PLIAGE N°5 Je ne supporte plus les fortes chaleurs. Il y a le pur désagrément climatique qu'elles génèrent mais depuis plusieurs années les fortes températures déclenchent systématiquement d'autres irritations. Instinctives, violentes, sensorielles, elles sont en lien direct avec un épisode douloureux de ma vie, avec les conditions tragiques dans lesquelles mon père a disparu durant cette fameuse canicule de deux mille trois. Inès et moi avions déserté la Lozère (qui n'était déjà pas tant peuplée) durant quelque temps pour rejoindre la belle-famille en Espagne. Nos journées se déroulaient au rythme des apéros, des bains de piscine et des siestes crapuleuses. Il faisait chaud, très chaud. Cette ambiance de villégiature occultait complètement les contours du drame qui se dessinait durant ce


