La fête

691 Mots
On arrive avec Maé sur le chemin qui mène à la maison de Mélissa. Mon dieu… Ses parents doivent être pétés de thunes. La maison est gigantesque, presque irréelle. Pour moi, c’est un véritable palace. Avec toutes les fringues de marque qu’elle porte, on avait vite compris que sa famille roulait sur l’or. Maé : Olalala, mais tu as vu ça, ma copine ? Elle a une maison à tomber par terre. Léna : Oui, Maé… je vois comme toi. C’est tellement grand… et grandiose. À peine a-t-on franchi l’allée que la porte s’ouvre brusquement. Mélissa : MAIS QUI T’A INVITÉE, LÉNA ? Pourquoi tu es là ? Maé : C’est bon, Mélissa. C’est moi qui lui ai dit de venir avec moi, alors n’abuse pas. Elle fait partie des élèves de l’école, et tu as bien précisé que TOUS les élèves étaient invités. Mélissa : OUAIS ! Bon, ok, qu’elle rentre… mais je te préviens, Maé : un truc qui casse, un truc qui manque… c’est elle que j’accuse. Ok, cousine ? Oui, cousine. Parce que Mélissa et Maeva sont bel et bien cousines par alliance. Ça ne les empêche pas de se détester cordialement. Maé ne met d’ailleurs jamais les pieds ici. Elle m’a toujours dit que Mélissa était prétentieuse, imbu d’elle-même, et que toute l’histoire de famille autour d’elle n’était qu’un nid à embrouilles. Maeva (à voix basse) : Ne l’écoute pas. La prétentieuse a toujours eu la bouche sale. Regarde-les, elle et ses deux copines… On dirait des toutous à leur maîtresse, collées à ma cousine comme si leur vie en dépendait. Quelle horreur. Mes parents m’ont toujours dit de me méfier, surtout de la famille… et je comprends pourquoi. Léna : Oulala… c’est un vrai problème de famille. Heureusement que je suis seule, sans personne. Je ne sais pas si j’aurais tenu avec des gens comme ça. Maeva : Tu as bien de la chance, copine. Allez, viens, on va s’éclater ! On se sert chacune un verre. Maé ne tient pas du tout l’alcool : au premier, la voilà déjà à danser comme une folle sur la piste. Je sais qu’elle ne tardera pas à avoir le tournis, à vomir, puis à revenir boire un ou deux verres de plus… jusqu’à finir accrochée au premier garçon qui croisera son chemin. Et je ne la reverrai qu’au petit matin. Oui, je ne suis pas très sociable, mais j’ai déjà vu le film quelques fois avec elle. Bon… à moi de jouer. Je prends un verre, puis décide de me balader un peu dans la maison. Et là… waouh. L’endroit est immense. Dix chambres, quatre salles de bains, trois toilettes, deux cuisines géantes. Des lustres dignes des plus grands hôtels, un escalier recouvert d’un tapis rouge, une salle de cinéma, un spa avec jacuzzi. Les meubles mêlent ancien et moderne avec un goût irréprochable. J’en reste bouche bée. La plupart des chambres sont occupées par des couples en pleine démonstration de leur amour… Beurk. Pas envie de voir ça. Alors je m’aventure dans le jardin. Et là, elle est là. La pleine lune. Je l’ai toujours adorée. Je suis fascinée par sa lumière, par la solitude qu’elle semble porter… par cette beauté froide qui vous hypnotise. Au fond du jardin, j’aperçois une rivière. Je m’en approche et m’assois au bord, les yeux levés vers le ciel. Le temps file. Une heure ? Peut-être plus. De toute façon, personne ne se mettra à ma recherche si je disparais. L’air est doux, l’été arrive. J’inspire profondément… quand un bruit me fait sursauter. Des branches qui craquent. Des feuillages qui bougent… de l’autre côté de la rivière. Je plisse les yeux et distingue un petit pont menant à une immense forêt. J’allume le flash de mon téléphone pour mieux voir. Et là… j’ai l’impression que quelque chose m’observe. Je déglutis. Léna (pour elle-même) : Allez, Léna… ne fais pas la peureuse. Et puis… ils sont tellement riches que la forêt leur appartient sûrement. Je souris nerveusement. Oui, je parle toute seule quand je stresse. Et sans réfléchir davantage… je pose un pied sur le pont. Je rentre dans la forêt.
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