17 ans , fin des études
Aujourd'hui, c'est un jour spécial : c'est la fin des cours, l'école est terminée. Je m'appelle Léna, j'ai 17 ans et je suis en 3ᵉ. Avec ma meilleure amie Maeva, je suis une bonne élève, mais j'aime les vacances comme tout le monde, d'ailleurs. Je suis plutôt timide, réservée, je n'ai pas beaucoup d'amis à l'école, mais ceux que j'ai me suffisent largement.
J'attends que la cloche sonne pour pouvoir prendre le chemin de ma maison. Ah, yes ! Ça y est, c'est la fin des cours pour cette année... Je sors de classe et je croise Maeva sur le chemin.
Maeva : Léna, tu viens à la fête de Mélissa ce soir ?
Léna : Mélissa ? Celle qui s'amuse à me pourrir la vie tout le temps ? Celle qui aime se moquer de moi ? Tu crois vraiment qu'elle aurait pensé à m'envoyer sérieusement une invitation ?
Maeva : Demain, tout le monde ira en vacances, mis à part toi et moi. On va devoir se trouver un petit job d'été ici, on va bien se faire chier. Alors, s'il te plaît, pour ta seule et unique amie que tu as, viens.
Léna : Arrête de me faire tes yeux de chat triste. (Qu'elle m'énerve en me faisant ces yeux de chat triste... Elle sait que je ne peux pas lui dire non. En plus, c'est ma meilleure amie, puis elle a raison : c'est la dernière fête où je verrai les quelques amis qui me parlent dans cette école. Bon, allez.) – Ok, Maé, c'est bon. Viens.
Maeva : YES, YOUPI, elle a dit oui !
Léna : T'es trop folle !!!
Je rentre chez moi. Ma mère travaille énormément, et mon père… enfin, "s'occuper" de moi, c'est un grand mot. Il est toujours saoul, à fumer, il ne me parle jamais et dépense l'argent que ma mère ramène pour les courses en bière. À vrai dire, je ne sais pas si c'est comme ça chez tout le monde, mais chez moi, oui.
J'ai toujours été seule, j'ai grandi seule. On ne m'a donné que très peu d'amour. Ma mère… son échappatoire, c'est le travail, car elle en a marre de se prendre des coups par son mari (mon géniteur).
Géniteur : T'es rentrée, toi !
Léna : Bonjour papa, ça va ? Mes cours se sont très bien passés. Et toi, comment s'est passée ta journée ?
Géniteur : Léna, ne joue pas avec moi. Pourquoi es-tu rentrée ? T'as pas autre chose à faire que de me chercher ?
Léna : D'accord, bonne soirée. Je vais dans ma chambre.
Géniteur : Ouais, que je ne te voie pas. Ne me dérange pas, je n'ai pas le temps.
Léna : Pfffff…
Je prends ma douche, puis je vais regarder ce que j'ai dans ma garde-robe. Heureusement, ma mère me laisse de l'argent pour m'habiller et un minimum pour que je puisse manger.
Je vois ce jean d'une marque très connue : je le mets, avec un petit haut noir très moulant qui met en valeur ma poitrine, une petite veste noire en cuir et mes Converse noires. Je fais une queue de cheval avec mes cheveux noirs bien plaqués, un léger maquillage sur mes yeux gris.
Je suis tellement maigre que je mets une ceinture pour ne pas perdre mon pantalon. Je regarde mon sac, range mes affaires d'école, et mon lit est aussi rangé. Oui, on m'appelle la maniaque dépressive car j'aime l'ordre, le propre… un très gros défaut. Je me plonge dans un de mes livres. Mon téléphone sonne.
Maeva : Tu es où, ma copine ? Je suis en bas, je t'attends.
Léna : Ok, je descends.
Je n'avais vraiment pas envie d'aller à cette fête, mais comme je dois devenir un minimum sociable, je n'ai pas trop le choix. Les gens m'évitent, me regardent comme une pestiférée. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas.
Je descends dans le salon et lui dis :
Léna : J'y vais, à toute.
Géniteur : Ouais, ouais, ciao.
Super, "le papa" qui s'inquiète… Bref, je pars à cette fête. Je redoute Mélissa, qui ne s'attend pas à me voir. Je vais lui laisser le plaisir de m'humilier une dernière fois.