les yeux d'un loup

Non Maé tu as fait ça !

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Maé commence à m’expliquer sa soirée. Je l’écoute… mais mon corps, lui, n’arrive plus à se contenir. Il faut que je le voie, lui. Absolument. Que je comprenne.

Maé : Oh, tu sais avec qui j’ai passé la soirée ? Depuis le temps que je le veux pour moi…

Léna : NON ! Ne me dis pas que c’est le meilleur ami de Flo ?

Maé : OUIIII !

Léna : MAIS… comment t’as réussi ? Il n’est pas avec une des copines de Mélissa, d’ailleurs ?

Maé : Oui, c’est vrai… Je m’en veux un peu quand même. Tu sais que je ne suis pas ce genre de fille qui pique le copain de l’autre. Mais franchement… depuis la maternelle, je flashe sur lui. Je croyais qu’il ne m’intéressait pas… Enfin, qu’il ne s’intéressait pas à moi. Mais on a juste discuté après la fête, on a mangé une pizza, puis on est allés regarder un film. C’était une bonne soirée, je n’ai rien fait de plus. On doit se revoir ce soir. Je te raconterai la suite. Et toi alors, qu’est-ce que t’as fait ?

Cette question… impossible de lui parler du loup. Elle ne me croirait pas. Alors, je lui raconte plutôt l’histoire avec Flo.

Maé : NON ? Je te crois pas… sérieux ? Il a enfin osé !

Léna : Hein ? Comment ça, enfin ?

Maé : Je voulais pas te le dire… mais je le savais depuis longtemps. Il est venu me voir plusieurs fois et m’a fait jurer de ne rien te répéter, jusqu’à ce qu’il ose t’avouer ses sentiments.

Léna : Attends… tu es sérieuse ? Tu savais ?

Maé : Oui… excuse-moi Léna. Je te jure, il m’a fait promettre de me taire.

Léna : T’es censée être ma meilleure pote… On doit tout se dire, surtout les histoires de mecs. Et là, j’apprends que tu caches un truc pareil ? Franchement…

Putain, j’ai les nerfs. C’est ma pote, elle devait me le dire. Pourquoi me laisser jouer la fille surprise ? Bref, parfois, elle m’énerve.

Maé : Je te jure, ma copine… je veux pas que notre amitié se brise pour ça. Tu es ma meilleure, mais j’avais juré… et tu sais que je tiens toujours parole. Même si, crois-moi, ça m’a fait mal au ventre de pas te le dire avant. Tu lui as répondu quoi ?

Léna : Que je ne le croyais pas. Il ne m’a jamais parlé ni calculé, et là… d’un coup, il faudrait que je le croie ? Mmmh… voilà quoi.

Maé : T’as du répondant, j’aime ça. Écoute… vois si ça marche avec lui, on ne sait jamais. Mais fais gaffe, ma cousine Mélissa va te pourrir encore plus la vie. Elle est folle amoureuse de lui.

Léna : Attends, j’ai pas dit oui, ni non. On verra bien…

À peine les mots sortis de ma bouche qu’un souffle d’air frais glisse derrière ma nuque. Le même… celui que j’ai ressenti la nuit où j’ai vu le loup. Mon corps se fige. Je me retourne brusquement. Il fait quarante degrés, et pourtant… j’ai des frissons.

C’est impossible… mais je le sens. Il est là.

Je balaye les environs du regard… et à ce moment précis, une Lamborghini noire se gare devant nous. Mon cerveau s’arrête. Mes oreilles n’écoutent plus Maé, ma bouche se ferme, mon corps se tend. Le temps se fige.

La porte s’ouvre.

Tout autour de moi, c’est comme si le monde avait ralenti… comme si quelqu’un avait mis ma vie en pause.