Prologue
Prologue
« Camelot venait de perdre l’espoir d’un avenir radieux. Souffrance et injustice allaient gouverner le royaume. »
La nuit avait donné rendez-vous aux habitants de Camelot. Pendant que les enfants dormaient paisiblement dans leur lit, leur mère restait à la fenêtre, guettant le retour de leur époux, parti pour la bataille. Plusieurs d’entre elles avaient décidé d’attendre à l’entrée du village afin de prévenir leurs voisins du retour des paysans ou, dans le pire des cas, de l’attaque des ennemis venant piller leur maison. Toutes étaient soucieuses mais déterminées à ne pas montrer leurs inquiétudes, ne seraient-ce pour ne pas alarmer leur progéniture qui pourrait comprendre que leur père, parti pour la guerre, ne reviendrait jamais.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulaient au sein du village. On parlait du retour d’un chevalier qui avait décidé de trahir le roi afin de s’emparer du trône. Tous les habitants avaient cru à une plaisanterie puisque le Roi Arthur et sa femme, Guenièvre, étaient aimés du peuple. C’était un souverain juste, qui a toujours répondu présent pour aider ses sujets. Que vous soyez chevalier, servante ou simple paysan, ce dernier avait de la reconnaissance pour toutes les personnes qui le servait. Jamais il ne les trahirait. C’est pourquoi lorsqu’il y a deux jours, ses chevaliers lui ont appris que Mordred avait formé une armée afin de s’emparer de Camelot, Arthur avait demandé de l’aide à ses paysans car il craignait un nombre insuffisant de chevaliers pour cette bataille. Tous les hommes avaient répondu présents, prêts à défendre leur terre et leur roi contre ce chevalier déchu. Après avoir subi un entraînement de la part des plus vaillants des combattants du souverain, ils s’étaient équipés, avaient dit au revoir à leur famille et étaient partis affronter l’envahisseur.
Mais lorsqu’ils arrivèrent sur le lieu de la bataille, face à l’armée adverse, plusieurs d’entre eux ont eu peur car cette dernière était beaucoup plus nombreuse qu’eux. L’armée royale contenait près de vingt mille hommes alors que leurs adversaires devaient être trente mille.
Quand leur courage commençait à vaciller, le roi était présent pour remonter le moral de ses troupes et ensemble, ils partirent au combat, donnant toutes leurs forces et leur ingéniosité pour tromper l’ennemi et le vaincre. Après plusieurs heures de combat, l’armée royale ne contenait que quelques survivants, une centaine peut-être. Le bataillon adverse était encore nombreux mais déjà bien réduit.
C’est alors que le roi descendit de son cheval et alla à la rencontre de son ancien chevalier. Sortant Excalibur de son fourreau, Arthur était décidé. Il n’y avait plus de pardon possible. Il avait proposé à Mordred de discuter à plusieurs reprises afin de trouver un accord. Mais en longeant les corps de ses sujets tombés en son nom dans la bataille, il était prêt à faire payer Mordred pour toutes ses vies perdues inutilement. Consumé par la colère, Arthur s’élança le premier.
Les épées s’entrechoquèrent. Puis le roi porta un coup au visage de son assaillant ce qui lui fit perdre son casque, dévoilant ainsi son visage rongé par la haine et la jalousie. Furieux par cette attaque, Mordred reprit les hostilités en donnant plusieurs coups d’épée à Arthur qui les esquiva sans soucis.
— Tu ne pourras pas gagner alors rends-toi et admets ta défaite ! ordonna Arthur, en retirant son casque.
— Jamais je ne tomberais ! Camelot sera à moi ! lui répondit Mordred fou de rage.
— Comme tu voudras. Je vais t’envoyer dans les enfers que tu n’aurais jamais dû quitter sale démon !
Malgré la pluie qui coulait sur son armure de métal et la boue qui enfonçait ses bottes dans la terre, Arthur était déterminé à défendre son royaume. C’est alors que le roi prit son épée à deux mains et fonça droit sur son adversaire. Après avoir frappé son rival, ce dernier lui donna un coup qui lui fit perdre son épée. Arthur, profitant d’une ouverture, fit un croche-pied à Mordred qui tomba sur le sol. Le roi se retourna et alla ramasser son épée quand il sentit une violente douleur provenant de ses omoplates. Il s’agissait de Mordred qui lui avait lancé une dague ensorcelée, lui permettant de briser la carapace de son armure. Cette dernière avait été dissimulée dans une de ses bottes. Tandis que le roi vacillait, son rival alla ramasser son épée et la lui mit sous la gorge.
— J’ai gagné ! Camelot est MON royaume à présent et il n’y a plus rien que tu puisses faire ! Mais ne t’inquiète pas, je serais doux envers ta reine, Enfin je veux dire ma reine à présent !
C’est ainsi qu’après avoir formulé ces paroles, Mordred trancha la gorge du roi. Ce dernier sentit l’épée lui ouvrir la peau et ainsi permettre à son sang de briller à la lumière de la nuit. Arthur s’effondra au sol.
La dernière vision du souverain consista à voir son rival parader au sein de son armée et ordonnant à ceux qui suivait Arthur de se soumettre à son emprise. Il vit ses plus proches alliés comme Lancelot et Perceval, qui refusaient de se prosterner à ses pieds, se faire exécuter par Mordred qui les transperça avec son épée. Avant de fermer les yeux pour toujours, il eut une pensée pour son peuple, ceux qui lui avaient fait confiance… Et Guenièvre… La connaissant, nul doute que le roi savait qu’elle ne tarderait pas à le rejoindre de la mort, où ils passeront l’éternité à s’aimer au paradis.
Une nouvelle ère allait s’installer à Camelot. Une ère de terreur, pauvreté et misère pour les habitants. Un roi était mort, un tyran venait au pouvoir.
Camelot venait de perdre un souverain aimé mais également l’espoir d’un avenir radieux. Souffrance et injustice allaient gouverner le royaume.
Non impossible ! Je dois faire tout ce que je peux pour éviter à cette vision de devenir réalité.
Mais je n’ai pas le pouvoir pour intervenir directement. Je dois demander de l’aide. Je vais demander ton aide. C’est à toi d’intervenir pour sauver le Roi, ses chevaliers mais également Camelot tout entier. Cette tache va reposer sur tes épaules. Sauve le royaume, Arthur et fait briller ta lumière dans ce monde où les ténèbres règnent en maîtres.
Que par cette prophétie ton destin et celui de Camelot se réalisent :
« Un garçon venu du futur apparaîtra.
Lorsque le sang coulera,
L’élu naîtra.
Le Roi il guidera
et la destinée royale s’accomplira »
Maintenant, réveille-toi Élu de Camelot ! Réveille-toi !