Chapitre 07 :

3182 Mots
|• Oumm Ihsane •| _________________ Les aveux de Bilal m'avait vraiment prise de haut. Peut-être que ce qu'il avait dit était vrai. Que je ne l'attirais pas mais il y avait quand même mille et un chemin pour me l'expliquer de façon moins blessant. Mon mari avait un gros problème et c'était qu'il ne pouvait parler avec des mots gentils. - Est-ce que tu comprends ? Demande t'il a nouveau en claquant ses doigts devant mes yeux. - Mais...mais... Et ce qui s'est passé entre nous alors ? C'était rien pour toi ? Questionnais je la mine déçue. - Ah oui ça ! Il l'avait oublié. - Disons que ce qui s'est passé à Saint-Louis reste à Saint-Louis. - Tu ne réponds pas à ma question ! - Je ne sais pas comment s'est arrivé mais nous savons tous les deux que c'était juste une erreur même si ça m'a plus ou moins aidé. - Juste une erreur Bilal ? Sérieux ? C'était juste une erreur pour toi et rien de plus ? - Que veux-tu que je te dises, si c'était à refaire tu l'aurais pas fait alors c'est une erreur. Que veux-tu que ce soit de plus ? Est-ce que je t'ai forcé ? - D'accord. Hochais je la tête très vexée. Et tu viens de dire tout à l'heure que je ne t'attirais pas et que je n'avais pas à faire d'effort pour te plaire, tu as une raison pour ça ? - Oui, j'en ai une. Souria t'il au coin. - Je t'écoute. Essayais je de garder mon sang froid. - Tu.ne.m'attires.pas ! Dit il avec dédain en me toisant de haut en bas. J'étais à deux doigt de péter les plombs mais je suis sûr que c'est tout ce qu'il attendait de moi et donc je ne le ferais pas, je ne lui donnerais pas ce plaisir. Et si je m'énerve dès aujourd'hui, qu'en sera t'il du reste de ma vie à ses côtés ? - Entendu ! Répondis je en le regardant dans les yeux. - Bonne nuit ! Sourit t'il avant d'allumer une cigarette et d'augmenter le volume de la musique. Je fis oui de la tête avant de prendre place sous ma couverture, je m'allonge sur le côté de droit et je rassemblais toutes mes forces pour ne pas laisser une goutte de larmes sortir de mes yeux. La musique me dérangeait et je crains de m'endormir si la dernière chose que mes oreilles ont écoutés c'est la musique. Je branchais donc mes écouteurs pour écouter un prêche islamique après avoir régler mon alarme pour ma prière de nuit. Je tombais petit à petit dans le sommeil. La sonnerie de mon alarme retentit plus tard et je me reveillais en faisant l'invocation du réveil tout en eteignant ce dernier. Je m'etire longuement avant de me lever du lit. Bilal était allongé sur le canapé entrain de regarder un film sur l'écran. - Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ! Demande t'il sans detourner son regard de la télé. - Je vais prier. - Ah. - Et toi tu as pas dormi ? - Non. - Pourquoi ? - J'ai pas sommeil. Dit il simplement. J'entrais dans les toilettes pour me rincer le visage et faire mes ablutions. Quand je sortis des toilettes, Bilal était entrain de se changer. Sans rien dire, je m'habillais en tenue de prière. - Est-ce que tu sors ? Demandais je en saisissant mon tapis de prière. - Oui. Je vais voir des copains. - À cette heure de la nuit ? - Oui. - C'est pas dangereux de sortir à une heure pareille ? - Pour les gens comme toi, oui et pour les gens comme moi, non. Répond t'il en enfilant ses chaussures. - Et qu'est-ce tu vas faire avec eux ? Demandais je en clignant des yeux. - Tu poses beaucoup trop de questions, tu trouves pas ? Je baissais la tête pour toute réponse. - T'inquiètes pas, il ne m'arrivera rien. Dit il en posant ma main sur son épaule. Bilal est bipolaire c'est sur. Un coup il est très froid et blessant, d'autres fois, il l'est beaucoup moins. - Puis si il m'arrive quelque chose au pire des cas, ce serait qu'un criminel de moins dans ce monde non ! Souria t'il au coin. - Pourquoi est-ce que tu ne prends pas ta vie au sérieux ? - Pourquoi prendre la vie au sérieux si de toute façon, nous n'en sortirions pas vivant ? - Raisons de plus pour la prendre au sérieux car c'est ce qui determinera notre au-delà. Tu sais Bilal, c'est la façon dont nous vivons cette vie éphémère qui determinera notre destination dans la vie éternelle. - Et bah j'irais où je dois aller. C'est tout. - Attention ne pas croire en Dieu est un péché que même le diable n'a pas commis. Il sourit pour étouffer son fou-rire. - Tu as réponse à tout ! Dis donc. - Bilal ! - Ok. Ok. Ok. J'ai entendu dire que seul le fait de croire au fond de toi, qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que ce Dieu c'est Allah, peut t'amener au paradis. - Ah oui, c'est vrai. Mais et les bonnes actes alors ? Et la prière ? - C'est tout ce que j'ai entendu dans le hadith hein. Hausse t'il les épaules. - Tu n'apprends que ce qui t'arrange Bilal mais c'est vrai que moi tu peux me duper, tu peux duper ta famille et tout le reste du monde mais jamais au plus grand jamais tu ne pourras duper Dieu. Il sait ce que tu caches. - Je n'ai jamais chercher à la duper. D'ailleurs, que veux-tu dire par là ? - Que toi même tu ne crois pas à ce que tu dis. - Madame croit-elle savoir la place que j'occuperais déjà en enfer ? - Tu vois ! Tu en parles et tu en souris parce que tu en as rien à faire de ce qui va se passer après ta mort. Que tu ailles au paradis ou en enfer, tu t'en fous. - Tu sais quoi ? Tu as raison. Hocha t'il la tête en me tournant le dos. Inconscient ! - C'est donc à cette heure que tu fais ton travail illicite. Affirmais-je. - Au-revoir. Dit-il avant d'ouvrir la porte. - Et tu reviens quand In Sha Allah ? - Quand je reviendrais. Répond t'il en partant. - Attends ! Ta carte d'identité. L'arrêtais je pour la lui donner. - Merci. Il le saisit avant de s'en aller. Son me fit sourire malgré moi. Je regagnais ma chambre avant d'effectuer ma prière. Ce soir-là, j'ai tellement fait des invocations et des demandes de pardon pour mon mari que je m'en suis oublié. Qu'Allah le guide. Ça faisait déjà une semaine que j'habitais dans cette maison. Durant ces jours là je ne suis pas sortie de la chambre parce que j'ai dû jouer à celle qui venait de s'offrir récemment à son mari, ainsi donc j'étais très chouchoutée par ma belle-mère qui s'occupait de moi comme une petite princesse, elle me faisait à manger et me tenait compagnie pendant que mon mari avait d'autre chose à faire. Bilal avait une routine de vie que je ne comprenais pas du tout soit il dormait à l'aube et se reveiller à la prière de Isha puis il restait avec moi jusqu'aux alentours de 2h-3h du matin avant de partir comme il le disait si bien ; soit c'était le contraire, il venait passer la nuit ici puis quand venait le jour, il s'en allait Ce fameux prétexte qu'il n'avait pas besoin de dire car nous savions tous les deux que ce n'était pas vrai, qu'ils allaient juste faire ses deals. Il me donne de l'argent avant de partir mais je ne l'ai jamais touché car sachant sa provenance, je sais que c'est interdit. Concernant notre intimité de couple. Il s'est tenu à ce qu'il m'avait dit, qu'il n'était pas attiré par moi. Bien que j'étais très bléssée par ses propos, je ne me suis jamais habillé autrement qu'une femme mariée devrait l'être dans sa chambre mais rien. Il me regarde comme il le ferait avec son pote, un regard simple, pas attiré et sans aucune ambiguëté mais ce n'est pas pour autant que je lacherais l'affaire. Ah ça non ! Mais il y a certainement anguille sous roche. À moins qu'il soit.... Non...non. Astarfiroullah. Mes pensées vacillent trop loin. Cependant s'il y avait quelque chose d'un peu ''positif'' c'est bien sa bipolarité aussi bizarre que cela soit-il. Des fois, il était très froid, très mystérieux, trés méchant voir même très blessant dans ses propos et dans sa façon de faire mais d'autres fois, il l'était moins. Et c'est quand il l'est beaucoup moins, qu'on peut avoir une discussion. Toute fois je me souviens encore du cauchemar qu'il avait fait et qu'il a refaire hier soir, je n'ai pas cesser d'y penser. Si ça se trouve ça a quelque chose à voir avec son passé et In Sha Allah j'essaierai d'y voir plus clair. Il aura beau me faire croire qu'il est comme ça sans raison, moi je n'y crois pas car je sais qu'il n'y a jamais de fumée sans coup de feu. - Qu'est-ce que tu cherches ? Me demande Bilal en sortant de la douche. - Ma bague en argent. Répondis je en continuant de fouiller la coiffeuse. - Est-ce que t'es sûr de l'avoir emmener avec toi ? - Sûr et certaine. Je me souviens l'avoir posé ici il y a quelques jours après j'ai complètement oublié de le reprendre. - Il y a quelques jours tu dis ? Avec tout ce monde qui était dans cette chambre ? Et puis ce n'était qu'une bague en argent non ? - La valeur de cette bague ne se trouve pas dans son prix mais ça se trouve dans la personne qui me l'a offerte - Hum. C'est vrai ! Je continuais à la chercher pendant une dizaine de minutes mais en vain. Je m'asseyais sur le lit en soupirant, me rendant compte que je ne l'avais sûrement perdue. On toqua à la porte et sans attendre Bilal ouvrit celle-ci alors que j'étais en body et short. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour me retrouver derrière la porte sous les yeux interrogateurs de mon mari. Je lui fis signe de répondre sans moi. - As Salamou Aleykoum ! Dit la voix de Houdayfa. - Quoi ? - Oummi demande à voir ta femme. Répond ce dernier. - Ihsane... - J'arrive dans quelques minutes Houdayfa ! Retorquais je derrière la porte. - D'accord. Bilal ferma la porte avec le visage amusé. - C'était quoi ça ? Me demande t'il. - Tes frères n'ont pas le droit de me voir comme ça. Tu le sais pas ou tu fais exprès ? - Comment ça, ils n'ont pas le droit ? T'es marié à moi non ? C'est quoi ton problème avec eux ? - Ils ont pas le droit de me voir dans ses habits et sans voile. Il y a que toi qui peut me voir comme ça ! - Et tu vas me faire croire que j'ai de la chance moi ? Questionne t'il avant de rire. - Je te le fais pas dire. Souris je. - Va répondre et arrêtes tes idioties ! Ria t'il. Je me changeais aussitôt pour m'habiller en tunique bleu turquoise et un voile noir. - Chéri je vais aller répondre. - Ok. Répond t'il avant de s'installer soigneusement sur le lit. Je sors de la chambre puis je me dirige directement au salon où il y avait Houdayfa, Abdel et Ma Hafsa. - As Salamou Aleykoum  ! Les saluais je avant de faire un câlin à ma belle mère. - Wa Aleykoum Salam Wa Rahmatoullah. - Comment vas-tu mon bébé ? - Je vais bien Alhamdoulilah et toi maman ? - Ça va Alhamdoulilah. Rétorque ma belle mère. - Bien. Souris je en m'asseyant près d'elle. - Bon si je t'ai appelé c'est pour te parler de la situation de notre famille. Débute ma belle mère. Mes enfants et moi n'arrivions pas beaucoup à joindre les deux bouts et nous savons que tu dois t'inscrire à une école de formation pour continuer tes études n'est-ce pas ? - Oui maman. Hochais je la tête. - Nous avons de très faibles revenues et par la grâce d'Allah nous te demandons d'accepter de t'inscrire dans une université publique ou de chercher en ligne pour demander une bourse, le temps que notre situation s'améliore. Tes parents m'ont communiqué que tu étais une fille très travailleuse à l'école et par conséquent je sais que tu merites d'être dans l'une des meilleurs écoles de formations mais malheureusement la réalité dans cette maison est tout autre. Je savais pas quoi dire si ce n'est de l'écouter. Qu'est-ce que j'avais à dire ? J'étais vraiment très mal à l'aise. N'est ce pas mon mari qui était censé avoir cette discussion avec moi ? -  On sait que c'est Bilal qui devrait tenir cette discussion mais tu dois certainement connaître ton mari et l'argent qu'il a n'est pas du tout licite. Rajoute t'elle comme si elle lisait dans mes pensées. - Et si c'est pas indiscret, je peux en savoir plus sur la situation de cette famille ? Vous travaillez ? Demandais je à l'encontre de mes beaux frères. - Pas du tout, maintenant tu fais partie de la famille. Moi je suis marchand ambulant, je vends des écouteurs, des chargeurs... Je vends aussi des friperies au marché hebdomadaire. - Ah D'accord. Et toi Abdel ? - J'ai un atelier pressing. - Et est-ce que ça marche ? Demandais je. - Pas vraiment mais ça va. Ça nous permet de payer la facture d'eau et d'électricité tandis que Oummi se charge d'assurer un repas par jour. - Et comment ? - Elle vend de la bouillie chaque soir au coin de la rue. - Mais pourquoi depuis que je suis là, je reçois 3 repas par jour ? - Eih bien... Commença Houdayfa en se grattant la nuque. On a réunit nos économies ! - Pardon ? Pourquoi ne m'avez vous rien dit ? - Oh mais ne t'inquiètes pas belle-soeur, ce n'est rien de bien grave. On s'en sortira tu verras. Rajoute aussitôt Abdel. - Je n'irais pas à l'Université. Dis je après quelques secondes de réflexion. Je vais essayer de chercher du travail pour vous aidez ! - Non. C'est hors de question. Tu iras à l'Université et In Sha Allah quand j'aurais queque chose de meilleur, tu iras à une école de formation. Me dit Abdel. - Abdel s'il te plaît, n'insiste pas. Je vais trouver du travail. Comment est-ce que j'aurais la conscience tranquille en allant a l'Université pendant que vous vous decarcassez à joindre les bouts ? - Ça, ça ne te regarde pas. Toi, contentes toi d'aller a l'Université et de nous ramener des bonnes notes. On fera le reste. - Je suis désolée mais je ne le ferais pas. Fis je non de la tête. - Écoute Ihsane, Abdel a raison. Replique ma belle-mère. - Maman j'insiste. - Tu en es sûr ? - Oui. Je vais d'abord en parler à mon mari ensuite, s'il est d'accord, j'irais chercher du travail In Sha Allah dès aujourd'hui. - Ma Sha Allah. Fit ma belle mère en me touchant l'épaule comme si elle était fière de moi. - En fait tu ne t'appelles pas Ihsane pour rien ! Souria Abdel. - Pourquoi ? - Parce que ton prénom signifie le bel-agir, la charité, la bienfaisance et faire le bien aux autres. Répond Houdayfa. - Il peut également signifier l'excellence et la recherche de la perfection. Complète Abdel. - Je vous remercie. Souris je. - Pas de quoi. Bon Houdayfa, viens on va aller se préparer, il est bientôt 9heures. - Allons-y. Se leva t'il avant qu'ils ne s'en aillent tous les deux dans leur chambre. - Il joue le rôle du père, il est par conséquent très protecteur envers moi et ses frères. Il se sent forcé de combler le manque qu'a laissé son père derrière lui. C'est pourquoi, il essaie de toujours ramasser les pots cassés de Bilal. - Oui je comprends. Qu'Allah le récompense. - Amine. Au fait ils ont un prêche dans une heure In Sha Allah. Est-ce que tu viendras ? - Si Bilal me donne la permission, oui ça me ferait très plaisir d'y aller. - In sha Allah. Nous plongeons alors dans le silence pendant quelques secondes avant que je n'y mettes un terme. - Man Hafsa j'aurais une question à te poser. - Je t'écoute mon bébé ! - Pourquoi Bilal est si différent de ses frères ? Elle allait répondre quand on frappa à la porte d'entrée. - Je vais ouvrir. Lui dis je avant de me diriger à la porte. J'aperçu deux policiers et je deglutissais de peur. - Euh As Salamou Aleykoum. Les saluais je en ouvrant. - Wa Aleykoum Salam. Dirent ils en entrant. - Pardon ! Vous cherchez ? Quelle question stupide Ihsane ! Bien évidemment, ils sont là pour ton mari. - Cheikh Bilal Diop. C'est ici qu'il habite non ? - Oui, en effet. - Que se passe t'il ? - Vous êtes ? - Je suis sa femme. - Parfait. Nous avons une convocation pour vous ? Me tend t'il une feuille. - Pour moi ? - Enfin pour vous et votre mari. Le courrier que vous avez reçu en mains propres est une convocation au commissariat en vue de procéder à votre audition par un policier ou un gendarme.  - Pour quel motif ? -Le motif de l'entretien ne figure pas sur la convocation. Celle-ci indique simplement le jour et l'heure à laquelle vous devez vous rendre au commissariat indiqué. Cette audition intervient dans le cadre d'une enquête. Un policier ou un gendarme procédera ainsi à votre interrogatoire en lien avec une affaire. Pour autant, sachez que vous n'allez pas nécessairement être entendu concernant des faits pour lesquels vous seriez personnellement mis en cause. Il est donc inutile de paniquer si vous n'avez rien à vous reprocher. Vous seriez donc auditionné en tant que témoin pour des faits auxquels vous auriez assisté ou afin d'obtenir plus de renseignements sur votre mari. - D'accord. - Que vous soyez ou non mis en cause, vos propos seront en principe retranscrits par écrit au sein d'un procès-verbal d'audition.  Cette audition peut avoir lieu sous le régime de l'audition libre : dans ce cas, vous pouvez quitter les lieux quand vous le souhaitez. En revanche, vous serez contraint de rester sur place si vous êtes placé sous le régime de la garde à vue. Soyez donc sûr de ne dire que la vérité une fois à la police, cela vous éviterez d'être juger complice de votre. Termine t'il en insistant bien sur les derniers mots.
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