les yeux d'un loup

La forêt

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Moi, c’est Angelo. J’ai 20 ans en âge humain, mais un peu plus en âge de loup-garou. Je suis né en Amérique, dans cette ville. Ma mère était humaine et mon père était loup-garou. Il a transformé ma mère car il avait trouvé sa compagne.

Chez nous, les loups-garous, on est une grande famille soudée. On s’entraide, on ne lâche jamais la meute. On se doit d’être à la hauteur. Ma famille est une lignée d’Alphas. En gros, c’est nous les plus puissants. On doit protection et prospérité à la meute, grâce à notre imposante carrure, et en retour, ils nous doivent fidélité et respect.

Ce soir, je traîne dans la forêt car je n’ai toujours pas eu l’occasion de muter. C’est la pleine lune, en plus… peut-être que ce soir sera le bon ! Cela fait trois ans que j’attends que mon loup sorte. Il reste bloqué pour je ne sais quelle raison. Mes parents m’ont dit d’être patient, que ça pouvait arriver plus tard, que c’était rare… Mais je me mets la pression. Je ne veux pas décevoir mon père, qui commence à se faire vieux. Je dois prendre sa place, celle du grand Alpha de la tribu. Mais si je ne mute pas, ça va être très compliqué. Un autre sera choisi à ma place et je serai la risée du groupe.

J’ai fait des études, j’ai trois diplômes, un master. Je travaille énormément, car nous, les loups-garous, vivons normalement, comme les êtres humains. On a des maisons, des chalets un peu reculés dans la forêt, mais nous vivons comme tout le monde.

Ce soir, j’ai décidé d’aller me promener. Je n’arrive pas à dormir. La pleine lune brille… tout le monde a sorti son loup, sauf moi, le mien est toujours en sommeil. Alors j’ai décidé de les laisser entre eux et de m’éloigner pour prendre du recul.

En marchant, une odeur me perturbe. Je me rends compte que je me suis trop éloigné de la tribu. Mais cette odeur… je n’arrive pas à m’en détacher. On dirait qu’elle m’appelle. Bizarre. Je n’ai jamais senti une odeur aussi bonne, aussi fraîche… incroyable. J’en ai des frissons.

Je veux comprendre pourquoi cette odeur m’attire tant. Je sais que mon père va m’engueuler, mais impossible de faire demi-tour. L’odeur m’appelle, me chuchote à l’oreille, me donne des frissons. Mon odorat s’affine à chaque pas. Je le sens… ce soir sera peut-être le bon.

J’arrive près d’une rivière. L’odeur est de l’autre côté. Mon corps devient brûlant. Je me touche le front : je suis en sueur, comme si j’avais cinquante de fièvre. Mes yeux se fixent… et soudain, ma vue s’améliore. Je vois dans la nuit comme en plein jour.

Et là… je la vois.

Une fille assise sur un rocher.

Qu’est-ce qui m’arrive ?

J’entends mon loup, Sayer. Il est excité, il veut bondir, lécher cette personne que je ne connais même pas. Pourquoi lécher, d’ailleurs ? Sayer s’exprime de plus en plus fort. J’ai fait assez de bruit pour qu’elle remarque ma présence.

Je me mets à courir, mais Sayer ne veut pas fuir. Il veut revenir vers cette fille. Je crois qu’il a déjà eu le temps de la scanner entièrement. Et puis… c’est le déclic.

Sayer… me voilà transformé !

Mon loup est sorti !

Je suis excité, fier. Je fais enfin un avec lui. Je cours à une vitesse folle sur mes quatre pattes. Je saute de branche en branche, d’arbre en arbre… mais cette odeur me hante. Je dois retourner la voir.

Je reviens là où elle se trouvait. Elle s’approche avec son téléphone. Waouh… Sayer avait raison. Elle est magnifique. Son odeur est à tomber. Mon corps frissonne, mon côté loup veut lui sauter dessus. Elle m’excite… mon corps réagit.

Ses cheveux noirs, ses yeux gris… Elle dégage une force incroyable, même si elle ne le sait pas encore. C’est ma compagne, j’en suis sûr. Aucune femme ne m’a jamais fait un tel effet. Et dire que chez nous, les loups, les conquêtes ne manquent pas…

Je ne la lâcherai pas. Elle est à MOI.

Et que personne n’ose la toucher… sinon je ferai un c*****e.