mes jambes pour me caresser et me donner de nouveau du plaisir. Je ne lui résiste pas vraiment, bien que mon corps se raidisse au retour de la peur. Je sens la chaleur et la dureté de son sexe en érection qui se heurte à l’intérieur de ma cuisse et je sais qu’il va me faire mal. ― S’il vous plait, ai-je murmuré en ouvrant les yeux pour le regarder. Je suis aveuglée de larmes. S’il vous plait… je ne l’ai encore jamais fait… Il gonfle les narines et ses yeux brillent davantage. ― Tant mieux ! dit-il d’une voix douce. Puis il bouge un peu les hanches et de la main il guide sa verge vers mon ouverture. Quand il commence à me pénétrer, j’en perds le souffle. Je suis mouillée, mais mon corps résiste à cette étrange intrusion. Je ne connais pas sa taille, mais son g***d me semble énorme quand il pénètre lentement dans mon corps. Je commence à avoir mal, ça me brûle et je me mets à crier en repoussant ses épaules. Ses pupilles se dilatent, ce qui assombrit ses yeux. Il a des gouttes de sueur sur le front et je comprends qu’en réalité il essaie de se maîtriser. ― Détends-toi, Nora ! murmure-t-il d’une voix rauque. Tu auras moins mal si tu te détends. Je tremble. Je ne peux suivre son conseil, je suis trop nerveuse et j’ai trop mal même s’il n’a encore que peu pénétré en moi. Il continue à avancer et ma chair se soumet petit à petit en s’étirant malgré elle pour le laisser entrer. Je me tortille maintenant, je sanglote, je lui griffe le dos, mais il reste implacable et sa verge continue sa lente pénétration centimètre par centimètre. Alors il s’arrête un instant et je vois une veine battre près de sa tempe. Il a l’air de souffrir. Mais je sais que ce qui me fait tellement mal lui donne du plaisir. Il baisse la tête et m’embrasse le front. Puis il traverse mon hymen et d’un seul coup déchire la fine membrane. Il ne s’interrompt que lorsqu’il s’est enfoui en moi jusqu’au bout et que son pubis s’appuie contre le mien. Je m’évanouis presque de douleur. Mon ventre se tord tant j’ai la nausée et j’ai l’impression que je vais perdre connaissance. Je ne peux même pas crier ; je peux seulement respirer légèrement, par petites bouffées pour tenter de rester consciente. Je sens la dureté de sa verge en moi et c’est la pire impression d’intrusion que je connais. ― Détends-toi, me murmure-t-il à l’oreille, détends-toi donc, mon petit chat. Tu n’auras plus mal, ça va aller mieux… Je ne le crois pas. J’ai l’impression qu’une tige chauffée à blanc m’a été enfoncée dans le corps pour me déchirer et m’ouvrir en deux. Et je ne peux rien faire pour y échapper, pour moins souffrir. Il est tellement plus grand que moi, tellement plus fort. Je ne peux que rester là, impuissante, clouée sous son poids. Il ne bouge plus les hanches, il ne pousse plus, même si je sens la tension de ses muscles. À la place, il m’embrasse encore doucement le front. Je ferme les yeux, des larmes amères coulent sur mes tempes et je sens ses lèvres effleurer mes paupières. J’ignore combien de temps nous restons comme ça. Il couvre mon visage et mon cou de doux baisers. Sa main me caresse, c’est comme une parodie des gestes que font les amants. Et durant tout ce temps, sa verge est enfoncée au plus profond de moi, son implacable dureté me fait souffrir et me brûle de l’intérieur. J’ignore à quel moment la douleur commence à s'atténuer. Mon corps a la traîtrise de s’adoucir lentement, de commencer à réagir à ses baisers, à la tendresse de ses caresses. Ce s****d s’en aperçoit. Et il commence lentement à bouger, se retirant un peu et puis revenant en moi. D’abord, ses mouvements me font souffrir encore plus et c’est pire. Et puis il place une main entre nos deux corps et d’un doigt il appuie sur mon c******s, légèrement, mais sans s’interrompre. Ses mouvements font bouger mes hanches si bien que je me frotte contre son doigt de manière rythmée. Je suis horrifiée de m’apercevoir que la tension renaît en moi. Je souffre encore, mais je ressens aussi du plaisir. Je me tortille dans ses bras, maintenant c’est aussi contre moi-même que je me débats. Il pousse de plus en plus fort, de plus en plus profondément, avec une intensité insupportable qui me fait hurler. La douleur et le plaisir se mêlent jusqu’à ne plus faire qu’un, jusqu’à ce que je ne sois plus que pure sensation et que cette sensation m’engouffre complètement. Et alors c’est une explosion, l’o*****e me traverse le corps avec une telle force que j’en perds la vue pendant quelques instants. Tout à coup, je l’entends gronder tout près de mon oreille et je le sens devenir encore plus gros et encore plus long en moi. Sa verge vibre et ses profonds soubresauts me font comprendre que lui aussi il vient de jouir. Ensuite, il se dégage, roule sur le lit puis me prend dans ses bras et me serre contre lui. Et je pleure dans ses bras, cherchant la consolation auprès de celui qui a provoqué mes larmes. Ensuite, mon esprit est confus, mes pensées étrangement en désordre. Il me porte quelque part et je me laisse aller dans ses bras, pantelante comme une poupée de chiffon. Et maintenant il fait ma toilette. Je suis debout avec lui dans la douche. Je suis vaguement surprise que mes jambes arrivent à me porter. Je me sens dépourvue d’émotion, comme détachée de tout. J’ai du sang sur les cuisses. Je le vois se mêler avec l’eau, s’écouler avec elle. Et il y a aussi quelque chose de gluant entre mes jambes. Sans doute son sperme. Il n’avait pas mis de préservatif. Je risque d’avoir une maladie vénérienne. Cette pensée devrait me faire horreur, mais je ne ressens rien. Au moins, je n’ai pas besoin de m’inquiéter sur d’éventuels risques de grossesse. Dès que c’est devenu sérieux avec Rob, ma mère a insisté pour m’emmener chez le médecin pour me faire poser un contraceptif sous forme d’implant dans le bras. Comme elle aide les infirmières dans un centre de Planning familial, elle a été témoin de tellement de grossesses chez les adolescentes qu’elle a voulu s’assurer que ça ne risquerait pas de m’arriver. Je lui en suis tellement reconnaissante maintenant. Tandis que je médite tout ça, Julian me lave des pieds à la tête, il me lave aussi les cheveux et me met du démêlant. Il me rase même les jambes et les aisselles. Une fois que je suis propre comme un sou neuf, il arrête l’eau et m’aide à sortir de la douche. Il me sèche d’abord avec une serviette puis c’est son tour. Puis, il m’enveloppe dans un peignoir de bain moelleux et me porte à la cuisine pour me donner quelque chose à manger. Je mange ce qu’il met devant moi. Je ne sais même pas quel goût ça a. C’est un sandwich, mais je ne sais même pas ce qu’il y a dedans. Il me donne aussi un verre d’eau que je bois d’un trait. ― Vas-y, lave-toi les dents, dit-il, et je le fixe des yeux. Il se préoccupe de mon hygiène buccale ? Mais j’ai envie de me laver les dents et je fais ce qu’il me dit. Et je vais aux toilettes faire pipi. Il a la délicatesse de m’y laisser seule. Ensuite, il me ramène à la chambre. Comme par magie, les draps du lit ont été changés, il n’y a plus de traces de sang nulle part. Je lui en suis reconnaissante. Il m’embrasse légèrement sur les lèvres puis il sort en fermant la porte à clé. Je suis tellement épuisée que je vais vers le lit pour me coucher et que je m’endors immédiatement.
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